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Thibault GRANDJEAN • grandjean.thibault@gmail.com

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VIH : De nouveaux espoirs

C’est une épidémie qui ne fait plus guère la Une des journaux, et pourtant. Le VIH, le virus responsable du SIDA, fait encore près de 800 000 morts chaque année dans le monde et aucun vaccin ni traitement définitif contre la maladie n’a été mis au point jusqu’ici. Alors, lorsqu’un nouveau patient, le 7e seulement depuis l’apparition de l’épidémie en 1981, est annoncé comme guéri, il y a de quoi se réjouir.

Comme tous les virus, le VIH a besoin de pénétrer dans les cellules de son hôte pour se répliquer, les détruisant au passage. Ici, ce sont des cellules du système immunitaire, les lymphocytes CD4, qui sont particulièrement visées. Pendant la période d’incubation, le corps compense cette destruction en en fabriquant de nouvelles, jusqu’à l’épuisement de ses cellules souches, qui sont situées dans la moelle épinière.

À l’heure actuelle, il existe des antirétroviraux qui visent spécifiquement à enrayer la mécanique de réplication du virus. Ils diminuent ainsi la charge virale du patient, jusqu’à la rendre indétectable et permettent ainsi à ces personnes d’avoir une espérance de vie normale, et de ne plus être contaminante. Cependant, ce traitement doit être pris à vie, car le virus n’est pas éradiqué du corps pour autant. Il reste à un stade dormant, à l’intérieur des cellules, à l’abri des antirétroviraux. En cas d’arrêt du traitement, la charge virale augmente à nouveau rapidement.

Or, il s’avère que les 7 personnes ayant un jour été guéries du VIH ont pu arrêter complètement leur traitement antiviral, pour certains depuis plus de 10 ans, sans constater pour autant la réapparition du virus dans leur sang. La source de cette guérison se trouve dans une autre maladie. En effet, ils ont tous développé un cancer qui a nécessité une greffe de moelle osseuse. Et dans les 5 premiers cas, les donneurs de moelle étaient porteurs d’une mutation très rare, dite Delta32, et qui affecte les récepteurs CCR5, porte d’entrée du virus dans les cellules, empêchant ainsi ces derniers d’y pénétrer.

Dans le cas du 7e patient, présenté à la dernière conférence internationale sur le SIDA à Munich, le donneur de moelle ne portait la mutation Delta32 que sur une seule copie du gène CCR5, et non les 2 comme dans les cas précédents. Et pourtant, même avec des récepteurs CCR5 en partie fonctionnels, la charge virale de ce patient est restée indétectable après l’arrêt du traitement.

Bien sûr, il est impossible de proposer à tous les porteurs du VIH une greffe de moelle osseuse qui est un traitement lourd et risqué. Mais ces guérisons donnent des indications importantes sur les voies à suivre pour guérir un jour les personnes infectées par le VIH, tout en augmentant potentiellement le nombre de donneurs de moelle: 10% de la population européenne est porteuse de la mutation Delta32 sur un seul gène, contre seulement 1% pour les 2 copies.

Du côté de la prévention, la conférence de Munich a également permis de mettre en lumière des avancées majeures. Il existe, à l’heure actuelle, un traitement préventif oral, la PrEP, disponible en Europe depuis 2015, et qui consiste en une prise quotidienne de 2 antiviraux. Mais s’il est bien connu et suivi chez nous, notamment dans les milieux homosexuels masculins, très sensibilisés aux risques, il l’est en revanche beaucoup moins en Afrique subsaharienne, alors même que la majorité des personnes vivant avec le VIH y habitent. En 2022, environ 3 000 adolescentes et jeunes femmes de 16 à 24 ans y ont été infectées chaque semaine par le VIH. En cause, non pas la disponibilité, mais l’observance du traitement, trop peu suivie.

Des chercheurs ont donc mis au point un nouveau traitement, sous la forme de 2 injections par an, à la place d’une pilule quotidienne. Résultat, aucune nouvelle infection n’a eu lieu dans le groupe test, alors que le groupe sous PrEP a connu à peu près le même taux d’infection que des personnes sans traitement, signe d’une très mauvaise observance. Les laboratoires espèrent une disponibilité du traitement à grande échelle dès 2025.

