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Thibault GRANDJEAN • grandjean.thibault@gmail.com

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Génération Z : un fossé idéologique

De quelle génération êtes-vous ? Les Boomers, nés entre 1945 et 1964, sont réputés réfractaires aux nouvelles idées, et ne se souciant pas de l’avenir de la planète. La génération X, née entre 1965 et 1980 est soi-disant individualiste et obnubilée par la performance. La génération Y, quant à elle, née entre 1981 et 1995, a grandi en même temps qu’Internet. Elle est dite craintive et ayant du mal à gérer ses émotions. Enfin, la Gen Z, née entre 1996 et 2010, n’a pas connu de monde sans Internet. On les dit exigeants, refusant le monde du travail conventionnel et anxieux à propos du climat.

Vous ne vous reconnaissez pas dans ces clichés ? C’est sans doute normal. La notion de génération sociale a été inventée par la sociologie, et en particulier par Auguste Comte, au milieu du 19e siècle. Elle postule que des personnes ayant grandi au même moment sont le produit d’un contexte socio-historique spécifique, qu’ils sont marqués par les mêmes évènements du monde, et donc qu’ils partagent une mentalité, des goûts et des pratiques sociales communes.

Ce concept a bien sûr ses limites. Au sein d’une même génération, il existe des disparités entre les différents groupes sociaux, et un enfant de nanti n’aura pas du tout vécu la même expérience sociale que celui d’un travailleur précaire. Pourtant et jusqu’à présent, la notion de génération faisait peu de distinctions entre homme et femme car, au sein d’un même groupe socioculturel, ils exprimaient à peu près les mêmes idées. Tout du moins, jusqu’à maintenant.

Selon les travaux d’Alice Evans, professeur invitée à l’Université de Toronto, il semblerait qu’un fossé se creuse entre les jeunes hommes et les jeunes femmes, qui ont entre 14 et 28 ans. Ces dernières exprimeraient des idées bien plus progressistes, tandis que les garçons seraient de plus en plus conservateurs. Ainsi, selon les données de plusieurs instituts de sondage, il y aurait entre eux plus de 30 points d’écart sur les questions de société, dans des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou encore la Corée du Sud. Par exemple, en Pologne l’an dernier, la moitié des hommes de 18 à 21 ans ont voté pour le parti d’extrême-droite, contre seulement 1 femme sur 6 du même âge.

En France aussi, le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes, lors de son rapport annuel de 2023, a tiré la sonnette d’alarme. Par exemple, 20% des 25-34 ans «considèrent que pour être respecté en tant qu’homme dans la société, il faut vanter ses exploits sexuels auprès de ses amis (contre 8% en moyenne)». Plus inquiétant, «21% considèrent qu’il faut rouler vite (9% en moyenne) et 23% qu’il faut parfois être violent pour se faire respecter (11% en moyenne)».

Cette divergence serait au moins en partie due aux bulles de filtres. Les plus connectés d’entre nous ont sans doute constaté qu’en raison des algorithmes des réseaux sociaux, nous suivons et entretenons des relations avec des personnes aux idées similaires aux nôtres. En conséquence de quoi, nous sommes bien plus exposés à des contenus proches de nos valeurs, ou au contraire à leur opposé total, ce qui ne laisse guère de place pour une vision du monde plus nuancée.

Avec le phénomène #Metoo, les jeunes femmes ont eu accès à beaucoup plus de contenus féministes, et qui mettent l’accent sur les inégalités engendrées par le patriarcat.
A contrario, et en réaction à cette nouvelle vague, des contenus masculinistes, véhiculant des concepts sexistes et rétrogrades, ont commencé à circuler. Ainsi, de nombreux professeurs et directeurs d’école ont récemment alerté les pouvoirs publics à propos de l’impact sur leurs élèves d’influenceurs stars comme Andrew Tate, qui considère, entre autres, que la place des femmes est à la maison.

Une génération, 2 visions. Et alors qu’en 2024, près de la moitié du monde vote ou ira voter pour ses futurs dirigeants, un tel fossé ne manquera pas de se retrouver dans les urnes.  

www.draliceevans.com

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L’ACTU DES LABOS  

Aux origines de la grande oxygénation

Il y a environ 2,4 milliards d’années, alors que la vie sur Terre n’était  composée que de microorganismes unicellulaires, un phénomène majeur a  débuté: la grande oxygénation. Jusqu’à cette date, l’oxygène libre n’est pas  ou peu présent, dans les océans comme dans l’atmosphère.  Progressivement, un changement s’opère alors, avec l’apparition des  premiers organismes photosynthétiques. Ceux-ci arrachent au CO2 le carbone nécessaire à leur croissance et libèrent du dioxygène. 

