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Jean-Claude Quintart • jc.quintart@skynet.be

© TEXERE Biotech 2018, © novadip, ©LTWL, ©PHARMA.BE, ©INSTITUT JULES BORDET, ©IBA

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Premiers greffons garantis sans Covid

Texere Biotech, installée à Frasnes-lez-Anvaing, est spécialisée, et même en pole position mondiale, dans la production robotisée de greffons osseux. Cependant, et notamment avec l’apparition du Coronavirus, l’utilisation clinique de matériel corporel (sang, organes, tissus, cellules) a soulevé des incertitudes quant au risque de transmission d’infections virales au patient bénéficiaire. Des inquiétudes levées avec l’arrivée de produits d’allogreffe osseuse certifiés sans Covid, les premiers au monde. Une réussite due à Bonefide®, un procédé interne innovant de réduction des pathogènes pour virus enveloppés, conçu avec le soutien du Département de la Recherche et du Développement Technologique de la Wallonie.

Pour être sûre de la sécurité de ses produits, la société carolorégienne a fait analyser des échantillons de greffons Texere Machined Bone Graft (TMBG™) par TEXcell, une société française de services en sécurité virale, immunologie et toxicologie. Qui a confirmé que la procédure éliminait bien tout risque de transmission du Coronavirus, tant au niveau du patient recevant la greffe osseuse que des chirurgiens. Elle a aussi noté que par son entière robotisation, sans aucune intervention humaine, Bonefide® prévenait aussi tout risque de contamination croisée et garantit une totale sécurité du personnel travaillant sur la ligne de traitement. En chiffre, l’inaction virale ou l’élimination des virus enveloppés est d’au moins 4,0 log10 (1), soit un excellent résultat. Enfin, le verdict final confirme que le traitement physique Bonefide®, les traitements chimiques et la stérilisation terminale par irradiation éliminent/inactivent au moins 11,0 log10 du virus. Le recours à une greffe TMBG™ (Texere Machined Bone Graft) élimine donc bien tous les risques de contamination.

«La pandémie de la Covid 19 a mis la pression sur notre système de santé et a soulevé de nouveaux défis pour les banques de tissus au moment où l’on observe une baisse de 45% du nombre de dons de tissus. Nous sommes donc heureux de savoir que, grâce à Bonefide®, chaque don se transforme en un maximum de greffes osseuses totalement sûres et de garantir aussi la continuité des préparations tissulaires, en éliminant tout risque de transmissions virales pour nos salariés, les chirurgiens et les patients», note Denis Dufrane co-fondateur de TEXERE Biotech. Créée en 2016 par 3 partenaires, spécialisés respectivement en médecine, industrie et robotique, TEXERE Biotech se profile comme une société 4.0 qui souhaite, par l’automatisation, relever les défis de la médecine d’aujourd’hui et de demain, offrir un meilleur accès aux soins de santé et améliorer l’efficacité en comprimant les coûts.

http://www.texerebiotech.com
http://www.texcell.com

(1) Le logarithme décimal ou log10 est le logarithme de base dix. Il est défini pour tout réel strictement positif x. Le logarithme décimal est la fonction continue qui transforme un produit en somme et qui vaut 1 en 10.

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Une autre première mondiale

Que l’on doit à Novadip Biosciences, spin-off de l’UCLouvain, grâce à laquelle une équipe chirurgicale des Cliniques universitaires Saint-Luc a pu réparer l’os du tibia d’un jeune garçon de 5 ans atteint de pseudarthrose congénitale du tibia (fracture non cicatrisante à partir de laquelle un faux joint se développe), à l’aide d’un implant tissulaire en 3D de plus de 18 cm³ ! Comparable à une espèce de plasticine, le greffon a été implanté directement dans la fracture non cicatrisante. Un an plus tard, un remodelage osseux permettait au patient de marcher sans douleur et sans récidive apparente de la pathologie. Aujourd’hui, soit 2 ans plus tard, le jeune garçon marche normalement, autorisant la faculté à annoncer la réussite de l’opération, une première mondiale ! Ce bond en avant, nous le devons à la thérapie cellulaire tridimensionnelle développée par Novadip Biosciences, entreprise hautement spécialisée dans la régénération tissulaire et dont la raison sociale gravite autour de la recherche de solutions innovantes pour la reconstruction des tissus osseux chez les patients pour lesquels aucun traitement n’existe.

