Dossier

Chassez
le naturel, revient-il au galop ?

Valérie Burguière • valerie.burguiere@dbmail.com

© Shimpei Ishiyama & Michael Brecht

Nous pensons souvent avoir hérité du caractère de nos parents, de la même façon que nous héritons de leurs caractéristiques physiques. Toutefois, notre environnement social pourrait jouer un rôle déterminant dans le développement de notre personnalité, ainsi que dans le maintien de notre individualité tout au long de notre vie

 

Depuis des temps immémoriaux, l’Homme a utilisé le langage pour se décrire, tenter de décrire ses états internes, communiquer avec ses semblables au sujet de ses émotions, tout autant que pour essayer de comprendre les autres. Il a vraisemblablement nommé d’abord des émotions primaires, en lien avec sa survie dans son environnement, telles que la peur ou la colère, ou également le contentement, devant le butin d’une bonne chasse par exemple, la satisfaction après un bon repas, ou encore la joie d’être ensemble lors de la veillée du clan au coin du feu. Pour les spécialistes, tant en ethnologie qu’en psychologie, les émotions les plus primaires que nous puissions éprouver sont, d’ailleurs, représentées par la peur et le plaisir.

Si nous ne luttons plus, de nos jours, contre les éléments naturels pour notre survie dans notre environnement, nous devons en revanche faire face à des situations variées, auxquelles nous ne réagissons pas tous nécessairement de façon homogène: la société humaine s’est infiniment complexifiée depuis ses débuts, et nous n’évoluons, de nos jours, pas tous sur les mêmes niveaux, notamment sur les plans socio-économique et culturel; il existe en effet une certaine spécialisation dans des niches sociales, parfois très cloisonnées, comme l’indiquent des travaux soulignant que le choix d’un partenaire à l’âge adulte s’orientera préférentiellement vers une personne appartenant à la même catégorie socio-économique que celle dont nous sommes issus. Le statut économique et la classe sociale d’origine déterminent des comportements qui sont communs à une classe socio-économique. Toutefois, pour approfondir la communication avec nos semblables et nous qualifier plus intimement, non plus sur une classe d’origine, mais sur un plan plus personnel, nous utilisons des qualificatifs décrivant nos états internes, qu’il s’agisse de nos émotions ou de nos traits de caractère.

  

Trait de caractère ou émotion ?

Aux critères de distinction classiques traits de caractère versus états émotionnels, à savoir la stabilité ou l’état transitoire et l’origine interne ou externe, Chaplin et al. (1988) ont proposé d’ajouter des attributs supplémentaires dans leur classification. La fréquence avec laquelle un comportement ou une réaction se manifeste face à un type de situation en ferait un trait de caractère ou un simple état émotionnel face au problème rencontré. Ainsi selon Spielberger (1983), les personnes à trait anxieux font plus de crises d’anxiété que les personnes non anxieuses, à qui il arrive néanmoins d’avoir des angoisses. Pour certains, à la limite, la fréquence élevée d’apparition d’un état émotionnel en ferait même un trait. Spielberger explique ainsi que seuls les comportements qui se produisent invariablement dans tout un éventail de situations représentent au final un trait de caractère. Sous cet angle, les réactions qui entrent en jeu dans un répertoire étendu de situations seraient des traits de personnalité, tandis que les états auraient un répertoire plus étroit. Une autre façon de voir consisterait à prendre en compte plutôt l’intensité des réponses comportementales: de ce point de vue, les traits seraient plus intenses que les états. Ainsi, des crises d’angoisse très fortes détermineraient une anxiété trait, ou éventuellement même une anxiété maladie, par rapport à de simples angoisses.

Caractère ou émotion ?

