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Texte: Jean-Claude Quintart • jc.quintart@skynet.be 

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Les nanos en toute sécurité

En quelques années, nos économies se sont converties aux nanomatériaux. Formés de particules à peine plus grandes que des cellules, ceux-ci, grâce à leurs propriétés physico‑chimiques, doivent apporter à nos produits une plus-value. Ce qui explique l’engouement qu’ils suscitent auprès des industriels. ­Bonbons au chocolat, peintures, crèmes solaires, voitures, etc. plus de 500 produits de consommation contiennent aujourd’hui des nanomatériaux. Mais ce progrès rime-t-il avec sécurité ? Par exemple, nos peintures sont-elles toxiques ? Un problème auquel s’attaque le Namur Nanosafety Center, via le projet NanoGeCo, en partenariat avec l’Université de Graz (Autriche), l’Institut de recherches Fraunhofer (Allemagne) et l’entreprise wallonne Dothée (Assesse), active en peinture industrielle. 

«Nous avons déjà travaillé sur les nanomatériaux dans de multiples projets, mais cette étude-ci a la particularité de s’intéresser à des produits commerciaux et notamment à la toxicité des nanomatériaux présents dans les peintures industrielles», explique Julie Laloy, co-coordinatrice du projet, avec les professeurs Stéphane Lucas et Jean-Michel Dogné. Il faut savoir que les nanomatériaux procurent aux peintures des caractéristiques innovantes, comme par exemple des propriétés autonettoyantes. Et Julie Laloy de préciser ici que «Grâce aux nanomatériaux présents dans la peinture, on peut imaginer que la pluie, en ruisselant, nettoierait la surface des murs».

Parmi les volets de l’étude, l’un vise plus particulièrement les ­fractions volatiles respirables et les risques qu’elles présentent quant à la santé des salariés, sachant que dans le secteur du bâtiment, les peintures sont généralement pulvérisées au pistolet. Dans la foulée, l’aspect protection à déployer est également envisagé. «Nous testons 2 formulations à base de nanomatériaux produites par notre partenaire Dothée, et nous mettons en place des ­scénarios plausibles d’expositions accidentelles, tandis qu’en ­parallèle, nous étudions l’efficacité de divers types de masques comme moyen de protection des voies pulmonaires», ajoute Julie Laloy.

Avec ce type de projet, financé par le SPW Recherche et le programme européen SIINN ERA-NET, qui encourage le transfert des résultats de recherches européennes en nanoscience et nanotechnologie vers des applications industrielles, la Belgique se veut pionnière sur la législation des nanomatériaux. En effet, les tests de toxicité ne sont pas obligatoires, et il n’est même pas exigé d’indiquer si un produit contient ou non des nanomatériaux. Une opacité qui incite les consommateurs à craindre les nanomatériaux. D’où la volonté de la Wallonie d’explorer ce domaine et du fédéral de vouloir légiférer en cette matière car: «Les nanosciences sont un domaine d’avenir et il est indispensable de connaitre aujourd’hui les effets de ces matériaux novateurs», conclut Julie Laloy.

Plus d’infos

https://www.unamur.be 
https://www.narilis.be

02

Le drone du cimetière

Il ne s’agit pas ici d’un film macabre et encore moins ­d’humour noir, mais d’une approche originale de gestion des cimetières, grâce à laquelle la commune de Gerpinnes a remporté un Agoria Smart City Award Digital 2018. En clair, cette solution permet aux ­Gerpinnois d’interagir avec l’État civil ou le fossoyeur via le site cimetieres-gerpinnes.be, afin de retrouver des sépultures ou commander le fleurissement et l’entretien de tombes. «Nos défunts méritent le respect, c’est pourquoi, avec les moyens disponibles, nous mettons tout en œuvre afin de faire de nos cimetières des endroits accueillants et respectueux de l’environnement», expliquent les Autorités municipales.

