Actualités

Thibault GRANDJEAN • grandjean.thibault@gmail.com

© ImageFlow – stock.adobe.com, © Katie Chizhevskaya – stock.adobe.com, © Anusorn –  stock.adobe.com, © luca – stock.adobe.com, © ItraceIt, © IsoFabric, © ROV SuBastian / Schmidt  Ocean Institute

01

Un traité pour plus d’équité face aux futures
pandémies

Dans les premiers mois de 2020, l’épidémie de Covid-19 se propageait à travers le monde, et tout le monde se souvient du manque de préparation et d’organisation de nos gouvernements. Pis, au mois de décembre 2021, alors que le variant Omicron du Sars-CoV 2 faisait des ravages sur la planète, plusieurs pays du Nord ont été accusés d’accumuler des millions de doses de vaccins au détriment des pays du Sud. Selon une étude, jusqu’à 1,3 million de vies auraient pu être sauvées si tous les pays avaient fait preuve de plus d’équité dans le partage des ressources. Les 194 pays membres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), à l’exception des États-Unis, du Costa Rica et de l’Argentine, se sont donc mis d’accord pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise.

Après plus de 3 ans de négociations, la quasi-totalité des pays du globe ont donc marqué leur accord pour un traité conçu pour améliorer la façon dont le monde va prévenir, se préparer, et répondre à de nouvelles pandémies. D’une longueur de 30 pages, ce traité couvre de larges aspects d’une future épidémie mondiale, depuis l’anticipation et la réduction des risques liés aux pathogènes susceptibles de passer de l’animal à l’humain, jusqu’à la protection des professionnels de la santé, en passant par la régulation de nouveaux médicaments et vaccins.

Le texte constitue une avancée majeure et un exploit compte tenu du contexte géopolitique actuel. Il a été décrit comme «une victoire pour le multilatéralisme !» par Tedros Adhanom, Directeur Général de l’OMS, alors même que les États-Unis, plus grand contributeur de l’organisation, s’en retirera en 2026 et n’ont pas participé aux négociations. Pour autant, le traité comporte encore plusieurs pierres d’achoppement qui n’ont pas été résolues.

Le partage d’informations et de traitements constitue un des principaux enjeux. Afin de s’assurer que les pays en voie de développement puissent bénéficier de façon équitable des traitements et vaccins nécessaires en cas de pandémie, le traité prévoit la mise en place d’un système dénommé PABS pour Pathogen Access and Benefit Sharing. Ce dernier prévoit que tous les pays s’engagent à surveiller les pathogènes problématiques, et à partager rapidement les informations, comme les échantillons et les séquences ADN. En retour, les pays du Sud doivent pouvoir recevoir des traitements, des vaccins ainsi que des outils diagnostics afin de lutter efficacement contre les maladies. Le traité encourage par ailleurs le transfert de technologies, afin que les pays moins dotés soient moins dépendants des pays du Nord.

Seulement voilà: le compromis final stipule que les industries pharmaceutiques ne devront donner que 10% de leur production à l’OMS qui le distribuera aux pays du Sud, et 10% supplémentaires devront être fournis à un prix accessible. Or, on estime que lors de la pandémie de Covid-19, les pays les plus pauvres n’ont reçu des pays développés que… 10% de leur production. Les détracteurs du texte estiment ainsi assister à une normalisation de l’injustice faite aux pays les plus vulnérables et ce, d’autant plus que le transfert de technologies encouragé par le traité ne se fera que sur base volontaire. L’industrie pharmaceutique ne sera en aucune manière contrainte à faire preuve de générosité.

Enfin, alors que de nouvelles négociations doivent se tenir dans l’année qui vient afin de préciser la façon dont les informations scientifiques doivent circuler, beaucoup regrettent le flou sur la réalité pratique de ces déclarations d’intentions.

Les plus optimistes veulent cependant voir dans ce traité une lueur d’espoir. C’est ainsi la première fois qu’un texte de l’OMS adopte une approche One Health, un principe scientifique qui implique de traiter ensemble les santés humaine, animale et environnementale, et non de façon séparée comme jusqu’à présent. Mais plus important encore, ce traité vient rappeler que les pays du monde entier sont encore capables de s’asseoir tous ensemble autour d’une table pour se parler. 

