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Jean-Claude QUINTART • jc.quintart@skynet.be

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Les filles et le numérique

Alors que le secteur a le vent en poupe et est même présenté comme la planche de salut de notre avenir économique, la 6e édition de l’enquête Gender Scan™ sur l’évolution de la féminisation dans les technologies du numérique révèle que 6 étudiantes sur 10 déclarent avoir été découragées de s’engager dans les métiers digitaux. Impensable ! Reflet de cet ostracisme, si le nombre de femmes diplômées dans le numérique, seulement 12%, progresse chez nous, cette moyenne est toujours inférieure à celle de l’Europe qui est de 20%. Que la gent féminine se révolte est normal, surtout lorsqu’on sait les motifs avancés pour décourager les candidates à opérer ce choix. Parmi les plus invoqués arrive le plus souvent le niveau requis et des remarques telles que «Pas assez qualifiée»; «c’est trop dur pour les filles»; «les filles n’ont généralement pas la bosse des maths»; etc. Autre argument avancé: l’informatique ne serait pas un domaine pour les filles ! Pire ou plus abject encore: 34% des étudiantes ont fait l’expérience de comportements sexistes dans leurs études et 14% ont été victimes de harcèlements sexuels !

Pourtant, et fort heureusement, 44% des étudiantes belges qui ont osé franchir le Rubicon se disent très satisfaites dans la poursuite de leurs études informatiques. Bien, mais tout de même 15 points de moins que la moyenne européenne. Un écart qui s’explique en partie par le fait que les étudiantes se sentent moins à l’aise chez nous, qu’elles sont aussi moins nombreuses à s’estimer intégrées, à être davantage stressées, etc.

Cette enquête a été réalisée en ligne dans 117 pays sur une base déclarative de 30 001 participants féminins et masculins de 11 ans et plus. En Europe, on compte 2 616 répondants (ce dont résulte une marge d’erreur de 1,8%) et chez nous, l’on a enregistré 650 répondants (pour une marge d’erreur de 3,8%). Cette analyse est une collaboration de l’Institut de recherche NADI de l’UNamur, du Pôle académique de Namur, de l’ULB, de l’Association royale des Ingénieurs de Gembloux Agro-Bio Tech et de quelque 200 associations. Pour rappel, le NADI de l’UNamur fédère des chercheurs en informatique, droit du numérique, marketing digital et en éducation au numérique. 

https://www.genderscan.org
https://www.unamur.be

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Valse verte

Qui dit problème en Wallonie pense solution ! Il y a quelques semaines, a été inaugurée à Châtelet, sur le site de la Direction des Recherches hydrauliques, une piste cyclable d’éducation à la sécurité routière unique en son genre car construite avec un béton composé de sédiments originaires des voies navigables wallonnes. Déjà au printemps dernier, une piste cyclable a été construite afin d’évaluer le potentiel de valorisation d’un sédiment fluvial contaminé comme substitut au sable dans le revêtement en béton de ciment. Sur le plan technique, cette piste a été réalisée à partir de sédiments limoneux contaminés principalement en fluorures et métaux lourds dragués dans le canal Albert et le canal Haccourt-Visé. Déshydratés dans la lagune du centre de regroupement d’Ampsin, les sédiments ont ensuite passé plusieurs étapes de criblage et de concassage par le Centre Terre et Pierre de Tournai en vue d’obtenir un sédiment d’une granulométrie adéquate avant incorporation dans une formulation de béton. Par la suite, une formulation de béton dans laquelle la fraction sableuse a été substituée à 35% par le sédiment a été concoctée en laboratoire, avec le soutien de l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP). Enfin, des analyses réalisées par rapport à la pollution des sédiments ont montré qu’il n’y avait aucun impact sur l’environnement.