Dans ce but, elles ont modernisé la gestion des 10 cimetières de l’entité et lancé, avec la société D2D3,  le logiciel CimWeb, un ­logiciel permettant aux citoyens et aux services municipaux de gérer efficacement ceux-ci via une cartographie aérienne des ­cimetières, réalisée par drone. Application presse-bouton, le citoyen trouve sur le site tous les documents utiles, pré-remplis et imprimables et toutes les informations pour la gestion complète des concessions: achats, renouvellement, conversion, etc. Drone, logiciel et applications, soit un déploiement de moyens inattendus au niveau d’une petite commune wallonne, le tout pour 10 000 euros ! D’où les félicitations du jury pour la perspicacité de Gerpinnes qui a su intégrer divers éléments à petite échelle, au moyen de la technologie numérique.

«Ce projet cadre parfaitement avec l’initiative Wallonie en poche, le portail numérique qui offre aux citoyens ou aux visiteurs d’une ville un accès personnalisé à toute une série d’informations et de services. Dans ce cas précis, Gerpinnes et les autres communes de l’entité ont développé ensemble un outil commun et ergonomique qui cadre aussi parfaitement avec la ­stratégie Digital Wallonia soutenue par Agoria», note Thierry Castagne, directeur général d’Agoria Wallonie. Initié par Agoria, le concept Smart City Award récompense les villes et communes qui investissent dans les innovations technologiques pour faciliter le quotidien de leurs habitants. Les autres lauréats de cette 4e édition sont: Saint-Trond pour son application mobile communale Sint-Truiden par laquelle chaque habitant peut relier sa carte d’identité à l’app; Bruxelles pour la gestion du trafic et la réduction de la pollution de l’air grâce à des feux de signalisations intelligents; Musson pour ses compteurs d’eau intelligents et Bruges pour la cartographie de ses parkings de surface par des mobylettes intelligentes.

https://www.agoria.be

http://www.cimetiere-gerpinnes.be

https://www.rtbf.be/auvio/detail_cimetieres-connectes-a-gerpinnes?id=2318675


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Big is useful !

Bonne nouvelle pour notre économie, le Gouvernement wallon a approuvé, le 29 mars dernier, l’arrêté autorisant la circulation sur le territoire wallon des camions de masse maximale autorisée (MMA) de 50 tonnes sur 6 essieux. Conseiller en Mobilité à l’Union Wallonne des Entreprises (UWE), Samuël Saelens se réjouit et déclare que «Cette proposition est importante pour l’amélioration de certains transports routiers, car elle permet d’augmenter la charge utile d’un véhicule de plusieurs tonnes, tout en respectant une série de critères techniques». 

En effet, l’impact des MMA sur les infrastructures sera identique à celui des 44 tonnes sur 5 essieux. Notons que la mesure adoptée par la Wallonie est en application depuis de nombreuses années déjà aux Pays-Bas. 

Aussi, l’UWE espère maintenant qu’elle trouve un écho favorable auprès des autorités flamandes, afin que celles-ci emboitent le pas de leurs homologues wallons. Saluant le travail technique mené par les pouvoirs publics wallons et les transporteurs, Olivier de Wasseige, administrateur délégué de l’UWE estime que «La mesure renforcera l’attractivité logistique de la Wallonie et qu’elle permettra à certains acteurs concernés d’améliorer l’efficience et l’impact environnemental de leurs transports».

http://www.uwe.be 

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Liaisons mortelles

On le pensait mais maintenant, grâce à des chercheurs de l’Université libre de Bruxelles (ULB), on en est certain: la pollution de l’air a bien un impact direct sur l’athérosclérose. Ainsi, dioxyde d’azote, ozone, particules fines etc. détruisent notre santé, notamment en accroissant les risques liés aux maladies cardiovasculaires. Pour comprendre les mécanismes de cette liaison mortelle, une équipe de de l’ULB s’est intéressée à la métabolisation de l’acide cyanhydrique (forme volatile du cyanure), l’un des gaz polluants non réglementés et généré par la combustion des matières organiques issues des moteurs thermiques, de la consommation de tabac, etc. Un produit non mesuré dans les évaluations qualitatives de l’air comme le dioxyde, l’azote, etc. 

