L'Adn de…

Denis Dumay

Assistant-contrôleur SPW

Propos recueillis par Géraldine TRAN • geraldine.tran@spw.wallonie.be

G. TRAN

Pas vraiment. J’ai une formation d’ingénieur de son à la base. Après avoir essuyé les aléas des intermittents du spectacle et enchaîné quelques contrats journaliers, je me suis rapidement rendu compte qu’il fallait que je réoriente le tir d’un point de vue professionnel. Dans ma recherche d’emploi, j’ai trouvé une annonce du Service Public de Wallonie qui concernait le bruit routier, j’ai donc foncé.

Assistant/contrôleur, c’est une vocation que vous avez depuis tout petit ?

Comment devient-on assistant/contrôleur ?

En réalité, le poste d’assistant/contrôleur ne nécessite pas de parcours spécifique. Pour ce type de poste, seul le certificat d’enseignement secondaire supérieur est requis. Après, il est clair que l’orientation des études peut avoir un ­intérêt pour la fonction mais ce n’est généralement pas un prérequis. Par exemple, quelqu’un qui a entrepris des études dans la gestion forestière pourra prétendre avoir un «bagage supplémentaire» dans le cadre d’un travail de contrôleur à la division nature et forêt.

Je ne peux pas à proprement parler de journée-type. Dans le cadre de mon travail à la cellule Bruit, je suis amené à réaliser du contrôle de chantier/infrastructure, des missions de mesures sur le terrain, que ce soit pour vérifier la cartographie que l’on utilise, répondre à une plainte ou caractériser l’émissivité au droit d’un joint de dilatation. Au sein de ma direction cette-fois, je suis également amené à devoir faire des inspections de buse ou du contrôle de chape d’étanchéité par thermographie infrarouge. Pour certaines de ces tâches, nous sommes tributaires de la météo: routes sèches, pas d’excès de vent, pas de pluie, du soleil dans le cadre de la thermo­graphie,… Intervenant sur l’ensemble du réseau wallon, nous sommes régulièrement en contact avec les districts qui ont eux aussi leurs aléas relatifs à la fluidité des routes ou aux interventions sur celles-ci de manière prioritaire. Et je pense que c’est pour cela aussi que le métier me plaît autant, c’est que je n’ai pas de journée-type et que je dois réfléchir tous les jours au planning de la semaine en fonction des urgences et de la météo.

Vous travaillez actuellement en tant que assistant/contrôleur pour la DGO1 (Direction de l’Expertise des Ouvrages – Cellule «Bruit») du Service public de Wallonie, mais quelle est votre journée-type ?

Quels sont vos rapports avec la science ? Quels sont vos premiers souvenirs «scientifiques» ?

J’ai toujours eu de très bons rapports avec la science. Principalement avec la physique et la ­biologie. Je dirais simplement que la chimie à l’époque me paraissait beaucoup plus floue. Je ne peux pas vous dire lequel m’a laissé le plus de souvenir entre mon premier microscope avec lequel je regardais les feuilles d’arbres ou mon set de chimiste pour fabriquer des bonbons ! Mais à l’heure actuelle, je suis plus proche de la biologie.

Je résumerais celle-ci par le respect de chacun. Arriver dans l’administration à 28 ans n’est pas toujours facile. Il y a beaucoup de procédures auxquelles il faut se conformer. Outre le respect des règles et l’application de celles-ci, il faut faire attention en voulant apporter des idées nouvelles, de ne pas chercher à les imposer même si on a le sentiment que ce serait «la meilleure chose à faire». L’administration publique, comme certainement tous les autres secteurs, répond à certains codes que l’on apprend au fur et à mesure.

Quelle est la plus grande difficulté rencontrée dans l’exercice de votre métier ?

Quelle est votre plus grande réussite professionnelle jusqu’à ce jour ?

Depuis un peu plus d’un an, nous suivons les ­chantiers de nouveaux écrans anti-bruit et les ­réhabilitations de plus anciens. Conséquence d’une expertise acquise pendant presque 2 ans lors du contrôle des infrastructures wallonnes existantes. Cela nous permet d’assurer la bonne mise en place des dispositifs liés à la réduction du bruit routier. Lors d’une rencontre sur terrain avec un fournisseur, nous avons appris que ­certains éléments avaient été modifiés dans leur chaîne de production à la suite de nos inspections et remarques sur des éléments de structures existantes. C’est très valorisant de se dire que notre travail a des répercussions sur le développement et la fabrication des futurs dispositifs anti-bruit… 

Le contrôle est une étape nécessaire à toute réalisation de travaux, que se soit dans le cadre professionnel ou privé. Un poste de contrôleur au SPW signifie que vous devenez les yeux de l’administration sur le terrain. Ce n’est pas toujours facile en fonction des dossiers que vous avez à gérer. Cela peut même parfois être très conflictuel entre l’entrepreneur et le pouvoir adjudicateur que vous représentez. Mais lorsqu’un chantier se termine, c’est la consécration de tout un travail réalisé en amont.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui aurait envie de suivre vos traces ?


