Arrêt
sur Agricells

Le rêve de 2 passionnés, Maxence Semacoy Albertini, ingénieur, et Vincent Vandamme, pharmacien, de transformer l’agriculture en réduisant largement l’empreinte des intrants chimiques. Comment ? En développant et optimisant des solutions innovantes, à savoir des biostimulants et des produits de bio-contrôle avec à la base une bactérie. «Dès le départ, notre vision était claire, œuvrer pour un monde tendant vers une alimentation plus saine, durable et surtout accessible à tous, commence Maxence Semacoy Albertini. Les grandes cultures de type céréales, maïs, soja, pommes de terre, tomates, cucurbitacées sont les cultures visées sur lesquelles nous pouvons avoir un impact fort pour la transition durable.» Grâce à une levée de fonds initiale de 2 millions d’euros fin 2020 mixant fonds privés et fonds publics, les 2 fondateurs d’Agricells ont la possibilité de transformer cette vision en réalité. «Notre « Proof of concept » (étude de faisabilité) pouvait donc démarrer début 2021. Celui-ci est basé sur l’analyse génomique d’une bactérie particulière dénommée AG002/2, le développement, la montée en puissance et la stabilisation de la production de cette même bactérie et enfin les derniers tests en serres et en champs sur 8 cultures dans 7 pays européens.»

Après la réussite de ce «Proof of concept», une deuxième levée de fonds voit le jour en 2023 pour un montant de 3,5 millions d’euros, toujours supportée par les investisseurs privés et publics dont la Région wallonne. «Cette nouvelle levée de fonds nous permet de démarrer nos activités commerciales pour nos 4 premiers produits de bio-stimulation la croissance de la plante, en Europe, en Amérique du Sud et en Afrique, tout en ayant des vues sur l’Amérique du Nord, poursuit Vincent Vandamme. Elle nous permet également de développer 4 nouveaux produits innovants de bio-contrôle (bio-insecticide et bio-fongicide) et de biostimulation (combinaisons biologiques intelligentes appelées Combos chez Agricells). Enfin elle nous aide à réfléchir et à avancer sur l’outil industriel à mettre en place en Wallonie pour soutenir notre future croissance.»

Cette idée de fonds renforce ainsi cet engagement à faire évoluer le monde agricole en Wallonie et dans le monde. «Notre équipe, composée de pharmaciens d’industrie, d’ingénieurs agronomes, de spécialistes en bio-fermentation, en contrôle qualité, de chercheurs en génétique, d’experts en propriété intellectuelle se caractérise par une passion commune pour la biotechnologie agricole, un respect profond pour la science et l’écologie et un engagement envers l’excellence. Notre philosophie commune est de pouvoir créer un avenir agricole plus sain et plus durable grâce à l’innovation.»

Agricells collabore en étroite collaboration avec différents partenaires stratégiques, tels que Wagralim ou l’Awex. « Pour l’homologation, nous travaillons main dans la main avec la société wallonne Redebel. En matière de propriété intellectuelle, avec une autre société wallonne, Calysta. Beyon Law Firm nous conseille sur les aspects de droit des sociétés et de droit commercial. Acies, en Slovénie, est notre partenaire de choix pour la bio-fermentation et l’atomisation, la société française Lyophitech pour la lyophilisation et, pour la formulation, nous collaborons étroitement avec Ajinomoto et Weexa, basées en Wallonie. De plus, notre développement stratégique a été grandement soutenu par nos partenaires publics, la Région wallonne, Sambrinvest, Investsud et Luxembourg Développement. Ces entités ont, non seulement contribué financièrement au démarrage d’Agricells, mais nous ont également mis en contact avec de nouveaux partenaires industriels et scientifiques de l’écosystème wallon.»
 
 

Face aux défis croissants du changement climatique et de la sécurité alimentaire, l’innovation agricole doit s’appuyer sur une compréhension profonde de la biotechnologie. «Chez Agricells, nous investissons dans des technologies de pointe, telles que la génomique et l’analyse des métabolites, pour façonner l’avenir de l’agriculture.» Depuis sa création en février 2020 et le développement de sa souche propriétaire, Agricells a réalisé différents essais en bio-stimulation et bio-contrôle, en laboratoire et sur le terrain, en partenariat avec des CROs européens tels que SGS, Eurofins, Syntech, Staphyt, GMW et Redebel/Rhizome. «Nous avons réalisé au total 73 essais sur 8 cultures différentes (céréales, maïs, pommes de terre…, dont 26 en laboratoire et 47 sur le terrain dans 7 pays européens, avec une moyenne de 5 traitements par essai, incluant 1 référence commerciale et 1 non traitée.» Au bout d’un peu plus de deux ans, Agricells parvient à mettre au point un premier produit de bio-stimulation efficace. «Pour un taux de production, un rendement comparable, notre biostimulant permet de diminuer de moitié les intrants chimiques habituellement utilisé.»

L’agriculture du futur nécessite une interconnexion stratégique entre différents domaines de recherche fondamentale et industrielle. «Nous formons des alliances stratégiques avec des universités de renom, des centres de recherche biotechnologique agréés et d’autres acteurs clés pour codévelopper de solutions agricoles innovantes», reprend Maxence Semacoy Albertini.

Suite à la deuxième levée de fonds, Agricells développe 4 nouvelles bio-solutions innovantes. «Les Universités de Mons et de Liège/Gembloux où se trouvent nos chercheurs, la Haute École HELMo, le CRIG, le CER sont nos partenaires pour le développement de nos solutions de bio-contrôle (bio-insecticide et bio-fongicide). Un projet « Pôle Wagralim » de biostimulant soutenu par la Région wallonne a vu le jour au travers de la collaboration avec Minagro, fer de lance du projet, la Haute École Condorcet de Mons, le Célabor et de la Scam, distributeur wallon de produits agricoles. Nous codéveloppons également avec la société wallonne Weexa un nouveau type de biostimulant combiné.»

Si l’offre est adaptée à l’agriculture biologique, Agricells vise d’abord l’agriculture classique et de type industriel. À présent que cette recherche est terminée, la commercialisation de ce produit commence. Sous forme de poudre mouillable, en micro-granules ou en solution huileuse, il se répand directement sur les champs ou sous forme d’enrobage des semences «Nous avons déjà obtenu l’homologation pour 5 marchés européens, dont la Belgique. L’Italie et la Bulgarie suivront prochainement. Viendront ensuite la France, la Hongrie, la Roumanie et le Royaume-Uni. Nous débutons les ventes cette année.»