Espace

Quoi de neuf dans l’espace ?

Théo PIRARD • space.info.theo@gmail.com

ESA

L’Autrichien Josef Aschbacher, surnommé «Mr Copernicus», est le nouveau directeur général de l’ESA depuis le 1er  mars. Cette figure clé du spatial a fait de l’observation de notre planète une priorité européenne en étant l’artisan du système Copernicus, mis en œuvre par l’ESA. Une douzaine de modèles de satellites Sentinel se trouvent programmés pour la collecte de données sur la dégradation continue de l’environnement d’après 6 axes: la surveillance des terres, l’analyse du milieu marin, le monitoring des composants gazeux et des aérosols de l’atmosphère, le suivi des variables du changement climatique, la gestion des situations d’urgence et l’organisation des services de sécurité

Sentinel-2 pour des prises de vues multispectrales : 2 sont en opération

La Commission européenne a investi 6,7 milliards d’euros entre 1998 et 2020 dans le système Copernicus. Ses efforts, aux côtés de l’ESA, d’Eumetsat (European Organisation for the exploitation of Meteorological Satellites) et de l’AEE (Agence Européenne de l’Environnement) vont s’intensifier avec la mise en œuvre d’outils plus performants autour de la Terre pour des missions plus spécifiques…

En plus des satellites Eumetsat de nouvelle génération, des observatoires Sentinel sont en préparation pour des missions plus ciblées avec de nouveaux instruments de grande précision. Les lancements de ces espions environnementaux, qui fonctionnent comme de sérieuses alarmes pour le futur de l’humanité sur notre planète, sont planifiés jusqu’à la fin de la décennie:

– Sentinel-7/CO2M (CO2 Monitoring Mission) prévu pour 2025 pour la mesure précise du dioxyde de carbone dans l’atmosphère;

– Sentinel-8/LSTM (Land Surface Temperature) annoncé pour 2029 afin de mieux gérer les ressources en eau;

– Sentinel-9/CRISTAL (Copernicus Polar Ice and Snow Topography Altimeter) dès 2027 pour surveiller l’évolution des glaciers et de la couverture neigeuse;

– Sentinel-10/CHIME (Copernicus Hyperspectral Imaging Mission for the Environment) en 2029 afin de fournir des données sur l’agriculture, la sécurité alimentaire, la biodiversité… 

Sentinel-9/CRISTAL pour mieux comprendre le cycle de l’eau(Crédit: ESA)

Sentinel-10/CHIME
pour surveiller l’état de l’environnement (Crédit: ESA)

  

Sentinel-11/CIMR (Copernicus Imaging Microwave Radiometer) en 2028 pour établir un état de santé permanent des océans et des mers.

Sentinel-12/ROSE-L (Radar Observing for Europe at L-band) en 2027 pour améliorer l’information des Sentinel-1 en bande C sur l’état des sols et la nature des cultures… 

Sentinel-11/CIMR
avec son imposante antenne radar (Crédit: ESA)

 
Qu’en est-il de la mode actuelle des constellations pour des observations en continu ?

Des opérateurs issus de l’initiative privée, principalement aux États-Unis, proposent leurs services et commercialisent leurs données en déployant des dizaines de satellites de télédétection. Leurs missions avec des systèmes optiques et des radars de plus en plus performants se multiplient grâce à la technologie micro-miniaturisée des Cubesats. Rien ne pourra échapper à ces observateurs au-dessus de nos têtes. Un marché global se met en place dans le sillage du système européen Copernicus, dont les données sont proposées gratuitement aux chercheurs en échange de modes de traitement innovants. 

 

Quel est le rôle de la Belgique dans cette surveillance depuis l’espace ?

Le programme Copernicus implique Thales Alenia Space (Charleroi) pour l’alimentation en énergie, Amos (Liège) pour les instruments, Spacebel (Liège) pour les logiciels de bord, le CSL (Centre Spatial de Liège) pour les tests sous vide. La jeune start-up Aerospacelab (Mont-Saint-Guibert) a un projet de constellation commerciale pour des activités intelligentes de télédétection multispectrale. Dans le cadre du Gstp (General Support Technology Programme) de l’ESA, via une contribution belge à InCubed, une équipe de 70 personnes prépare le prototype d’un petit MCS/Multispectral Companion Satellite basé sur la technologie Cubesat. MCS, dont le lancement est envisagé pour fin 2021, doit compléter les observations des satellites Sentinel-2 de Copernicus.

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