Implicitement la plupart du temps, nous savons faire la distinction entre notre humeur, qui est le fait d’une situation que nous expérimentons, et notre caractère, d’origine plus interne. Ces nuances sont par ailleurs bien explicitées en psychologie. Par exemple, être irascible n’est pas la même chose que d’être en colère. En effet, on peut tout à fait se mettre en colère sans pour autant être avoir un tempérament irascible. Nous comprenons intuitivement cette distinction, sans forcément devoir entrer dans notre registre lexical pour analyser la différence sémantique entre «irascible» et «en colère». De la même manière, avoir un tempérament anxieux est différent d’avoir une angoisse au sujet d’un événement à venir, un examen scolaire par exemple. On a tous eu peur au moins une fois dans notre vie, sans pour autant avoir un tempérament anxieux. Ces distinctions langagières montrent que les humains, bien avant l’avènement de la psychologie, avaient trouvé utile de distinguer entre 2 sortes de qualificatifs: les traits de caractère et les états émotionnels. Cette distinction a d’ailleurs été adoptée par la plupart des psychologues, particulièrement ceux ayant étudié les traits de la personnalité. Pour autant, les chercheurs en psychologie ne s’entendent pas à définir les traits de personnalité, notamment dans le domaine de la pathologie, et il n’y a pas non plus de consensus sur les limites exactes qui pourraient exister entre traits de personnalité et états émotionnels, dans le domaine de la «norme». Ainsi, au début du siècle dernier (1936), Allport et Odbert ont classé 18 000 mots anglais tirés du dictionnaire de la langue anglaise et décrivant des personnes, en 3 groupes: traits de personnalité, états temporaires (ou humeur) et indifférenciés. Depuis ces travaux, plusieurs équipes sont revenues sur ce genre de classification, illustrant bien les difficultés rencontrées. La description d’Allport et Odbert, de plus, n’analyse pas les déterminants à l’origine des traits de caractère répertoriés, dans la construction de la personnalité d’un individu, ce que l’on appelle en psychologie les «processus d’individuation».

Bien que nombre d’espèces, dont la nôtre, vivent en groupe, l’homogénéité n’y est pas pour autant la règle. La diversité dans les caractères physiques des êtres vivants constitue même une loi de l’évolution, tandis qu’une certaine variété dans les réponses comportementales s’observe également. L’individualité résulte de la variabilité dans les comportements observée parmi les individus. En psychologie, les traits sont définis comme des caractéristiques stables sur de longues périodes de temps, «une forme de tendance durable, une inclination dirait-on, à se comporter, penser ou répondre de certaines façons dans le temps» (Buss, 1985). Ils représentent des modes stables d’ajustement d’un individu à son environnement. De par leur stabilité au cours des expériences vécues à travers le temps, ils permettraient à l’individu de prévoir le présent à partir de ses réactions dans le passé.

Les états émotionnels, par contre, seraient en lien avec l’activité en cours et varieraient donc en fonction des conditions extérieures (Chaplin et al., 1988). Ils définiraient l’humeur présente d’une personne, donc un état d’esprit temporaire, voire passager, et constitueraient des moyens adaptatifs, conférant une certaine souplesse à un tempérament déjà forgé, lorsqu’il s’agirait de faire face à une situation inhabituelle ou complexe. De la même façon, Spielberger (1972) ajoute une composante personnelle, ou au contraire situationnelle, dans la distinction des traits de caractère et des états émotionnels respectivement (voir encadré).  

 
Personnalité et relations sociales

L’évolution des espèces a fait apparaître des groupes sociaux au sein desquels les spécimens ne sont plus isolés mais interagissent les uns avec les autres. Les individus diffèrent au sein des populations dans leurs traits de caractère et leurs préférences, qui façonnent leurs interactions et leurs chances de succès pour la survie. De plus, des différences de comportement stables dans le temps et à travers les contextes représenteraient également un avantage sélectif pour l’espèce. Cette variabilité a fait l’objet d’études sur sa signification adaptative et ses conséquences écologiques et évolutives (Sih et al., 2004; Bergmüller et Taborsky, 2010).

