Comme
un Rubik’s Cube: tenter de remettre de l’ordre

Géraldine TRAN – Rédac’chef 

© deagreez – stock.adobe.com

Atari, disquette, vidéocassette, walkman, Gameboy, Minitel, téléphone à cadran rotatif avec son écouteur… si vous ne le saviez pas, je suis née dans les années 80 ! Les enfants ont réalisé il n’y a pas si longtemps que leurs parents ont connu un monde où on se parlait de vive voix, où on allait à la bibliothèque pour trouver de la documentation, où on allait au magasin de chaussures et qu’on y passait 3 heures pour choisir une paire qui devait tenir toute l’année sans avoir aucune idée au préalable de ce qu’on allait trouver, où on a connu la magie du Fax pour s’envoyer des mots, où on tombait sur la Mire quand il n’y avait plus rien à la télé (cathodique mais en couleur tout de même !). Si nous, Génération X, sommes nés et avons grandi en même temps qu’Internet, nos parents, eux, étaient déjà des adultes accomplis. Dans le domaine des nouvelles technologies, ils ont dû tout découvrir, apprendre, expérimenter. C’était un autre monde pour eux. Pour les générations suivantes Y et Z, c’est tout le contraire. Ils ne connaîtront jamais le monde «d’avant». Pour les jeunes d’aujourd’hui, c’est même inconcevable d’imaginer une vie sans le Web et surtout, sans les réseaux sociaux ! Si chaque génération a ses propres usages du Web et ses défis respectifs, une chose est sûre: la majorité des personnes, tous âges et tous milieux confondus (en tous cas dans notre société occidentale), passe énormément de temps sur un écran, plus trop de télé, mais de smartphone, d’ordinateur ou de tablette. C’est vrai, ces petits bijoux technologiques sont rentrés dans nos vies quotidiennes pour y rester et même devenir indispensables. Ils nous servent à peu près à tout ! Pas étonnant donc que le temps d’écran moyen, à l’échelle mondiale, soit de plus de 6 h par jour… hors activité professionnelle !!!! On évoque plus de 4 h pour les jeunes (sur une plage horaire normalement plus limitée que les adultes puisqu’ils sont à l’école). Sommes-nous tous devenus des «drogués» numériques ? On comprend, vu toutes les fonctionnalités disponibles et même requises, qu’on y passe beaucoup de temps. Mais qu’est-ce qui fait que même lorsque ce n’est pas nécessaire, que l’on pourrait ou devrait faire autre chose, on ne parvient pas à appuyer sur «off» ? Quels sont les mécanismes de cette dépendance «moderne» ? Et surtout, comment s’en défaire et reprendre le contrôle de nous-même ? Prendre conscience, comme moi, de cette question de génération est déjà un premier pas. Des aspects biologiques et de leurs effets sur le cerveau en est un autre. Un certain nombre de réponses sont à découvrir dans les rubriques Internet et Société de ce numéro. Sur papier ou sur écran, je vous souhaite d’enrichissantes lectures ! 

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