02

Des fenêtres intelligentes à l’UNamur

Les habitants des villes sont depuis longtemps face à un dilemme: les vitres laissent entrer la lumière, mais également la chaleur, tandis que trop peu d’éclairage naturel nuit au moral. Des chercheurs de l’UNamur travaillent à une solution technologique: obtenir du verre qui soit capable d’adapter son opacité en temps réel, laissant les ondes lumineuses rentrer tout en retenant les rayonnements infrarouges, responsables de la chaleur. Leur secret réside dans l’incorporation dans le verre de composés plasmoniques nanostructurés, dits MoWOx, pour oxyde de molybdène et de tungstène. Dans un matériau plasmonique, les électrons libres peuvent osciller collectivement sous l’effet de la lumière, et alors absorber, réfléchir ou diffuser cette dernière de manière sélective, via l’application d’un courant électrique. Si ce résultat, encore expérimental, est une réussite, il est important de souligner que le molybdène et le tungstène sont des métaux considérés comme critiques et à risque d’épuisement à court ou moyen terme. De plus, le tungstène est classé comme minerai de conflit, en raison des conditions d’extraction en République Démocratique du Congo.

   F. Gillissen, et al. Advanced Optical Material, 2025

03

Le cerveau module le microbiote

On connaît depuis un certain temps l’importance du microbiote dans notre santé. Plusieurs études ont par ailleurs montré que ces milliards de bactéries qui vivent dans nos intestins avaient un effet sur notre sensation de satiété, en émettant des molécules capables de déclencher des réactions au niveau du cerveau. Mais l’inverse serait également vrai ! Une étude, à laquelle ont participé des chercheurs de l’UCLouvain, a montré que lorsqu’on injecte directement dans le cerveau de souris les hormones régulant notre satiété, comme la ghréline, qui stimule notre faim, et la leptine, qui provoque l’effet inverse, la composition bactérienne du microbiote se met aussi à changer rapidement, alors même que les souris n’ont rien mangé. De plus, les chercheurs ont réalisé cette même manipulation avec des souris obèses qui avaient reçu une alimentation riche en graisse. Ils ont alors découvert que la leptine, qui provoque la satiété, avait moins d’effets sur la composition du microbiote. Ces découvertes doivent permettre de mieux comprendre la régulation de notre alimentation et l’apparition de l’obésité.

   M. Toledo et al. Nature metabolism, 2025

04

L’esprit vide

Vous est-il déjà arrivé, lors d’une lecture, de voir votre attention progressivement décliner jusqu’à, durant quelques instants, ne plus penser à rien ? D’après des chercheurs de l’ULiège, il s’agit là non pas d’une absence de fonction, mais bien d’un état mental à part entière, qu’ils nomment «vide mental». Autrement dit, durant ces instants, il se passe bien quelque chose plutôt que rien. 

Dans une étude récente, ils ont tenté d’établir des caractéristiques de ce blanc mental, à la fois au niveau neuronal, physiologique et cognitif. Grâce à des données issues d’expériences comportementales, d’imagerie cérébrale fonctionnelle et d’analyses conceptuelles, les chercheurs montrent que cet état s’accompagne d’une baisse de l’activité corticale, de fonctions cognitives atypiques et même de signaux cérébraux proches de certaines formes de méditation, ou du sommeil (tout en restant éveillé !). Via cette étude, ils souhaitent donc proposer un modèle inédit, où le vide mental résulte d’un cocktail complexe composé d’une baisse de la vigilance de fond, d’une altération des connexions cérébrales et d’une perturbation de fonctions clés comme la mémoire ou l’attention.