Comme tous les traits phénotypiques, les traits de personnalité se distribuent dans une espèce selon une courbe en forme de cloche, par exemple de «timide» à «extraverti», avec tous les intermédiaires possibles se retrouvant au sein de la population. Le plateau de la cloche signifie qu’une grande proportion des individus présente des valeurs moyennes du caractère étudié, dans notre exemple, «sociables sans ostentation». Dans le règne animal, les individus les plus agressifs et/ou ayant un comportement exploratoire développé seraient les plus adaptés à survivre dans les situations de compétition, c’est à dire lorsque les ressources sont limitées. Ils seraient en revanche moins adaptés dans les situations où ils deviennent des proies potentielles, car trop audacieux et donc prenant plus de risques. De plus, ces individus agressifs seraient peu adaptés au soin parental.

D’un autre côté, les individus plus calmes et doux seraient plus adaptés à prendre soin des petits, ce qui représenterait un avantage pour l’espèce dans les conditions où les ressources ne manquent pas. Ces 2 types de comportements, agressif et calme, coexisteraient et perdureraient au fil des générations, car ils seraient bénéfiques pour la survie de l’espèce sur le long terme, les conditions extérieures pouvant en effet fluctuer avec le temps, avec des périodes de ressources abondantes et d’autres où elles sont plus limitées (Sih et al., 2004). De plus, l’intérêt de diversifier les comportements, et d’adopter des comportements alternatifs, résiderait dans la possibilité de réduire les conflits sociaux, notamment dans la compétition pour les ressources alimentaires. Les individus agressifs se nourrissent en premier et les plus doux passent en dernier, garantissant une certaine cohésion du groupe, dans un calme relatif (Bergmüller et Taborsky., 2010).

Les interactions sociales influencent nombre de comportements chez des souris de laboratoire (voir encadré). Afin de mettre en évidence le rôle de ces interactions dans le développement de la personnalité, Larrieu et al. (2017) ont analysé la susceptibilité au stress dans une population de souris. Leurs travaux indiquent que le statut hiérarchique élevé d’un individu prédit une plus grande vulnérabilité au stress chronique, un trait de caractère dépressif. Ainsi, la dominance sur les autres individus du groupe s’accompagnerait d’une faiblesse face à la défaite sociale, un revers de médaille en quelque sorte. Dans l’expérience de Larrieu et de ses collègues, les souris hiérarchiquement subordonnées n’étaient pas affectées par la défaite sociale et ne développaient pas de stress chronique, à l’origine de dépression. Elles exprimaient un caractère résilient.

Dans une étude réalisée en 2018, Torquet et al. ont cherché à mettre en évidence, dans une population de laboratoire, différentes personnalités sur le plan de l’activité locomotrice. Dans le dispositif expérimental en forme de labyrinthe, des souris devaient trouver le chemin menant à de l’eau sucré plutôt que celui conduisant à de l’eau pure. Afin de pointer les stratégies exploratoires développées par les individus testés, les positions des bols d’eau étaient régulièrement inversées, de façon à intervertir les chemins à choisir par les sujets du test. Deux types de réponses comportementales opposés sont apparus: certains individus variaient très souvent leur choix, exprimant une forte envie d’explorer, notée «activité exploratoire élevée», tandis que d’autres choisissaient toujours le même chemin, révélant un caractère plus routinier, étiqueté «comportement exploratoire faible».

Bien que nombre d’espèces, dont la nôtre, vivent en groupe, l’homogénéité n’y est pas pour autant la règle.
La diversité dans les caractères physiques et réponses comportementales des êtres vivants constitue même une loi de l’évolution

Dans un deuxième temps, afin de mettre en évidence un rôle éventuel de l’environnement social dans l’émergence de ces traits de caractère différents, le contexte social a été modifié de la façon suivante. Les souris très exploratrices et les souris peu actives ont été regroupées respectivement, au sein de 2 groupes distincts, puis testées à nouveau. Dans les 2 nouveaux groupes constitués, après quelques temps, les rôles se sont redistribués de la même façon que dans le groupe initial, faisant apparaître des individus hautement moteurs et d’autres peu explorateurs dans chaque nouvel environnement social. Ce constat implique que des individus des 2 groupes avaient modifié un trait de caractère stable, cette transition pouvant donc s’opérer dans les 2 sens: des sujets très actifs avaient adopté un comportement peu explorateur tandis qu’inversement, des individus explorant peu s’étaient révélés très actifs. Comme si le groupe en lui-même nécessitait une stratification des rôles sociaux, et que les individus étaient en réalité aptes à jouer chacun de ces rôles et à occuper toutes les couches de la société, sans distinction. De quoi faire réfléchir… 

