L'Adn de…

Sabrina
LEJEUNE
Dessinatrice
technique

Propos recueillis par Nadine Sahabo • nadinesah@yahoo.fr

S. LEJEUNE, © GREISCH

Dessinatrice technique, c’est une vocation que vous avez depuis toute petite ?

Non, pas du tout ! Quand j’étais petite, je rêvais d’être avocate, puis architecte. Finalement je me suis dirigée vers l’architecture car j’ai toujours eu un intérêt pour la construction. Mais je me suis rendu compte que l’architecture, c’était beaucoup plus de la conception que de la construction, alors j’ai changé et j’ai fait dessin technique. Quand je suis sortie de l’école, j’ai postulé au bureau d’études Greisch qui est un bureau de renommée internationale et qui, lorsqu’on est étudiant, fait rêver. Et surprise, j’ai été engagée comme dessinatrice pour la cellule technique spéciale qui existait depuis peu. Et c’est là qu’on m’a tout appris.

Il n’y a pas vraiment d’études spécifiques, je pense qu’il existe des formations FOREM mais je ne suis pas certaine. À mon avis, on apprend souvent sur le tas. Dans mon cas, après 2 ans en architecture, j’ai fait un graduat en bureau de dessin à Verviers, dans une Haute École. 

Comment devient-on dessinateur/trice technique ?

Vous travaillez actuellement comme Responsable de projet au sein de la cellule techniques spéciales chez Greisch, quelle est votre journée-type ?

Il n’y a pas vraiment de journée-type. La plupart des tâches consiste à retranscrire les études des ingénieurs en maîtrisant les contraintes des bâtiments et techniques, afin de chercher les passages les plus judicieux par exemple pour les gaines de ventilation. Nous veillons également à ne pas rentrer en conflit avec les éléments structurels ainsi que les autres équipements techniques (éviter les conflits entre luminaires et bouches d’aération par exemple). 

Dans mon métier, je n’ai pas vraiment de rapports avec la science à proprement parler. Certes, nous faisons quelques calculs de débits de ventilation, calculs de la puissance des radiateurs, etc. mais nous travaillons toujours en binôme avec les ingénieurs. C’est plus eux qui s’occupent de la partie scientifique. 

Quels sont vos rapports avec la science ?

Quelle est la plus grande difficulté rencontrée dans l’exercice de votre métier ?

La coordination de toutes les techniques et les contraintes des éléments de stabilité, en respectant bien entendu les demandes du client. Il faut aussi pouvoir gérer la fluctuation de la charge de travail. Un autre défi, c’est le respect des délais. Les dates de remise de projet peuvent parfois être très rapprochées et/ou arrivent en même temps. Les périodes comme la fin décembre et fin juin sont souvent des dates très «délicates» car tous les clients veulent leur document avant les congés.

Ma plus grande réussite, c’est d’être où je suis maintenant et de faire un travail qui me plaît en tant que chef d’équipe et de projet. J’ai la chance de travailler sur de gros projets qui sont tous très intéressants et très différents. Nous travaillons aussi bien sur des salles de sport que des musées, des bureaux, des salles de spectacle… Chaque bâtiment a ses contraintes et spécificités et constitue un réel défi. 

Quelle est votre plus grande réussite professionnelle jusqu’à ce jour ?

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui aurait envie de suivre vos traces ?

Je lui conseillerais de se former dans la partie dessin mais sans se focaliser sur un seul logiciel car maîtriser un logiciel ne suffit pas. Il faut aussi une formation pour comprendre les techniques spéciales (électricité, chauffage, ventilation, sanitaire…). Être motivé et passionné, tout en étant rigoureux et attentif. Et aimer le travail d’équipe car nous sommes toujours en relation avec les ingénieurs et autres dessinateurs qui interviennent dans la réalisation des projets.

  

Sabrina LEJEUNE

ÂGE 
46 ans

SITUATION FAMILIALE 
mariée, 2 enfants

PROFESSION 
Responsable de projet au sein de la cellule techniques spéciales, Responsable d’une équipe de dessinateurs



FORMATION
Diplômée candidate en architecture, Diplômée graduée en bureau de dessin et organisation en construction

Je vous offre une seconde vie pour un second métier…

Je pense que je ferais des études d’ingénieurs mais toujours dans la construction, la partie calculs me tente beaucoup.

Au vu de ce qu’il se passe aujourd’hui, ce serait un pouvoir pour éradiquer ce coronavirus et tous les futurs virus meurtriers qui pourraient nous toucher.

Je vous offre un super pouvoir…

Je vous offre un auditoire…

J’y expliquerais l’importance des techniques qui sont souvent cachées et oubliées dans les bâtiments et sans lesquelles le confort de chacun n’est pas possible. Je parle ici de tout le système derrière chaque bâtiment que l’on ne voit pas forcément. Par exemple, les chemins de câbles électriques, les gaines de ventilation, les canalisations, etc. On ne voit toujours que ce qui est beau mais derrière, il y a beaucoup d’éléments cachés.

Je développerais encore plus les technologies et les équipements pour la 3D et le BIM (Building Information Modeling), C’est tout un processus de modélisation en 3D des bâtiments et c’est cela l’avenir dans mon métier.

Je vous offre un laboratoire… 

Je vous transforme en un objet du 21e siècle…

Je choisirais un ordinateur qui réagit, dessine avec la pensée (Rires). Je pense et hop, ça trace.

Je partirais pour les Maldives. Le soleil, les plages de sable blanc… cette destination me fait rêver.  

Je vous offre un billet d’avion…

Je vous offre un face à face avec une grande personnalité du monde…  

Barak Obama, je n’ai pas vraiment de raison particulière mais cet homme a l’air posé et a réussi à installer des choses (qui malheureusement ont vite été supprimées) dans un pays très conservateur.

C’est vrai que nous travaillons beaucoup sur l’ordinateur, à tracer les canalisations, les chemins de câbles, les gaines de ventilation, les luminaires, etc., mais notre travail se passe aussi sur le terrain. En plus de dessiner tous ces éléments, nous devons prendre «possession» d’un bâtiment afin d’y intégrer de la technologie et des systèmes pour le bien être de chacun.

La question «a priori»: être dessinateur/trice technique, c’est passer sa journée devant un ordinateur à dessiner des objets ?  

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