Dans un premier temps, les chercheurs ont prouvé que la myéloperoxydase (MPO), une  protéine humaine active dans le développement de l’athérosclérose, était capable d’oxyder le cyanure en cyanate via des mécanismes chimiques, stimulant ainsi la transformation de protéines circulant dans le sang. 








Avec la participation de collègues américains et autrichiens, ils ont ensuite injecté du cyanure dans un modèle murin (modèle d’expérimentation animale) mimant les maladies cardiovasculaires et exprimant la MPO humaine.  «Cette étape a démontré que l’exposition au cyanure induisait bien l’accumulation de protéines modifiées par ce polluant spécifiquement dans les plaques d’athérome, à la base de certaines maladies cardiovasculaires et montré également que modifiée de cette façon, les protéines sont aussi impliquées dans le déclenchement de mécanismes inflammatoires pouvant devenir chroniques»,notent les chercheurs, dont les travaux ont été publiés dans le Journal of Biological Chemistry

Précisons que si l’implication des transformations de protéines par la MPO dans les pathologies cardiovasculaires était connue, en revanche, les gaz polluants n’avaient, jusqu’à présent, jamais été impliqués. La démonstration par l’ULB d’un lien direct d’un être vivant soumis à un gaz polluant et l’athérosclérose est donc une première !  

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Pharma valley

Notre secteur pharmaceutique n’a de cesse de repousser indéfiniment ses limites opérationnelles. Ainsi, il a investi, l’an dernier, le montant record de 3,5 milliards d’euros en recherche et développement de nouveaux traitements, soit une progression de 21,4% par rapport à 2016. Dans le même temps, l’emploi a augmenté de 1,3% pour atteindre quelque 36 000 salariés, dont 5 098 chercheurs (+14%) tandis que les exportations en médicaments et vaccins dans le monde ont dépassé les 40 milliards d’euros.

Des succès répétés qui, s’additionnant les uns aux autres, font dire à Catherine Rutten, CEO de pharma.be: «Plus que jamais la Belgique est la pharma valley». Ajoutant: «Les chiffres 2017 confirment une nouvelle fois l’importance du secteur biopharmaceutique en Belgique. Le montant de 3,5 milliards d’euros d’investissements consentis pour développer de nouveaux traitements démontrent que notre pays joue un rôle mondial dans la découverte de médicaments du futur. L’expertise et la passion de près de 36 000 employés, dont le quotidien est dédié à trouver des solutions pour les patients est une motivation supplémentaire» et de conclure en soulignant le rôle de leader joué par l’industrie belge en matière d’essais ­cliniques, faisant de la Belgique un pôle mondial de l’innovation.

https://pharma.be

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Light show en façade

À l’occasion de la dernière édition du salon Light & Building de Francfort, AGC Glass Europe a levé le voile sur Glassiled Uni, sa dernière innovation en matière de solutions verrières à LEDs intégrées permettant l’illumination uniforme des façades. Doté des mêmes caractéristiques qu’un double vitrage classique, Glassiled Uni ajoute des LEDs monochromes ou RGB (Red, Green, Blue) intégrées dans l’espaceur afin d’offrir une uniformité inégalée à ce jour dans l’illumination des façades, tout en jouissant d’une liberté totale en matière de teinte ou de température de couleur. Plus concrètement, le produit intègre, au sein d’un double vitrage, des LEDs (monochromes ou RGB contrôlées individuellement) collées sur le verre. Cette approche personnalisée est compatible avec la plupart des menuiseries, facile à installer, à entretenir et offre une parfaite transparence une fois le panneau éteint, le tout avec une faible consommation d’énergie.  