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L’ACTU DES LABOS

La peur de l’étranger n’est pas une fatalité

En raison d’une immigration plus importante, conjuguée à une diminution de la fertilité et un vieillissement des populations, les sociétés occidentales deviennent de plus en plus diversifiées. Malheureusement, cette diversité est présentée par nombre de politiques comme un problème, et les majorités ethniques (les populations blanches) peuvent se sentir menacées, au point d’avoir l’impression de perdre une partie de leur pouvoir social, économique, et culturel. Ce qui, en retour, peut provoquer des discriminations envers les minorités. Une équipe internationale, à laquelle ont participé des chercheurs de l’ULB, a tenté de mesurer l’impact des politiques publiques d’intégration des minorités au sein de la population, aux États-Unis et en Europe. Ils ont montré que l’impression de menace éprouvée par la majorité existait notamment alors que les discours politiques exacerbaient la peur de devenir une minorité. Ils ont aussi montré que cette peur pouvait être atténuée de façon très significative si l’État mettait en place des politiques publiques résultant en une meilleure intégration des groupes ethniques, et favorisant l’équité entre tous les groupes ethniques.

   Kende et al. Science Advance, 2024

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Des contraceptifs plus respectueux de l’environnement

À l’heure actuelle, plus de 100 millions de femmes utilisent une pilule contraceptive formée de 2 composants: un œstrogène et une progestérone. Cependant, il a été démontré depuis les années 1990 que les œstrogènes de synthèse des pilules se retrouvent dans les eaux usées des villes, et qu’elles affectent la santé reproductive des poissons. Une équipe de chercheurs de l’UNamur a réalisé une étude écotoxicologique sur un œstrogène naturel produit par le foie du fœtus durant la grossesse. Ils ont ainsi montré que les poissons-zèbres, des poissons utilisés comme modèle, étaient beaucoup moins affectés par cette nouvelle hormone, et ce sur plusieurs générations. Cette étude a été menée conjointement avec la société Mithra, une biotech belge qui a acquis le brevet sur la synthèse de cette molécule. Cette recherche s’inscrit dans les objectifs du Green Deal européen qui prévoit que les sociétés pharmaceutiques apportent une plus grande attention à l’impact environnemental de leurs produits. 

   Baekelandt et al. Environment International, 2024

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Un nouveau type cellulaire impliqué dans  la réparation pulmonaire

Vingt-trois mille fois par jour, nos poumons inspirent puis expirent. En assurant cette fonction vitale, ils sont aussi exposés à nombre de polluants et de virus pathogènes, comme celui de la grippe ou du Covid-19, à l’origine de dégâts réguliers. En conséquence, les poumons sont dotés d’un mécanisme de réparation particulier, et une équipe de l’ULiège a mis en évidence un nouveau type cellulaire qui n’avait jusqu’à présent jamais été observé. En effet, après une infection liée au virus de la grippe, les chercheurs ont observé des macrophages se multiplier dans les zones où débutait la régénération des tissus, pour disparaître rapidement ensuite. La découverte de cette population de cellules spécifiques ouvre la voie à de nouvelles thérapies, notamment dans le cas visant à améliorer la régénération alvéolaire et à réduire les complications liées aux infections respiratoires graves et les séquelles chroniques d’infections, comme le covid long.

