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Jean-Claude Quintart • jc.quintart@skynet.be

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Et pourquoi pas un job dans le Data ?

Les données sont la matière première du 21e siècle et leur succès n’est qu’un début, car «Leur création va exploser, estiment les analystes qui prédisent que leur volume quadruplera entre 2020 et 2035, pour connaitre ensuite une croissance exponentielle et dépasser le seuil des 2 000 zettaoctets en 2035, soit 2 000 milliards de teraoctets». Un big bang du Big Data qui explique la pénurie de profils qualifiés dans les métiers de la niche, à commencer par les Data Analysts, job qui requiert un haut niveau de technicité en gestion des données numériques. C’est donc pour pallier cette lacune que Wild Code School s’est associée au fournisseur de solutions digitales Keyrus afin d’offrir, depuis mars 2020, une formation en Belgique.

«D’une durée de 5 mois, la particularité de nos formations est qu’elles sont accessibles à chacune et chacun quel que soit son parcours académique et/ou professionnel antérieur. Du docteur en physique au chauffeur de bus en phase de reconversion professionnelle, junior ou travailleur expérimenté, tous les talents sont admis à nos formations. Le dénominateur commun de nos étudiants étant leur curiosité et leur passion pour les métiers numériques de demain», explique François Blondeau, directeur général de la Wild Code School. Qui fonde sa pédagogie sur la pratique et la réalisation de projet via un Blending Learning, mixant e-learning et cours sur place. Le candidat y apprendra à sourcer et modéliser les données, à nettoyer la base constituée, à créer de nouveaux indicateurs, à apporter de la valeur aux données et à les présenter graphiquement afin de les rendre plus facilement compréhensibles.

Leader dans le domaine des solutions dédiées aux jobs du Data, Keyrus a été séduit par l’approche professionnelle des formations de la Wild Code School, au point d’avoir compris que sa quête de profils qualifiés venait de trouver ici son Graal, avoue James Appelbee, Talent Acquisition Manager chez Keyrus Belgique. Qui précise «Nous partageons la même philosophie. La sélection de nos candidats repose à 50% sur leur motivation et leur passion pour les métiers du Data. S’ils ont suivi des cours pour approfondir leurs connaissances, c’est un caractère discriminant positif qui démontre leur intérêt et leur volonté de se renouveler dans un métier en perpétuelle évolution. Comptant aussi pour 50%, le critère complémentaire dans la grille de sélection est le parcours éducatif du candidat». Cette convergence des visions a conduit les 2 entreprises à conclure spontanément un accord de partenariat au terme duquel Keyrus offre des opportunités de stage à un certain nombre d’étudiants à l’issue de leur formation.

«Dans la recherche assidue de talents pour les recruteurs belges, la valeur ajoutée de la Wild Code School réside dans la compréhension des besoins du marché et dans l’adaptation des formations à ses évolutions», précise François Blondeau. De son côté, James Appelbee se réjouit particulièrement d’un programme de formation de Data Analyst couvrant également les concepts, primordiaux à ses yeux, de Data Warehousing, Machine Learning, etc. Autres points positifs du cycle de formation: l’accueil régulier de sociétés externes pour la mise en situation des étudiants et le cas d’école qui leur est soumis afin qu’ils puissent mettre en pratique leur bagage théorique. La mission du collège est donc bel et bien de former des Wilders motivés et passionnés et de leur faciliter ensuite l’accès à un job. Tout un programme bien résumé dans la devise de l’école: «Do not consume talent, create it». Passionné par le data ? Une nouvelle session de 5 mois est prévue le 14 septembre pour se dérouler ensuite régulièrement tous les 6 mois. 

http://www.wildcodeschool.com/fr-BE
http://www.keyrus.com/be

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Oncologie: travaux récompensés

Axés sur la créativité et l’originalité de projets de recherche en oncologie, les Prix Ithier Gaston 2018 & 2019 du Fonds éponyme ont été attribués pour la cuvée 2018 à Vincent Donckier De Donceel (Chef du Service de Chirurgie à l’Institut Bordet et professeur à l’Université libre de Bruxelles) pour son travail concernant la progression oligométastatique afin d’identifier des facteurs prédictifs ou biomarqueurs de ce mode intermédiaire de progression tumorale; et pour 2019, à Éric Trepo (gastroentérologue aux Cliniques universitaires de Bruxelles – Hôpital Erasme et chercheur qualifié du FRS-FNRS à l’ULB) et son projet de création de modèles de prédiction du cancer du foie.

