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Mars, comme si vous y étiez ! 

Geoffrey VAN HECKE • geoffrey@bvhco.be

MDRS, © CNES/Mira Productions/PAROT Rémy, 2018, © SpaceX, © Andres Mejia – stock.adobe.com

Depuis 2010, l’équipe de M.A.R.S. UCLouvain, composée de 8 étudiants et de chercheurs, participe à une simulation de 2 semaines unique en son genre: vivre et mener des expériences comme s’ils étaient sur Mars. Une aventure scientifique mais aussi humaine

La 10équipe belge est bien arrivée, non pas sur la planète rouge, mais dans le désert de l’Utah, pour simuler une mission spatiale sur Mars en conditions réelles

Cette mission, réalisée au sein de la Mars Desert Research Station (MDRS) dans le désert de l’Utah, permet d’explorer les conditions extrêmes que rencontreront les futurs astronautes de la Planète Rouge. Mais au-delà de l’exploration spatiale, cette expérience scientifique offre des applications concrètes pour notre propre planète et une meilleure compréhension de celle-ci.

Créée en 2001 avec le soutien de la NASA, la Mars Desert Research Station (Mars Society) est un laboratoire grandeur nature conçu pour simuler les conditions martiennes. Situé dans un environnement aride rappelant la géologie de Mars avec d’importantes variations de températures entre le jour et la nuit, cet habitat offre aux scientifiques un cadre immersif où ils doivent gérer ressources, alimentation et expérimentations scientifiques sous contraintes. Les membres de l’équipage, comme dans les conditions d’une réelle exploration spatiale, enfilent des combinaisons spatiales pour leurs sorties extravéhiculaires, cultivent des légumes dans le GreenHab, etc. Chaque détail est pensé pour rapprocher l’expérience des réalités futures d’une mission humaine sur Mars.

L’objectif principal de la mission M.A.R.S. UCLouvain est de réaliser des expériences scientifiques dans un environnement extrême. Chaque participant apporte son expertise à travers une recherche ciblée, répartie en plusieurs domaines. Cette année encore, la mission Syrtis de M.A.R.S. UCLouvain réunit 8 chercheurs issus de disciplines variées, allant de la médecine à la géographie, en passant par l’ingénierie et la biologie. Leur objectif est clair: pousser encore plus loin les limites de la recherche dans un environnement simulé martien.

–  Médecine: Béatrice Hollander, étudiante en médecine à la Faculté de Médecine et Médecine Dentaire, étudiera les effets de l’activité physique sur la gestion de conditions stressantes. Odile Hilgers, médecin en cours de spécialisation en Pédiatrie à la Faculté de Médecine et Médecine Dentaire, étudiera la gestion des ressources en cas de crise dans le cadre d’une simulation de mission sur Mars.

– Neurosciences: Arnaud de Wergifosse, étudiant en kinésithérapie à la Faculté des Sciences de la Motricité, analysera les effets de la stimulation cérébrale sur la motricité fine.

– Biologie: Batoul Tani, étudiante en biologie à la Faculté des Sciences, observera l’impact des UV-C et de la température sur Escherichia coli et Bacillus thuringiensis (des bactéries).

– Géographie et environnement: Antoine Dubois, étudiant en sciences géographiques à la Faculté des Sciences, se penchera sur l’érosion éolienne et le transport de sédiments dans un environnement similaire à Mars.

– Bioingénierie: Bérengère Bastogne, doctorante en bioingénierie à la Faculté des Bioingénieurs, testera l’impact des températures extrêmes et des radiations sur les champignons mycorhiziens à arbuscules.

– Données et modélisation: Louis Baltus, étudiant en sciences des données à la Faculté des Sciences, mettra en place des modèles de prévision des radiations solaires.

– Microbiologie: Yifan Hu, doctorant à l’Institut de Recherche Expérimentale et Clinique (IREC), se penchera sur l’altération du microbiome induite par une mission aérospatiale.

En testant des technologies, en validant des protocoles et en partageant leur expérience, ces jeunes chercheurs contribuent à façonner le futur de l’exploration spatiale. Mais leur travail ne s’arrête pas là: nombre de leurs expériences pourraient également améliorer notre vie sur Terre, notamment en matière de gestion des ressources et de résilience face aux changements climatiques.

Diverses expériences sont menées, tant à l’extérieur…

… qu’à l’intérieur !

Le crew Syrtis de 2025

Le crew 2025, de gauche à droite et de haut en bas: Bérengère Bastogne, Béatrice Hollander, Antoine  Dubois, Odile Hilgers, Yifan Hu, Louis Baltus, Arnaud de Wergifosse et Batoul Tani.

Outre l’aspect scientifique, M.A.R.S. UCLouvain joue également un rôle essentiel dans la sensibilisation du public à l’exploration spatiale et à la recherche scientifique. Par des conférences, des festivals et une forte présence sur les réseaux sociaux, les membres de l’équipe partagent leurs découvertes avec le grand public, inspirant ainsi la prochaine génération de scientifiques et d’explorateurs. De plus, la mission favorise la collaboration entre universités, entreprises et organismes publics, créant un pont entre la recherche fondamentale et ses applications concrètes.

La mission M.A.R.S. UCLouvain est bien plus qu’une mission scientifique, c’est aussi une expérience humaine. Cette simulation est avant tout un travail d’équipe pour lequel les membres sont amenés à vivre en communauté, loin de tout… comme sur Mars.

La station comporte un bâtiment principal en forme de cylindre à deux étages servant de lieu de vie et d’hébergement, un  observatoire solaire financé par SpaceX, une serre, un atelier robotique et un dôme d’expériences scientifiques.

Plus d’infos

    marsuclouvain.be/experiments

Pour soutenir le projet :
    marsuclouvain.be/sponsors

L’expérience 2025 s’est déroulée du 6 au 19 avril.

 
Envie vous aussi de vivre l’expérience M.A.R.S UCLouvain ?
L’aftermovie de la mission 2024 ATLAS est maintenant disponible. 
 


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Mais encore…

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