 
Le cerveau, un organe «plasticine»

Sur le plan neurobiologique, les effets du comportement exploratoire ont été étudiés sur l’hippocampe, une petite structure cérébrale jouant un rôle important dans la mémoire et les fonctions cognitives. Une activité locomotrice importante stimule la production de neurones dans l’hippocampe, favorisant ainsi une adaptation flexible à la nouveauté et à la complexité. Nombre d’études sur des modèles de laboratoire associent la dominance à une activité locomotrice élevée. En améliorant la capacité à apprendre, l’activité exploratoire pourrait cependant promouvoir, et non pas simplement accompagner, un statut social élevé. Les processus d’individuation, par lesquels un individu se forge une personnalité, reposent sur les phénomènes de plasticité cérébrale, la capacité de notre cerveau à se modeler et se remodeler au fur et à mesure de nos apprentissages. Cette plasticité de notre cerveau nous confère une grande souplesse ou flexibilité face aux changements survenant dans notre environnement. Ainsi, au fil de nos expériences, des neurones se contactent, créent de nouvelles synapses et tissent les mailles d’un réseau, tandis que des connections non activées se défont. Au cours du développement, le remodelage des circuits de neurones va de pair avec la production importante de nouvelles cellules nerveuses, appelée «neurogenèse». Chez l’adulte, une production de nouveaux neurones a été mise en évidence dans de rares zones cérébrales, incluant l’hippocampe. La neurogenèse dans l’hippocampe adulte participe à l’adaptation plastique face à la nouveauté et la complexité tout au long de la vie. Elle prévient, en outre, le déclin cognitif lié à l’âge.

Afin de mesurer la part de l’environnement social dans l’apparition de différences à l’âge adulte, des scientifiques (Freund et al., 2013) ont investigué le développement de l’individualité chez des souris consanguines, donc génétiquement identiques. Une partie de la population consanguine a été placée dans un environnement enrichi, plus stimulant, tandis que les sujets contrôles restaient dans leur environnement habituel. Les auteurs ont enregistré l’activité locomotrice de tous les individus et ont étudié les liens entre le comportement exploratoire et la neurogenèse dans l’hippocampe. Après 3 mois d’immersion dans l’environnement enrichi, les souris testées présentaient une neurogenèse accrue dans leur hippocampe par rapport aux souris contrôles. De plus, les individus qui exploraient plus largement leur environnement, et donc se constituaient un répertoire d’expériences plus riche, cultivaient aussi plus de neurones dans leur hippocampe. Les auteurs émettent l’hypothèse que des différences initiales infinitésimales (souris génétiquement identiques) pourraient s’amplifier avec le temps sous l’effet à la fois de l’environnement (environnement enrichi par rapport aux souris contrôles) et des comportements personnels (activité exploratoire élevée ou faible), déterminant avec le temps des trajectoires individuelles distinctes.

En psychologie, une place prépondérante était jusque-là accordée à la génétique dans les processus d’individuation précoces, à une sorte d’héritabilité du caractère ou des comportements personnels. Pointant que l’individualité se développe pourtant bien au sein du groupe social, toutes ces études ouvrent la voie à la nécessité de mieux prendre en compte le contexte social. Pourtant, l’influence de celui-ci reste, selon certains auteurs, mal connue et insuffisamment étudiée dans les phénomènes précoces de l’individuation. En tout premier lieu, l’empreinte maternelle résulte des effets de l’environnement intra-utérin sur le développement du fœtus (Lathe, R., 2004). Ainsi, l’état nutritionnel de la mère, tout comme l’existence d’un stress maternel pendant la gestation, en cas de compétition intense par exemple, ou de présence de congénères agressifs auront un impact sur le développement des petits mammifères à naître. Pendant la période néonatale, les soins attentionnés, tout comme l’état nutritionnel, auront également des conséquences sur le développement de la personnalité des individus qui se construisent. Enfin, le statut social des parents est également un facteur influençant. En effet, l’expérience sociale précoce, dépendant du statut des parents, contribue au futur statut social des petits. Ainsi l’activité exploratoire intense, ou encore l’agressivité, influencent le développement de la personnalité de la progéniture dans le même sens.

