L'Adn de…

François
SPADAZZI Électronicien

Propos recueillis par Virginie CHANTRY • virginie@marketrotters.com

Électronicien, c’est  une vocation que  vous avez depuis tout  petit ?

Pas du tout ! Je rêvais plutôt de devenir footballeur ou de travailler dans le milieu du sport. Après mes 6 ans d’études générales, je ne savais pas vraiment vers quoi m’orienter. J’étais assez fort en sciences et en maths et je savais que des domaines comme l’électronique étaient en plein essor et offraient de nombreux débouchés. Mon choix a donc été guidé davantage par le pragmatisme: je voulais me donner la possibilité de trouver un travail facilement dans un métier d’avenir. 

J’ai suivi un graduat en électronique l’ISET, qui s’appelle maintenant Haute École de la Ville de Liège. Mes études m’ont permis d’acquérir des bases solides en électricité et en électronique, ce qui m’a ouvert de nombreuses portes. Ce domaine est particulièrement vaste et offre une multitude de spécialisations comme l’automation ou l’électromécanique. Mais je suis convaincu que c’est en travaillant et en accumulant des expériences professionnelles que l’on finit par vraiment se spécialiser.

Comment devient-on  électronicien ?

Vous exercez  actuellement en tant  que technico- commercial, quelle  est votre journée-type ?

Je travaille pour la société Dalemans, active dans le développement et la fabrication de solutions de détection de gaz. L’entreprise dispose de son propre service de R&D, d’un atelier de fabrication et d’équipes commerciales et techniques, ce qui nous permet de gérer l’ensemble du processus, de la conception à la livraison. En tant que responsable de la région wallonne, je suis souvent sollicité par des clients pour des systèmes de détection de gaz explosifs, asphyxiants ou toxiques. Mon rôle est de me rendre sur place pour analyser la situation en tenant compte de leurs activités, des machines ou des chaufferies présentes. Cela inclut notamment les asservissements, comme les coupures vannes‑gaz, l’installation de sirènes, de flashs ou encore de systèmes de report d’alarmes. Ensemble, nous élaborons un cahier des charges précis et adapté à leurs besoins. Une fois les visites terminées, je retourne au bureau pour finaliser les offres. Certaines sont relativement simples et je les rédige directement. D’autres, plus complexes, nécessitent un dossier détaillé qui est partagé avec le client et transmis en interne pour suivi.

Tout d’abord, l’électronique et l’électricité sont au cœur de notre métier. En parallèle, la chimie joue également un rôle central: certains de nos détecteurs reposent sur des réactions chimiques pour identifier la présence de gaz. Nous travaillons également avec des clients issus de secteurs comme l’industrie pharmaceutique, où des procédés chimiques peuvent libérer des gaz spécifiques. Il est essentiel de comprendre ces réactions pour recommander le détecteur approprié en fonction des conditions sur site. Enfin, nous restons informés des avancées et tendances dans ces domaines grâce à des revues spécialisées, afin de suivre les évolutions du marché et d’ajuster nos solutions si nécessaire. 

Quels sont vos  rapports avec la  science ? 

Quelle est la plus  grande difficulté  rencontrée dans  l’exercice de votre  métier ?

Il y en a 2 principales. La première est de devoir intervenir dans des environnements très variés: de bâtiments aux installations relativement simples jusqu’aux industries où les normes sont très strictes. Cela nous impose une grande flexibilité et une compréhension approfondie des besoins spécifiques de chaque client. La deuxième réside dans la veille technologique. Il est essentiel de suivre les évolutions et les tendances industrielles pour rester compétitifs sur un marché en constante évolution. 

Là aussi, j’en vois 2. La première est d’avoir réussi à me réorienter vers un domaine qui me correspond davantage. Passer d’un métier purement technique à un rôle commercial a été un véritable tournant pour moi. Aujourd’hui, c’est cette partie commerciale qui me passionne le plus, et mes compétences techniques m’ont permis d’y accéder. La deuxième est liée à un projet spécifique. Au début de ma carrière en tant que technico-commercial, avec mon binôme de l’époque, nous avons géré, pour une grande entreprise pharmaceutique, ce qui était alors le plus gros projet de Dalemans. Nous avons tout réalisé de A à Z, de l’offre initiale à la gestion des sous-traitants, en passant par la réalisation des schémas électriques et des plans d’implantation, ainsi que le suivi des techniciens. Nous sommes même intervenus directement sur le chantier pour aider à la mise en service. D’ailleurs, cette société est, depuis, devenue notre plus gros client.