Pendant plus d’un milliard d’années, il va s’accumuler progressivement dans les océans et le sol puis, une fois ces puits d’oxygène pleins, dans l’atmosphère, permettant ainsi l’apparition de formes de vie plus complexes. Mais si les chercheurs s’accordent sur ce scénario, personne n’en est réellement sûr… Peut-être jusqu’à aujourd’hui. Une équipe de l’Université de Liège a mis en évidence des thylakoïdes, les premières structures intracellulaires responsables de la photosynthèse, dans des fossiles de cyanobactéries originaires de République Démocratique du Congo et d’Australie, et vieux de 1,75 milliard d’années. Cette découverte laisse entrevoir la possibilité de découvrir des thylakoïdes dans des cyanobactéries fossiles plus anciennes encore, et de tester l’hypothèse selon laquelle le développement de thylakoïdes serait bien à l’origine de la grande oxygénation.

    Demoulin et al. Nature, 2024

LÉGENDE: Les thylakoïdes sont des structures en forme de disque  contenues dans les chloroplastes des cellules végétales.

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Le sens du toucher des cellules

Dans notre corps, les cellules ne flottent pas dans un liquide. En plus d’être constamment en contact les unes avec les autres, elles adhèrent à un support dénommé la matrice extracellulaire. Pour cette raison, elles doivent sans cesse s’adapter à des contraintes mécaniques: leur membrane est en permanence tiraillée, comprimée, étirée… Et on sait aujourd’hui que les cellules peuvent réagir à ces stimuli. Mais comment font-elles ? Et sont-elles capables de les distinguer ? Autrement dit, comment fonctionne le sens du toucher à l’échelle d’une seule cellule ? Une équipe multidisciplinaire de chercheurs de l’UNamur ainsi que de l’UCLouvain, en partenariat avec d’autres universités comme à Jinju en Corée du Sud et à Genève en Suisse, a pu démontrer qu’il existe dans les membranes des cellules des protéines capables de réagir à de petites déformations, et à induire une modification du cytosquelette de la cellule en conséquence. Une découverte importante alors que le développement d’implants bien tolérés par l’organisme fait l’objet de nombreuses recherches.

   Ledoux et al. Science Advances, 2023

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Le changement climatique vecteur de virus

Le virus du Nil occidental, qui provoque la fièvre du Nil, est un virus transmis
par les moustiques, à l’instar des virus de la fièvre jaune, de la dengue ou
encore le virus Zika, qui proviennent de la même famille. 

Depuis peu, alors que ces maladies sévissaient dans les climats plus tropicaux, le virus du Nil commence à proliférer en Europe, posant de nouvelles menaces pour la santé publique. Plusieurs chercheurs avaient alors émis l’hypothèse que le réchauffement climatique était responsable de l’extension de ce pathogène. Mais le lien de causalité n’avait, jusque-là, pas été formellement démontré. Dans un article publié dans Nature Communications, des chercheurs de l’ULB ont montré que les niches écologiques propices au développement des moustiques porteurs de ce virus sont en nette augmentation, en raison de la hausse des températures. Toutefois, les chercheurs notent également que l’augmentation de la densité des populations au cours des années joue également un rôle important dans la diffusion du virus du Nil.

    Erazo et al. Nature Communications, 2024

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Des steaks de protéines pourpres

Les couvertures de survie, les airbags, les pneus radiaux, les poêles antiadhésives ou encore les appareils photos numériques… Tous ces outils du quotidien ont comme point commun de dériver de la recherche spatiale, et la liste est encore longue. Et aujourd’hui, l’Agence Spatiale Européenne (ESA) soutient toujours la création d’innovations basées sur la technologie de l’espace: elle vient de récompenser 2 chercheurs de l’UMons pour leur projet Proteboost, dans lequel sont également impliqués de nombreux laboratoires en Wallonie. À l’origine, l’ESA effectuait des recherches sur des bactéries pourpres: ces dernières utilisent le dihydrogène rejeté lors de la production d’oxygène dans l’espace, ainsi que des déchets alimentaires, pour produire des protéines destinées à l’alimentation des astronautes (voir Athena n°365, p. 9). Les chercheurs de l’UMons ont alors remplacé les déchets alimentaires par des sous‑produits industriels comme la mélasse de betterave à sucre ou du lactosérum, un résidu obtenu lors de la fabrication de fromage. Cette recherche permet de produire des protéines alimentaires de haute qualité, bien plus respectueuses pour l’environnement que l’élevage de bovins pour la consommation de viande. 