Dans cette gamme, AGC Glass Europe propose également les versions: Glassiled Motion et Glassiled Sign. Par cette fonctionnalité, une fois la nuit tombée, le support vitré se transforme en un écran géant, media visuel et interactif, permettant la diffusion de tout projet animé. Grâce à un câblage invisible, le verre conserve une transparence de 99%, aucun effet «barres» ne perturbe la vision au travers du verre et les composants sont protégés de l’humidité et des aléas atmosphériques. Cette variante s’adresse en priorité aux façades de centres commerciaux, hôtels, complexes sportifs, etc.

De son côté, Glassiled Sign intègre des LEDs monochromes dans un verre feuilleté, pour des applications intérieures et extérieures d’affichage d’éléments permanents, comme des logos, des images, etc. devant se fondre harmonieusement à la façade ou autre support verrier. Une fois encore avec cette nouvelle ligne, AGC Glass Europe apporte aux architectes et designers des produits avec lesquels ils peuvent désormais déployer une foule de solutions nouvelles dans l’animation des façades. Ces approches montrent le savoir et la perspicacité des quelque 280 chercheurs de l’AGC Technovation Center de Charleroi, centre R&D de référence mondiale pour le secteur au sein du Groupe et dont plus de 50% des projets sont liés au développement de produits, solutions et process durables.

http://www.agc-glass.eu


COUP D’CRAYON

       Vince • vincent_dubois@me.com

Le 6e continent comme on nomme tristement l’immense ­étendue de déchets plastiques qui pollue les océans, serait-il en voie d’être détruit ? Une équipe de chercheurs a en effet découvert, par hasard, une enzyme capable de dévorer le plastique à une vitesse accélérée. Cette découverte fait suite à celle, en 2016, d’une enzyme qui a naturellement évolué dans une décharge japonaise. Appelée PETase, elle se nourrit de plastique PET (celui qui constitue notamment les bouteilles plastique). L’espoir naît ainsi d’une solution de recyclage naturelle et durable et d’un environnement plus propre… 


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Sus au diabète

Pathologie liée à une mauvaise régulation du taux de sucre dans le sang, le diabète est un fléau mondial qui touche près d’un demi-milliard de personnes dans le monde. Si nous déclinions la maladie selon 2 types: le diabète de type 1 caractérisé par une perte progressive des cellules bêta pancréatiques productrices d’insuline suite à réaction du système immunitaire contre ces cellules; et le diabète de type 2 lié à un manque de sécrétion de quantités suffisantes d’insuline et une insensibilité du corps à l’insuline suite à la sédentarité ou à un excès de poids; aujourd’hui les chercheurs montrent que d’autres types de diabètes existent, avec des causes bien distinctes. Aller plus loin sur ces découvertes, tel est le but du projet DiaType, qui lancera des recherches cliniques sur ces différentes formes avec l’ambition de développer des traitements personnalisés. 

À côté des biomarqueurs du type 1 et des tests génétiques liés à 8 mutations associées au diabète aujourd’hui, les recherches de DiaType se focaliseront sur la création de nouveaux outils diagnostiques et traitements pharmacologiques. Plus concrètement encore, elles tenteront d’identifier les mécanismes moléculaires de la pathologie et testeront des agents ou stratégies théra­peutiques. Le programme envisage encore de développer des techniques d’imagerie afin de visionner les cellules bêta du pancréas et de proposer ainsi un ­nouvel outil diagnostique. Doté d’un budget de 2,35 millions d’euros sur 3 ans, DiaType fédère 9 partenaires et est coordonné par Miriam Cnop, professeur et chercheuse au Center for Diabetes Research de l’Université libre de Bruxelles (ULB) et à l’Hôpital Erasme. Ce projet est ­soutenu par l’Institut bruxellois pour la recherche scientifique (Innoviris) dans le cadre de sa plateforme BRIDGE. 

Toujours sur le registre du diabète, les équipes de l’Hôpital Erasme ont concocté une technique de traitement du diabète par eau chaude. «Il s’agit d’une intervention chirurgicale non invasive par endoscopie qui consiste à brûler, à l’aide d’eau chaude, la partie du duodénum qui intervient dans la résistance à l’insuline», explique Jacques Devière, chef du Service de Gastroentérologie d’Erasme. 

