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Jean-Claude Quintart • jc.quintart@skynet.be

M. Gailledrat, IRE, Jan Kopřiva/Pexels, © Vertical Aerospace, © SPW-DPVNI, Andrew
Coop/Unsplash, LIH, Karolina Grabowska/Pexels, Anthony Shkraba/Pexels

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Retour de la moule perlière en Wallonie… entre autres

Croissance démographique et économique mettent à mal notre environnement naturel. Des espèces ont disparu ou sont en passe de l’être. C’est dans ce contexte que la Banque Européenne d’Investissement (BEI) a mis 4,5 millions d’euros à disposition de la Société Publique de Gestion de l’Eau (SPGE) afin que celle-ci puisse déployer des politiques de protection de la ressource en eau, de la biodiversité et des écosystèmes en Wallonie avec, en point de mire, le retour de la moule perlière d’eau douce et de la mulette épaisse, 2 espèces Natura 2000 quasiment disparues. Parallèlement, des projets viseront aussi à la mise en place de mesures de protection des bassins en sortie de stations d’épuration, notamment dans le but de réduire l’apport néfaste en nitrate.

La SPGE, qui va au-delà des obligations légales, entend œuvrer en faveur de la qualité de l’eau d’un environnement plus sain, sachant que l’eau est une ressource naturelle indispensable à la vie. Cette stratégie lui permet de profiter d’une garantie du mécanisme de financement du capital naturel mis au point par la BEI et la Commission européenne pour booster les projets en faveur de la protection de la nature et de la biodiversité. «La SPGE est la première société en Belgique à bénéficier de ce type de soutien», note Kris Peeters, vice-président de la BEI représentant le Benelux. Qui ajoute: «les projets de la SPGE, améliorer la qualité des eaux de rivière, la biodiversité et les écosystèmes connectés et dépendant de leurs infrastructures, sont exemplaires et prometteurs». Tandis que Jean-Luc Martin, président du Comité de direction de la SPGE, souligne que «Notre engagement envers l’une des ressources les plus importantes sur terre, l’eau, est inscrit dans l’ADN de la SPGE».

Présente à l’origine dans la plupart des rivières européennes, la moule perlière a connu un déclin de plus de 90%. Son existence tient presque de la science-fiction ! Pourtant, elle est féconde. La femelle éjecte jusqu’à 10 millions de larves microscopiques dans l’eau. La loi du nombre permet à quelques-unes de s’attacher aux branchies de certaines espèces de poissons, comme la truite fario, par exemple. Elles y restent 9 mois avant que les minuscules moules juvéniles se laissent aller dans le lit de la rivière où elles s’enterrent pendant 5 ans avant d’avoir atteint leur taille adulte !

Quant à la mulette épaisse, aussi appelée moule d’eau douce ou moule de ruisseau, plus petite que la moule perlière, elle s’enfonce profondément dans le lit sableux des ruisseaux et ne vit «que» 20 à 30 ans, alors que la moule perlière peut vivre un siècle ! Vous trouverez plus de détails via l’onglet Natura 2000 sur http://biodiversite.wallonie.be

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Nouveau cyclotron pour l’IRE

L’Institut des Radioéléments (IRE) annonce avoir introduit une demande de permis unique pour la construction, sur son site de Fleurus (Charleroi), d’un cyclotron d’une énergie de 30 MeV. Commandé auprès d’IBA il y a quelques mois, il est destiné à produire du Germanium-68, élément clé dans la lutte contre le cancer. Un investissement avec lequel l’IRE, pionnier en développement et production de radio-isotopes pour la médecine nucléaire depuis sa création dans les années 70, confirme ses intentions de rester à la pointe de l’Art dans son domaine d’expertise.  

