Internet

Et toi, Internet, qu’est-ce que tu fais pour la
planète ?

Difficile d’imaginer aujourd’hui qu’internet puisse être, parmi tant d’autres, une des sources de pollution de notre planète. Et pas des moindres… On l’appelle usuellement, la pollution invisible du Web. Début 2017, selon le rapport de Greenpeace: Clicking Cleanhttps://urlz.fr/9Ofg), le secteur informatique représentait 7% de la consommation mondiale d’électricité. Soit 2% des émissions mondiales de CO2. On compare aujourd’hui l’impact sur le climat de l’industrie du net à celui généré par le secteur de l’aviation. Toujours dans son rapport, Greenpeace prévoit qu’en 2020, la pollution liée au secteur IT (des technologies de l’information) dépasserait celle de l’aéronautique.

Connaissons-nous les sources réelles de cette pollution Est-ce qu’internet évolue vers une empreinte écologique plus douce Que pouvons-nous faire chacun à notre niveau afin de limiter notre empreinte écologique sur le net ?

  

Quel impact sur notre environnement ?

Comment expliquer que quelque chose qui n’existe pas physiquement puisse avoir une implication écologique sur notre environnement ? Le Web semble engloutir des quantités considérables d’énergie sans que nous nous en rendions compte ! En quelques clics, nous accédons à une quantité incroyable d’informations: des données, des documents, des vidéos, de la musique, … Toutes ces informations sont forcément stockées quelque part. C’est ce que nous appelons communément le cloud, le nuage de données informatiques auquel chacun fait appel à chaque fois qu’il utilise son ordinateur connecté, son GSM, sa tablette, sa montre connectée, et bon nombre d’objets du quotidien maintenant reliés au Web (caméras, voitures, systèmes de surveillance…).

Selon plusieurs sources dont le site  www.greenit.fr, les émissions de gaz à effet de serre proviendraient des utilisateurs, du réseau en lui-même et des centres de données (Data Center) dans lesquels sont conservées toutes les informations stockées sur internet ! Il faut également ajouter à cela, les émissions liées à la fabrication mais également au recyclage des produits high-tech.

Oui, nous parlons d’un monde dématérialisé, seulement nos données sont bien réelles et ont besoin d’être conservées dans des centres physiques, les fameux Data Center.

Pour en savoir plus sur les sources de pollution du Web, visionnez cette vidéo  https://youtu.be/hyziGePiG8U, produite par le collectif Le Tatou.

Plus internet prend de la place dans nos vies, plus le nuage de données s’agrandit. Tout comme les impacts écologiques liés à cet accroissement.

Tout le monde a conscience que les activités industrielles, les transports (routiers et non routiers), les activités domestiques (chauffage en particulier), l’agriculture, … polluent. En revanche, il est moins évident de se rendre compte de la pollution générée par les milliards de données traitées par le net. Voici quelques faits parlants et leurs chiffres, liés à notre empreinte numérique, mis en avant par le site  www.ordi3-0.fr:

  • •  Regarder une heure de vidéo depuis un smartphone ou une tablette consomme plus d’électricité qu’un réfrigérateur en une année
  • Télécharger la version électronique d’un quotidien consomme autant d’électricité que de faire une lessive
  •   Selon l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’envoi des courriers électroniques d’une entreprise de 100 personnes représente chaque année 13,6 tonnes de CO2, soit 14 allers-retours Paris-New York en avion
  •   L’empreinte carbone mondiale annuelle du spam équivaut à 3 millions de voitures sur la route chaque année. 17 millions de tonnes de CO2 sont ainsi relâchées dans l’atmosphère, soit 0,2% des émissions mondiales
  •   Une recherche sur Google pourrait, à ce qu’on dit, chauffer une tasse de thé…

Comment le cloud et Internet peuvent-ils utiliser autant d’énergie alors qu’ils n’existent pas ? En fait, si ! L’application, que nous appelons le Web et qui contient toutes les données est difficilement matérialisable, alors que le réseau qu’elle utilise, que nous appelons Internet est bien réel.

Tout un réseau

Internet, c’est 930 000 km de câbles. Il existe plus de 3 300 Data Centers dans le monde. Voici une carte des câbles Internet sous-marins.

