Numérique
à l’école: un levier ou un frein ?

Géraldine TRAN – Rédac’chef

©metamorworks
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C’est un débat qui fait rage depuis quelques années déjà. Il concerne non seulement différentes générations, mais aussi le monde du travail, de l’enseignement, de l’économie, des technologies, de l’éthique, de la sécurité…. Bref, c’est une question qui intéresse la société tout entière. Celle d’aujourd’hui mais surtout celle de demain. Vous l’aurez peut‑être deviné, c’est du numérique dont je parle. Tout dernièrement, j’ai entendu une dame d’une quarantaine d’années demander à la banque une farde pour ranger ses extraits de compte. «Mais Madame, nous n’en proposons plus depuis un petit temps déjà puisque vous les avez sur Internet ou sur votre appli». Désarroi. Si l’on pouvait encore faire la plupart des actions quotidiennes «matériellement», c’est désormais devenu impossible. Tout ou presque peut (doit) se faire à distance. Et la période Covid a encore accéléré le processus en marche. L’enseignement n’y a pas fait exception. L’école, les professeurs, les élèves et même les parents ont dû s’adapter, dans l’urgence, à cette situation inédite. Si le numérique faisait déjà partie de l’univers scolaire via les tablettes, tableaux interactifs ou cours en open source, cela restait «accessoire». Là, chaque acteur devait être apte à donner les cours à distance, à les diffuser et à les recevoir. Dans l’ensemble, il semble que cette expérience soit une réussite, bien qu’il faudra encore faire quelques réglages et tirer le bilan au niveau d’éventuels décrochages des élèves. Il faut savoir que l’OCDE a étudié le lien entre l’utilisation du numérique dans l’enseignement et certaines compétences des élèves de 15 ans lors du test PISA de 2012. Les résultats sont qu’une utilisation modérée du numérique, notamment pour effectuer du travail à la maison ou utiliser Internet à l’école, est bénéfique lorsqu’elle ne dépasse pas quelques heures par mois. Au-delà, les compétences des élèves seraient détériorées. Cette nouvelle pratique de l’enseignement, qui tend à se généraliser, soulève dès lors beaucoup de questions. Le numérique doit-il être un adjuvant ou au contraire, au cœur de l’apprentissage ? Qu’en est-il de la surexposition aux écrans ? Quels risques pour le développement cognitif (troubles de l‘attention, concentration, sommeil, dépendance…) et social des enfants ? Comment gérer les fractures numériques engendrées ? Quid de la formation des enseignants ? L’école ne pourrait (devrait)-elle pas plutôt devenir un lieu de déconnexion ? En période post-Covid (espérons-le), quel avenir pour le numérique à l’école ? Anne-Catherine De Bast vous donnera quelques éléments de réflexion dans la rubrique «Société», consacrée dans ce numéro à l’enseignement supérieur, tandis que le prochain sera davantage dédié à l’enseignement fondamental. Bonnes lectures ! 

CurioKids

Vous l’aurez peut-être remarqué mais la rubrique «Curiokids» ne figure pas au sommaire de ce numéro. Rassurez-vous, c’est exceptionnel. Suite à un problème privé (sans gravité), notre journaliste n’a pas été en mesure de nous transmettre son article dans les temps… Toutes nos excuses pour celles et ceux qui l’attendaient, ce n’est que partie remise !

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