   T. Andrillon et al. Trends in cognitive science, 2025

05

Eco-émois : les enfants aussi sont éco-anxieux

L’éco-anxiété, ce stress que l’on peut éprouver face à l’avenir et la dégradation des conditions de vie sur Terre est un phénomène qui revient régulièrement dans les médias, et en particulier chez les jeunes. Mais qu’en est-il des enfants ? Éprouvent-ils eux aussi une certaine inquiétude face au réchauffement climatique et la perte de biodiversité ? Une longue étude menée par des chercheurs de l’ULB, et auprès de 1 300 élèves de 9 à 20 ans d’écoles bruxelloises et wallonnes, donnent de premiers éléments de réponse. Selon cette étude, près de 10% des enfants, soit 2 à 3 par classe, éprouvent de l’éco-anxiété, qui se manifeste par des émotions telles que la peur ou la colère, mais aussi des atteintes au sommeil, à la concentration et à la vie sociale. Et cette éco-anxiété exprimée par les enfants est 4 fois plus élevée que ce que perçoivent les adultes, tant à l’école qu’à la maison ! Cependant, les chercheurs constatent que les émotions liées à l’environnement ne sont pas exclusivement négatives, et que les enfants éco-sensibles sont également les plus à même d’adopter des gestes en faveur de l’environnement, comme la pratique du vélo ou la réduction de la consommation de viande. 

   Mouton B. et al. Eco-émois, 2025

06

Promouvoir l’égalité dans les sciences

Le projet de recherche Isala Nova, mené conjointement par des chercheurs de l’UNamur et de l’UMons, a été sélectionné par le fonds Sakura, de la Fondation pour les Générations Futures. Ce projet de recherche, du nom de Isala Van Diest, première femme médecin et universitaire belge, entend créer un réseau d’ambassadrices et d’ambassadeurs issus de toutes les disciplines et de tous les statuts, et ce afin d’améliorer le nombre de femmes dans les postes à responsabilités académiques. 

Car en effet, si 42% des diplômes de doctorat sont attribués à des femmes, ces dernières ne représentent que 24% des postes à responsabilités dans les sciences. Ces ambassadeur.ices devront donc participer à des ateliers, conférences et espaces de discussion pour réfléchir, construire et diffuser de nouvelles pratiques plus inclusives. Cette recherche-action analysera l’impact concret de ces actions via une collecte de données continue. En outre, sa tenue dans 2 institutions, aux profils complémentaires, permettra de tester et comparer les effets dans des contextes distincts, pour ensuite modéliser une méthodologie transférable à d’autres universités. 

07

En bref

En Patagonie, dans cette zone des Andes du sud qui abrite la plus grande zone de glaciers du monde après l’Antarctique, on estime que les glaciers ont perdu un quart de leur volume depuis 1940. Liée au réchauffement climatique, des chercheurs de l’ULiège ont montré que l’augmentation rapide de la température en Patagonie est liée à un changement de circulation atmosphérique à grande échelle, déplaçant les systèmes de haute pression subtropicaux vers le pôle Sud.

   B. Noël, et al. Nature communications, 2025

 

Fin 2026, la Station Spatiale Internationale accueillera un capteur quantique à base de diamant pour la recherche astrochimique, développé notamment grâce à des chercheurs de l’UCLouvain. Ce capteur doit permettre de suivre la façon dont ces molécules photoactives réagissent et reviennent à leur état d’origine, et ainsi acquérir de nouvelles connaissances fondamentales sur le comportement des processus moléculaires en apesanteur.

 

Les archives des Bollandistes, la plus ancienne société savante de Belgique, fondée au 17e siècle, ont été inscrites au Registre Mémoire du Monde de l’UNESCO. Si le but premier de la société est l’étude de la vie et du culte des saints, ces archives ont également une haute valeur scientifique en raison des récits de pèlerinages, des famines, des épidémies ou encore de l’organisation territoriale qui y sont documentés. Ces textes contiennent des informations importantes pour l’étude des mentalités, des pratiques religieuses populaires et des contextes socio-économiques à travers les siècles.

 

Les anxiolytiques que nous ingérons ne sont pas sans conséquence pour l’environnement. Des chercheurs ont testé de façon réaliste l’impact d’un anxiolytique, le clobazam, sur la migration des saumons. Ces derniers franchiraient ainsi plus facilement les barrières migratoires. Mais cette bonne nouvelle pourrait avoir des conséquences négatives encore inconnues par les scientifiques.