Le site  http://www.empreintes.be, nous propose de retracer le chemin non virtuel d’une requête envoyée sur un moteur de recherche. Le mot-clé demandé va circuler au travers de câbles de cuivre afin de rejoindre le serveur le plus proche, ce même serveur le transférera ensuite dans un Data Center présent dans votre région afin d’y être traité. Par la suite, cette fameuse requête va rejoindre un nouveau Data Center, celui de l’hébergeur du moteur de recherche utilisé, en utilisant la plupart du temps les nombreux câbles qui traversent l’Atlantique. Afin de vous apporter la réponse adéquate, votre demande fera exactement le chemin inverse pour revenir enfin sur votre ordinateur.

Vous imaginez certainement mieux maintenant ce que représentent en terme énergétique, les usages quotidiens des 4,12 milliards d’internautes que nous sommes…

Dans les Data Centers, les serveurs fonctionnent sans interruption 24h/24 et aussi contradictoire que cela puisse paraître, ils utilisent de l’électricité et il est nécessaire d’utiliser également autant d’énergie électrique pour les refroidir ! Les serveurs représentant une source de chaleur impressionnante.

Il semblerait que les prévisions de données à stocker d’ici 2020, soient de 44 000 milliards de gigaoctets… Un gigaoctet correspondant à environ 30h de musique en streaming ou alors 15h d’appel sur Skype ou encore, 5h de visionnage de vidéos en streaming.

  

Minimiser l’empreinte écologique

Il est temps de pousser les acteurs du numérique à se convertir aux énergies renouvelables. Toujours dans son rapport Clicking Clean, Greenpeace pointe du doigt les fameux géants du Web, également connu sous l’acronyme GAFAM, désignant la quinzaine d’acteurs d’Internet d’envergure mondiale, dont (par ordre alphabétique): Airbnb, Alibaba, Amazon, Apple, Facebook, Google, LinkedIn, Microsoft, Netflix, Twitter, Uber, Yahoo, etc.

Lors de la sortie du rapport de Greenpeace en 2017, la plupart des géants du Web et du digital, utilisaient les énergies fossiles, en particulier le charbon et d’autres sources d’énergies polluantes pour combler leur besoin en électricité, plutôt que d’utiliser des énergies propres. Voici un résumé de ce que Greenpeace demandait aux membres du GAFAM afin de contribuer à la transition énergétique:

«L’industrie high-tech est partie pour connaître une forte croissance dans les années à venir. Avec cette croissance, c’est la consommation de données qui explosera ainsi que l’impact du numérique sur l’environnement. Au nom de la nécessaire transition énergétique et de l’urgence climatique, cette industrie doit basculer vers les énergies renouvelables. Un autre Internet est possible, loin du gaz et du charbon, à la hauteur des défis environnementaux d’aujourd’hui. » Greenpeace

Aujourd’hui, des leaders comme Facebook, Apple et Google, sont les premiers à s’être engagés à faire en sorte que leurs réseaux soient alimentés à 100% par les énergies renouvelables. Environ 20 entreprises, actrices internationales sur le marché du Web, du cloud computing et de l’hébergement rejoignent petit à petit le mouvement.

Prenons l’exemple de Google, qui s’engageait fin 2017 à la neutralité carbone et à utiliser 100% d’énergies renouvelables, aussi bien pour alimenter ses centres de données stockant ses services en ligne, que ses bureaux physiques.

La première étape fut d’optimiser les Data Centers afin de les rendre moins énergivores. Objectif atteint: les centres de données de Google (14 à travers le monde) consommeraient 50% moins d’énergie qu’un centre classique.

Deuxième étape: Google achète de l’énergie renouvelable en très grande quantité et se dit être la première entreprise mondiale, acheteuse d’énergie renouvelable. L’essentiel de cette énergie renouvelable provient de fermes éoliennes situées aux États-Unis et en Europe du Nord (Danemark, Suède, Norvège, Pays-Bas). Le reste provient d’installations photovoltaïques (Chili).

Et enfin, en ce qui concerne la compensation carbone, c’est à dire tout ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre difficile à éliminer. Google investit dans des programmes d’enfouissement et de biogaz.