Nous savons tous que les métastases sont la première cause de mortalité chez les personnes atteintes d’un cancer. Si le plus souvent, elles envahissent les organes de manière diffuse ou systémique, dans certains cas, leur progression est contrôlée (oligométastatique), et un nombre restreint de métastases se développe dans un nombre limité de sites secondaires. On comprend de suite que découvrir les facteurs prédictifs ou biomarqueurs de ce type intermédiaire de progression tumorale faciliterait la personnalisation du traitement des cancers métastatiques. En effet, dans ce cas, les soins ciblés des métastases (chirurgie ou radiothérapie) permettraient de contrôler, voire de guérir la maladie, sachant que ces traitements s’avèrent aujourd’hui inefficaces lors d’une progression diffuse. Hélas, pour le moment, il n’existe aucun biomarqueur démontré de maladie oligométastatique, et seules les survies sans récidives à long terme et les guérisons observées chez certains patients opérés pour métastases hépatiques d’origine colorectale constituent la preuve la mieux documentée de la réalité de ce comportement tumoral spécifique. D’où le projet de Vincent Donckier De Donceel, via le consortium Olivier, d’analyser en profondeur ces patients, en les comparant à d’autres ayant récidivés précocement et de façon diffuse après une chirurgie des métastases. Groupe pluridisciplinaire, Olivier fédère des chirurgiens, oncologues, radiologues, anatomo-pathologistes, nucléaristes, généticiens et biostasticiens d’universités belges et européennes. À la lueur des premiers résultats, il apparait que le statut oligométastatique serait lié au métabolisme tumoral initial et à une organisation micro architecturale particulière des métastases hépatiques, combinant des caractéristiques liées à l’hôte et à la tumeur.

Avec le projet EXPLORE, Éric Trepo s’attaque lui au cancer du foie, 3cause de décès dans le monde. Depuis l’arrivée d’antiviraux particulièrement efficaces contre l’hépatite C, les principales causes de cancer du foie dans nos pays sont la consommation excessive d’alcool et/ou un syndrome métabolique, en particulier la présence d’un diabète et d’un surpoids. EXPLORE créera des modèles de prédiction du cancer du foie intégrant des données cliniques et génétiques des patients atteints de maladie du foie associée à l’alcool ou à un syndrome métabolique. L’idée en point de mire est d’arriver à identifier les patients à haut risque de développement d’un cancer du foie et de dégager de nouvelles cibles de traitement afin d’offrir des thérapies préventives.

https://www.ulb.be

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Acquisition pour NRB

Installé à Herstal (Liège) et spécialiste national de service en TIC (Technologie de l’Information et de la Communication), NRB a annoncé avoir acheté People & Technology, société active en conseil et support aux projets d’entreprises par la mobilisation de compétences et expertises en TIC. Plus concrètement, cette société, installée à Corroy-le-Grand (Chaumont-Gistoux), fondée en 2002 et faisant un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros, propose à ses clients des profils informatiques allant du responsable informatique à l’ingénieur système, en passant par l’expert cloud, le chef de projet, l’analyste, le développeur logiciel, le testeur, etc; et ceci pour des clients des secteurs bancaire, pharmaceutique, public et industriel. «Notre entrée dans le groupe NRB est une opportunité pour nos salariés qui pourront utiliser leur expérience dans un contexte plus large, avec des perspectives élargies et pour nos clients qui profiteront de la puissance d’un Groupe de premier plan, armé d’une gamme de services et d’expertises uniques dans ce pays», note Vanessa Flament, directrice générale de People & Technology.

Cet achat, qui renforce les activités de managed staffing de NRB, permettra également au groupe wallon de faire face à la demande croissante de ses clients en expertise informatique dédiée à leurs besoins spécifiques pour une durée déterminée. Au-delà, «L’acquisition s’inscrit dans le projet industriel de NRB dont l’ambition est de devenir le numéro 1 et le moteur de la transformation numérique de la Belgique d’ici 2022», déclare Pascal Laffineur, Chief Executive Officer du Groupe NRB. Qui rappelle que son plan industriel quinquennal prévoit une croissance portant de 323 millions d’euros le chiffre d’affaires en 2017 à 500 millions d’euros en 2022, couplé au renforcement du portefeuille de services et à l’expansion d’activités en termes de clientèle et de base géographique. Actuellement dans le Top 3 du secteur TIC belge, NRB compte plus de 2 200 salariés pour un chiffre d’affaires consolidé de quelque 333 millions d’euros.

http://www.nrb.be
http://www.people-tech.com

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Intelligence artificielle, l’ULiège innove

Si l’Intelligence artificielle (IA) excelle dans les travaux programmés, en revanche, elle déçoit dès l’instant où les missions sortent du chemin tracé. Interpellés par ce constat et après avoir planché sur le problème, des chercheurs de l’Université de Liège (ULiège) ont conçu un nouvel algorithme qui pallie cette lacune et dont l’originalité repose sur un mécanisme biologique appelé neuromodulation.