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De la friture au lithium

Il n’y a pas de déchets, il n’y a que des ressources. Cet adage de l’économie circulaire se vérifie un peu plus chaque jour. Le glycérol, par exemple, est un élément abondant, considéré comme un déchet issu de l’industrie du biodiesel et du recyclage de l’huile de friture. Le dioxyde de carbone, bien connu, n’est autre qu’un déchet lié à la combustion, car actuellement sans valeur économique. Mais en combinant ces 2 molécules, on obtient du carbonate de glycérol, une molécule à haute valeur ajoutée qui peut servir d’électrolyte transportant les ions lithium dans une batterie, nettement moins inflammable que ses alternatives actuelles. Cependant, la production de carbonate de glycérol est pour l’heure prohibitive. Des chercheurs de l’ULiège ont trouvé un moyen de changer la donne grâce à un processus innovant qui accomplit la tâche en 30 secondes, et ce, grâce à une étude fine de la mécanique quantique du procédé.

   Muzyka et al. Angew. Chem. Int. Ed. 2024

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En bref

Le risque de développer une dépendance à la drogue est fortement influencé par des modifications épigénétiques, et un remodèlement de la chromatine, ces molécules autour desquelles s’enroule l’ADN. Et ce, au sein de ce qui est nommé le circuit de la récompense, situé dans le cerveau. Or, des chercheurs de l’ULB ont montré que la prise de cocaïne entraînait des modifications au sein de gènes en dehors de ce circuit. Cela ouvre la voie à de potentiels nouveaux traitements car en ce qui concerne la dépendance à la cocaïne, il n’existe aucune approche thérapeutique efficace à l’heure actuelle.

   Cheron et al. Nature Communications, 2024

 

Le loup est de retour en Belgique depuis 2016, après en avoir été chassé au 19e siècle. Mais quelle est son histoire ? Une chercheuse de l’UNamur a décidé de remonter la piste. Elle espère ainsi comprendre les facteurs qui ont mené à l’extinction du loup et fournir aux éthologues qui encadrent le retour du loup aujourd’hui de précieuses informations sur les meutes qui peuplaient nos contrées il y a 200 ans. Cette recherche est soutenue par une campagne de crowfunding, accessible sur  https://soutenir.unamur.be/fr-FR/project/loup-qui-es-tu?

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L’ACTU DES ENTREPRISES

Voyage autour de la terre

L’espace est infini, mais celui autour de la Terre semble bien en train de se rétrécir. En cause, les déchets spatiaux qui s’accumulent. L’Agence spatiale européenne a ainsi recensé 36 000 débris de plus de 10 cm, dont 5 000 sont des satellites inactifs. Pour remédier à ce problème, qui pourrait bien interdire à tout jamais tout voyage hors de la Terre, l’Union européenne a décidé de financer le programme Starfab, auquel participent les entreprises belges Sonaca, leader mondial dans l’aéronautique, et Space Application Services, initiatrice et coordinatrice du projet. Ce projet consistera en un entrepôt automatisé en apesanteur, capable à la fois de réparer et recycler les satellites actifs, et de récupérer et traiter directement les déchets spatiaux. Un défi, tant la manipulation robotique en apesanteur comporte nombre de difficultés. À terme, les concepteurs du projet espèrent que cette usine spatiale pourra assembler directement les satellites sur place, au lieu de les envoyer depuis la Terre, et même concevoir une centrale énergétique solaire, capable de générer plus de 200 fois plus d’énergie qu’un équivalent au sol.

www.esa.int

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Wings donne des ailes à la Wallonie

Alors que le trafic aérien continue de croître, jusqu’à tripler d’ici 2050, et que  la combustion de carburant des avions représente à elle seule, en une  année, l’équivalent des émissions d’un pays comme le Japon, l’industrie  aéronautique tente de prendre le virage de la transition écologique. 

À ce titre, le Gouvernement wallon vient de signer la phase 3 du programme Wings, Wallonia INnovation for Green Skies, pour un budget total de 200 millions d’euros. Grâce à différentes innovations et en attendant l’avion du futur prévu pour après 2035, Wings ambitionne de rendre les avions plus frugaux: jusqu’à -30% de kérosène brûlé par passager au km en 2035, et même une aviation 0 carbone en 2050, grâce entre autres aux fuels durables. Et s’il implique notamment les grandes entreprises comme Sonaca et Safran Aeroboosters, le programme Wings fait également la part belle aux PME, comme Coexpair, qui produit des pièces pour Airbus directement par moulage, en résine et fibres de carbone. Une technique qui a l’avantage de rendre l’avion plus léger, et surtout de diviser par 10 les coûts énergétiques de construction.