«Nous concevons une technologie unique au monde où des cellules souches puisées dans le tissu adipeux sont stimulées in vitro pour créer une structure tridimensionnelle dans laquelle elles s’intègrent et produisent un environnement régénératif», explique Denis Dufrane, CEO et co-fondateur de Novadip Biosciences. Qui ajoute, «Cet implant, nous l’avons fabriqué, à la demande, avec des caractéristiques particulières qui s’opposaient aux causes de la maladie du jeune patient et qui, simultanément, permettaient la régénération du volume d’os perdu». De son côté, le professeur Pierre-Louis Docquier, chirurgien orthopédique qui a traité l’enfant, se réjouit d’avoir pu exploiter cette technologie car, précise-t-il, «la taille critique, les défauts osseux non cicatrisants sont parmi les conditions les plus difficiles à traiter en chirurgie orthopédique et ne laissent parfois aux médecins aucune alternative à l’amputation». Au-delà de son impact chez le patient, cet acte médical montre aussi le rôle essentiel des échanges entre cliniciens et scientifiques dans le développement de solutions thérapeutiques dans des situations cliniques critiques.

http://www.saintluc.be
http://www.novadip.com
http://www.uclouvain.be

03

La pollution de l’air en temps réel

Wallonair.be, un tout nouveau site Web permettant aux citoyens wallons de tout connaître de la qualité de l’air en Wallonie, vient d’être mis en ligne. Fruit de la collaboration entre l’ISSEP (Institut Scientifique de Service Public) et l’AWAC (Agence wallonne de l’Air et du Climat), www.wallonair.be renseigne sur la qualité de l’air et les niveaux de pollution en Wallonie. Le site diffuse en temps réel les données mesurées par 24 stations fixes. Il fournit également un modèle des concentrations sur tout le territoire wallon. La localisation de ces stations a été améliorée pour être la plus représentative possible de la pollution atmosphérique en Wallonie. Vous y retrouverez différents paramètres:

· les indices de la qualité de l’air en temps réel avec toutes les mesures «en direct» et d’autres «en différé»;

· un système cartographique permettant d’obtenir une information au plus proche de son domicile grâce à l’estimation des concentrations en tous points du territoire wallon sur base des données en temps réel;

·  des prévisions pour un polluant spécifique ou l’indice de la qualité de l’air belge;

·  différents outils tels des articles didactiques (fiches polluants, législation, etc.) sont également proposés dans certaines rubriques du site, en parallèle à la diffusion de rapports thématiques.

Réalisé en collaboration avec l’AwAC, la Cellule Interrégionale de l’Environnement, Sciensano (indice pollen) et Wallonie Belgique Tourisme (photos), ce nouveau portail s’adresse à tous les publics: citoyens, décideurs politiques, bureaux d’études,…. Car pour rappel, selon le dernier rapport de l’Agence européenne de l’environnement publié ce 8 septembre, la pollution atmosphérique demeure la principale menace environnementale pour la santé en Europe.

www.wallonair.be 

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Vers un transport ferroviaire sécurisé des produits chimiques

Vu la dangerosité de certains produits finis et matières premières, l’industrie chimique n’a de cesse de plancher sur des solutions fiables pour leur transport. Dans ce contexte, essenscia et Lineas, opérateur de fret ferroviaire, ont mis au point un prototype de système automatisé de chargement pour train et une zone logistique spécialisée en chimie dans le cadre du projet LessThanWagonLoad, financé par l’Union européenne. Concrètement, LessThanWagonLoad entend modeler des solutions innovantes pour faciliter le passage du transport des produits chimiques de la route vers le rail, en respectant les normes de sécurité inhérentes à ce genre de transport. 

Sur le terrain, l’étude s’est attachée au développement du Main Hub d’Anvers, un village dédié au fret multimodal à l’intention des acteurs chimiques du port. L’ensemble comprend des services ferroviaires à valeur ajoutée, comme des entrepôts de palettes en transbordement, des services de réparation et de préparation des commandes, des services de nettoyage avancés pour les wagons chimiques, les camions et les conteneurs-citernes et des liaisons ferroviaires améliorées. «Si moins de 30% des volumes de transport dans le secteur de la chimie sont transportés par la route, notre ambition est claire et nette: toujours plus de transport par rail et moins par route», déclare Yves Verschueren, administrateur délégué d’essenscia. Poursuivant: «Ce n’est pas tant une question d’infrastructures ou d’investissements, mais surtout un état d’esprit différent, facilitant la collaboration et la numérisation. Cela nécessite des engagements forts de la part de l’industrie, des responsables politiques et des gestionnaires des chemins de fer».