   J. Brand, Science, 2025

08

Une meilleure traçabilité du luxe

Dans un monde globalisé, pouvoir assurer la traçabilité de tous les éléments d’un bien est une entreprise complexe, mais cruciale. En effet, il est impératif de s’assurer que ce dernier a été produit dans des conditions éthiques et à partir de matériaux qui ne portent pas atteinte à l’environnement ou à la législation. En 2023, l’entreprise ITraceIT avait ainsi mis au point un système de QRCode basé sur la blockchain, une technologie mise au point avec le Bitcoin, qui assure théoriquement à une base de données son infalsifiabilité, afin d’assurer la traçabilité des diamants. En permettant de cartographier chaque étape de la vie de ces pierres précieuses, ITraceIT offrait ainsi un véritable passeport numérique aux diamants, garantissant ainsi qu’ils ne proviennent, par exemple, pas de Russie, en raison des sanctions internationales. Aujourd’hui, l’entreprise a décidé d’étendre sa technologie à de nombreux produits du luxe comme les sacs en cuir, les parfums ou le whisky. Concrètement, à l’aide d’un simple QRCode, les revendeurs et clients pourront s’assurer de l’origine de tous les matériaux utilisés, des conditions de travail des artisans ou encore, du bien-être des animaux.

    itraceit.io

09

Isolants et vieilles chemises font la paire

Depuis le 1er janvier 2025, il est devenu interdit de jeter nos vieux textiles à la poubelle. Autrement dit, alors que les bulles à vêtements ne pouvaient jusqu’à présent qu’accueillir les vêtements en bon état, destinés à la revente, les acteurs de l’économie sociale et solidaire sont désormais dans l’obligation de récolter et trier l’ensemble de nos vieux tissus. 

Or, en raison de l’essor rapide de l’ultra fast fashion et de sites comme Shein ou Temu, le nombre de vêtements de très mauvaise qualité explose. Pour autant, l’incinération de ces fibres textiles n’est pas une fatalité. L’asbl Isofabric, soutenue par la Région wallonne, fabrique ainsi des plaques d’isolants à partir de vieux vêtements, destinées à la rénovation énergétique de nos logements. Contrairement aux isolants minéraux comme la laine de roche ou de verre, les isolants biosourcés offrent un meilleur confort tant en hiver qu’en été et sont également de très bons isolants acoustiques. Isofabric fait partie du réseau de 77 membres de la fédération Ressource, qui regroupe tous les acteurs de l’économie solidaire en Belgique.

    www.isofabric.be
    www.res-sources.be/fr

10

Valcelmat, un projet tout sauf en carton

Et dire qu’il ne s’agit, au final, que de sucre… Le glucose, cette molécule qui donne un goût si doux à nos aliments et source d’énergie par excellence, est une substance extraordinaire. Lorsqu’on assemble ces molécules les unes à la suite des autres, on obtient de la cellulose, le polymère organique le plus abondant sur Terre. Présente dans toutes les plantes, premier composant du bois, on la retrouve également dans le papier, le carton, les jeans en coton ou les foulards en viscose. Elle est en outre biodégradable, facilement renouvelable et non toxique. Le projet Interreg Valcelmat, subventionné par la Région wallonne et auquel participe MateriaNova, ambitionne de modifier chimiquement de la cellulose pour apporter de nouvelles propriétés à de futurs matériaux: barrière aux micro-organismes et aux gaz, résistance à l’humidité et au feu. Le tout, sans perdre ses propriétés naturelles. Le projet, prévu pour durer jusqu’en 2028 et doté d’un budget de plus de 2,7 millions d’euros, compte s’appuyer sur les ressources naturelles, riches en cellulose, et les nombreuses entreprises spécialisées dans le traitement de la cellulose des 3 régions impliquées dans le projet (Hauts-de-France, Wallonie et Flandre). 