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Reprocover, plastiwinner 2023

Tout le monde aujourd’hui connaît les déchets plastiques provenant des emballages à usage unique comme les bouteilles et les sachets. Mais peu d’entre nous connaissent les plastiques composites: ces derniers entrent dans la composition des automobiles, des prises électriques ou encore des pales d’éoliennes. Ce sont des matériaux particulièrement résistants à la chaleur comme aux produits chimiques, et aux propriétés mécaniques élevées. Ils sont par conséquent difficiles à broyer et donc à recycler. La société Reprocover, installée à Verviers, et qui a obtenu le prix Plastiwinner 2023 décerné par les professionnels du secteur, a fait de ces déchets une ressource. Grâce à un procédé innovant et dans une logique d’économie circulaire, elle est capable de les transformer en granules qui sont ensuite valorisés en nouveaux produits tels que des passages à niveaux, des caniveaux d’évacuation tels qu’on les trouve le long des voies de chemins de fer, ou encore du mobilier urbain. Ces nouveaux produits présentent en outre l’avantage de conserver les propriétés mécaniques des plastiques composites. Créée en 2009, la société utilise 98% de matériaux recyclés, et a pour objectif de revaloriser 5 000 t de déchets d’ici 3 ans.

https://reprocover.eu

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Le pouvoir des champignons

C’est un problème que la Wallonie, ancienne terre d’extraction minière, connaît bien: la pollution des sols. Que ce soit aux métaux lourds, aux hydrocarbures, aux organochlorés, ou encore récemment au PFAS, on estime à 2,5 millions le nombre de sites contaminés en Europe. Mais à l’heure actuelle, la décontamination des sols consiste encore trop souvent en une excavation pure et simple de la terre. La start-up Novobiom, installée à Louvain-la-Neuve, a reçu il y a peu le bien nommé The Future is Fungi (L’avenir est aux champignons) Award 2023. Elle pratique une technique alternative et plus douce pour les sols, la mycoremédiation. Concrètement, cela consiste à utiliser les propriétés naturelles de nombreux champignons à absorber les polluants du sol pour ensuite les traiter grâce à leur propre métabolisme. Les fondateurs de Novobiom s’appuient sur des travaux scientifiques qui ont montré que les champignons responsables de la décomposition du bois produisent des enzymes capables de dégrader les polluants les plus persistants, comme les hydrocarbures polycycliques aromatiques ou les huiles minérales. De plus, la société, qui travaille également sur des solutions de bioremédiation pour les métaux lourds, compte s’attaquer dans le futur aux PCB, aux dioxines et aux pollutions dues aux explosifs.

www.novobiom.com

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L’IMAGE DU MOIS

Détail d’une fresque, représentant Hélène et Pâris, les célèbres amants de la guerre de Troie, découverte intacte à Pompéi. Les ruines de Pompéi s’étendent sur 22 ha, dont encore tout un tiers reste à découvrir ! 

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En bref

Le Gouvernement wallon lance un partenariat d’innovation dédié aux médicaments de thérapies innovantes, les ATMP (Advanced Therapy Medicinal Products), avec un budget de 81 millions d’euros sur 3 ans. Les ATMP sont des biomédicaments de nouvelle génération, qui devraient permettre de pallier les manques liés aux thérapies existantes. On trouve par exemple les thérapies géniques, destinées à remplacer un gène défectueux, ou encore les phages, ces virus combattant les bactéries résistantes aux antibiotiques.

En 2019, 432 jeunes de moins de 18 ans se sont vu prescrire des bloqueurs de puberté, un nombre qui est passé à 684 en 2022. Ces médicaments empêchent le développement des hormones sexuelles, et peuvent permettre aux adolescent.e.s une transition de genre. Si l’augmentation peut sembler importante, en réalité seul 8% des personnes qui en font initialement la demande finissent par prendre des bloqueurs de puberté. Un chiffre similaire aux pays ayant adopté une législation plus stricte.

La Belgique a signé en janvier dernier les accords Artémis. Par ces accords (juridiquement non-contraignants), la Belgique s’engage à une coopération pacifique dans l’exploration civile de la Lune, de Mars, ou encore des comètes et des astéroïdes. Ces accords prévoient par exemple une assistance mutuelle dans l’espace, la préservation du patrimoine spatial ou la lutte contre les débris orbitaux. 34 pays sont actuellement signataires de ces accords, initialement ratifiés en 2020 par les agences spatiales de 8 pays, dont le Japon et les États-Unis.

