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Thibault GRANDJEAN • grandjean.thibault@gmail.com

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Limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C est désormais impossible

Plusieurs chercheurs l’affirment depuis déjà quelques mois. C’est désormais officiel, au sein de la communauté scientifique. En vertu des nouveaux résultats d’une étude publiée dans la revue Earth System Science Data, signée par 61 scientifiques de 17 pays différents, et qui atteste des dernières données sur le front du réchauffement climatique, il est désormais impossible de limiter ce dernier en-dessous des 1,5 °C, soit la limite inférieure que s’étaient fixée les parties prenantes de la COP21 de Paris en 2015.

D’après les résultats de cette étude, qui met à jour les principaux indicateurs du réchauffement climatique – et qui confirment son intensification, le budget carbone de l’humanité qui permettrait de conserver plus de 50% de chances de limiter la hausse à 1,5 °C est quasiment épuisé: 130 milliards de tonnes d’équivalent CO2, soit moins de 3 ans au rythme des émissions actuelles. Or les politiques actuelles ne vont pas vers un infléchissement.

Pour autant, l’accord de Paris, qui maintient l’objectif d’un maximum de 2 °C de réchauffement, n’est pas encore mort, même si le tenir sera ardu. En effet, les concentrations des gaz à effet de serre dans l’atmosphère ne cessent de progresser, et au rythme actuel d’émission, il reste à peu près 25 ans avant que le budget carbone, de 1 050 milliards de tonnes, soit dépassé. La concentration en CO2 dans l’atmosphère a atteint 423 parties par million (ppm) en 2024, une valeur inédite depuis plus de 2 millions d’années.

Et au rythme actuel, le monde se dirige vers un réchauffement de plus de 3 °C, ce qui met en jeu la survie même de l’espèce humaine, alors que les écosystèmes qui sous-tendent notre existence font face à de lourdes pressions, non seulement en raison du réchauffement climatique, mais également de l’effondrement de la biodiversité et de la diminution des espaces naturels, le tout en raison de notre mode de vie.

Les conséquences d’un monde à + 1,5 °C seront dures pour une large part de l’humanité comme pour la faune et la flore. D’après le GIEC, un milliard de personnes seraient ainsi exposées au stress hydrique et à la désertification et 25% supplémentaires à des inondations. 14% des espèces de la planète seront ainsi en danger d’extinction. Et alors que chaque dixième de degré de réchauffement compte, un réchauffement planétaire de 2 °C de moyenne serait une catastrophe. Jusqu’à 3 milliards d’individus pourraient connaître des pénuries chroniques d’eau. Des écosystèmes entiers seraient perdus. Et ce, sans compter les conséquences en cascade sur les sociétés humaines, qui ont déjà du mal à encaisser les chocs répétés des sécheresses, inondations, feux de forêts et épidémies se produisant déjà.

Cependant, tout n’est pas noir sur le front du climat. Dans une décision historique, la Cour Internationale de Justice, le principal organe judiciaire de l’Organisation des Nations Unies (ONU), a estimé que les États qui violent leurs obligations climatiques commettent un acte «internationalement illicite» et pourraient se voir réclamer des «réparations» par les pays les plus affectés. De plus, les juges ont estimé que même les pays qui n’ont pas signé les accords comme celui de Paris ont des obligations de résultats pour lutter contre le réchauffement climatique. Si la décision de la Cour est consultative, elle doit influencer la jurisprudence internationale, en servant de référence aux nombreuses actions en justice actuellement intentées par les citoyens et ONG à l’encontre de leurs pays pour leur inaction.

En novembre prochain se tiendra à Belém, au Brésil, la COP30. Une COP majeure, censée aboutir à un accroissement des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre de tous les pays, et à un financement en faveur des pays du Sud afin de les aider à faire face aux impacts du réchauffement climatique.

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Bataille rangée

Comme tous les organismes, les bactéries se livrent souvent à une  compétition entre elles pour accéder aux ressources de leur milieu. C’est  également le cas des bactéries pathogènes des plantes. En effet, ces  dernières disposent, tout comme nous, d’un microbiote qui participe à leur bonne santé. 

Et pour proliférer, certains  pathogènes, comme Xanthomonas translucens, responsable de la striure bactérienne du blé, disposent d’un arsenal particulièrement performant, qui prend la forme de nano-seringues capables d’injecter aux «bonnes bactéries» de la plante une substance qui les font alors exploser, ainsi que viennent de le montrer des chercheurs de l’UCLouvain. Cette découverte, particulièrement importante, doit permettre de mieux lutter contre les bactéries responsables des maladies des plantes. En effet, Xanthomonas translucens est une bactérie voisine de Xylella fastidiosa, un micro-organisme qui fait des ravages dans le sud de l’Europe en détruisant notamment les oliviers. Or, avec le réchauffement climatique, cette bactérie progresse vers le nord et pourrait bientôt atteindre les cultures de nos contrées.