Finalement, les interactions dans la fratrie, la compétition avec les frères et sœurs pour l’attention parentale, ainsi que les relations avec les parents, prédisposent à des tempéraments différents. L’expérience vécue marque son empreinte dans le génome, par le biais de modifications biochimiques au niveau de la molécule d’ADN (méthylations entre autres), en mesure de réduire certains gènes au silence. Il s’agit de la théorie épigénétique, selon laquelle les effets du milieu s’impriment dans le génome d’un individu, théorie qui s’applique également au domaine du comportement. Dans cette optique également, les choix que nous faisons au cours de notre vie imprimeront à leur tour leur marque dans notre molécule d’ADN, constituant notre épigénome personnel unique. Selon les travaux de Lathe, des caractères physiques, tels que la prise de poids rapide chez les petits, ou comportementaux, tels que l’agressivité et la territorialité, sont tous influencés par les événements de vie précoces, au nombre desquels l’expérience sociale acquise auprès des parents semble jouer un rôle important. Ces caractères physiques ou comportementaux détermineront à leur tour le statut social de la progéniture devenue adulte. De plus, l’anxiété est, pour l’auteur, le trait de caractère le plus influencé par la dominance sur les congénères, ce qui concorde avec les conclusions de Larrieu sur la dominance et la susceptibilité au stress.

Bien qu’il soit délicat d’extrapoler à l’espèce humaine des données récoltées en laboratoire, une hypothèse unificatrice entre les tenants de la génétique comportementale et ceux de la pression environnementale serait que des différences minimes, infimes même, dans la génétique vont s’amplifier au fil du temps sous l’effet des interactions avec les congénères, ainsi que des choix que nous opérons tout au long de notre vie, pour forger avec le temps des tempéraments qui divergent, et se marquent avec l’âge. Ainsi, la stratification sociale pourrait amplifier des différences préexistantes dans les tempéraments entre les individus, créant des trajectoires uniques propres à chacun avec le temps. Ces travaux ont ouvert la voie à l’étude de la pression sociale dans les processus d’individuation dans les sociétés humaines. Des travaux ultérieurs sont nécessaires pour mieux appréhender les effets de la pression sociale environnante dans le développement précoce de notre personnalité et le maintien de notre individualité tout au long de notre vie.

  

  

Quels traits de caractère partageons-nous avec d’autres espèces ?

Il est toujours délicat d’extrapoler à l’espèce humaine des observations réalisées dans d’autres espèces animales, particulièrement dans le domaine de la psychologie. Des arguments pour ou contre le bien fondé de la psychologie comparative ont été discutés par Gosling dans le Psychological Bulletin (2001). L’auteur a passé en revue les apports pour la recherche humaine pouvant résulter des études réalisées dans différentes espèces animales. Dans son travail, le scientifique recherche dans un premier temps les traits de personnalité que nous pourrions partager avec plusieurs autres espèces. 

Ainsi,  l’activité exploratoire, la sociabilité, l’agressivité, la curiosité, la réactivité, sont des traits de caractère qu’il est possible d’observer et de mesurer chez des souris ou des rats de laboratoire, par exemple, sans parler des primates. 

Des émotions telles que la peur ou l’anxiété, les comportements d’évitement social, ou inversement, la réaction à la nouveauté, la recherche de contacts avec des congénères, la recherche de nouvelles stimulations, sont aussi présentes chez ces petits rongeurs. Selon l’auteur de la revue, qui s’accorde avec le reste de la communauté scientifique sur l’origine multiple du déterminisme de la personnalité d’un individu, à la fois génétique, biologique et environnementale, les données génétiques et biologiques sont plus aisées à collecter sur des espèces de laboratoire. De plus, les facteurs environnementaux sont plus faciles à contrôler et à faire varier.

 

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