   Ruscitti et al. Science immunology, 2024

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Des colles biologiques remarquables

La sélection naturelle peut amener des organismes très différents à développer des stratégies de survie similaires. Ainsi, les adhésifs biologiques sont présents chez nombre d’espèces et remplissent divers rôles: attache à long terme aux rochers chez certains coquillages, mobilité chez les oursins et étoiles de mer, développement pour le cocon des papillons ou encore capture de proies chez les araignées. Des chercheurs de l’UMons ont participé à 2 études, l’une chez la loche roussâtre, une limace d’Amérique du Nord, et l’autre chez la grenouille tomate de Madagascar. Toutes 2 émettent des sécrétions défensives au niveau de leur peau en cas d’attaque, à partir de protéines utilisées au départ pour d’autres fonctions. Si les 2 mécanismes sont différents, ces 2 études offrent un regard précieux sur la formation des adhésifs au cours de l’évolution, ainsi que de nouvelles pistes pour le développement de glues innovantes, plus respectueuses de l’environnement. Le gel produit par la limace, notamment, se forme en quelques secondes alors que les temps de préparation sont d’ordinaire bien plus longs pour leurs équivalents synthétiques.

   Smith et al. Soft Matter 2024, et Zaman et al. Nature Communications, 2024

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Costaud graphène

En dépit du prix Nobel accordé en 2010 pour sa découverte et les promesses répétées par les études concernant ce matériau, force est de constater que le graphène, un cristal de carbone dont la particularité est d’être formé d’une seule couche d’atomes, n’est pas encore sorti des laboratoires. Cela est principalement dû au fait que les chercheurs doivent se contenter de très petits échantillons, et qu’il est donc difficile de tester leur résistance mécanique. Une équipe de l’UCLouvain a réussi à développer une méthode pour tester les propriétés physiques d’échantillons de plus grande taille. Leurs résultats montrent qu’une feuille de graphène est 20 fois plus solide que le silicium, un matériau fragile utilisé dans les panneaux solaires et aux propriétés électriques similaires. De plus, les chercheurs ont atteint le record mondial d’énergie élastique stockée dans un matériau, avec une énergie élastique comparable à celle des explosifs TNT. Ces tests apportent un éclairage important en vue de l’application du graphène dans différentes technologies.

   Jaddi et al. Nature Communications, 2024

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En Bref

Une étude menée par des chercheurs de l’UMons identifie pour la première fois les mécanismes impliqués dans la migration de petits groupes de cellules épithéliales dans des environnements confinés. Ces mécanismes, qui jouent un rôle crucial dans la migration coordonnée des cellules tumorales, pourraient potentiellement devenir des cibles thérapeutiques pour bloquer la dissémination des cellules métastatiques.

   Vercruysse et al. Nature Physics, 2024

 

Une étude internationale, à laquelle a participé un chercheur de l’ULB, révèle que les émissions de protoxyde d’azote ont augmenté de 40% durant la période 1980-2020, accélérant fortement le changement climatique. Les émissions de N2O, un gaz à effet de serre au pouvoir de réchauffement beaucoup plus important que le méthane et le dioxyde de carbone, sont principalement dues aux pratiques agricoles actuelles.

   Hanqin Tian et al. ESSD 2024

 

Une équipe internationale de recherche, à laquelle a participé l’ULiège, a établi un lien entre la désoxygénation aquatique et la stabilité générale des systèmes terrestres. Ils appellent à intégrer la désoxygénation comme dixième limite planétaire. Ces dernières sont des seuils à l’échelle mondiale à ne pas dépasser pour que l’humanité puisse vivre dans un écosystème sûr.

   Rose et al. Nature Ecology & Evolution, 2024

 

L’UNamur a renvoyé vers la Station Spatiale Internationale des rotifères bdelloïdes, des organismes microscopiques formés d’à peine un millier de cellules. Ces petits organismes possèdent des propriétés uniques de réparation de l’ADN, et sont capables de survivre aux conditions les plus extrêmes. Cette nouvelle expérience vise à étudier le comportement de ces minuscules organismes en microgravité.

 

L’alexithymie est un trouble de la régulation des émotions qui rend une personne incapable d’identifier ses propres émotions et celles des autres. Plus de 10% de la population est concernée. Des chercheurs de l’UCLouvain ont mis en en lumière comment mieux cerner les situations et contextes qui rendent ce trouble plus difficile à vivre, et ainsi comment accompagner au mieux les personnes qui en souffrent.