   Chloé Peduzzi et al. Nature Ecology and Evolution, 2025

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PHOx news

L’invention dans les années 1930 du polyuréthane, un plastique très résistant, n’a pas été une révolution que pour les roues des skateboards et des patins à roulettes ! Ce matériau est également utilisé pour nombre de dispositifs médicaux implantables, et en particulier cardiovasculaires, comme les cathéters par exemple. 

Malheureusement, le polyuréthane est fabriqué à partir de molécules toxiques, les isocyanates, et leur hémocompatibilité limitée augmente le risque de thrombose et d’infection. Pour y remédier, les chercheurs de l’ULiège ont mis au point un nouveau matériau, le PHOx, un polyuréthane produit sans isocyanate. Un matériau meilleur à la fois pour le corps, grâce à sa meilleure compatibilité avec le sang et une adhésion moins importante des bactéries comme le staphylocoque, mais aussi pour l’environnement. Imprimable en 3D, il permet en effet de produire des dispositifs sur-mesure qui limitent le gaspillage grâce à des matériaux sources plus verts, issus du dioxyde de carbone. 

Photo ci-dessus: Prothèse de valve cardiaque obtenue par moulage par injection de PHOx.

   Sofia F. Melo et al. Advanced Healthcare Materials, 2025

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Merci les colibris

C’est le principe du buvard: plongez un matériau poreux, comme une feuille de papier ou du tissu dans un liquide, et ce dernier va alors se déplacer vers le haut, défiant la gravité. C’est ce qu’on appelle la capillarité. Ce même phénomène est à l’œuvre dans la langue des colibris, qui est composée de lamelles flexibles qui, une fois trempées dans un nectar, font remonter le précieux liquide automatiquement grâce à cette propriété. Des chercheurs de l’ULB ont eu l’idée de reproduire ce mécanisme dans des micropipettes afin de capturer de petits volumes de liquide. Une feuille élastique a été striée de rainures verticales qui se déforment spontanément en tubes sous l’effet des forces capillaires, capturant le liquide sans intervention humaine. Cette technique ne nécessitant aucun apport d’énergie, elle peut être très utile dans les zones où l’accès aux laboratoires spécialisés reste limité. Et cela ne concerne pas que les pays qui disposent de peu de financement: les chercheurs estiment également que cette technique très économique pourrait être utilisée dans le cas des analyses biochimiques et environnementales, où le prélèvement de microquantités est une nécessité.

   Emmanuel Siéfert et al. Nature Communications, 2025

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La recherche au secours des mouflons

La science n’est jamais plus belle que lorsqu’elle permet l’existence de belles histoires. Tout commence par un troupeau de 17 mouflons sauvages dans la commune de Gesves, en province de Namur. Les agriculteurs locaux, dont les cultures ont été endommagées par les animaux, ont obtenu l’autorisation de la destruction du troupeau. Mais c’était sans compter sur les riverains, qui se sont pris d’affection pour ces mouflons, et qui ont organisé le sauvetage de 7 individus restants, et leur transfert sur le Domaine des Grottes de Han. De plus, 2 chercheuses de l’Unité de Recherche en Biologie Environnementale et évolutive (URBE) de l’UNamur se sont penchées sur l’origine des mouflons grâce à la phylogénétique, une discipline qui explore les relations évolutives entre des espèces pour retracer leurs parentés et dont l’URBE est spécialiste. Les travaux ont permis d’établir que les animaux sont issus d’une lignée corse, et dont le statut est protégé ! Cette histoire permet de réaffirmer le caractère indispensable des recherches scientifiques en écologie moléculaire, à l’heure ou la biodiversité connaît une crise sans précédent.

    unamur.be

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CLUED-O, à la recherche de la pile à combustible

Dans le cadre de la transition énergétique, qui doit nous voir largement électrifier nos besoins en énergie, l’Europe a décidé de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. En plus des énergies solaire et éolienne, l’électricité doit également provenir de l’utilisation de dihydrogène (vert, c’est-à-dire issu de sources renouvelables) via des piles à combustibles. 