Au niveau structurel, VALSE, programme cofinancé par le FEDER INTERREG V France-Wallonie-Vlaanderen, doit valider des filières transfrontalières de valorisation des sédiments fluviaux (pollués ou non) et des terres excavées. Sur une niche qui valorise trop peu ces sédiments, VALSE souhaite démontrer la faisabilité de la réutilisation de ces matières au profit de l’économie circulaire et ceci, au sein d’une région où les voies navigables sont densément interconnectées. De plus, lorsqu’ils ne sont pas régulièrement enlevés, ces sédiments s’accumulent au fond des voies d’eau, augmentant considérablement les risques d’inondation. Quelque 150 000 m3 de sédiments sont extraits annuellement des voies navigables wallonnes. Sur base de cette expérience, qui valide l’excellent comportement du béton routier à base de sédiments limoneux fluviaux contaminés, le SPW Mobilité et Infrastructures peut maintenant lancer les projets de grande ampleur qu’il a des dans ses fardes. 

http://infrastructures.wallonie.be

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Construction partagée

Belle idée, en ces temps où un sou est un sou, que de bâtir un immeuble partagé. Sur le campus de la Vrije Universiteit Brussel (VUB) et de l’Université libre de Bruxelles (ULB), à Etterbeek, se construit actuellement le Learning and Innovation Center, qui offrira des environnements d’apprentissage (salles d’étude individuelles et centres d’expérimentations) et des outils à la pointe de l’Art pour le partage des connaissances. Evr-architecten, A229, Ney & Partners et Arcadis ont conçu la bâtisse comme une salle d’incubation et un centre de mise en réseau à l’intention des scientifiques, experts de l’univers entrepreneurial et forces vives de la société civile. Une place où se rejoindront la recherche, les échanges et l’enseignement.

Novateur dans tous les domaines, le bâtiment jouira des technologies les plus nouvelles afin de supporter le développement des étudiants et leur proposera une panoplie d’environnements: zone de silence pour réflexions individuelles, salles pour travaux collaboratifs, centres d’expérimentation pour petits groupes et salles de cours actifs. Sur le plan technique, l’immeuble se veut durable à énergie quasi nulle, construit avec des matériaux limitant les pertes de chaleur et dont la consommation énergétique sera optimisée grâce à des capteurs. D’une superficie totale de 9 000 m² répartis sur 8 étages avec un sous-sol et un étage technique sur le toit, le Learning and Innovation Center pourra accueillir 1 000 personnes et une fois terminé, jettera un pont entre les 2 campus, fédérant leur bibliothèque des sciences exactes et appliquées et symbolisant l’étroite collaboration entre les 2 universités.

https://www.vub.be
https://www.ulb.be

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Derniers développements

Mondialement connu pour ses solutions de pointe dédiées à la santé féminine, Mithra, via sa plateforme technologique intégrée de Recherche, Développement et Production CDMO (Contract Development and Manufacturing Organization), entame une collaboration avec MedinCell pour la mise au point de produits innovants injectables à action prolongée afin de lutter contre le paludisme et le rejet de greffes. Soutenu financièrement par l’agence de santé internationale Unitaid et destiné au traitement contre le paludisme, le produit candidat de MedinCell, dit mdv-STM, est une formulation injectable d’ivermectine devant réduire la transmission du paludisme en tuant les moustiques porteurs lorsqu’ils piquent les personnes traitées. Administré une fois au début de la saison des pluies, l’action prolongée de cet injectable devrait avoir un impact épidémiologique significatif. N’oublions pas que le paludisme est toujours présent dans 91 pays représentant 50% de la population mondiale et que selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), sur les quelque 228 millions de personnes touchées par la maladie depuis 2018, près de 405 000 en sont décédées. Ce qui explique les espoirs de succès placés sur cette solution dont un premier essai clinique est programmé pour 2023 par le Mithra CDMO.

Mdc-GRT, second produit candidat, est un traitement sous-cutané à base d’immunosuppresseur tacrolimus pour prévenir le rejet de greffe à l’issue d’une transplantation d’organe. Au-delà de l’amélioration du traitement, cette solution pourrait aussi réduire le risque d’effets indésirables chez des patients obligés de suivre un traitement à vie. Ici aussi, le Mithra CDMO devrait lancer ses essais précliniques et cliniques en 2023.

