Espace

Quoi
de neuf dans l’espace ?

Théo PIRARD 

NASA

Cap sur Mars ! Lancées durant juillet, 3 sondes sont en route vers la Planète Rouge. Elles l’atteindront en février 2021 afin de réaliser une nouvelle moisson de données inédites sur la voisine de la Terre. De quoi nous la rendre plus familière en vue d’expéditions habitées qu’on envisage pour 2040. Manquait à l’appel l’atterrisseur européen ExoMars qui, lors de ses préparatifs, ne présentait pas un degré suffisant de fiabilité pour s’envoler à bord la fusée Proton russe. Il faudra dès lors attendre 2022 pour un autre départ

L’imposant rover martien Perseverance de la Nasa lors de ses ultimes préparatifs sous haute protection… sanitaire.

  

C’est donc une armada internationale – avec une grande variété d’instruments scientifiques, dont quelques-uns provenaient d’Europe – qui est en route pour continuer de plus belle l’étude de Mars. Cette fois, 2 nouveaux acteurs du monde spatial sont de la partie.

Le 19 juillet, les Émirats Arabes Unis pour le 50e anniversaire de leur fédération sont entrés sur la scène de l’exploration du système solaire. Ils démontrent leur volonté de se doter d’une industrie spatiale performante. Leur sonde Al-Amal (Espoir), réalisée avec la collaboration d’universités américaines, a fait appel à la fusée japonaise H-IIA pour son lancement. En février prochain, elle se placera sur une orbite martienne très élevée pour procéder à une étude détaillée de l’atmosphère de Mars. 

Le 23 juillet, la Chine faisait décoller son lanceur lourd Longue Marche 5 avec l’explorateur martien Tianwen-1 de quelque 5 t. Pour cette «première» chinoise vers Mars, on a affaire à un ensemble ambitieux qui comprend 3 éléments. L’orbiter, qui se placera en orbite martienne à la mi-février 2021, est équipé pour prendre des vues à moyenne et haute résolution, effectuer des sondages radar, faire arriver – le 23 avril – un lander avec un petit rover de 240 kg. Celui-ci, dérivé du Yutu qui roule sur la Lune, doit évoluer sur un site d’Utopia Planitia pour des photos et analyses du sol. 

Le puissant lanceur Longue Marche 5 a expédié  
Tianwen-1 vers la Planète Rouge. (Photo CASIC)

La Chine à l’heure martienne avec son ambitieuse sonde Tianwen-1. (Photo CNSA)

C’est du Centre spatial de Wenchang sur l’île de Hainan qu’a décollé la fusée Longue Marche 5 avec la sonde martienne Tianwen-1. (Photo CASIC)

  

Le 30 juillet, la Nasa a expédié vers Mars son rover le plus ambitieux de plus d’1 t. Baptisé Perseverance, il doit assurer la relève de son «frère» Curiosity qui, depuis août 2012, évolue sur la Planète Rouge et recueille de précieuses données sur la géologie martienne. Son arrivée à destination est prévue le 18 février 2021. Perseverance présente 2 grandes originalités: 43 tubes de la forme de cigares pour le prélèvement d’échantillons du sol et laissées sur place en vue d’une collecte, ainsi que Ingenuity, un nano-hélicoptère électrique de 1,8 kg pour des vols d’une minute et demie, jusqu’à 300 m de distance et 10 m d’altitude… pour des prises de vues vues qui s’annoncent spectaculaires !

Ultime regard sur le rover Perseverance au moment de sa mise sus coiffe pour son départ vers Mars. (Photo NASA)

Le rover martien Perseverance transporte le nano-hélicoptère Ingenuity. (Photo NASA)

 

Pour la fin de la décennie, un retour d’échantillons du sol martien peut-il être envisagé ?

C’est ce qu’espèrent la Nasa et l’Esa. Les 2 agences ont décidé de coopérer sur un scénario de mission Msr (Mars Sample Return) pour faire revenir en 2031 une capsule d’échantillons de Mars. L’industrie européenne avec Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space devrait fournir Ero (Earth Return Orbiter), un engin qui doit ramener cette capsule près de la Terre. Les Chinois, avec une prochaine sonde Tianwen, pourraient prendre de vitesse Américains et Européens… Il s’agira de s’entourer de toutes les précautions afin d’empêcher la contamination de notre planète avec un éventuel virus martien. 

 

Projeter d’ores et déjà une colonie humaine sur Mars, est-ce bien sérieux ? 

Elon Musk, le patron de SpaceX et, à ce titre, un leader du phénomène New Space, nourrit pareille ambition… C’est l’objectif de son Starship, super-lanceur réutilisable, dont les éléments propulsifs sont testés sur la côte texane de Boca Chica. Aucune date n’est annoncée quant à la disponibilité du Starship. En Europe, il sera possible dès cet automne d’apprécier une colonie martienne à l’Euro Space Center de Transinne-Libin. Depuis un an, le centre éducatif sur l’astronautique a connu une cure de jouvence sur le thème de la colonisation de la Planète Rouge.  

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