Comme les piles classiques, ces dernières produisent du courant électrique via une réaction d’oxydoréduction. L’hydrogène ainsi oxydé ne produit comme déchet que de l’eau. Afin de rencontrer une demande grandissante, des chercheurs de l’UMons vont participer au projet européen Interreg CLUED-O, qui vise à développer des piles à combustible à oxyde solide innovantes et performantes. Ce projet vise à la fois à optimiser les piles existantes, mais également à développer la troisième génération de cellules sur support métallique (les unités qui composent la pile), tout en développant une filière de recyclage de l’ensemble des composants. Le projet mise sur le caractère central du Benelux et des régions voisines, qui occuperaient ainsi une position stratégique en matière de distribution et d’accessibilité à l’hydrogène.

    clued-o.eu

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En bref

L’ULiège a présenté les premiers résultats prometteurs de son projet de recherche ExtraBark, qui cherche à valoriser les écorces des arbres en biopesticides. Dix essences, dont l’épicéa et le pin sylvestre, sont étudiées pour leur potentiel herbicide. En Europe, des millions de tonnes d’écorces sont générées par l’industrie forestière chaque année et sont souvent sous-exploitées. Or, l’écorce est riche en molécules actives, car elle est chargée de protéger l’arbre contre les pathogènes tels que les bactéries et les champignons.

    https://interreg-gr.eu/project/extrabark-fr/

Des chercheurs de l’ULB ont réussi à lever le voile sur le plan de construction du nucléole, un compartiment de nos cellules qui fabrique les ribosomes. Ces derniers sont primordiaux puisqu’il s’agit de «l’usine» chargée de fabriquer la totalité de nos protéines. Une avancée aux implications majeures, tant la production des ribosomes doit être finement régulée. Une production excessive favorise en effet le développement de cancers, tandis qu’une production insuffisante entraîne des maladies génétiques rares appelées ribosomopathies.
 

Une thèse menée à l’UCLouvain a exploré les effets des réponses sociales apportées à la solitude, un fléau en Europe qui touche de plus en plus de gens et qui peut avoir des conséquences aussi graves que le tabagisme et l’obésité. La doctorante a ainsi largement démontré l’importance de la vie sociale pour tous. Parmi ses conclusions les plus notables: le simple fait de rejoindre un groupe social, en dehors de la maison et du travail, a un impact positif sur la santé, et tous les types de personnalité peuvent trouver leur place dans un groupe et donc bénéficier d’un apport social.

    uclouvain.be

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Une méthode pour détruire les PFAS

On ne les surnomme pas les polluants éternels pour rien. Les PFAS, pour substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, sont des molécules particulièrement stables qui ne se dégradent peu ou pas avec le temps, et polluent leur environnement pour des décennies, s’infiltrant jusque dans l’eau potable. Une entreprise belge, HAE mers Technologies, spécialiste de la dépollution des sols, semble avoir cependant trouvé un moyen de s’en débarrasser. Leur solution, excaver le sol, puis chauffer dans un container fermé les terres polluées à 350 °C 12 jours durant, ce qui permet d’évaporer les polluants. Ces vapeurs sont ensuite récupérées pour être chauffées à nouveau, à 1 400 °C cette fois. Un test a déjà été effectué avec succès au Danemark, sur un lieu hautement pollué aux PFAS en raison de la proximité d’une caserne de pompiers et de l’utilisation de mousses anti-incendies. Un cas similaire à celui de Chièvres, ici en Belgique. D’après Haemers Technologies, qui attend de pouvoir proposer sa solution au monde entier, les terres ainsi traitées sont à nouveau saines et réutilisables, même pour l’agriculture. 

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Énergétiquement neutre

Atteindre le zéro carbone en Belgique n’est pas seulement une question technique, mais également politique. C’est en tout cas le message de l’association Negawatt, bien connue en France, mais qui vient de s’installer en Belgique, et publie son scénario pour le royaume en 2050. Selon ce scénario, qui s’appuie sur une étude publiée par près de 22 chercheurs européens en 2024, la Belgique est capable d’atteindre la neutralité carbone sans nucléaire ni capture de CO2, avec 2 fois moins d’énergie. Et le tout, sans renoncer à notre confort, ni diminuer la taille du secteur industriel. Pour cela, il est nécessaire de considérablement changer nos habitudes de transport et de chauffage, avec une électrification massive des usages. De plus, le scénario prévoit une augmentation de la production d’électricité via le solaire et l’éolien, ainsi qu’une part sensiblement accrue de la production et de l’utilisation locale de l’énergie, via des panneaux solaires et des batteries domestiques. En plus des bénéfices liés à la qualité de l’air et à la réduction des embouteillages, le scénario a l’avantage d’orienter la Belgique vers plus d’indépendance énergétique, avec 4 fois moins d’énergie importée.