«Cette collaboration autour de produits technologiques complexes de MedinCell correspond parfaitement à notre expertise combinée en matière de polymères et d’injectables basées sur une libération prolongée et contrôlée du médicament. Notre CDMO apporte ici un savoir-faire spécifique couvrant une panoplie de services dans le développement et la production de solutions à haute valeur ajoutée», explique Renaat Baes, Site Director du Mithra CDMO. Société pharmaceutique de stade pré-commercial située à Toulouse, MedinCell développe des médicaments injectables à action prolongée innovants, basés sur sa technologie BEPO® qui garantit l’observance du patient, améliore l’efficacité et l’accessibilité des traitements et réduit l’empreinte environnementale. À très gros traits, la technologie BEPO® forme un dépôt de polymères de quelques millimètres sous la peau, qui diffuse ensuite le principe actif en se résorbant sur une durée convenue. 

https://www.mithra.com
https://www.medincell.com

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essenscia explose ses records !

Où s’arrêtera notre secteur de la chimie, des matières plastiques et des sciences de la vie qui, après avoir créé 1 896 jobs supplémentaires l’an dernier, occupe maintenant 97 420 salariés. Les autres données sont de la même veine: chiffre d’affaires en hausse de 22% pour atteindre les 74 milliards d’euros; exportations plus 33%; plus 17% d’investissements et des dépenses en Recherche et Développement d’un montant de 5,5 milliards d’euros, soit le double d’il y a 10 ans !

Pour Yves Verschuren, administrateur délégué d’essenscia, «Les bons résultats de 2021 soulignent une fois de plus que le secteur de la chimie et des sciences de la vie est bien le pilier industriel de notre prospérité. Mais, si cette industrie est la plus grande contributrice à la sécurité sociale et à la balance commerciale du royaume, elle est aussi la plus exposée à la concurrence internationale. De même, nous ne devons jamais oublier que chimie et sciences de la vie sont au début de chaînes de valeur cruciales. Aussi, avons-nous besoins d’une politique économique audacieuse qui soutienne pleinement l’industrie dans notre pays». À quoi s’ajoute la crise ukrainienne menaçant de ruiner cet essor économique par l’explosion des prix de l’énergie, les prix à la hausse des matières premières, l’emballement du coût des transports… «Si les 2 dernières années, le secteur a fait preuve d’une résilience économique remarquable, aujourd’hui, nous tirons la sonnette d’alarme», dit Hans Casier, président d’essenscia.

https://www.essenscia.be

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Première mondiale à l’UCLouvain

Et quelle première. Une équipe de l’Université brabançonne, dont la post-doctorante Tania Capeloa, est parvenue à prévenir, dans des conditions très proches de la pratique clinique, la récidive et la dissémination de métastases d’un cancer humain chez la souris grâce à un nouveau médicament: la molécule MitoQ. L’équipe a traité les souris cancéreuses comme on soigne les patientes à l’hôpital, c’est-à-dire en combinant intervention chirurgicale et cocktail de chimiothérapies classiques, puis en ajoutant à ce protocole de soins la nouvelle molécule MitoQ. De la sorte, démonstration a été faite de la compatibilité de MitoQ avec les chimiothérapies classiques et que cette procédure innovante empêche simultanément les rechutes (75% des cas) et les métastases (80% des cas) des cancers du sein chez la souris. Fort logiquement, la plupart des souris non-traitées ont récidivé ou ont vu leur cancer se généraliser.