Connaissez-vous ROSA ? Ce robot d’assistance médical, acquis en 2023 par les hôpitaux Iris-Sud de Bruxelles et le premier du genre en Fédération Wallonie-Bruxelles, vient d’installer sa 500e prothèse du genou. Le but de ces prothèses est de remplacer les articulations détruites, pour réduire la douleur et stabiliser le genou. Et comme chaque genou présente une usure différente, ROSA permet au chirurgien de prendre de meilleures mesures, et de planifier ses gestes de façon beaucoup plus précise.

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INTERVIEW

Les poussières de l’Antarctique

Sibylle Boxho, doctorante en géologie à l’ULB, revient de la station antarctique belge Princesse Elisabeth (PEA), où elle a passé 2 mois dans le cadre de sa thèse. Un voyage au bout du monde aussi scientifique qu’onirique, financé grâce à la politique scientifique fédérale Belspo dans le cadre du programme Paspartout.

Quel était l’objectif de votre voyage ?

Je suis géologue, et dans le cadre de ma thèse, je m’intéresse en particulier aux poussières de roches. Celles qui se déposent en Antarctique sur la neige apportent de précieux renseignements, et une partie de ma mission consistait à installer un nouveau collecteur d’échantillons à 160 km de la station Princesse Elisabeth. Cette machine est capable de prélever et stocker des échantillons durant toute une année, sans intervention humaine.

Vous êtes également partie récolter des poussières, que vous analyserez ici en Belgique ?

Absolument. Ces poussières vont subir plusieurs analyses, mais celles qui m’intéressent le plus dans le cadre de ma thèse sont les terres rares. En comparant leur composition à celles qu’on trouve dans d’autres endroits du globe, on peut déterminer leur origine : Afrique, Amérique du Sud… Cela nous permettra de mieux comprendre les circulations atmosphériques dans l’hémisphère sud qui les apportent.

De plus, nous allons comparer leur composition chimique dans l’air et au niveau du sol. Les poussières, en se déposant sur la glace, diminuent son pouvoir réfléchissant, ce qui peut jouer un rôle dans le réchauffement climatique. En revanche, elles bloquent les rayons du Soleil lorsqu’on les trouve dans l’air sous forme d’aérosol.

Quelles ont été vos conditions de vie dans la station Princesse Elisabeth ?

Malgré d’inévitables contraintes dues à l’hostilité de l’environnement, la station PEA est très confortable, et nous avons été accueillis très chaleureusement. Bien sûr, lorsqu’on sort sur le terrain pendant plusieurs semaines, cela peut être un peu dur, surtout au début. Mais lorsqu’il n’y a pas de vent, il n’y a pas un bruit, pas une odeur… C’est une plénitude extraordinaire ! J’avoue m’être sentie presque désorientée lors de mon retour en Europe. 

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DATA

Statbel Junior 2.0

Les chiffres, c’est l’essence du monde moderne. Les statistiques, qu’elles soient économiques, médicales ou démographiques nourrissent les prédictions des scientifiques et celles de l’intelligence artificielle. Mais trop souvent, pour le commun des mortels, ces chiffres sont difficilement accessibles… sans parler de les interpréter ! L’office belge de statistique, Statbel, vient justement de refondre son site Statbel Junior, à destination des enfants et des enseignants. Cette version 2.0 permet par exemple, sur base de sa commune, de découvrir des chiffres sur l’évolution de la population, les nationalités, les accidents de la route ou les activités agricoles. Des concepts et définitions couramment utilisés en statistique sont également expliqués. Des outils sont aussi disponibles pour les enseignants, comme des quiz et des exercices.

statbeljunior.be

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COUP D’CRAYON

   Vince vincent_dubois@me.com
 

Vos parents ou grands-parents vous l’ont sans doute répété encore et encore: se curer le nez est très malpoli. Mais saviez-vous que cette mauvaise habitude peut également provoquer la maladie d’Alzheimer ? En effet, selon des chercheurs, le nez est une réelle porte d’entrée vers le cerveau: le toit de la cavité nasale donne directement sur des zones liées aux capacités de mémorisation et de repérage dans l’espace. En pratiquant la rhinotillexomanie, c’est-à-dire en vous curant le nez, vous retirez tout d’abord du mucus et perturbez le microbiote nasal qui combat les intrus. Mais surtout, vous apportez avec votre doigt bactéries et virus qui peuvent être néfastes pour votre cerveau ! Donc, Alzheimer ou non, si vous n’arrivez pas à vous défaire de cette sale habitude, n’oubliez pas de vous laver les mains régulièrement !

   Xian Zhou et al. Biomolecules, 2023

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