Internet

Google, le géant américain

Illustrations: VINCE  •  vincentcartoon@gmail.com  •  Photos : © Numerama

Nous n’y prêtons plus forcément attention mais nous vivons tous avec Google. Il n’est pas rare d’entendre dans le courant de la journée: demande à Google, j’ai regardé sur GoogleGoogle m’a dit que…, jusqu’à parfois entendre: Google est ton meilleur ami. Une chose est certaine, c’est que Google ne laisse personne indifférent. Au delà du moteur de recherche, devenu le plus puissant de la planète. Qu’est-ce que l’empire Google ?

Sans conteste, Google est l’une des entreprises les plus influentes et importantes au monde. Depuis 1998, date de sa création, la société ne cesse d’impacter notre quotidien en nous proposant toujours plus d’applications et de services en ligne. Quels sont ces fameux produits propulsant la société à un tel stade ­d’influence et de réussite ? 

Outre les appareils Google (téléphones et montres Android, ordinateurs ­portables Chromebook et Android Auto, connectique audio pour les voitures…), plusieurs applications sont proposées, chacune avec des objectifs bien  ­précis:

• Obtenir des réponses
• Se divertir
• Rester informé
• S’organiser
• Gagner en efficacité
• Développer son activité

Comment est organisé un tel empire ?

Google doit son essor et sa réussite grâce à la performance de son moteur de recherche, éclipsant largement toute concurrence dans le domaine. La vente d’espaces publicitaires et la monétisation des résultats de référencement payant contribuent à la rentabilité de la société. 

Le géant américain ne s’arrête pas là et innove sans cesse dans la technologie. L’intelligence artificielle est d’ailleurs l’un de ses chantiers prioritaires. N’oublions pas non plus que Google est le développeur d’un des systèmes d’exploitation pour smartphones Google Android les plus utilisés sur mobile et ne cesse de créer de nouvelles applications, logiciels ou outils en ligne tels que par exemple Google photos, Google Maps, Google Drive, Hangouts, Gmail, etc.

Depuis août 2015, il faut savoir que Google est redevenu un moteur de recherche à part entière. C’est Alphabet, la nouvelle maison-mère, qui ­s’occupe de gérer toutes les filiales et entreprises de Larry Page et Sergueï Brin. ­Google, une de ses filiales donc, regroupe sous la direction de Sundar Pichai une majorité d’activités mobiles et en ligne comme YouTube, Android, la recherche et la pub, soit ce qui rapporte l’essentiel des bénéfices et revenus du groupe dopés par les recettes publicitaires sur Internet, le Web mobile et les applications. Il compte aussi une division appareils qui comprend des smartphones, Google Glass ou Chromecast. 

Alphabet, dirigée par les cofondateurs originaux Larry Page et Sergueï Brin et basée en Californie aux États-Unis, est également constituée d’autres filiales: les voitures autonomes Waymo (ex-Google car) ou encore la domotique connectée Nest.

   En savoir plus !

Toutes les filiales de Google regroupées en une infographie:

https://www.numerama.com/tech/138602-quest-ce-qui-se-cache-derriere-alphabet-le-vaisseau-mere-de-google.html

 Un article intéressant sur le management de l’innovation chez Google – Alphabet:

http://innocherche.com/management-de-linnovation-chez-google/


Que nous réservent les nombreux chantiers de Google ?

   La plateforme RCS de Google 

Depuis le début de l’année, Google recrute des entreprises dans le but de tester son système de message RCS, pour Rich Communication Services. Il s’agit d’un protocole de communication défini par le consortium GSMA. La GSM Association représente près de 800 opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile à travers 220 pays. Elle compte parmi ses membres 200 fabricants et autres industriels du secteur travaillant sur la famille des standards de réseau mobile. 