   Luminet et al. Annual Review of Psychology, 2024

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L’ACTU DES ENTREPRISES

Sciensano lance une nouvelle version de Airallergy

Éternuements, nez qui coule, yeux irrités… L’allergie au pollen peut parfois être très invalidante. Selon Sciensano, 18% des gens seraient allergiques aux graminées, et 10% aux pollens des arbres de la famille des bétulacées, comme le bouleau ou le noisetier. Pour mieux aider les citoyens à gérer leurs allergies, l’organisation fédérale lance une application pour suivre en temps réel les taux de pollens des bouleaux et des graminées à Bruxelles, grâce à une nouvelle technologie et des mesures automatisées toutes les 3 heures. À terme, un système pleinement opérationnel sera également capable de détecter d’autres types de pollens. De plus, l’application fournit des mesures quotidiennes de tous les types de pollens allergènes belges dans cinq stations: Baudour, Bruxelles, Le Coq, Genk et Marche-en-Famenne. Et les cartes de prévisions provenant du modèle de l’Institut Royal Météorologique (IRM), fournissent des informations sur le risque d’allergie pour les 4 prochains jours dans l’ensemble de la Belgique. L’application comprend aussi une description de la situation pollinique actuelle, des conseils pour éviter les symptômes allergiques et des réponses aux questions fréquemment posées sur les allergies, la prévention et le changement climatique.

Sur    Android et    iOS

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La Wallonie vous aide à calculer votre potentiel solaire

Grâce aux innovations technologiques de ces dernières années, les panneaux solaires sont de plus en plus performants. Même en Belgique, il devient possible d’être autosuffisant en électricité, à condition d’avoir une surface de toit suffisamment importante, assortie d’une bonne orientation. Mais comment le savoir ? La Région Wallonne s’est associée au fournisseur d’intégration de données géospatiale pour créer une application capable de connaître le potentiel photovoltaïque et thermique d’un bâtiment, à une adresse précise. Grâce à des données obtenues par LIDAR, l’application répertorie l’ensemble des toits wallons ainsi que leur orientation et leur inclinaison. En croisant ces informations avec les données météorologiques, l’application, disponible gratuitement, vous permettra de connaître le potentiel réel de votre toit, et proposera une configuration reprenant de nombreux paramètres: le nombre de panneaux à installer, leur production électrique, mais aussi leur coût, les économies réalisées et la durée de retour sur investissement, ou encore votre pourcentage d’autosuffisance. En outre, l’application permet de personnaliser votre situation, comme l’utilisation d’un véhicule électrique.

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L’IRM va utiliser le supercalculateur le plus rapide d’Europe

Les prévisions météo reposent sur des quantités astronomiques de données, et requiert en conséquence une puissance de calcul importante. L’institut Royal de Météorologie (IRM), qui participe au projet international Destination Earth, en collaboration avec le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, va faire appel au supercalculateur le plus rapide d’Europe, LUMI, basé en Finlande, pour développer des systèmes de prévision innovants, et dotés d’une précision sans précédent. L’objectif du projet est de poursuivre le développement d’un système d’intelligence artificielle et de prévision intégrée, à la précision inégalée. La résolution atteindra 5,5 km, voire 2,5 km pour certains ensembles de données, loin devant les 31 km des modèles actuels. Ce système à haute résolution sera utilisé dans le futur système de prévision de l’IRM pour compléter les modèles numériques de prévisions météorologiques existants. 

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Coup d’envoi pour le réacteur nucléaire Myrrha

Retirer 25 ans après les premières esquisses, la construction du réacteur nucléaire de recherche unique au monde Myrrha (pour Multi-purpose hYbrid Research Reactor for High-tech Applications) a débuté à Mol. Dans les réacteurs nucléaires destinés à produire de l’énergie, la réaction en chaîne de fission de la matière s’autoentretient tant que l’on rajoute du combustible. Ici, le réacteur est couplé à un accélérateur de particules, propulsant des protons à haute énergie. Si le faisceau est éteint, le réacteur s’arrête de lui-même, en toute sécurité. Ce nouveau réacteur, dont la mise en service est prévue en 2038 remplira plusieurs objectifs: compréhension des lois fondamentales de la physique via l’accélérateur de protons, test de matériaux destinés aux futurs réacteurs à fusion nucléaire, et production de radioisotopes nécessaires à la lutte contre le cancer. Mais surtout, Myrrha sera utilisé pour tester la transmutation des déchets des réacteurs classiques, qui sont des éléments hautement radioactifs, en substances moins toxiques à plus courte durée de vie. Ainsi, le volume des déchets finaux devrait être réduit d’un facteur 100, et leur durée de radiation devrait, quant à elle, passer de 300 000 à seulement 300 ans.