11

Laver le verre plutôt que de le fondre

La consigne des bouteilles en verre est bien plus écologique que la bulle à verre. En effet, même si le verre est un matériau totalement recyclable, le processus nécessite une logistique importante: il faut d’abord le collecter, le laver, avant de le faire fondre à 1 400°C pour pouvoir le réutiliser. À l’inverse, le système de consigne ne nécessite qu’un lavage à 80°C avant de pouvoir les réutiliser. C’est donc une économie de 75% d’énergie et de 79% de CO2. Seulement, si la consigne est bien implantée dans notre pays pour les bouteilles de bière standardisées, il en va tout autrement pour les petites brasseries locales, les bouteilles de vins, ainsi que les bocaux. À Herstal, l’entreprise BringBack a installé il y a quelques années le premier centre de lavage de récipients alimentaires en Belgique. Aujourd’hui, l’unité de lavage est capable de traiter 10 millions de bouteilles par an. Mais, alors que l’entreprise lave 85% de bouteilles et 15% de bocaux, elle souhaite inverser la proportion afin de diminuer l’empreinte écologique des bocaux utilisés en Belgique. Elle lance donc une campagne de financement citoyen, déductible fiscalement, avec pour but l’installation d’une usine capable de traiter jusqu’à 80 millions d’unités par an.

    www.bringback.be

La campagne de financement:
    be.lita.co/fr/projects/1074-bring-back

12

La réalité augmentée améliore la chirurgie

Les sarcomes sont des cancers rares et particulièrement complexes à traiter, qui se développent dans les os ou les tissus mous, comme le cartilage ou le tissu conjonctif. Pour la première fois en Belgique, 2 patients ont été opérés de sarcomes à l’Institut Roi Albert II, à l’aide de la réalité augmentée. Des images des tumeurs, situées au niveau du bassin, ont d’abord été obtenues via un CT scan. Puis, ces images ont été projetées directement «dans» les patients et visibles par le chirurgien grâce à des lunettes spécifiques qui lui ont permis de superposer ces images à l’environnement réel. Cette technologie permet alors au chirurgien de mieux voir les zones à retirer tout en épargnant les tissus sains, dans une sorte de contrôle qualité immédiat des gestes réalisés, améliorant ainsi la qualité des soins et diminuant le risque d’une nouvelle opération. Cette intervention marque un tournant dans l’utilisation de la réalité augmentée pour le traitement des pathologies tumorales et dans la chirurgie au sens large.

13

L’IMAGE DU MOIS

Pour la première fois, un calamar géant a pu être observé dans son milieu naturel, dans l’océan Atlantique sud. S’il s’agit d’un bébé de 30 cm, ce dernier atteindra 7 mètres une fois adulte.  

14

En bref

Un nouveau Centre de soins pour la faune sauvage verra bientôt le jour à Bruxelles, visant à réhabiliter les animaux sauvages blessés ou en détresse. Il offrira des soins spécialisés aux animaux sauvages touchés par l’urbanisation et le trafic, tout en sensibilisant le public à la cohabitation entre humains et faune urbaine.

 

La Ville de Durbuy a lancé l’application Durbuy en Poche, qui permet aux citoyens d’accéder à toute une série de services. On y retrouve non seulement les commerces et restaurants, mais également les disponibilités de parking, l’agenda des évènements… Les habitants peuvent également, via l’application, faire remonter des informations comme des dépôts clandestins ou des défauts de voirie. Cette dernière a été développée grâce au projet Smart Region de Digital Wallonia.

     digitalwallonia.be/smartregion

 

Le gouvernement wallon et AKT (anciennement l’Union Wallonne des Entreprises) ont signé un accord de coopération afin de sensibiliser les entreprises wallonnes à la problématique du rejet des PFAS dans l’environnement. Cet accord doit notamment permettre aux entreprises de documenter leurs rejets afin de mieux traiter cette pollution.

 

L’entreprise belge Haemers Technologies a développé depuis plusieurs années une technique de dépollution des sols, en les chauffant pour vaporiser les polluants avant de les incinérer. Cette dernière a été testée avec succès en 2022 sur l’agent orange, cette dioxine défoliante utilisée par l’armée américaine durant la guerre du Vietnam et qui continue encore aujourd’hui à faire des victimes. L’entreprise devrait maintenant collaborer avec le Vietnam dans les années à venir pour traiter les sols pollués.

    haemers-technologies.com

15

INTERVIEW

Connecter les filles aux sciences

Lesley De Cruz, chercheuse à la VUB et à l’Institut Royal de Météorologie (IRM), est la nouvelle ambassadrice WATS (Women Award in Tech and Science) d’Innoviris à Bruxelles. Grâce à son projet Lego® Urban Climate Game, elle souhaite faire découvrir l’IA aux jeunes et l’impact de la verdure en ville sur le climat.