C’est dans ce but que le consortium LessThanWagonLoad a conçu l’AWLS (Automated Wagon Loading System), un prototype de système automatisé de chargement des wagons qui, basé sur le système automatisé de chargement des camions, permet de charger automatiquement 15 palettes sur un wagon. «Pour convaincre les clients de passer de la route au rail, nous devons faciliter au maximum la tâche des opérateurs. Si les clients peuvent déjà opter pour le rail à partir d’un seul conteneur ou wagon, avec la technologie AWLS, nous abaissons à nouveau ce seuil pour des chargements plus petits encore», annonce Geert Pauwels, CEO de Lineas.

http://www.lessthanwagonload.eu
http://www.essenscia.be
http://lineas.net

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Solvay décolle en F-35 !

Alors qu’en raison de la pandémie liée à la Covid-19, l’industrie aéronautique commerciale bat de l’aile, les produits de défense, en revanche, conservent leur vitesse de croisière. C’est dans ce contexte favorable que Solvay a emporté un nouveau contrat de 5 ans pour la fourniture de matériaux haute performance destinés aux F-35 de Lockheed Martin. Ce nouvel accord, qui prolonge le partenariat existant, confirme le leadership de Solvay dans le domaine des composites et technologies adhésives pour les produits de défense. Au départ de ses infrastructures européennes et américaines, Solvay a soutenu, à ce jour, la production de plus de 550 F-35, en service actuellement dans 9 pays. Pour cet appareil, le chimiste belge fournit quelque 50 produits, taillés pour rencontrer des demandes complexes. Parmi ceux-ci, nous pouvons citer: le CYCOM® 5250-4, un système préimprégné bismalémide réputé pour sa capacité à accroître les performances à des températures élevées; la norme industrielle CYCOM® 977-3, un système préimprégné en résine époxy trempée; un adhésif structurel FM® 300 ou encore, un film de protection contre la foudre FM® 309‑1.

Fondé en 1863, Solvay compte aujourd’hui plus de 24 000 salariés dans 64 pays et a réalisé, en 2019, un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards d’euros. Fait remarquable, pour la grande majorité de ses activités, le groupe se classe parmi les 3 premières entreprises mondiales. De son côté, Lockheed Martin est la première société américaine et mondiale en matière de défense, occupant quelque 110 000 salariés pour un chiffre d’affaires de près de 60 milliards de dollars en 2019.

http://solvay.com
http://www.lockheedmartin.com

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Deux femmes qui comptent

1) C’est le jeudi 1er octobre que Caroline Ven est entrée officiellement en fonction en tant que CEO de Pharma.be, association des entreprises pharmaceutiques et biotechnologiques du royaume. Âgée de 48 ans et diplômée en Sciences économiques appliquées de l’Université Saint-Ignace (aujourd’hui Universiteit Antwerpen), Caroline Ven a entamé sa carrière au service d’études de la KBC, avant d’entrer, 5 ans plus tard, au département économique de la FEB (Fédération des Entreprises belges), pour en prendre la direction en 2002. Elle occupa, à partir de 2008, le poste de cheffe de cabinet des Premiers ministres Yves Leterme et Herman Van Rompuy. En 2011, elle prit la direction de VKV (maintenant ETION) et était, depuis 2 ans, à la tête de The Blue Cluster, organisme soutenant les partenariats entre entreprises innovantes dans le domaine de l’économie bleue (mers et océans).

Une nouvelle vie se profile donc pour cette battante, bien connue des médias pour ses chroniques économiques pour le journal De Tijd. «Je me réjouis de reprendre le flambeau avec toute l’équipe de pharma.be et d’œuvrer dans un secteur qui, aujourd’hui plus que jamais, joue un rôle crucial au sein de notre société», déclare la nouvelle CEO. Caroline Ven succède à Catherine Rutten, qui occupa ce poste pendant 7 ans.   

http://www.pharma.be 

 

2) Nouvelle récompense pour la médecine belge et notamment l’oncologie, avec la désignation de Martine Piccart au Prix pour le cancer du sein des Giants of Cancer Care® 2020 de OncLive®. Professeur, Martine Piccart est également Directrice scientifique à l’Institut Jules Bordet (Bruxelles) et fondatrice du Breast International Group (BIG), aujourd’hui le plus grand réseau de recherche clinique au monde pour le cancer du sein. Ce Giants of Cancer souligne une fois de plus la contribution scientifique de Martine Piccart dans le domaine du cancer du sein, de ses traitements et de la recherche clinique sur cette pathologie.