   Frauke Wiese et al. Nature Communications, 2024

    www.negawatt.be

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Surveiller le trafic aérien des drones

Chacun d’entre nous peut, via des applications, avoir accès aux informations des vols habités, ce n’est pas encore le cas pour le trafic de drones. Or, ces derniers sont de plus en plus utilisés, que ce soit pour le transport de colis, la reconnaissance ou la cartographie d’un lieu, ou encore la réalisation de films. Et ce n’est pas sans conséquence pour l’aviation. Régulièrement, le trafic aérien est perturbé par les drones, en particulier à proximité des aéroports. Skeyes, l’entreprise belge chargée de la surveillance du trafic aérien, a donc décidé de se doter d’une plateforme de récolte en temps réel des informations de vol des drones, afin de les interconnecter avec celles du trafic habité, et ainsi assurer une sécurité supplémentaire pour l’aviation civile et militaire. Cette initiative, une première en Europe, va d’abord s’appliquer à plusieurs zones comme la mer du Nord et le port d’Anvers, avant de s’étendre en direction de Bruxelles. 

    skeyes.be

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Gérer l’eau plus intelligemment

La spin-off de l’ULiège Cebedeau et la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE) ont mis au point, grâce au projet eWatLink, un système intelligent de gestion des stations d’épuration afin d’optimiser en temps réel leurs performances en matière de consommation énergétique, de qualité de traitement et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le système repose à la fois sur une série de capteurs, et d’un algorithme capable d’ajuster en temps réel le fonctionnement de la station en fonction des informations transmises par les capteurs. Le tout fonctionne avec une architecture basée sur des logiciels libres, et donc utilisables partout dans le monde. Le projet eWatLink a été testé à la station d’épuration de Bastogne Rhin, en Wallonie, et montre déjà des résultats prometteurs: une diminution de 10 à 15% de consommation énergétique, une réduction des pics de consommation, une baisse des rejets de nitrates et des émissions d’oxyde d’azote. Cebedeau compte aller plus loin en faisant appel à l’intelligence artificielle et ainsi intégrer des contrôleurs économiques. Ce projet a été financé par la Région wallonne et la Commission européenne. 

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L’IMAGE DU MOIS

Ce point rouge sur une pierre, qui semble «taillée» en forme de visage, serait l’empreinte digitale d’un Homo neanderthalensis, retrouvée sur un site en Espagne. Cette découverte vient relancer le débat sur le fait que nos cousins pratiquaient déjà, ou non, une forme d’art.

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ZEIKO, une nouvelle façon de communiquer

Une start-up de Liège a mis au point un nouveau système qui promet de remplacer le bon vieux PowerPoint dans la présentation d’idées pour une vue plus claire des informations clés, tout en diminuant considérablement le temps passé à créer les fameuses slides. Selon les fondateurs de l’entreprise, 3 pages seulement sont largement suffisantes pour présenter les principales informations à véhiculer au public. Et pour chaque page, il est possible d’aller plus en détail, et afficher à l’écran une sous-page, sans perdre de vue les pages initiales, ce qui permet de mieux suivre une présentation, même en cas de rêverie momentanée. Toutes les pages sont interactives, ce qui permet d’intégrer des vidéos YouTube par exemple. Enfin, que ce soit pour des magazines d’entreprises, des plaquettes ou des rapports de plusieurs centaines de pages, chaque document est fourni avec des statistiques qui comptabilisent les pages les plus visitées par les lecteurs. Si la création des documents se fait encore manuellement, les créateurs veulent bientôt intégrer l’IA dans leur système, afin que la machine choisisse de façon automatique les informations les plus pertinentes à présenter au lecteur. 

    www.zeiko.be

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En bref

L’ULB, la VUB et Sibelga ont conclu un accord de coopération en matière de recherche, de développement, d’enseignement et de formation dans le secteur de l’énergie. L’accord prévoit des projets conjoints en recherche et développement sur l’énergie et le développement durable, des activités éducatives, mais aussi la création d’une chaire universitaire dans le secteur de l’énergie.