Un message RCS peut être utilisé entre les réseaux de 2 opérateurs de téléphonie mobile, ainsi qu’entre le cœur de réseau d’un opérateur et les téléphones ou les smartphones des abonnés. Il vise à remplacer les messages SMS par un système de messagerie texte plus riche, à interroger le répertoire pour la découverte de services et à transmettre des flux multimédia. La norme RCS utilise le protocole IP et passe par le réseau mobile Internet 4G, et non pas par les réseaux GSM à la différence du SMS. Ce qui constitue un avantage et un inconvénient: il faut en effet que le téléphone dispose d’une couverture en 4G pour utiliser avec efficacité le protocole et l’utilisateur doit disposer d’un abonnement offrant un volume de données suffisant. Par ailleurs, il est nécessaire d’avoir un terminal compatible des 2 côtés, sinon le message est transformé en SMS.

Pourquoi Google veut-il développer ce service auprès des entreprises ? Parce que le système RCS permet d’envoyer des messages plus riches en contenu que les SMS. Par exemple, vous ­pourriez recevoir directement un lien vers un site ou une promotion, une vidéo, etc. sur votre plateforme habituelle de message-texte.

Rappelons que Google possède pourtant également sa propre messagerie permettant de recevoir les SMS, il s’agit d’Android Messaging. La société explique que les clients ayant choisi de recevoir les messages texte d’une entreprise pourront bénéficier de l’expérience dans Android Messages. Plus de 40 opérateurs et fabricants de terminaux utilisent désormais la plateforme RCS de Google via l’application Android Messaging. Un moyen de rivaliser directement avec son concurrent direct Apple et son système de messagerie IMessage.

   La technologie AMP: une consultation accrue des médias via Google 

Grâce à la création en 2016 de son accélérateur de page sur mobile l’AMP (Accelerated Mobile Pages), Google est de loin le premier site utilisé par les internautes pour consulter des médias. Depuis début 2017, le trafic global envoyé par Google aux médias est beaucoup plus important que celui que Facebook leur apporte par exemple.

   Un navigateur de plus en plus performant 

Depuis mi-février, Google propose directement sur son navigateur Chrome, un bloqueur de publicités natif. L’objectif: bloquer les publicités les plus envahissantes. Douze types de publicités jugées les plus pénibles par les utilisateurs et par le consortium Coalition for Better Ads seront ­bloquées. Quelques exemples de publicités jugées intrusives par Google

  • • les pop-ups
  • • les vidéos se déclenchant automatiquement, et comportant du son
  • • les publicités envahisseuses d’écran et les publicités déroulantes
  • • les pages de publicité comprenant un compte à rebours
  • • les publicités animées
  • • les publicités en plein écran

Si les formats publicitaires venaient à ne pas respecter les règles de la Coalition for Better Ads, Chrome bloquera les publicités sur tout le site. N’oublions pas que Google vit largement de ses recettes publicitaires et donc ne cherche pas à supprimer les publicités d’Internet; l’idée ici étant de pousser les sociétés à utiliser les formats publicitaires acceptés par la Coalition for Better Ads.


   Des voitures sans chauffeur

Le projet Google Car a vu le jour en 2009. Aujourd’hui, il est toujours aussi suivi au sein de la maison-mère et a pris le nouveau nom de Waymo. Cette filière est entièrement consacrée au développement de voitures autonomes. Pour la petite histoire: le projet Google Car était géré par le fameux département X, celui des projets farfelus, avant de devenir un projet à part entière.

Le projet initial visait à conduire sans chauffeur dans le total respect du code de la route. La voiture autonome peut anticiper les obstacles sur son chemin et a déjà été testée dans les régions de Phoenix, Mountain View, Austin et Kirkland. Désormais, Waymo ne compte plus ­développer une voiture autonome seule mais souhaite s’associer à des constructeurs existants. C’est Fiat Chrysler qui a été choisi pour accompagner ­Google dans cette direction. 

