À bout
de …

Géraldine TRAN | Rédactrice en chef • geraldine.tran@spw.wallonie.be

© Sioux Nesi – creative.belgaimage.be

Il est insaisissable et pourtant omniprésent. De premier, il deviendra dernier. S’il s’arrête, tout s’arrête avec lui, il est au cœur de la vie: le souffle. Seule fonction inconsciente du corps (dite végétative) que nous pouvons contrôler, la respiration est tout simplement vitale. Ce principe, j’aurais presqu’envie de dire magique, a été compris il y a des siècles déjà. Ainsi, pour Hippocrate, «l’air est le plus puissant agent de tout et en tout». Et il n’est pas anodin que dans de nombreuses langues anciennes (en hébreu, en grec, en latin par exemple), un même mot désigne à la fois l’air, le vent, le souffle, l’esprit, l’âme ou même la vie. Si respirer équivaut à vivre, bien respirer revient à bien vivre. Mais la respiration, si elle est innée, n’est pas chose aisée à contrôler. Surtout dans un monde qui nous pousse à vivre à 100 à l’heure, où nous restons souvent à la surface, qui nous asphyxie, où l’on s’époumone à tenter de rester debout, dans lequel nous parvenons parfois à prendre quelques bouffées d’oxygène sans plus vraiment prendre le temps de nous arrêter pour reprendre notre souffle. Quelle solution pour récupérer le contrôle de notre souffle et de notre vie ? La méditation en est une. L’on pensera directement à la philosophie bouddhiste, pour qui elle est centrale, et aux adeptes du yoga. Pourtant, la méditation est accessible à tous. La science elle-même s’en préoccupe et en mesure aujourd’hui les effets bénéfiques non seulement sur les aspects physiologiques mais aussi psychiques. À en modifier le cerveau ? C’est une question que le Professeur Steven Laureys, neurologue internationalement connu pour ses travaux sur la conscience, s’est posée et a voulu creuser personnellement et scientifiquement. Et la réponse est oui. L’impact sur les émotions, l’attention mais aussi sur la matière grise, le fonctionnement neuronal est réel. Grâce à ces recherches, la science a pu aujourd’hui objectiver quelque chose qui était jusqu’alors de l’ordre du ressenti. Au contraire des médicaments, de l’alcool ou des drogues, méditer, ou pour le moins apprendre à respirer, est tout bénéfice et à la portée de chacun. Si ce sujet vous intéresse, que vous avez envie d’en savoir davantage sur l’impact et les bienfaits de la méditation, rendez-vous page 18. En espérant que vous n’en ayez pas le souffle coupé ! 

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