À lire

Lucie CAUWE · lucie.cauwe@gmail.com

Andrea Piacquadio/Pexels

À lire avec nos enfants

L’humain
La vie

Tout nu ! Le dictionnaire bienveillant de la sexualité, textes de Myriam Daguzan Bernier, illustrations de Cécile Gariépy, Éditions du Ricochet, 256 pages, 22 euros.

De «Adolescence» à «Zones érogènes», voici un dictionnaire venu du Québec, mais dont les informations pratiques (adresses, sites) ont été actualisées pour l’Europe. Cet épais bouquin, fort agréablement illustré, entend aborder tous les thèmes de la sexualité, y compris les plus récents, les plus interdits, sans tabou ni jugement. L’auteure, journaliste en matière de sexualité, l’a conçu selon l’ordre alphabétique. Cela permet de chercher une réponse à une question qu’on se pose ou de se balader au gré des pages. De nombreux renvois à d’autres entrées rendent la lecture riche. L’auteure aborde quasiment tout. Les seins, les sexes, les maladies, la coupe menstruelle, mais aussi le changement de sexe ou le viol. À chaque entrée, elle explique le sujet, sans langue de bois, en fournissant les informations qu’elle aurait sans doute souhaité trouver quand elle était jeune. Ce guide pratique agréablement mis en page aborde aussi des pistes liées, comme celle du consentement, du respect, toujours dans l’optique de mieux se connaître soi et de mieux connaître l’autre afin de mieux être ensemble.

Pour les ados
(et les enfants, et les adultes).

L’humain
La vie

À propos de la vie, de Christian Borstlap, Éditions Casterman, collection Les albums Casterman, 48 pages, 15,95 euros.

Encore un album venu du Québec ! Celui-ci raconte sous forme de conte et en images extrêmement esthétiques et symboliques comment est arrivée la vie. Il prolonge le questionnement en donnant plusieurs réponses sur «ce qu’on sait vraiment à propos de la vie». Inventives et réfléchies, les illustrations en teintes douces nous présentent la reproduction, la perception, la respiration, le mouvement, les sens, la digestion… La survie et ses modes opposés sont également abordés, ainsi que la taille des vivants, leur forme, le destin et la fin. Un conte pour réfléchir qui conclut que «la vie des uns est liée à la vie des autres. Nous sommes interdépendants !»

Et parce que la vie est si précieuse, l’éditeur a planté 50 arbres à Epernay, en Champagne-Ardenne. De façon à rendre à la nature ce qu’il lui a emprunté lors de la fabrication de ce livre.

À partir de 5 ans.

L’humain
La vie

Moi et mes 5 sens, Moi et le vent, Moi et mes émotions, textes de Clémence Sabbagh, illustrations de (dans l’ordre) Margaux Grappe, Marie Poirier et Liuna Virardi, Plume de Carotte, livres-accordéons à déplier, 8 euros.

Nouvelle collection que «Les savoirs des petits», dédiée aux 4-6 ans, parce qu’on peut se frotter aux sciences dès le plus jeune âge. Agréablement illustrés, ces livres-objets en accordéon proposent une double lecture. Au recto, une histoire en 7 volets, sur un seul dessin en frise. Au verso, des explications, des fiches d’activités, des jeux. «Moi et mes 5 sens» aborde l’ouïe, le toucher, la vue, le goût et l’odorat à travers l’histoire de Rosalie qui se réveille dans le noir. «Moi et le vent», avec son inventaire des vents, approche notamment les mouvements de l’air et la force du vent. «Moi et mes émotions» se situe dans le domaine psychologique.

À partir de 4 ans.

La planète
L’écologie

Maman, Papa, il y avait qui avant moi ?, texte de Thierry Lenain, illustrations de Stéphanie Marchal, Père Castor/Flammarion, 32 pages, 9,50 euros.

Parce que la réflexion des enfants n’est pas nécessairement celle des adultes, cet album, à la frontière entre fiction et documentaire, a la bonne idée d’aborder la question de l’humanité et du vivant à l’envers de l’habitude. En général, on part du big bang pour arriver à aujourd’hui. Ici, c’est l’inverse. Au début du livre, la petite Sofia interroge ses parents: «Il y avait qui, avant moi ?» Papa et Maman lui expliquent ses grands-parents, ses arrière-grands-parents… La petite est insatiable et réinterroge constamment ses parents: «Et avant eux ?» Ce qui permet aux adultes de remonter aux temps les plus anciens, et même celui où il n’y avait pas encore d’humains sur la Terre. À Sofia qui veut encore en savoir plus, ils répondent: «Au tout début, avant tout ça, il y avait un immense trou noir. Mais personne ne sait vraiment ce qu’il y avait dedans.» À cet endroit de cet album très joyeusement illustré, la fiction reprend ses droits.

À partir de 5 ans.

