Caroline DOERAN | Éclusière

Éclusière, c’est une vocation que vous avez depuis toute petite ?

Honnêtement, non. J’avais tellement d’idées étant petite que je changeais de métier tous les jours. Je passais d’archéologue à peintre en passant par volcanologue et chef de cuisine. J’ai découvert ce métier grâce à ma belle-famille. En effet, l’oncle et le cousin de mon conjoint sont éclusiers. Suite à la situation complexe que je vivais dans la société où je travaillais depuis 10 ans comme ambulancière, j’ai décidé de postuler lors d’un recrutement au sein du SPW. J’ai ensuite passé un entretien d’embauche que j’ai réussi et maintenant, j’occupe ce poste depuis 1 an et demi.

Il n’y a pas de formation à proprement parler, on suit un écolage d’un mois où l’on apprend les bases de ce métier par nos collègues. Par la suite, il y a des formations internes comme le secourisme, le débroussaillage, le tronçonnage, etc. qui nous servent dans notre travail au quotidien.

Comment devient-on éclusier/ère ?

Barrage-écluse de Houx (Anhée).
© SPW-SG/J.VANDENBROUCKE

Vous travaillez actuellement comme agent des voies hydrauliques, quelle est votre journée type ?

Il faut savoir que nous travaillons tous les jours de l’année sauf le jour de Noël (25/12) et le jour de la nouvelle année (01/1). On fonctionne en système de pause, sur la haute Meuse, de 6h du matin à 14h06 ou de 11h24 à 19h30 ainsi que le week-end et les gardes téléphoniques hors prestations sur place. En pause, nous faisons passer les bateaux dans l’écluse, nous donnons de multiples informations aux bateliers aux écluses en amont et en aval. Nous gérons le barrage et traitons les appels, documents ou mails. Hors pause, nous travaillons en entretien, c’est à dire que nous entretenons le RAVeL, les accotements, les bâtiments de l’écluse, l’écluse et le barrage. On doit aussi s’occuper des bois et autres déchets qui sont charriés par l’eau et qui peuvent entraver le bon fonctionnement de l’écluse.

À l’école primaire, je garde de bons souvenirs des visites dans les centres dédiés aux sciences, je trouvais cela magique ! Par contre, en secondaire autant la biologie me passionnait, autant la physique et la chimie m’ont fait passer quelques nuits blanches. (Rires)

Quels sont vos rapports avec la science ? Quels sont vos premiers souvenirs
«scientifiques» ?

Quelle est la plus grande difficulté rencontrée dans l’exercice de votre métier ?

Étant là depuis peu, je n’ai pas encore eu de réelles difficultés mais je dirais que j’ai eu un peu d’appréhension quand j’ai dû commencer les pauses toute seule, car il y a beaucoup de responsabilités et on a toujours peur de ne pas être à la hauteur.

Ma réussite à moi, c’est de pouvoir me rendre, tous les jours, au travail avec le sourire. Ce n’est pas donné à tout le monde de faire quelque chose que l’on aime.

Quelle est votre plus grande réussite professionnelle jusqu’à ce jour ?

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui aurait envie de suivre vos traces ?

Je lui dirais de foncer, de croire en lui, d’avoir du bon sens, de la volonté, d’être ponctuel et surtout d’avoir de l’envie.

Caroline Dœran

ÂGE
36 ans

SITUATION FAMILIALE
cohabitation légale, 1 enfant

PROFESSION
agent des voies hydrauliques à Hun (Anhée)

FORMATION
Certificat d’Enseignement Secondaire Supérieur en arts plastiques, AMU/ TMS (ambulancière)

MAIL

carolinedoeran@gmail.com

Je vous offre une seconde vie pour un second métier…

Étant passionnée par l’art mais aussi la restauration de vieux objets, je choisirais le métier de restauratrice ou créatrice de meubles, de tableaux, etc. Je trouve que c’est un parfait mélange.

Je prendrais, sans hésiter, les pouvoirs de Jean Grey dans X-men qui a des pouvoirs de télépathie et télékinésie. Je l’ai trouvée fabuleuse et surtout le champ des possibles est presqu’infini avec ce genre de pouvoir.

Je vous offre un super pouvoir…

Je vous offre un auditoire…

Si c’est un auditoire d’adolescents, je leur ferais découvrir le sport et ses bienfaits car malheureusement aujourd’hui, on en fait de moins et moins…pourtant, c’est une école de la vie.

J’essaierais, comme dans Harry Potter, de fabriquer le Félix Félicis, une sorte de chance liquide. Avoir un peu plus de chance ne fait pas de mal et cela peut aider dans certains cas.

Je vous offre un laboratoire…

Je vous transforme en un objet du 21^e siècle…

Je voudrais me transformer en une imprimante 3D car c’est un outil de travail qui est rentable et qui offre des facilités indéniables pour imprimer n’importe quel objet. Cela change énormément la vie de ceux qui s’en servent.

J’irais en Norvège car je rêve depuis toute petite de voir les fjords, les glaciers, les alpes scandinaves et les aurores boréales.

Je vous offre un billet d’avion…

Je vous offre un face à face avec une grande personnalité du monde…

Je n’ai pas de personnalité précise en tête mais je choisirais sûrement une grande figure féministe comme Simone Veil pour son combat pour les droits des femmes.

C’est vrai que l’on vit au fil de l’eau. C’est ce qui fait d’ailleurs la beauté de ce métier. Nous avons également beaucoup d’échanges avec les plaisanciers et les personnes qui empruntent le RAVeL. Toutefois, ce cadre merveilleux exige un entretien quotidien. En hiver, par exemple où les passages sont moins réguliers, on s’occupe un peu plus du barrage surtout avec l’abondance des pluies.

La question «a priori»: être éclusier/ère, c’est passer sa journée à regarder les
bateaux ?

En savoir plus :

www.wallonie.be

http://voies-hydrauliques.wallonie.be/

Caroline DOERANÉclusière