L'Adn de…

Diane
BOUCHER
Technicienne en électroménagers

Propos recueillis par Géraldine TRAN • geraldine.tran@spw.wallonie.be

G. TRAN

Technicienne en électroménagers, c’est une vocation que vous avez depuis toute petite ?

Pas du tout. En revanche, ce que je sais depuis toujours, c’est que j’étais faite pour être sur le terrain. Je n’aurais pas pu faire un métier assise derrière un bureau ou même enfermée dans une pièce. J’ai suivi des études secondaires techniques en gestion, puis j’ai travaillé dans une écurie pendant 13 ans. Jusqu’à ce que je me dise qu’il me restait 25 ans à travailler et que j’avais envie d’exercer un métier que j’aime. Sauf que je ne savais pas vers quoi me ré-orienter. C’est le hasard qui a bien fait les choses: je suis tombée sur un reportage télé de Canal Zoom qui faisait la promotion des Portes Ouvertes du Centre de formation professionnelle Le Hublot. J’y suis allée et ça m’a plu tout de suite. Je me suis inscrite et quelques mois plus tard, j’y entamais ma formation. Je me suis directement sentie à ma place.

Il y a plusieurs possibilités mais personnellement, je suis passée par Le Hublot, à Saint-Servais (Namur) qui est à la fois un centre de réparation et de formation en électricité, en secrétariat, en informatique et en réparation d’électros. On peut aussi y suivre des cours pour le permis de conduire. La formation en réparation d’électros dure maximum 18 mois. On a quelques cours théoriques (électricité, électronique, informatique) mais principalement des cours pratiques en atelier. On commence par démanteler des machines «rebus» afin d’identifier toutes les pièces et se familiariser avec les outils. On travaille ensuite sur des machines à reconditionner (test, nettoyage, démontage, remontage, réparation), qui redeviennent des produits finis fonctionnels. La dernière étape se passe au Centre de réparation, où l’on apprend à poser un diagnostic sur les machines des clients qui nous sollicitent et à les réparer. Parallèlement, j’ai choisi de faire un stage sur le terrain, qui est facultatif. J’accompagne un réparateur professionnel chez ses clients. Cela complète bien ma formation, au niveau de l’organisation, des devis, des réparations elles-mêmes, du contact commercial, de la facturation…. Le certificat délivré à l’issue de la formation permet d’être employé. Pour se lancer comme indépendant, il faut un diplôme de gestion mais aussi une validation de connaissances en électricité car l’on travaille au dessus de 2 000 watts. Je vais donc suivre cette formation au Hublot en 6 mois (3 mois de théorie et 3 mois de pratique). Ensuite, je compte créer ma propre société. 

Comment devient-on technicien.ne en électroménagers ?

Vous êtes actuellement en formation au Hublot et stagiaire auprès de SOS Dépannages Électroménagers, mais quelle est votre journée-type ?

Pour l’instant, je suis en stage 4 jours sur 5. Sur le terrain, on prépare la camionnette et les pièces les plus courantes et nous nous déplaçons chez les clients pour réparer leurs machines à laver, séchoirs, lave-vaisselle ou fours. Nos journées sont très chargées avec entre 6 et 9 dépannages quotidiens. Le boulot ne manque pas ! Le vendredi, je suis au Hublot en formation. 

La science… À vrai dire, ce n’était pas trop mon truc à l’école. Donc pas de mauvais rapports mais seulement la base donnée à l’école. Après, l’électricité, c’est de la science mais je la vois plus comme une discipline technique finalement. 

Quels sont vos rapports avec la  science ?

Quelle est la plus grande difficulté  rencontrée dans l’exercice de votre  métier ?

Ce qui est le plus compliqué, c’est de faire le bon diagnostic en un minimum de temps. Car parfois, une panne peut avoir plusieurs explications. Ce n’est pas pour autant qu’on peut se permettre de tout démonter et tout contrôler chez le client. En gros, il faut voir très clair et très vite et ce, sur tous types d’appareils. 

Ma plus grande satisfaction est d’avoir toujours fait ce qui me plaisait. Malgré les a priori. Une fille qui répare des électros, il n’y en a pas beaucoup dans ce milieu essentiellement masculin. Ça ne m’a pas fait peur. J’ai toujours préféré aller à contre-courant plutôt qu’à contre-cœur.