De nombreuses phases de test sont en cours. «Depuis 2009, lors du lancement de ce projet de voiture autonome, nous avons été impliqués dans 11 accidents mineurs (pas de blessures graves, ­seulement de légers dommages) sur plus ­d’1,7 ­million de kilomètres parcourus par nos véhicules en mode manuel et autonome. En aucun cas, ces accidents n’ont été causés par l’une des ­Google Cars», expliquait Chris Urmson, directeur de la section Self-Driving Cars, en mai 2015. La voiture intelligente a fait sa première erreur en mars 2016, 7 ans après son lancement, en «pensant» qu’un chauffeur de bus allait s’arrêter alors que ce ne fut pas le cas.

Aujourd’hui, une des principales préoccupations du projet Waymo est l’avancée spectaculaire de la concurrence dans le domaine. En effet, la firme n’est pas suffisamment équipée pour concurrencer les constructeurs automobiles traditionnels comme Daimler, Mercedes, Tesla..., largement ­lancés dans la course grâce à leur énorme avantage de déjà posséder les infrastructures nécessaires à la fabrication de véhicules.

   Le projet X

Dans les bureaux de Google se trouve un département nommé «projet X», celui des projets fous. Il y existe une méthode de travail appelée ­#MonkeyFirst (le singe d’abord). Cette règle de productivité permet de connaître en un temps maîtrisé si un projet est susceptible de voir le jour et de donner de bons résultats. Astro Teller, dirige la division X et voici son explication en ce qui concerne #MonkeyFirst: «Si vous voulez comprendre comment on travaille chez X, vous devez commencer par imaginer un singe. En particulier, un singe debout sur un piédestal de 3 m de haut en train de réciter des passages de Shakespeare. Si vous voulez arriver à mettre ce singe sur ce piédestal pour qu’il récite du Shakespeare, par où commencez-vous ? La bonne réponse, selon Astro Teller, c’est d’entraîner ce singe. La mauvaise: construire un piédestal. Pourquoi ? Car entraîner un singe est infiniment plus compliqué que construire un piédestal et chez X, il est impératif de faire la chose la plus difficile en premier.»

La métaphore derrière cette méthode est que si la tâche la plus difficile du projet est infaisable, alors mieux vaut abandonner le projet, cela évitera à l’entreprise d’y consacrer du temps et de l’argent inutilement.

    En savoir plus !

Vidéo explicative de #MonkeyFirst (en anglais): 

Le géant Google – Alphabet n’est pas prêt de ­s’arrêter sur le chemin de l’innovation et de la recherche dans tous les domaines liés aux changements d’Internet. En première ligne en ce qui concerne les big data et l’intelligence artificielle, Google – Alphabet est un acteur majeur de la transformation de notre monde actuel et il en fera largement partie. Dans un prochain article, vous découvrirez toutes sortes d’astuces afin d’utiliser les applications «facilitatrices» de vie quotidienne de Google comme des astuces de recherche en utilisant Chrome, comment ­optimiser votre utilisation de Google Maps et de Google Agenda, comment utiliser Google Flights, etc… Nous vous dévoilerons certaines fonctionnalités cachées afin ­d’optimiser votre navigation et vos connaissances sur le Web. 

LES CHIFFRES-CLÉS DE GOOGLE

65 000 recherches effectuées par les internautes chaque seconde, et 2 000 milliards par an.

L’interface de recherche est disponible en plus de 112 langues. 

Fin 2017, le chiffre d’affaire dépassait la barre des 100 milliards de dollars.

Le bénéfice net au 1er trimestre 2018 est de 5,43 milliards de dollars.

Youtube (détenu par Google) est le 1er site de vidéos dans le monde et le 2e le plus consulté du monde.

Google+ est le 12e réseau social dans le monde.

Le cours de l’action était de plus de 1 000 dollars début mars. 

Alphabet comptait 72 000 employés en ­septembre 2017.

   En savoir plus !

L’histoire de Google en infographie: 

https://coreight.com/content/google-infographie-55-infos-interessantes

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