En quoi consiste votre projet ?

Il s’agit d’un projet de science citoyenne et collaborative qui consiste à reproduire le plan simplifié d’un quartier avec des Lego, et ainsi voir concrètement l’impact des surfaces construites, des parcs et de l’eau sur la température ambiante. Une fois le quartier réalisé en Lego, celui-ci est scanné par une IA. On peut alors simuler les conditions météo, comme une chaude nuit d’été, et connaître la température des différents endroits du quartier. Les participants peuvent alors le modifier en ajoutant de la verdure ou de l’eau, et ainsi voir directement les conséquences que cela a sur les températures. C’est très interactif !

 Comment a été réalisé l’algorithme de l’IA ?

Cet algorithme a été développé dans le cadre de la thèse de Master à l’UGent de Andrei Covaci. Il a été entraîné par apprentissage automatique grâce à des données obtenues par le réseau de stations météo VLINDER disponible en Flandre et à Bruxelles, et construit par des élèves du secondaire. C’est un algorithme très simple, qui nécessite peu de calculs. Nous pouvons donc l’emmener partout et le montrer à des enfants lors de Festivals de Sciences par exemple. Andrei poursuit actuellement son doctorat à la VUB, toujours sous ma supervision, sur l’utilisation d’autres données, comme celles issues d’un réseau de stations météo citoyennes géré par l’IRM, où chacun peut s’inscrire (lien ci-dessous).

 Le but des WATS est de fournir aux filles des exemples de femmes scientifiques afin de les inciter à poursuivre dans cette voie. Quels ont été vos modèles à vous ?

Petite, je ne pensais même pas pouvoir aller à l’université… avant que ma grande sœur y parvienne, ce qui m’a beaucoup encouragée. Certains professeurs, aussi, m’ont appris à croire en mes rêves et je pense que ce sont ces rencontres, tout au long du chemin, qui font la différence. C’est pour ça que je pense que nous devons aller présenter notre projet partout où cela est possible, et en particulier dans les quartiers moins favorisés, où il n’est pas évident que les filles fassent des études. Il faut leur montrer que c’est possible !

En savoir plus :

    https://wow.meteo.be/fr/
    https://urbanclimate.be/fr/

16

DATA

30%

Selon une étude des Mutualités Libres, 1% de la population concentre 30% des dépenses de la sécurité sociale. Un chiffre qui monte à 70% pour seulement 10% de la population. À l’inverse, 60% de la population ne représente que 8,1% des dépenses totales. Autrement dit, une minorité de citoyens, majoritairement âgés, concentre l’essentiel des dépenses de santé du pays. On retrouve parmi ces personnes beaucoup de maladies chroniques (7 personnes sur 10 dans le top 10%). Les 5 pathologies chroniques les plus représentées sont l’hypertension, la dépression, le diabète, le cancer et les maladies respiratoires. L’étude conclut à une tendance à la hausse de l’incidence des maladies chroniques, alors même qu’il s’agit pour la plupart de maladies évitables, notamment par la prévention (éducation, alimentation, promotion de l’activité physique…). La Belgique ne dépense que 0,34% du PIB pour des soins de santé préventifs, très en dessous de la moyenne européenne (0,65%).

17

COUP D’CRAYON

Avoir des enfants n’est pas de tout repos ! Après une journée à s’occuper d’eux, vous avez sans doute l’impression d’avoir vieilli de plusieurs années. Et pourtant, selon une étude de l’université de Yale, qui a analysé l’activité cérébrale de près de 38 000 parents, s’occuper de sa progéniture aurait en réalité un effet protecteur sur le cerveau ! En effet, les chercheurs ont mesuré chez eux une plus grande connectivité entre certaines régions du cerveau, et notamment celles dévolues au mouvement et aux perceptions sensorielles. Car être parent demande de s’adapter constamment à son enfant, en développant des capacités visuelles, tactiles ou encore motrices. Sans compter les nombreuses interactions sociales, les activités physiques et intellectuelles (combien font 7×8, déjà ?)… Alors, la prochaine fois que vous courrez après votre enfant aux mains pleines de confiture, dites-vous que c’est autant pour son bien… que le vôtre !

   E. Orchad et al. PNAS, 2025

Share This