    www.sckcen.be

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Lancement d’un portefeuille digital en  Belgique

En dépit de la digitalisation d’un nombre toujours plus important de services publics, il est parfois difficile de s’y retrouver: un site pour les impôts, un autre pour les documents d’état civil, encore un autre pour les informations médicales… Pour y remédier, le gouvernement fédéral a lancé l’application MyGov, disponible sur toutes les plateformes. Elle permet d’accéder en ligne à ses données d’identité et à une série de documents officiels: permis de conduire, extrait d’acte de naissance ou de mariage, certificat de vaccination Covid… L’application donne également accès aux messages reçus sur My eBox, la boîte aux lettres électronique des autorités. On peut aussi passer par MyGov pour demander des attestations et documents officiels, via un guichet virtuel. Au fil des années, l’application devrait intégrer de nouvelles fonctionnalités, et impliquer de nouvelles administrations, comme les finances ou les impôts. MyGov devrait bientôt intégrer MyBenefits, l’application qui aide les citoyens bénéficiaires d’avantages sociaux et, à plus long terme, la carte européenne d’assurance maladie ou encore la carte européenne pour personne handicapée. Attention toutefois, tous les documents accessibles virtuellement via MyGov n’ont pas (encore) une valeur légale équivalente au papier.

Sur    Android et    iOS

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L’IMAGE DU MOIS

Cinq nouvelles images de notre cosmos ont été envoyées par le télescope Euclid, durant sa phase d’observation, et auquel a participé Spacebel: L’amas de galaxies Persée, la galaxie spirale IC 342, la galaxie irrégulière NGC 6822, l’amas globulaire NGC 6397 et la nébuleuse de la tête de cheval.

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En Bref

La Belgique met fin à l’exportation de carburant trop polluant. En effet, alors que de nombreux carburants trop soufrés, appelés aussi Dirty Diesel, sont interdits en Europe, ils sont toujours fabriqués ici, avant d’être exportés dans des pays d’Afrique de l’Ouest. Désormais, les carburants destinés à l’exportation devront respecter les mêmes normes de qualité que celles applicables aux carburants pour le marché européen.

 

Vilvorde va accueillir l’un des plus grands parcs de batteries d’Europe. Le site, exploité par Engie, accueillera à terme 320 modules de batteries, d’une puissance de 200 MW. Il sera ainsi capable de couvrir la consommation électrique de 96 000 ménages. La mise en service se fera de septembre 2025 à janvier 2026. En Belgique, outre ce parc à Vilvorde, l’entreprise développe 2 autres projets à Kallo (100 MW) et Drogenbos (80 MW).

 

Le satellite EarthCare, auquel a participé SpaceBel, a décollé de la base américaine de Vandenberg en mai dernier. Ce satellite d’observation de la Terre permettra aux scientifiques d’améliorer la compréhension des interactions complexes entre les nuages, les aérosols et les radiations, ainsi que leur rôle dans la régulation du climat. Avec un poids d’1,4 tonne, le satellite embarque 4 instruments de mesure qui fonctionneront simultanément.

 

En dépit de sa bouille sympathique, de ses yeux cernés de noir, et de son indéniable intelligence, le raton-laveur est une espèce exotique envahissante en Belgique, menaçant la biodiversité locale. La Wallonie a annoncé un plan pour lutter contre sa prolifération, alors que sa population a atteint 70 000 individus en 2023. 