Qui précise: «En pratique, cette intervention, sous anesthésie légère, consiste à passer un ballon par la bouche et à détruire sélectivement, à l’aide d’eau chaude, la muqueuse duodénale qui va se régénérer et être ­remplacée par une nouvelle muqueuse endéans quelques jours». 

Si la technique semble étrange, elle a néanmoins fait ses preuves lors d’une première étude multicentrique à laquelle a participé Erasme, en démontrant l’efficacité et la sécurité de cette approche dite de resurfaçage muqueux du duodénum, dans des cas de diabète de type 2 non traité par insuline mais dont le diabète n’était pas équilibré. Cette étude, à laquelle ont participé 150 patients, a montré, après un an, que ce seul traitement permettait de rééquilibrer le diabète de manière significative. D’où une nouvelle étude qui devrait permettre de valider cette technique d’ici 2 ans.

«Si les résultats sont confirmés, ce traitement novateur pourra être proposé à l’ensemble des patients porteurs d’un diabète de type 2 dont le contrôle n’est pas optimal par traitements oraux et pourra éventuellement éviter le passage au traitement par injection d’insuline», note Jacques Devière. Toutefois, cette technique ne sera commercialisée comme traitement de routine qu’après la démonstration définitive de son efficacité sur un large échantillon de patients. Sachant qu’un diabète mal équilibré est à la base de risques comme la cécité, les affections cardio-vasculaires, l’insuffisance rénale ou encore les artériopathies, la validation de cette technique serait un grand pas en avant en matière de bien-être pour les patients. Et Jacques Devière de conclure en ajoutant que «Si ce type de traitement pouvait réduire le risque de complication, il pourrait permettre, par ailleurs, d’améliorer d’autres pathologies associées au diabète dans le cadre du syndrome métabolique, comme les altérations hépatiques et notamment, la stéatose hépatique non-alcoolique (foie gras), précurseur potentiel d’une cirrhose du foie».

https://www.erasme.ulb.ac.be

http://www.essenscia.be

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Prix Léopold-Griffuel

Créé en 1970 par la Fondation ARC pour la recherche sur le cancer, le prix ­Fondation ARC Léopold-Griffuel de recherche translationnelle et clinique est l’une des plus prestigieuses récompenses décernées en Europe concernant  les travaux ayant suscité une avancée importante en cancéro­logie. Cette année, le 46e Prix a été attribué à Martine Piccart, professeur à l’Université libre de Bruxelles (ULB), directrice de recherche à l’Institut Jules Bordet et co-fondatrice du Breast International Group, le plus grand réseau au monde en matière de traitements et outils diagnostiques pour les femmes et les hommes touchés par un ­cancer du sein.  

Fédérant les actifs de plusieurs groupes de recherche académique à travers le monde, l’organigramme de travail collaboratif du BIG offre un leadership académique aux essais cliniques randomisés et parrainés par l’industrie. Grâce à ce modèle, plusieurs de ces essais ont abouti à l’enregistrement rapide de nouveaux traitements anticancéreux, ayant un impact significatif sur la mortalité par cancer du sein.

Dans ce contexte, Martine Piccart fut à la manœuvre de nombreux essais cliniques qui apportèrent des avancées majeures dans les soins du cancer du sein. Elle facilita, de surcroit, la collaboration entre les chercheurs internationaux issus de différents groupes coopératifs du monde entier. Ces approches collaboratives appliquées dans les essais assurent la participation rapide d’un nombre élevé de patients ; un contrôle des échantillons stockés dans les bio-banques et le respect des contraintes de qualité. « Ce prix est une très belle reconnaissance pour tout le travail que le professeur Piccart a accompli au cours de sa carrière, et pour nous l’occasion de la remercier et de la féliciter pour avoir servi la science, les patients et l’Institut Jules Bordet » déclare Dominique de Valeriola, professeur et directrice générale médicale de l’Institut Jules Bordet.

https://www.fondation-arc.org

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Contrat chinois pour CMI Solar