Denis Dumay

31 ans

Situation familiale

célibataire

Profession

Assistant/Contrôleur à la Cellule «Bruit» de la Direction de l’Expertise des Ouvrages (DGO1)

Formation

CESS en transition informatique au collège technique St-Jean à Wavre. Diplômé de la SAE Institute comme ingénieur du son

Tél.

  • +32 (0)4 231 64 35

Comédien ou archéologue. J’aime procurer du bonheur au gens: quel meilleur moyen qu’une inter-réaction directe avec un public ? Après mon point faible serait probablement l’étude des textes ! L’archéologie, c’est plus un rêve de gamin qu’autre chose, bien que l’étude des animaux disparus ou des civilisations ne m’a jamais dérangé.

Je vous offre une seconde vie pour un second métier…

Je vous offre un super pouvoir… 

Lire dans les pensées. Qui n’a jamais rêvé de savoir ce que quelqu’un pense de vous, la manière dont son cerveau analyse toutes les données ? Bien qu’à la longue et dans certians cas, cela pourrait rapidement devenir pénible et insurmontable.

J’enseignerais le civisme car plus je suis confronté à la réalité, plus je me rends compte que des valeurs fondamentales se perdent. Je pense à la franchise qui est devenu plus souvent un moyen de se défouler qu’une qualité; à la violence ­verbale qui est monnaie courante dans la plupart des ­discussions ou encore, au respect de l’autorité et de ses parents…

Je vous offre un auditoire…

Je vous offre un laboratoire…

Je ferais probablement des tests routiers sur revêtement pour tenter de rendre celui-ci le plus ­silencieux possible et le plus durable. J’inviterais aussi des extérieurs, comme mon professeur d’électronique qui ne manquait pas d’idées ou des chercheurs plus orientés vers ce qui concerne la santé.

Une réédition du 3310 ou un ordinateur portable dernier cri.

Je vous transforme en un objet du 21e siècle…

Je vous offre un billet d’avion…

Je m’envolerais sûrement pour l’Afrique ou l’Asie à la recherche de simplicité et d’authenticité. Aller à la rencontre des personnes, participer avec eux à leurs activités journalières…

Sur un ring de boxe ou assis dans un fauteuil ? Pour le ring, il y a 2 dirigeants assez médiatisés et avec des caractères très proches auxquels je pense… Je vous laisse deviner. Pour le fauteuil, ce serait probablement avec Hans Zimmer ou ­Stanley Kubrick. Un compositeur talentueux d’un coté, un réalisateur de renom de l’autre, dont je serais curieux de découvrir le processus créatif.

Je vous offre un face à face avec une grande person­nalité du monde…

La  question «a priori»: un homme en jaune fluo un papier en main au bord de la route se la coule douce toute la journée !  

Et encore, le papier c’était pour la bataille navale, on est passé à la version électronique… Plus sérieusement, j’invite ces personnes à se ­demander dans le cadre de leur travail à quel moment ils sont jugés ? On a toujours plus facile à pointer les 5 min où une personne ne travaille pas, plutôt que la quantité de travail qu’elle fournit de manière journalière. Alors si on peut parfois ­donner l’impression de se ­promener, c’est dans un but unique: ­contrôler l’avancement des travaux et la bonne mise en œuvre de ceux-ci. Si quelqu’un trouve le moyen de le faire à distance, qu’il me prévienne ! Du coup, promis, à l’avenir j’essayerai d’avoir un mètre déplié en plus du papier le long des routes !

Avant tout travail de mesure, Denis doit tenir compte et vérifier différents paramètres (type, nombre et vitesse des voitures, distances, taux d’humidité, vent…)

L’exercice de ce métier, comme pour tous ceux qui sont amenés à travailler sur les routes, reste risqué et difficile tant au niveau de la vitesse des véhicules, que des conditions météo et du bruit.

Share This