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INTERVIEW 

De l’huile contre le cancer

Actuellement en 3e année de thèse, Antoine Ide de l’UCLouvain a remporté en mai dernier la finale belge de Ma Thèse en 180 secondes (MT180), avec sa présentation «La gourmandise est un bien vilain défaut». Il représentera la Belgique le 21 novembre prochain lors de la finale internationale à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Sur quoi travaillez-vous ?

Je m’intéresse à une huile bien particulière, extraite des amandes contenues dans les graines de ricinodendron, un arbre qui pousse en Afrique subsaharienne. Cette huile contient un lipide très particulier que l’on ne trouve presque nulle part ailleurs, l’acide alpha-éléostéarique. Or, il se trouve que cet acide gras, en raison de sa structure chimique particulière, est très sensible à l’oxydation: une fois intégré par les cellules tumorales, ces dernières meurent à cause du manque de mécanisme de protection contre cette oxydation. Il faut être prudent, car nos résultats sont encore préliminaires, mais c’est un sujet passionnant.

Pensez-vous que cette huile puisse un jour être utilisée ici, en Europe ?

Dans des pays comme la Côte d’Ivoire, cette huile est très utilisée par les femmes comme onguent sur la peau. Mais inutile de prendre l’avion pour aller y faire votre marché ! Les graines de ricinodendron sont tellement difficiles à décortiquer que les graines y sont bouillies avant d’être séchées au soleil. Après un tel procédé, presque tous les alpha-éléostéarique ont été oxydés… Pour mener cette étude, nous travaillons d’ailleurs avec 2 universités au Bénin, qui nous fournissent des graines de qualité.

Que retirez-vous de cette expérience MT180 ?

Plein de choses ! Apprendre à parler en public, à transmettre un message, à vulgariser son propos… Tout cela me restera longtemps. D’autant que c’est par la porte de la vulgarisation scientifique, notamment sur Youtube, que je me suis passionné pour les sciences. Je suis donc très heureux de m’y essayer à mon tour.

 

   En savoir plus :

Regardez la présentation d’Antoine:

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DATA

160 milliards

C’est un chiffre qui invite à l’humilité. Dans chacune de nos cellules, notre ADN compte 3,12 milliards de lettres, le tout formant un code génétique propre à chacun. Et pourtant, ce chiffre impressionnant est loin d’être le plus grand du monde vivant. Le singe bonobo, par exemple, a un génome d’une taille légèrement supérieure à la nôtre. Et le record était jusque-là détenu par une plante aux délicates fleurs blanches, Paris japonica, avec environ 150 milliards de lettres. Ce record a été récemment battu par Tmesipteris oblanceolata, une modeste plante apparentée aux fougères, endémique de l’est australien, avec environ 160 milliards de lettres. Les chercheurs ne savent pas pourquoi la plante a évolué de cette manière, ni comment elle accède à la relativement petite proportion d’ADN effectivement utile. «C’est comme essayer de trouver quelques livres contenant des instructions de survie dans une bibliothèque de millions de livres, c’en est presque ridicule», a déclaré la biologiste de l’évolution Ilia Leitch, qui a co-découvert ce génome.

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COUP D’CRAYON

   Vince • vincent_dubois@me.com

Les grands événements sportifs ont un impact notable sur le tourisme, la couverture médiatique, l’économie, la culture et… la natalité ! Une étude irlandaise s’est penchée sur les statistiques des naissances dans différents pays environ 9 mois après divers événements sportifs comme la Coupe du monde de football, l’Euro, le Super Bowl américain, la Premiere League britannique ou encore la Coupe du monde de rugby. Ils ont constaté qu’à quelques exceptions près, une victoire des pays concernés se traduisait par une augmentation des naissances 9 mois plus tard ! De plus, le nombre de garçons serait légèrement supérieur, indiquant d’après les chercheurs qu’une émotion importante consécutive à la victoire entraînerait des modifications hormonales, et ainsi des changements de comportement sexuel dans la population. Nelson Mandela, en déclarant que le sport avait le pouvoir d’unifier les peuples, avait donc raison…

Masukume et al. PeerJ, 2024 –    https://peerj.com/articles/16993/

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