 
Le prix de l’European Meteorology Society pour la technologie dans le domaine de la météorologie est décerné cette année à Anemoi, une nouvelle infrastructure de logiciel pour le développement et l’application de prévisions météorologiques basées sur l’apprentissage automatique, à laquelle l’Institut Royal de Météorologie participe activement. Ces dernières années, les modèles de prévisions climatiques automatiques ont commencé à fournir des prévisions qui surpassent les modèles classiques.

    www.meteo.be

 
La Ville de Mons a décidé d’ouvrir ses données au public via une toute nouvelle plateforme en ligne, Open Data Mons. Plus de 50 jeux de données y sont désormais disponibles, couvrant un large éventail de thématiques: administration, urbanisme, environnement, mobilité, tourisme, ou encore cadre de vie. Toutes les données sont en libre accès, ce qui doit permettre une meilleure participation citoyenne à la vie de la commune.

    https://opendata.mons.be/pages/accueil/

 
La Commission européenne lance un prototype d’application de vérification de l’âge des internautes, afin de limiter l’accès aux contenus réservés aux adultes. Cette application jouerait le rôle d’un tiers de confiance. L’application détient la preuve que l’internaute est majeur, mais ne communique pas aux sites visités les informations personnelles afin de protéger la vie privée des citoyens.

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INTERVIEW

Une sépulture digne

Laura Stevens a été distinguée lors de la cérémonie de remise des Prix Hera Awards pour son mémoire en design industriel sur la Réduction Organique des Corps. Une forme de sépulture qui transforme le corps humain en compost, dans un retour à la Terre qui soit à la fois respectueux des vivants, et de la planète qui accueille nos défunts.

 Qu’est-ce que la Réduction Organique des Corps ?

Tout d’abord, il faut savoir que l’inhumation comme la crémation, les 2 principales solutions existantes pour disposer du corps des défunts, sont très peu écologiques. La crémation, parce qu’elle nécessite d’utiliser des énergies fossiles pour brûler les corps, et l’inhumation en raison, entre autres, du pourrissement des corps qui va polluer le sol et les nappes phréatiques. L’idée est donc de transformer le corps en compost, dans un environnement à la fois contrôlé et respectueux du défunt, qui va durer jusqu’à 2 mois. Ensuite, comme les cendres, la famille peut disposer de ce compost pour rendre à nouveau la Terre fertile.

Quelle solution avez-vous amené dans votre mémoire ?

En m’inspirant de ce qui existe déjà dans d’autres pays, j’ai proposé la maquette d’un cocon, qui permet de rendre la technique désirable. En effet, le compostage nécessite du mouvement et de l’oxygénation durant le processus, ce qui pourrait passer pour un manque de respect à l’égard des défunts. Dans mon scénario idéal, j’avais disposé ce cocon dans un lieu apaisant, comme un grand jardin, qui permette aux gens de se recueillir.

Quelle suite avez-vous donné à ce projet ?

Le compostage humain n’est pas légal en Belgique. J’ai donc d’abord créé une entreprise qui propose des cercueils destinés à la crémation, en moyenne moins polluante que l’inhumation, dépourvus de traitement chimique, de vernis et avec du bois provenant de sources locales afin de limiter l’impact sur l’environnement. Les retours du public ont été très positifs ! De plus, nous avons créé une ASBL, Compostez-moi, qui vise à légaliser le compostage humain en Belgique. 

 

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DATA

125g

Manger sainement est le premier pas vers une vie plus longue en meilleure santé. En se basant sur les habitudes alimentaires belges, et les maladies chroniques entraînant une baisse de la qualité de vie les plus répandues en Belgique, le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) a émis une série de recommandations alimentaires afin d’améliorer l’espérance de vie en bonne santé. Parmi elles, consommer au moins 125 g de céréales complètes comme du pain complet, et remplacer les céréales raffinées par leur équivalent complet, limiter la consommation de viande et augmenter celle de légumineuses (pois, soja, haricots, pois chiches, lentilles), consommer 250 g de fruits de saison, et une petite poignée de fruits à coque, non salée, comme les noix. Et enfin, limiter au maximum la consommation de boissons sucrées et alcoolisées. 

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COUP D’CRAYON

Les habitants de Sydney font face à un drôle de phénomène depuis quelque temps: des cacatoès, ces oiseaux à la crête érectile proches des perroquets qui vivent en Asie du Sud-Est et en Australie, font la file devant des fontaines publiques. Chacun leur tour, les oiseaux s’agrippent à la fontaine et déclenchent son mécanisme pour boire avant de laisser la place à d’autres. On aurait pu penser que les corneilles ou les corbeaux, les oiseaux les plus intelligents, auraient trouvé le truc avant les cacatoès. Mais la forme particulière des pattes de ces derniers leur donne, semble-t-il, un avantage dans la manipulation des fontaines. Et ils le font savoir ! Le comportement se répand dans les banlieues de Sydney à mesure que les oiseaux se refilent le tuyau… d’arrosage !

 

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