Ce schéma nous montre la part des énergies renouvelables utilisées par certains géants du net et autres entreprises internationales.

  

Les moyens des Géant du Web sont impressionnants, il existe également des façons aussi originales et à plus petite échelle de convertir les émissions à effet de serre provoquées par les centre de données. C’est le cas de la piscine de la Butte-aux-Cailles, à Paris. Cette piscine est dotée d’une chaudière numérique, un mode de chauffage économique et écologique. Les bassins sont chauffés par des serveurs informatiques situés dans les sous-sols et qui transfèrent de la chaleur dans les bassins. Double effet bénéfique, les serveurs sont plongés dans un bain d’huile, et par un judicieux système de chauffage avec échangeur, en circuit fermé, l’eau refroidit les serveurs qui la réchauffent avant qu’elle ne remonte dans les bassins. Les 6 chaudières ainsi installées permettent de réaliser une économie de 45 tonnes de CO2 par an.

  

Réduire notre empreinte écologique sur le net ?

On ne présente plus le moteur de recherches Ecosiawww.ecosia.org), dont les bénéfices sont utilisés pour planter des arbres, lors de chaque recherche effectuée par un internaute. Que pouvons-nous faire d’autre à notre échelle unique pour accompagner la transition énergétique ? Voici quelques petits gestes à mettre en place au quotidien dans votre utilisation du Web:

Dans la lignée d’Ecosia, il existe également le moteur de recherches ECOGINE  https://ecogine.org, moteur de recherche associatif dont les bénéfices sont reversés à des associations environnementales. Et également, LILO,  www.lilo.org qui reverse une partie de ses bénéfices à des projets sociaux et environnementaux, notamment en Belgique. Ne vous inquiétez pas, ces moteurs de recherche sont aussi performants que Google puisqu’ils utilisent sa technologie. Ainsi que celle de Bing, pour ECOSIA.

Vous l’aurez compris, l’idée est de ne pas surcharger les serveurs en données qui ne sont pas utiles. Commençons par nos boîtes mail. Supprimez-vous toujours les mails dont vous n’avez plus besoin ? OK, nous sommes tous sans exception envahis par les spams. Voici une petite astuce pour vous en débarrasser: CLEANFOX,  www.cleanfox.io

L’application va se connecter à votre boîte mail, repérer les newsletters auxquelles vous êtes abonné et vous proposer de vous désinscrire de celles-ci en quelques clics.

Ce que vous pouvez faire, pour aller encore plus loin:

  •   Conservez vos outils informatiques, ordinateurs, smartphones et tablettes jusqu’à leur dernier souffle et ne soyez plus tentés par le nouveau modèle dès sa sortie. En moyenne, un nouveau modèle de téléphone ou d’ordinateur sort tous les 3 à 6 mois… Cela vous permettra de faire des économies et d’être éco-responsable. Et quand votre appareil numérique n’est plus utilisable, recyclez-le, ne le jetez pas à la poubelle.
    Plus d’informations sur le site: www.recupel.be
  •   Quand vous allez sur le Web, privilégiez le chemin le plus court. Quand vous connaissez déjà le site que vous voulez consulter, prenez le temps de taper l’adresse complète du site dans la barre d’URL, et ne tapez pas, par facilité, une recherche qui va vous donner le lien du site. Cela évitera au moins un échange de données jusqu’au serveur du moteur de recherches.
  • •  Évitez aussi d’avoir un tas d’onglets d’ouverts sur votre navigateur, et d’applications ouvertes sur votre ordinateur, si cela est possible dans votre utilisation du Web.
  •   Nettoyez vos boîtes mail autant que possible, vous devez savoir que les mails que vous conservez sont dupliqués sur les serveurs de votre provider mail. Donc quand vous les conservez, ils prennent 2 fois plus de place, mais si vous les supprimez, ils en libèrent aussi 2 fois plus.

On compte sur vous pour mettre en place votre nettoyage de printemps numérique. Si vous avez des habitudes, des idées, des astuces pour contribuer à la transition énergétique, partagez-les nous en nous écrivant à contact@easi-ie.com 

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