Si les chercheurs s’attendaient à bloquer les métastases, en revanche, ils étaient loin de s’attendre à empêcher la récidive. «Quand on obtient ce genre de résultat, ça motive énormément », déclare Pierre Sonveaux, chercheur à l’Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain. Qui précise encore qu’il y a 2 types de cellules cancéreuses: celles qui prolifèrent et sont sensibles aux traitements cliniques et celles plus pernicieuses, dormantes, qui attendent leur heure. Insensibles aux traitements cliniques, ces dernières sont à l’origine des métastases et si elles ne sont pas éliminées par la chirurgie, elles causent alors des récidives, traitées par chimiothérapie, avec des degrés d’efficacité faibles suite à la résistance aux traitements développées par les cellules tumorales. Une excellente nouvelle donc lorsqu’on sait que certains cancers sont plus agressifs et létaux que d’autres, comme le cancer du sein triple négatif, représentant de 10 à 15% de tous les cancers du sein et qui touche 1 000 patientes en Belgique et quelque 225 000 au niveau mondial. Ceci permet de prévoir qu’aujourd’hui, la moitié des patientes développeront des récidives locales et des métastases quel que soit leur type de traitement. D’où la joie des chercheurs face à la découverte d’une molécule empêchant le réveil des cellules souches cancéreuses, faisant éloge au passage à l’obstination de Pierre Sonveaux, qui démontrait déjà la possibilité de prévenir l’apparition de métastases tumorales de mélanomes chez la souris, à une l’époque où les molécules expérimentales étaient loin d’être des médicaments.

À ce jour, MitoQ a réussi avec brio les premiers essais cliniques, augurant favorablement pour la phase clinique 2 destinée à démontrer l’efficacité du traitement chez les patients cancéreux. Affaire à suivre… 

https://www.uclouvain.be

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COUP D’CRAYON

Il n’y a pas que les herbiers qu’on fabrique à l’école, il existe aussi les herbiers sous-marins. Et celui de la baie Shark, en Australie, vient de faire l’objet d’une immense (c’est le cas de le dire) découverte. Alors qu’on le pensait composé de plusieurs végétaux, il ne s’agirait en fait que d’une seule et même plante, d’une superficie de… 200 km². Soit l’équivalent de 25 000 terrains de foot ! C’est à ce jour la plus grande plante du monde. Qui n’est pas toute jeune puisqu’elle aurait 4 500 ans. C’est dire sa capacité à résister au temps, aux changements de températures et du climat, aux maladies… Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, Posidonia australis constitue une mine d’informations précieuses pour les chercheurs. 

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Des concours et des gagnants heureux

   Ma thèse en 180 secondes: les représentants des 6 Universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la finale interuniversitaire sont connus ! Ce concours vise à informer le grand public de la richesse et de l’intérêt des recherches scientifiques, tout en développant les compétences communicationnelles des doctorants avec le grand public. Le but ? Chaque participant (doctorant ou docteur diplômé de l’année académique précédente) présente, en 3 minutes, un exposé de vulgarisation en français, clair, concis et convaincant sur sa thèse. Le tout avec l’appui d’une seule diapositive !

   UNamur  Jia-Wei Chen (Onco-Lanta), Louise Gérard (Qui a laissé la porte ouverte ?) et Joëlle Giroux (Vieillir peut-il attendre ?).

   ULiège  Alice Colignon (On est champion, oui mais…), Alexandra Tits (Le point faible d’Achille: mythe ou réalité ?) et Chloé Galland (La joueuse de flûte charmeuse de mouches). 

   UMons  Marie Devreux (Les nanobombardiers intelligents), Anaïs Draguet (No time to exit – mission ABCB5) et Thuy-Hai Nguyen (Mettre un vent aux pannes de courant !).

   UCLouvain  Simon Hinnekens (La colonne vertébrale, un piquet sous haute tension !), Pauline Tapiero (Syndrome de la Schtroumpfette à la Cour européenne  des droits de l’homme) et Marion Coquelet (Premiers pas d’une éolienne). 

   ULS-B  Mathilde Godefroid (À la conquête des fonds martiens: attention ça chauffe !), Charlotte Crepelet (Sexe, mensonge et protocole) et Anne-Laure Mathy (La mort est leur métier).