Quelle est votre plus  grande réussite  professionnelle  jusqu’à ce jour ?

Quels conseils  donneriez-vous à un  jeune qui aurait envie  de suivre vos traces ?

Le premier conseil – comme ça n’a pas été évident pour moi – est de prendre le temps d’identifier ses envies et ses centres d’intérêt. S’orienter vers des études adaptées demande de la réflexion en amont, même si ce n’est pas facile. Ensuite, selon moi, le plus important est de ne pas se limiter à son diplôme. Si l’on a des envies différentes, il faut oser dépasser le cadre du métier pour lequel on s’est formé. Il faut ouvrir des portes et travailler pour trouver une profession qui correspond vraiment à ce que l’on souhaite.
 


CARTE D’IDENTITÉ

François SPADAZZI

ÂGE : 41 ans

LIEU DE NAISSANCE : Rocourt, Liège

LIEU DE RÉSIDENCE : Verlaine, Liège

SITUATION FAMILIALE : en couple,  avec une petite fille d’un peu moins  de 2 ans

PROFESSION : Technico-commercial pour l’entreprise Dalemans

FORMATION : Graduat en  électronique

    dalemans.com

Je vous offre une seconde vie pour un   second métier…

Agent immobilier, pour le côté commercial et mon intérêt pour les bâtiments et l’immobilier en général. Ou coach sportif – ou tout autre métier lié au sport – étant passionné par le sujet.  

La téléportation ! Pour pouvoir voyager facilement et éviter de perdre du temps en voiture ou en avion. Ce serait vraiment l’idéal ! Il y a tellement de beaux endroits à découvrir dans le monde et de cultures à explorer. 

Je vous offre un  super pouvoir… 

Je vous offre un  auditoire…

Pour être un bon orateur, je pense qu’il faut être passionné par ce que l’on raconte. Et pour que l’échange soit vraiment intéressant, l’auditoire doit partager cet enthousiasme. Comme j’adore le sport, je choisirais donc un auditoire passionné par ce domaine, avec qui je pourrais discuter, échanger et débattre sur le sujet. 

J’y inventerais des bonbons, du chocolat et toutes sortes d’aliments délicieux qui ne feraient pas grossir. J’adore manger mais je prends facilement du poids, donc ce serait une innovation géniale: des aliments gourmands et sains pour se faire plaisir sans conséquences.

Je vous offre un  laboratoire… 

Je vous transforme  en un objet du  21e siècle…

Je trouve qu’on est de plus en plus scotché aux nouvelles technologies et ce n’est pas vraiment mon truc. J’aime sortir, bouger, être actif. Si je devais me transformer en objet, je choisirais quelque chose de simple, comme un doudou pour enfant, afin de pouvoir dormir avec ma fille et être tout le temps là pour elle. 

Autour du monde ! Il y a trop de belles choses partout pour s’arrêter à un seul endroit.

Je vous offre un billet  d’avion…

Je vous offre un face  à face avec une  grande personnalité  du monde…

Après réflexion, ce ne serait pas quelqu’un de célèbre, mais plutôt mon nonno, émigré italien, et mon grand-père, qui a travaillé dans une ferme. Je ne les ai pas connus, mais leur parcours courageux m’aiderait à mieux comprendre mes origines et qui je suis.

Au début de ma carrière, c’était effectivement le cas: j’ai réparé beaucoup de cartes électroniques dans le cadre de mon travail. Mais cette pratique tend à disparaître, car il devient de moins en moins rentable de détecter les pannes afin de réparer des circuits. De nos jours, on remplace souvent directement une plaque électronique entière. C’était donc vrai autrefois, mais ce sera de moins en moins le cas avec l’évolution des pratiques et des contraintes de rentabilité. 

La question «a  priori»: électronicien,  c’est un peu un  «magicien des  circuits» capable de  réparer n’importe quel  appareil  ménager, non ?

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