OncLive®, qui se dit fière d’honorer la carrière de l’oncologue belge, est une plateforme d’information multimédia internationale totalement dédiée à l’oncologie. Chaque année, cette organisation récompense 15 personnalités de réputation mondiale ayant réalisé des progrès remarquables dans le domaine de l’oncologie.  

http://www.onclive.com
http://www.giantsofcancercare.com
http://www.bordet.be

07

COUP D’CRAYON

Un soleil d’un tout autre genre que l’astre qui nous éclaire vient de naître. En Chine. Qui vient d’activer le Tokamak HL-2M, son réacteur expérimental à fusion nucléaire, avec succès. C’est une avancée majeure car cette technologie pourrait, un jour, fournir une énergie en quantité illimitée et surtout, «propre» (puisque sans déchets radioactifs). Sans trop entrer dans les détails, l’objectif est d’imiter les étoiles, qui produisent de la chaleur (c’est pour ça qu’elles brillent) grâce à la fusion d’atomes. C’est un défi technique de taille pour l’homme car il faut parvenir à chauffer l’hydrogène à 150 millions de °C ! Le projet collaboratif ITER, qui vise à construire un réacteur à fusion nucléaire dans le sud de la France, est aussi sur les rails. À suivre de près… cela pourrait changer bien des choses. 

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Protonthérapie:
une solution désormais incontournable

Après avoir porté sa technologie wallonne aux 4 coins du monde, IBA (Ion Beam Applications) annonce que sa solution de protonthérapie Proteus®ONE traite actuellement ses premiers patients belges au Particle Therapy Interuniversity Center Leuven (ParTICLe). Installée à Leuven, cette structure prodigue des soins cliniques et participe à l’éducation, à la formation, à la recherche et au développement. Sur le plan légal, ParTICLe est une collaboration interuniversitaire entre de l’UZ Leuven, KU Leuven, les Cliniques universitaires Saint-Luc et UCLouvain, soutenue par l’UZ Gent, le CHU UCL Namur, l’UZ Brussel et l’UZ Antwerpen.

Pour les spécialistes, la solution en opération au ParTICLe s’appuie sur la génération la plus avancée du Pencil Beam Scanning (PBS), les capacités d’imagerie volumétrique à l’isocentre (Cone Beam CT) et le Philips Ambient Experience. Elle est aussi la première installation Proteus®ONE dans le monde à profiter du RayCare comme système d’information oncologique (OIS), alliant la technologie Proteus®ONE à un équipement d’imagerie CT (Computer Tomography) dans la salle de traitement. À noter encore qu’un second cyclotron est aussi installé à des fins de recherche. 

Avec ce nouveau centre, 86 salles de protonthérapie d’IBA sont désormais en service dans le monde. Un fameux plus pour la santé mondiale lorsqu’on sait que la protonthérapie est le choix optimal pour les patients atteints de cancer et dont les possibilités de traitement sont limitées ou lorsque la radiothérapie conventionnelle est trop risquée. La protonthérapie est encore la technique la mieux adaptée aux tumeurs proches d’organes vitaux et est également bien appropriée pour les enfants. On comprend donc la fierté de l’entreprise wallonne lorsqu’elle annonce qu’aujourd’hui, ses solutions de protonthérapie ont traité plus de 100 000 patients dans le monde ! Une société ravie en plus de savoir que maintenant, les patients belges bénéficient des bienfaits de sa technologie avancée de traitement du cancer.

Autre succès national, IBA a reçu la commande d’un cyclotron Cyclone®IKON de 30 MeV (mégaélectronvolt) provenant de l’Institut des Radioélements (IRE), qui utilisera cet outil pour produire directement, ou à la demande, le Germanium-68 (GE-68), matière première des générateurs de Germanium-68/Gallium-68 pour aider au diagnostic de nombreux cancers tels que les tumeurs neuroendocrines ou le cancer de la prostate.

Produit final extrait de ces générateurs, le Gallium-68, grâce à des caméras de tomographie par émission de positrons (TEP), autorise une détection précise et précoce de nombreux cancers et est également incontournable dans le cadre d’une approche personnalisée du patient par la médecine nucléaire. Dite théranostique (thérapeutique et diagnostique), cette méthode repose sur une molécule, ici le Ga-68, pour détecter les tumeurs à traiter avec une imagerie précise et spécifique, couplée à un compagnon thérapeutique, le Luthétium-177 (Lu-177) qui, injecté au patient, ira se fixer exactement sur les cellules cancéreuses pour les détruire tout en préservant les tissus sains.