Le gagnant sera désigné à l’issue de la grande finale qui aura lieu le 10 juin. Il aura l’honneur de représenter la Belgique francophone lors de la finale internationale à Montréal en octobre prochain. 

https://mt180.be/
 
 

   HERA Awards: eux aussi ont leur palmarès. Décernés par la Fondation pour les Générations Futures, ils récompensent des mémoires de master et des thèses de doctorat qui se distinguent par leur démarche systémique (à 360°) et la valeur ajoutée sociétale de leurs travaux. Pour cette 10e édition, 24 travaux ont été primés (11 lauréats et 13 nommés) dans 12 catégories: Sustainable Architecture, Sustainable Democracy, Sustainable Design, Sustainable Engineering, Sustainable Economy, Sustainable and Responsible Finance, Sustainable Food Systems, Sustainable IT, Sustainable Health, Sustainable Law, Doctoral Thesis Award et enfin, Special HERA Award Brussels. La cérémonie de clôture, organisée à l’UNamur, a permis à ces jeunes chercheurs de présenter leurs travaux en quelques mots au grand public mais également au monde académique, scientifique, économique. Travaillant sur des thématiques dont l’enjeu est crucial, «Ces jeunes qui s’engagent pour un monde plus durable nous donnent de l’inspiration et nous mettent une pression qui doit nous pousser à être créatif·ve·s et innovant·e·s et à être beaucoup plus actif·ve·s dans notre rôle d’université responsable. L’université a à répondre aux enjeux de société et aux enjeux de court terme mais doit également être en mesure d’appréhender les enjeux sur le long terme: affirmer et défendre l’importance du temps de la recherche et oser la transversalité et l’interdisciplinarité pour envisager la complexité des enjeux de société.», conclut Annick Castiaux, Rectrice de l’Unamur.

N’hésitez pas à consulter le site Internet si vous souhaitez en savoir davantage sur les lauréats, primés et leurs travaux. Vous pourrez également revoir les webinaires organisés par catégories pour vous faire une idée encore plus concrète de leur esprit innovant, leur perspective de durabilité, la diversité et l’excellence des thématiques de ce grand cru 2022.

https://hera.futuregenerations.be/fr
 
 

   CANSAT Belgium a également rendu son verdict. Au terme de plusieurs mois de travail acharné de la part de 33 équipes inscrites, puis 24 demi-finalistes, the winner is… Cosmic Sat de l’Institut Notre-Dame de Jupille (Province de Liège). Le jury a été impressionné par leur CanSat muni d’un détecteur de muons. Les muons, rappelons-le, sont issus de collisions entre des rayons cosmiques et des atomes de la haute atmosphère. Une mission de haut vol donc qui les propulse tout droit vers la compétition européenne organisée par l’Agence spatiale européenne (Esa) à Bologne (Italie) en juin prochain.

Fruit d’une collaboration entre la Wallonie (SPW Recherche) et la Région Bruxelloise (Innoviris), avec la collaboration d’Esero Belgium, le concours CANSAT BELGIUM a pour vocation d’éveiller les jeunes belges de 5e et 6e secondaire aux sciences par le biais d’un projet scientifique dans le domaine spatial: construire leur propre satellite (sat) en forme de cannette de 33cl (can) et le faire voler à bord d’une fusée. Si vous êtes prof de sciences ou élève de plus de 16 ans, si les sciences et le domaine aérospatial vous fascinent, alors, participez à la prochaine édition du concours CANSAT BELGIUM ! 

https://recherche.wallonie.be/Cansat-Belgium

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Radiothéranostique

Le 27 avril dernier, c’est en grandes pompes que s’est déroulée l’ouverture académique du Centre d’Excellence en Radiothéranostique de l’Institut Jules Bordet. Depuis son arrivée dans les années 1930, à la suite de la découverte des isotopes radioactifs ou radionucléides par Frédéric et Irène Joliot-Curie, la médecine nucléaire n’a cessé de révolutionner la lutte contre le cancer et cette saga est loin d’être terminée. Fusion entre diagnostique (moléculaire) et thérapie (radionucléide), la radiothéranostique est une formule innovante de thérapie médicamenteuse ciblée pour le cancer et qui est à l’heure actuelle un axe prioritaire dans la recherche oncologique. S’ajoutant à la chimiothérapie, à la radiothérapie et à l’immunothérapie, la radiothéranostique est une arme anticancéreuse nouvelle et unique, s’inscrivant dans le paradigme de l’oncologie de précision.