En effet, bien que nous nous pâmions sans cesse sur ses capacités, les performances de l’IA restent toujours très éloignées de celles de l’intelligence humaine. Si les techniques de l’IA forment des agents informatiques qui, une fois entrainés à exécuter des tâches précises arrivent à être plus performants que les humains, ces mêmes agents sont par contre franchement décevants lorsqu’ils font face à des conditions même légèrement différentes de celles de leur entrainement. On imagine de suite que l’humain l’emporte ici grâce à sa faculté d’adaptation rapide, en exploitant notamment les compétences qu’il a acquises au cours des années. Par exemple, expliquent les chercheurs, «Un enfant ayant appris à marcher dans un salon, saura marcher aussi rapidement dans un jardin. Dans un tel contexte, l’apprentissage de la marche est associé à la plasticité synaptique qui modifie les connexions entre neurones, tandis que l’adaptation rapide des compétences de marche apprises dans la salon à celles utiles à la marche dans le jardin est liée à la neuromodulation, qui modifie les propriétés entrée-sortie des neurones eux-mêmes via des neuromodulateurs chimiques.»

Bien que la plasticité synaptique soit à l’origine des récentes avancées en IA, aucun travail avant celui de l’équipe liégeoise n’avait introduit un mécanisme de neuromodulation dans des réseaux de neurones artificiels. Un résultat fruit d’une réflexion associant des chercheurs en IA et concevant des algorithmes intelligents, à savoir: 2 doctorants, Nicolas Vecovent et Antoine Wehenkel; et 2 professeurs: Damien Ernst, spécialiste en IA, et Guillaume Drion, neuroscientifique. Ensemble, ils ont dessiné une architecture de réseaux de neurones artificiels unique, introduisant une interaction entre 2 sous-réseaux. Un 1er réseau tient compte des informations contextuelles relatives à la tâche à prester et sur base de celles-ci, neuromodule le second à la façon des neuromodulateurs chimiques du cerveau. Suite à cette neuromodulation, ce 2e sous-réseau, déterminant les actions à effectuer par l’agent intelligent, peut être adapté très rapidement en fonction de la tâche courante. 

Et ça fonctionne ! Ainsi, cette architecture innovante a été testée avec brio sur des problèmes de navigation pour lesquels une adaptation était nécessaire. Les agents entrainés à se déplacer vers une cible en évitant des obstacles se sont vite adaptés aux perturbations de leurs mouvements par un vent de direction extrêmement variable. «La nouveauté de cette recherche est que, pour la première fois, des mécanismes cognitifs identifiés trouvent des applications algorithmiques dans un contexte multitâches, débouchant ainsi sur des perspectives nouvelles dans l’exploitation de l’IA et dans la neuromodulation, clé de voûte du fonctionnement du cerveau humain», conclut Damien Ernst. Le résultat de cette recherche a fait l’objet d’une publication dans le magazine Plos One du 27 janvier 2020.

http://www.journals.plos.org/plosone/articles?id=10.1371journal.pone.0227922 

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BeMicron sécurise la production pharmaceutique

Compte tenu de ses niches, le pharma n’est pas une sinécure ! Salles blanches, vêtements stériles, etc., rien ne peut ici être laissé au hasard. Par exemple, la production en salle blanche ne démarrera que si les opérateurs portent leur tenue stérile. Un casse-tête patronal si l’on imagine que les bonnes pratiques imposent aux salariés de changer jusqu’à 4 fois de tenue, soit 44 tenues différentes par opérateur pour une semaine de 5 jours. Un marché colossal lorsqu’on sait que dans les quelque 37 000 salariés du biopharma, une part significative – dont 5 000 chercheurs – travaille en salles blanches. Une aubaine aussi pour le wallon BeMicron, dont la vocation sociale est la blanchisserie au service du biopharmaceutique et plus particulièrement, des salles blanches. Spécialisée dans les solutions de contrôle de la contamination, l’entreprise développe et offre des vêtements aseptiques pour salles blanches, des lunettes de protection, des équipements respiratoires, des unités de décontamination in situ, etc.