Opérationnel à partir de 2023 sur le site de Fleurus (Charleroi), «ce nouveau cyclotron nous donnera l’opportunité de maîtriser la production complète de nos générateurs radiopharmaceutiques de Ga-68 pour approvisionner au mieux nos clients et diversifier également nos travaux de recherche avec la possibilité dans le futur de produire avec cet outil d’autres radioisotopes à destination d’application d’applications innovantes en médecine nucléaire», explique Erich Kollegger, directeur général de l’IRE. Spécialisé dans la production de radioisotopes pour le diagnostic et la thérapie en médecine nucléaire, l’IRE s’est élevé au niveau de leader mondial dans la production de Molybdène-99 (isotope parent du Technetium-99), le plus utilisé pour les examens du cœur, des os, de la thyroïde, du cerveau, etc. En parallèle, l’IRE, via sa division IRE Lab, s’active à la protection et à la surveillance de l’environnement avec ses services de mesure de la radioactivité; de caractérisation radiologique de déchets et d’éléments contaminés, etc.

http://www.iba-worldwide.com
http://www.ire.eu

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Quintet universitaire

L’Intelligence artificielle (IA) a l’avenir devant elle et le nôtre entre ses mains. Avec ses données et ses algorithmes de traitement de l’information, elle peut booster les performances des processus de bien des niches en terme de qualité et efficience des produits et services, usage des ressources, personnalisation, vélocité des prises de décision, etc. Du développement régional à la conquête spatiale, de la médecine à la chimie, de l’éducation aux loisirs en passant par la mobilité, la finance, ou encore l’assurance, l’IA touche aujourd’hui pratiquement tous les domaines de notre vie. Bien la comprendre, l’utiliser et mieux encore, la nourrir est la condition sine qua non de l’essor des sociétés de demain.

C’est dans ce but que 5 universités wallonnes (UCLouvain, UMONS, ULB, ULiège, et UNamur) et 4 centres de recherche (CENAERO, CETIC, MULTITEL, SIRRIS) ont créé l’Institut TRAIL (TRusted AI Labs), voué à l’IA. Bénéficiant de la fédération des savoirs et ressources de ses fondateurs, TRAIL entend participer à la mutation de la société économique wallonne dans les domaines de la médecine, des médias, de la mobilité, du manufacturing, de l’énergie, de la construction, de la gouvernance et de l’éducation. Dans ce but, il a été construit sur 3 piliers en interaction: la recherche avec TRAIL Institute; la mise à disposition d’outils par TRAIL Factory et les services aux entreprises grâce à TRAIL4Ventures.

Dans le détail, TRAIL Institute s’attachera à la création de talents en IA et à animer des travaux de recherche de pointe à l’international et en Wallonie. TRAIL Factory sera une plateforme de mise en commun, permettant une opérationnalisation efficace des briques technologiques et méthodologiques d’introduction des nouveaux processus induits par l’AI, en facilitant aussi leur diffusion et leur valorisation. Enfin, TRAIL4Ventures captera au mieux les idées et besoins entreprises actives et facilitera le développement de nouveaux produits et services avec les outils de connaissances conçus par TRAIL.

http://www.trail.ac

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LE CHIFFRE

207

L’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT) annonce que dans le cadre de son plan Crisis Response Initiative, il a alloué quelque 60 millions d’euros à 207 innovations et entreprises révolutionnaires, émanant de 32 pays. Ce pactole s’inscrit dans le soutien global apporté par l’Union européenne à la crise de la Covid-19 et comprenant un important soutien à l’innovation. «Grâce à l’EIT, ces projets et acteurs ont pu bénéficier du soutien dont ils avaient besoin pour contribuer à la fourniture de produits et services concrets en période de pandémie. Et en déployant des solutions rapides, ils nous permettent de disposer de nouvelles technologies pour lutter contre le virus et sauver des vies», déclare Mariya Gabriel, commissaire européenne à l’innovation et à la recherche. 

Pour Gioia Ghezzi, présidente du Conseil de direction de l’EIT, l’appel à l’action de l’EIT jouera un jeu déterminant dans la lutte contre la pandémie et de citer ici le rôle du Centre de contrôle numérique (Digital Control Center) de l’EIT, grâce auquel «L’Espagne a noté une réduction de 50% du taux de mortalité chez les patients atteints par la Covid-19, suite à l’usage de l’outil d’Intelligence Artificielle qu’il a mis au point». Sur un autre registre, Tom Sam, directeur d’Affix Labs, explique qu’avec le soutien des 200 000 euros octroyés par l’EIT, le produit Si-Quat (voir photo), un revêtement de surface antimicrobien conçu par sa société pour tuer les virus, a pu démontrer son efficacité contre le Coronavirus et conquérir ainsi de nouveaux marchés. Pour mémoire, avec quelque 1 500 partenaires répartis dans plus de 60 pôles d’innovation à travers toute l’Europe, l’EIT est le plus vaste réseau de l’innovation du vieux continent.

http://www.eit.europa.eu

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