«Elle utilise des traceurs et des vecteurs (petites molécules, peptides ou anticorps) spécifiques à la tumeur, auxquels est couplé un isotope radioactif. Après administration par voie intraveineuse, ces molécules radiopharmaceutiques s’accumulent spécifiquement au niveau de toutes les localisations tumorales et délivrent une dose de radiation détruisant les cellules cancéreuses, explique l’Institut Jules Bordet. Précisant qu’une imagerie moléculaire par PET/CT est utilisée avant l’administration de la thérapie par radionucléides afin de s’assurer que toutes les localisations cancéreuses possèdent les récepteurs spécifiques de la thérapie». Sur le plan efficacité, le New England Journal of Medicine note que les études montrent une survie prolongée associée à une amélioration de la qualité de vie chez les patients atteints de tumeurs neuroendocrines et de carcinomes de la prostate à un stade avancé et résistant aux traitements standards. Aussi, des essais sont actuellement en cours dans le monde pour appliquer des thérapies à d’autres tumeurs malignes et notamment au cancer du cerveau, du sein et du pancréas.

Installé sur le campus de l’ULB à Anderlecht, le Centre d’Excellence en radiothéranostique du nouvel Institut Jules Bordet comprend 5 chambres d’isolement pour le traitement des patients, généralement en séjour de 24h. Avec la protection de l’environnement de la contamination radioactive, les toilettes et douches de ces chambres sont reliées à 6 cuves de 12 000 litres chacune pour récolter les déchets radioactifs. La facilité comprend aussi un laboratoire aux normes Good Manufacturing Practice pour la production des pharmaceutiques radiomarqués; une caméra SPECT/CT pour visualiser l’emplacement des produits administrés dans le corps du patient après la thérapie et une caméra PET/CT numérique pour la recherche sur l’imagerie des caractéristiques moléculaires des tumeurs, tel que l’expression des récepteurs, par exemple.

https://www.bordet.be

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LE CHIFFRE

200 millions

C’est le montant en euros que déboursera UCB pour la construction d’une nouvelle unité de thérapie génique de 17 000 m² sur son site de Braine-l’Alleud. La construction de cette nouvelle facilité débutera dans le second trimestre de cette année pour entrer en opération en 2024. Quelque 100 salariés hautement qualifiés seront engagés dans la foulée de cet investissement. Érigé par BESIX, ce nouveau bâtiment abritera des laboratoires, des installations de Recherche et Développement de pointe, des aires de production et des espaces administratifs. Flexibilité et possibilité de reconfigurer les volumes intérieurs figurent au nombre des particularités de l’immeuble. Classé Seveso, il rencontre également toutes les règles les plus strictes de sécurité et de nombreuses mesures techniques et humaines ont été prises en compte par BESIX pour intégrer et respecter les ces contraintes tout au long du projet. Ce projet s’inscrit dans un plan stratégique plus large par lequel UCB entend offrir des capacités de thérapie génique, y compris des laboratoires et installations de production sur son site de Braine-l’Alleud. Cette installation biotechnologique sera l’une des plus grandes et des plus modernes de Belgique. Elle soutiendra la croissance d’UCB et préparera le lancement et l’approvisionnement à long terme des futurs médicaments actuellement en développement clinique. L’arrivée de cette nouvelle infrastructure fera du campus UCB de Braine-l’Alleud «l’un des endroits les plus excitants du royaume pour les esprits innovants et les personnes déterminées à repousser les limites du possible ainsi qu’à changer, pour le meilleur, la vie des patients», déclare la société pharmaceutique.

https://www.ucb.com

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