La planète
L’écologie

J’agis pour ma planète, textes d’Emmanuelle Ousset, illustrations de Pierre Caillou, Père Castor/Flammarion, 32 pages, 8 euros.

Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour apprendre à être actif afin de préserver l’environnement, cet ouvrage bien pensé envisage l’écologie à hauteur d’enfant, au fil de ses activités habituelles. Un état des lieux pointe d’abord les richesses à préserver, dont l’eau et l’air évidemment. Ensuite, l’ouvrage passe en revue différentes questions: l’énergie, ses sources et ses utilisations, la pollution, le réchauffement du climat. Chaque fois, il donne des pistes de gestes utiles, même pour les enfants, ne pas aller à l’école en voiture, réparer les vêtements, utiliser une gourde, éteindre les pièces dont on sort et les appareils quand on ne les utilise pas, etc. Il offre aussi des informations sur des sujets comme la pâte à tartiner qui menace les orangs-outans, les espèces animales qui disparaissent, l’alimentation réfléchie, le réutilisable et le recyclage. Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour bien commencer.

Pour tous à partir de 4 ans.

La planète
L’écologie

L’or bleu des Touaregs, de Donald Grant, Seuil Jeunesse, 40 pages, 13,90 euros.

Réédition bienvenue d’un album paru en 2009 aux éditions du Sorbier qui alertait déjà alors sur le bouleversement de vie des Touaregs que générait le réchauffement climatique. Onze ans plus tard, les choses n’ont sûrement pas évolué dans le bon sens. On prend conscience de leur détresse au fil de l’histoire d’Amzin, 7 ans et demi. Son père est le chef de la caravane. Les Touaregs sont nomades, on le sait, et ont besoin de ces voyages pour vivre. Le jeune narrateur nous partage son mode de vie habituel mais surtout les bouleversements dans sa famille: leurs animaux ne trouvent rien à manger à cause de la sécheresse et sont vendus. Les siens sont obligés de s’installer en ville et d’y travailler. Là, hélas, l’eau manque aussi. Jusqu’au jour où naît l’idée de creuser le puits plus profondément. Cela marche ! Amzin et les siens deviennent cultivateurs, le temps de se refaire un peu d’argent, puis reprennent la route. De très belles illustrations en pastels rehaussés de peinture donnent encore plus de force aux propos du jeune narrateur. 

À partir de 5 ans.

La planète
L’écologie

Écologie, 40 militants pour la planète, textes d’Elisabeth Combres, illustrations de Véronique Joffre, Gallimard Jeunesse, collection «Bam !», 96 pages, 9,90 euros.

La collection «Bam !» a pour ligne d’aborder divers thèmes à travers 40 portraits d’hommes et de femmes de légende dans le sujet. Pas étonnant que ce soit Greta Thunberg qui soit en couverture du volume qui traite d’écologie. Elle est aussi le 40e portrait du documentaire, fort bien écrit et agréablement illustré, suivant l’ordre chronologique. Logiquement donc, il s’ouvre avec Henry David Thoreau, qui vécut seul 2 ans (1845-1847) dans une cabane au Massachussetts. On a plaisir d’y croiser des noms connus comme René Dumont (candidat écologiste à l’élection présidentielle française), Raoni (chef indien alertant sur la déforestation en Amazonie), Dian Fossey (sauveuse des gorilles), Wangari Maathai (prix Nobel de la paix 2014 pour son combat contre la déforestation), Naomi Klein (livres sur le climat) et de retrouver leur parcours mais aussi de découvrir toute une série d’hommes et de femmes qui ont moins été sous les feux des médias. L’homme politique japonais Tanaka Shozo, le philosophe de l’écologie Arne Naess, la dissidente chinoise Dai Qing, la militante écologiste américaine Lois Gibbs et d’autres encore. Une mine verte. 

À partir de 8 ans.

La planète

L’écologie

L’Avale-tout, Zéphyr et Narcisse à bord du plus fabuleux dévoreur de détritus, de Laurence de Kemmeter, Rue du Monde, 48 pages, 22,90 euros.

Ce grand format signé d’une auteure-illustratrice belge raconte sous forme de bande dessinée la mission de «L’Avale-tout», un drôle de bateau en forme de poisson qui a pour mission de sillonner cours d’eau et étangs afin d’en retirer les détritus. À bord, Zéphir la grenouille, Narcisse le canard et tout un équipage d’animaux partent pour leur 36e mission, baptisée «Propreté absolue». On voit ce qu’ils récoltent, les déchets de la Grande-Ville, bouteilles, sacs plastiques, pneus, machines usagées, jouets cassés ! Après avoir nettoyé la rivière et le marais, ils iront apporter tout ça à Recycle City afin que ces objets aient une seconde vie. Pollution, recyclage donc, mais ce n’est pas tout, car Zéphyr et Narcisse ont aussi une mission secrète: récolter des graines afin de les transformer ensuite en bombes à graines et de fleurir toute la ville jusque dans ses moindres recoins. Voilà un album joliment construit, plein de péripéties qui apprend une foule de choses et incite à ne pas rester inactif. 