Connu pour sa grande précocité de détection de certains cancers (tumeurs neuroendocrines et cancers récurrents de la prostate), le Gallium-68, produit à partir du Germanium-68, est de plus en plus sollicité par les hôpitaux du monde entier. La demande de ce produit phare de l’IRE – qui est l’un des 2 seuls fournisseurs au monde disposant de l’approbation comme médicament en Europe – ne cesse de croître. D’où l’achat de ce nouveau cyclotron par la filiale innovation IRE ELiT pour auto-produire du Germanium-68 et ne plus dépendre de régions lointaines comme les États-Unis pour s’approvisionner. Cet accélérateur de particules mesure environ 2 m de côté et pèse quelque 30 t. Selon le calendrier, la mise en opération est prévue pour le second semestre de 2023.

Au-delà de sa mission médicale, ce cyclotron boostera également l’économie locale via le rapatriement de toute la chaine de production de Gallium-68 sur son site de Fleurus. À noter aussi que ce projet peut se targuer d’être 100% wallon. En effet, à côté du cyclotron de la société néo-louvaniste, l’IRE a fait appel au bureau d’ingénierie EKIUM Belgium, sis à Jumet, qui s’est lui-même associé à SPP Architecte de Charleroi pour la conception architecturale du futur bâtiment. Membre du groupe prestataire multitechniques français SNEF (1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires; 12 500 salariés et présent dans 30 pays), EKIUM Belgium, par la perspicacité de ses solutions, s’est taillé une belle réputation auprès des industriels de la pharmacie, des biotechnologies, du nucléaire, de l’agroalimentaire et de la santé. Rappelons pour conclure que l’IRE, dont le cœur de métier est la production de radio-isotopes pour le médical (diagnostic et thérapie), est le leader mondial de la production de Molybdène-99, isotope parent du Technetium-99 métastable et largement utilisé pour de nombreux examens (cœur, os, poumons, thyroïde, cerveau, reins, etc.). IRE et IRE ELiT emploient actuellement plus de 250 salariés.

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Coup d’accélérateur
pour l’économie circulaire en Wallonie

Le Gouvernement wallon a adopté, ce 4 février 2021, sa stratégie de déploiement de l’économie circulaire. Issue d’une large consultation auprès des fédérations sectorielles, du secteur associatif, des administrations et des citoyens, Circular Wallonia va permettre de produire des biens et services de manière durable et de favoriser un renouveau industriel. Par là-même et en diminuant le gaspillage des ressources, l’économie circulaire s’impose comme un modèle pour faire évoluer notre système économique, dont les grands principes reposent sur l’écoconception, la symbiose industrielle, l’économie de la fonctionnalité, le réemploi, le reconditionnement et le recyclage.

Circular Wallonia favorisera le renouveau industriel en utilisant les flux de matières actuellement non valorisées dans le cycle de production. Cela permettra aussi à la Wallonie d’évoluer vers une gestion durable de ses ressources naturelles, renouvelables et non renouvelables. L’eau, les minerais et métaux, les sols, l’air, la biomasse, la biodiversité et les services écosystémiques seront en effet pris en compte pour éviter au maximum les impacts négatifs des modes de consommation et de production sur l’environnement.

La stratégie Circular Wallonia vise, en 60 mesures concrètes, à répondre aux enjeux suivants:

· Favoriser une relance durable de l’économie;

· Diminuer l’impact des activités économiques sur l’environnement;

· Créer des emplois locaux non délocalisables;

· Réduire la dépendance de la Région en matière d’approvisionnement en matières premières et en énergie;

· Augmenter l’attractivité de la Wallonie.