Quelle est votre plus grande réussite  professionnelle jusqu’à ce jour ?

Quels conseils donneriez-vous à un  jeune qui aurait envie de suivre vos traces ?

C’est comme tout, il faut aimer ce que l’on fait. Ça passe par le travail et la pratique. Il ne faut rien lâcher. Il y a toujours moyen de rebondir. Si tu es fait pour ça, que tu aimes ce que tu fais et que tu te donnes à fond, tu y arriveras ! J’en suis la preuve vivante !

CARTE D’IDENTITÉ

Diane BOUCHER

ÂGE : 40 ans

SITUATION FAMILIALE :
Maman d’un petit garçon, Jules

PROFESSION : Technicienne en réparation d’électroménagers

FORMATION : CESS en gestion au Collège technique Saint-Guibert de Gembloux

   +32 473 35 49 47

   diane9boucher@gmail.com

   www.lehublot.be

Je vous offre une seconde vie pour un  second métier…

La médecine peut-être… Mais il aurait fallu que je sois plus appliquée dans mes cours. Puis la science n’était pas ma tasse de thé. Remarquez, en tant que technicien en réparation, on soigne aussi. Sauf que les patients sont des machines. Et nous devons nous aussi établir un diagnostic pour pouvoir soigner/réparer. 😊

Pouvoir voir à travers les gens et les choses. Connaître le fond de leurs pensées pourrait nous faire gagner du temps. Même si parfois, il ne vaudrait mieux pas ! Idem pour les machines à réparer, ça pourrait permettre de voir directement ce qui ne va pas. On manque tellement de temps… 

Je vous offre un super pouvoir… 

Je vous offre un auditoire…

J’ouvrirais des débats avec les Ministres et hommes politiques pour donner la parole aux citoyens, qui ne sont pas toujours écoutés. Beaucoup ne comprennent pas certaines décisions, lois, taxes etc.

Ce serait sur quelque chose de pratique en lien avec mon métier. Je pense aux boites à outils, qui sont très lourdes à porter, déplacer. Un manche universel par exemple qui permettrait d’avoir plusieurs outils en un. Un peu comme un couteau suisse finalement !

Je vous offre un laboratoire… 

Je vous transforme en un objet du  21e siècle…

C’est une question difficile… Pourquoi pas un piano ! C’est d’abord un bel objet qui offre du plaisir et de la joie aux gens. Il fonctionne dans un esprit positif. On dit que la musique adoucit les mœurs… Un autre objet auquel j’ai pensé, ce serait un pantalon de travail à poches, très pratique pour notre boulot. Ou encore un avion pour visiter le monde. 

Je m’envolerais vers l’Australie pour la diversité de ses paysages, de sa faune et de sa flore !

Je vous offre un billet d’avion…

Je vous offre un face à face avec une  grande personnalité du monde…

J’adorerais rencontrer Thomas Pesquet. Je lui demanderais comme est la vue d’en haut et ce que ça fait de ne pas être sur la Terre mais de la voir de loin. 

Effectivement, l’obsolescence programmée existe bel et bien et c’est dommage ! Ceci dit, la qualité et la durée de vie des appareils ne sont pas équivalentes en fonction des marques. Comme pour beaucoup de choses, on en a souvent pour son prix. Un bon appareil a un certain coût, c’est vrai, et il est donc parfois plus intéressant de le faire réparer et de changer l’une ou l’autre pièce dite «d’usure» pour qu’il fonctionne encore plusieurs années. Cela évite aussi la surconsommation. C’est une mentalité à avoir. Mon grand-père disait toujours: «Pour acheter bon marché, il faut être riche !». Il y a un avenir, c’est sûr. En tous cas, à court et moyen terme. Dans plusieurs dizaines d’années, qui sait ? 

La question «a priori»:  L’obsolescence  programmée des appareils électriques/électroniques et la  démocratisation de  leurs prix nous poussent à jeter et à racheter. Y a-t-il  un avenir pour ce  métier ?

Plus d’infos:
sosdepannage-electro.be

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