Pour tous à partir de 6 ans.

La planète
L’écologie

Graines, un petit grand voyage, textes de José Ramon Alonso, illustrations de Marco Pachetta, traduit de l’espagnol par Julien Alcaraz, Plume de Carotte, 60 pages, 18 euros.

Qui n’a pas fait germer des graines de haricot sur un bout d’ouate ? Ou calé un noyau d’avocat sur un fond de bouteille ? Mais si on allait plus loin ? Cet ouvrage part de l’histoire du jeune Américain Johnny Appleseed, Johnny Pépin-de-Pomme, qui a semé les pépins des pommes qu’il mangeait partout où il passait, créant même des pépinières d’arbres fruitiers lors de la conquête de l’Ouest. Il invite chacun à devenir un «Pépin-de-Pomme». Et à cette fin, il dispense de manière très agréable un nombre incroyable d’informations sur les graines. Quel prodige d’humilité et de force que ces dernières ! Qu’elles soient minuscules comme de la poussière ou aussi grosses qu’un ballon de football. On en suit toute une série dans leurs particularités et dans leurs voyages pour trouver l’endroit idéal, car les graines ne restent pas toujours sur place. L’auteur évoque également l’utilité des graines pour l’homme, nourriture, huile, coton, etc. Un documentaire aussi fouillé qu’accessible et passionnant. 

À partir de 7 ans.

La planète

L’écologie

L’Amazonie racontée à tous, de Philippe Godard, De La Martinière Jeunesse, 72 pages, 14,50 euros.

Une foule de photos plus belles et plus impressionnantes les unes que les autres, une trentaine de sujets fort bien évoqués sur double page, ce magnifique documentaire est un hommage à l’Amazone dont l’écosystème est, on le sait, grandement menacé. Les jeunes seront sensibilisés à ce que l’on risque bien de perdre si on ne fait rien. La forêt amazonienne est la plus grande forêt pluviale de la planète, un des écosystèmes les plus anciens et les plus riches. On y dénombre 60 000 espèces de plantes, 2 000 espèces d’oiseaux, autant de poissons, 400 sortes de mammifères, dans parler des innombrables amphibiens et insectes, ni des espèces qui n’ont pas encore été découvertes. Comment accepter que le poumon vert de la planète soit détruit ou simplement menacé ? Cet ouvrage nous y entraîne, de haut par des vues aériennes, mais aussi au plus près grâce à ces très nombreuses photographies qui coupent le souffle. 

À partir de 8 ans.

Les animaux

Animaux du monde, textes de Camilla de la Bédoyère, illustrations de Brendan Kearney, traduit de l’anglais par Claire Allouch, Éditions Quatre Fleuves, 22 pages à coulisses, 15,90 euros.

Pas d’introduction dans cet album cartonné dont la particularité est que chacune des pages coulisse, offrant une vision panoramique du lieu visité. Cinq milieux naturels sont successivement présentés: la forêt amazonienne, la grande barrière de corail, la forêt boréale, l’Arctique et la savane africaine. Comme c’est un livre destiné à éveiller la curiosité des jeunes enfants, il y a des dizaines d’animaux à identifier dans chaque sujet même si les végétaux ne sont pas oubliés. Un texte introductif et de brèves légendes donnent de courtes indications et un jeu de cache-cache est chaque fois proposé. Si les dessins permettent de reconnaître aisément les animaux, ils ont la particularité de présenter tous les animaux avec de gros yeux, coquetterie de l’illustrateur. L’album est tout en cas spectaculaire, invite à l’observation grâce aux véritables scènes de théâtre qui le composent. 

Pour tous à partir de 5 ans.

Les animaux

Les animaux, textes de Lucy Brownridge, illustrations de Natasha Durley et L’espace, textes de Lucy Brownridge, illustrations de Victoria Fernandez, adaptations françaises par Casterman, Casterman, collection «Mon doc à gratter», 18 pages cartonnées, 13,95 euros.

Terminons avec ces documentaires plus ludiques puisqu’il faut gratter à l’aide du stylet fourni l’encre d’une partie des dessins pour révéler le sujet qu’ils cachent. Les animaux sont répartis par zone géographique, forêt amazonienne, grande barrière de corail, savane africaine, forêt canadienne, etc. En tout, ce sont 50 animaux qui sont à gratter, en plus de ceux qui apparaissent dans les images. Pas mal pour en découvrir déjà une bonne série. L’espace est décliné en différents chapitres comme le big bang, le système solaire, objectif Lune, vaisseau spatial. Ici les grattages sont un peu plus difficiles, galaxies, planètes et astéroïdes mais aussi éléments d’une fusée, phases de vie d’une étoile. De quoi approcher le sujet par l’expérience et les tâtonnements. 

À partir de 6 ans.

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