L’art ancestral de la «magie noire», pilier de notre présent et de notre futur

Géraldine TRAN | Rédactrice en chef • geraldine.tran@spw.wallonie.be

© Prometeus

Quel est le point commun entre la scientifique anglaise Dorothy Crowfoot ­Hodgkin, l’épigénétique ou plus précisément, l’épitoxicité, les fragrances que l’on retrouve dans les parfumeries, les perturbateurs endocriniens ou encore, les promédicaments ? Un petit indice: il s’agit d’une discipline. Une discipline sans laquelle nous pourrions difficilement vivre et nous ­développer. Vous avez trouvé ? Oui, c’est bien de la chimie dont je vous parle. Une discipline ancestrale, dont les racines éthymologiques sont liées à la magie noire. Elle est aujourd’hui partout dans notre quotidien et de nombreux des articles de ce numéro de rentrée.

Dorothy Crowfoot Hodgkin, peut-être moins connue que d’autres grandes femmes scientifiques comme Marie Curie ou Katherine Johnson, a reçu le Prix Nobel de chimie en 1964 pour ses travaux de cristallographie. Encore un parcours professionnel extraordinaire et passionnant à découvrir dans la rubrique «Qui est-ce ?»… Quelques pages plus loin, Philippe Lambert vous parlera de l’épigénétique (l’étude de l’interaction entre les gènes et leur environnement), dont entre autres les effets épigénétiques de médicaments et produits ayant un impact environnemental (désherbants, pesticides, vapeurs de diesel…). Vous le verrez, une véritable «symphonie du vivant» se joue en réalité derrière cette discipline relativement récente mais qui risque bien de changer nos vies. Dans un autre rayon de la chimie,  vous retrouverez un article «Technologie» et un «Dossier» consacrés au ­parfum, à ses techniques de fabrication et à ses métiers. De la recherche des ressources à la synthétisation des différentes senteurs, Virginie Chantry vous en explique tous les secrets en vous emmenant faire un tour du côté de la célèbre ­maison Galimard et pas très loin de nos bureaux, chez Guy Delforge, installé sur les flancs de la Citadelle de Namur. Moins léger, le sujet des perturbateurs endocriniens est au cœur des préoccupations depuis quelques temps. Début septembre encore, une ONG (Générations futures) affirmait que 60% des pesticides retrouvés dans l’alimentation pouvaient être classés dans la catégorie des perturbateurs endocriniens. Mais cela reste un sujet sensible dans la mesure où aucune liste officielle n’existe. Menace ou pas, Anne-Catherine De Bast fait le point sur ce qui se dit à ce sujet en Belgique. Enfin, la rubrique «Chimie» sera consacrée à la découverte de la mauvéine, des colorants azoïques puis des promédicaments. Si comme moi, vous ignorez ce dont il s’agit, rendez-vous p. 40 pour obtenir la réponse. Bien sûr, nos autres rubriques sont également là pour satisfaire votre curiosité scientifique. Bonne lecture…

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