Arrêt chez ECI

European Colostrum Industry (ECI), le leader européen sur le marché du colostrum bovin. Le colostrum est ce liquide qui précède le lait, la première sécrétion produite par les mamelles d’une vache après la mise-bas. En 1984, l’activité liée au colostrum bovin (que l’on appelait alors «banque de colostrum») est lancée par les autorités locales au travers du CER Groupe (Centre de recherche agréé dans les sciences du vivant) à Marche-en-Famenne. L’objectif est alors de fournir un colostrum de qualité aux producteurs de bovins de race à viande de la région. Parallèlement, cette activité permet aux éleveurs laitiers ou mixtes, qui avaient un excès de colostrum, de le valoriser. Au départ, la banque de colostrum le reconditionnait uniquement sous forme congelée. C’est seulement dans les années 1990 que, suite à des recherches dans le domaine, le CER Groupe décide d’acquérir des lyophilisateurs pour la transformation du colostrum en poudre. En 2011, il est décidé de donner une dimension industrielle à cette activité. «On s’est lié à un partenaire, Ouest Élevage (une filiale du groupe Even, une coopérative bretonne), avec lequel on collaborait déjà et on a créé ensemble ECI, détaille Bertrand Moinet, directeur général d’ECI. Étant moi-même au CER à l’époque, j’ai été à la base de cette création avec le CEO du CER d’alors, Jean‑Claude Bouchat. Nous sommes restés dans nos bâtiments pendant une petite dizaine d’années, le temps de laisser grandir le projet.»

En 2021, grâce à un investissement de 7,5 millions d’euros, l’ECI installe son nouveau site de production au Novalis Science Park de Marche-en‑Famenne. Un outil doté de technologies modernes aux normes de qualité les plus strictes. «Par la suite, nous avons encore investi, notamment dans de l’énergie renouvelable et de nouveaux process. Nous avons été bien soutenus par le Service Public de Wallonie par des aides à l’investissement, entre autres.» Cette nouvelle implantation de près de 2 500 m² permet la réalisation de l’ensemble des étapes de transformation du colostrum bovin, que ce soit des produits liquides (congelés) ou de la poudre, soit par atomisation, soit par lyophilisation. «Les choix des technologies mises en œuvre, notamment pour le processus de débactérisation, ont été réalisés afin de permettre la conservation optimale de l’activité biologique du produit fini, notamment les anticorps.» L’inauguration de ce nouveau site a lieu en 2022. «Nous collectons le colostrum de vache dans une petite dizaine de pays en Europe, notamment aux Pays-Bas, en France, en Allemagne, en Belgique…, dans les élevages laitiers qui ont un surplus de ce liquide.»
 
 

Le colostrum bovin est un mélange de sécrétions lactées et de constituants du sérum sanguin, comme les IgG et d’autres protéines, qui s’accumulent dans la glande mammaire peu avant la mise-bas. Sa composition lui donne une haute valeur nutritionnelle et contribue à la protection des nouveau-nés. «C’est une source importante de protéines (notamment les IgG – anticorps), de vitamines et minéraux (magnésium, zinc, sélénium) et de facteurs de croissance, précise Bertrand Moinet. Le colostrum de vache compte plus de matières grasses que le lait (plus de 50 g par kg) et également plus de protéines (140 g par kg).»

La poudre de colostrum bovin d’ECI est un colostrum de première traite issu d’exploitations européennes (indemnes de brucellose, tuberculose et leucose). «Ce produit est 100% naturel, riche en anticorps maternels et possède une haute valeur nutritive et santé. Nous portons une attention particulière sur l’ensemble de son procédé de production afin d’assurer le maintien de l’activité biologique de ses produits. Il en va de même du colostrum entier congelé.»

L’entreprise procure l’ensemble de ses produits sous système-qualité garantissant ainsi une qualité et une fiabilité de très haut niveau. «Ces labels de qualité sont reconnus internationalement, comme gage de performances « haut de gamme ». Le système qualité d’ECI a pour principal objectif la satisfaction des clients en leur garantissant fiabilité, sécurité et qualité du colostrum fourni. Le tout dans un esprit d’amélioration continue.» Forte de son expérience et de ses nouveaux investissements de pointe, ECI a développé une parfaite maîtrise de l’ensemble du procédé de séchage du colostrum bovin. «Dans un environnement qualité certifié, notre société met à disposition son expertise pour le séchage de colostrum bovin. La tour d’atomisation MSD (Multi Spray Dried) permet de sécher le colostrum en conservant les qualités biologiques de celui-ci et en obtenant une poudre granulée avec une solubilité parfaite (poudre instantanée).»

ECI met en œuvre son expertise et son savoir-faire en séchage de colostrum pour le secteur de l’alimentation animale et humaine. «On travaille avec des partenaires à l’étranger. Le colostrum brut congelé de première traite est ramené chez nous et nous le transformons. Nous travaillons avec des matières premières de qualité que les éleveurs nous fournissent. Et on paie les éleveurs en fonction de la qualité (taux d’IgG) qu’ils nous fournissent. Au plus la qualité est bonne, au mieux ils sont payés. Une fois transformé, on commercialise le produit en Europe et hors-Europe comme au Royaume-Uni, et aussi au Japon, pour différents types de marché, l’alimentation animale, mais aussi le pet food (l’alimentation pour les animaux de compagnie) et, depuis 2025, on commence à produire du colostrum à destination des humains, notamment pour des compléments alimentaires (sportifs…).»

ECI est innovante en matière d’économie circulaire. «Jusqu’il y a peu, le surplus de colostrum était considéré comme un « déchet ». Aujourd’hui, on le valorise, on crée de l’activité, de l’emploi et on le commercialise un peu partout sur la planète. Nous avons aussi innové pas mal dans l’ensemble de nos process, notamment avec le soutien de la Région wallonne, pour être certains que les procédures mises en place permettent de garantir la bonne activité biologique de ce qui est contenu dans le colostrum. Aujourd’hui, nous sommes en train de mener un projet de R&D, également soutenu par la Région wallonne, qui nous permettra de valoriser les co-produits, donc de continuer à valoriser le colostrum au travers de nouveaux produits innovants. Au stade de la recherche, ces produits ne sont pas encore sur le marché, mais cela ne saurait tarder.»