Shandong Electric Power Construction Corporation (SEPCO III), l’une des majors chinoises de l’Engineering Procurement & Construction a retenu le récepteur thermo-solaire à sels fondus du wallon CMI Solar pour équiper sa tour solaire de 50 MWe de Haixi. Connu sous le nom de son propriétaire Lueng, le projet éponyme s’inscrit dans un ensemble de 23 programmes multi-énergies. Il fédérera un mix unique d’énergies renouvelables (thermo-solaire, panneaux photovoltaïque et éolien) sur un site exceptionnel. Sise dans le cadre désertique et les conditions climatiques extrêmes de la province de Quinghai, cette centrale autorisera un stockage d’énergie thermique de 12h. Installé au sommet d’une tour, le récepteur de CMI convertira l’énergie solaire en énergie thermique en chauffant des sels fondus, stockés ensuite dans un réservoir de sels chauds. De la vapeur sera produite via un générateur de vapeur en envoyant les sels chauds qui, après échange thermique, retourneront ensuite dans un réservoir de sels froids, duquel ils seront renvoyés vers le récepteur solaire pour être à nouveau chauffés.

Sur le plan technique, le récepteur développé par CMI consiste en panneaux d’échangeurs de chaleur verticaux à travers lesquels le sel fondu absorbe l’énergie du flux solaire concentré, qui peut dépasser les 1000Kw/m², soit 1000 fois le flux solaire naturel aux endroits les plus exposés de la Terre ! D’où une forte montée des températures du métal, qui oblige CMI à recourir à des matériaux spéciaux comme les aciers inoxydables et les alliages en nickel.

On notera encore l’expertise de CMI qui a pu se jouer ici des contraintes, du fluage, de la fatigue du métal et de bien d’autres phénomènes suite à ces températures extrêmes. Pour pallier le risque opérationnel majeur de surchauffe due à un flux local excessif, CMI a mitonné un système de contrôle du comportement thermomécanique des échangeurs de chaleur via un réseau de caméras infrarouges, qui évalue en temps réel la contrainte thermique à divers points des panneaux. De quoi permette à l’utilisateur de travailler avec une capacité maximale sans risque d’endommager le récepteur.

Ces exceptionnelles compétences expliquent les succès
de CMI Energy au Chili, en Afrique du Sud et maintenant en Chine. 

http://www.cmigroupe.com

http://www.sepco3.com


LE CHIFFRE

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L’information fait peur, mais selon le rapport Sécurité 2018 de Check Point, 97% des entreprises ne seraient toujours pas préparées face aux cyberattaques. Spécialiste de solutions dédiées à la cybersécurité, Check Point Software Technology a constaté, après avoir passé au crible les menaces dans différents secteurs, que plus de 300 applications mobiles dans les boutiques d’applications dites de confiance étaient infectées de logiciels malveillants et que les périls dans le Cloud, les attaques d’extraction en cryptomonnaie et la vulnérabilité des objets connectés ne cessaient de croître. 

Pour Peter Alexander, directeur marketing de Check Point, «Nous assistons à une nouvelle génération de cyberattaques. Reposant sur des technologies dérobées à des états, ces attaques de 5e génération sont multivecteurs, rapides et à grande échelle». 

Un tableau qui inquiète au plus haut niveau les responsables informatiques, surtout lorsqu’ils constatent que malgré l’imminence de ces dangers, leurs entreprises manquent de préparation et disposent d’infrastructures obsolètes. Ce que confirme le dernier rapport de sécurité sur la vulnérabilité structurelle des entreprises: pour ce type de menaces, la plupart d’entre-elles a au moins 10 ans de retard ! «Aucune entreprise publique ou privée n’est immunisée. Hôpitaux, administrations, grandes entreprises encourent des risques et pourtant, 97% ne sont toujours pas armées pour faire face à des méga-attaques de 5e génération. Cela doit absolument changer», conclut Dough Cahill, directeur de groupe et analyste en cybersécurité chez Enterprise Strategy Group.

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