Les mesures concernent directement les entreprises wallonnes mais aussi la société civile, les acteurs publics ou les citoyens.

https://www.wallonie.be/fr/actualites/la-wallonie-adopte-la-strategie-circular-wallonia

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Recycleur de pales : un métier d’avenir

Si le job n’est pas encore répertorié au Code NACE, il semble promu à un bel avenir. Avec plus de 1 600 éoliennes installées en Belgique et encore de nombreux projets de parcs dans les fardes, d’ici 20 à 30 ans, le recyclage des pales posera un réel problème écologique. Sur base du principe «gouverner, c’est prévoir», la Wallonie a décidé de ne pas attendre et de lancer dès aujourd’hui Recypale, un projet unique en Europe visant à développer des approches de récupération des matériaux entrant dans la composition des pales. Sachant qu’une pale représente entre 5 et 10% du total d’une éolienne, les enjeux économiques et environnementaux sautent aux yeux ! Surtout lorsqu’on sait que d’ici 2050, ce seront plus de 475 000 pales, dont les lames faites d’un mélange de fibre de verre, de fibre de carbone, de résines polyester ou résines d’époxy, qu’il faudra recycler en Europe ! 

Et qui dit matériaux en Wallonie pense immédiatement au Centre Terre & Pierre (CTP), l’unique centre de recherche agréé en Belgique dédié au Mineral Processing. Installé à Tournai, c’est donc dans la cité des 5 clochers que s’affairent les chercheurs du CTP à la mise au point de la meilleure procédure devant permettre l’extraction des fibres de pales d’éoliennes. À la grosse louche, on peut dire que broyée, la fibre des pales est transformée en petites aiguilles qui peuvent alors être incorporées à du béton ou à de l’asphalte. Lancé par le groupe Dufour, leader en Belgique et en France du montage d’éoliennes, qui entend profiter de cette place pour gagner le marché de leur déconstruction, Recypale associe aussi Wanty, un groupe actif en construction, terrassement et démolition, intéressé par la possibilité d’utiliser les fruits du recyclage dans ses bétons et asphaltes. Avec Dufour et le CTP à Tournai et Wanty à Binche, c’est toute une filière wallonne qui s’installe sur un marché en création. En effet, non recyclables jusqu’à aujourd’hui de par la complexité de leur composition, les pales d’éoliennes étaient incinérées. Cette nouvelle niche repose actuellement sur plus de 34 000 éoliennes en Europe. Dernier détail, ce projet est soutenu par la Wallonie à hauteur de 325 000 euros.  

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Décoller en Solvay

Cela sera bientôt possible ! En effet, notre chimiste est désormais associé au programme de taxi volant de Vertical Aerospace, pour lequel il développera la structure composite. Cet avion électrique à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL), baptisé VA-1X, sera capable de transporter 4 passagers et un pilote sur 160 km et à une vitesse de croisière de 240 km/h. L’objectif du britannique Vertical Aerospace est de prendre place sur le transport urbain avec le nouveau concept de taxi volant. Un nouveau marché attisé par le désengorgement des villes et les livraisons locales et dans lequel évolue une concurrence hétéroclite formée d’entreprises comme Hyundai, General Motor, Daimler, Toyota, VW, Uber, etc. 

(Photo: Vertical Aerospace)

Par cet accord, Solvay ouvre son portefeuille de produits composites et adhésifs au britannique pour viser ensemble le vol du premier prototype en septembre 2021. «Nous sommes fiers de nous associer à Vertical Aerospace, un pionnier des technologies aéronautiques durables et dont l’avion VA-1X révolutionnera notre façon de voyager», déclare Carmelo Lo Faro, président de la division Matériaux Composites de Solvay. En écho, le CEO de la société anglaise, Michael Cervenka, répond être «Extrêmement heureux de travailler main dans la main avec Solvay et son portefeuille de matériaux avancés au développement d’un eVTOL léger, avancé et durable». Les premiers vols opérationnels au-dessus des villes sont attendus pour 2025. 

http://solvay.com
http://www.vertical-aerospace.com

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Privilégier le transport fluvial et ferroviaire

 

Avec 3 fois moins d’émissions de CO2 à la tonne transportée, le fluvial a le vent dans les voiles ! D’où les 20 millions d’euros engagés par la Wallonie pour les transports fluviaux… et ferroviaires. Enfin !, diront certains. Il est vrai que face à la saturation des réseaux routiers et à la pollution atmosphérique engendrée par les transports carbonés, on peut comprendre l’impatience. Entré en vigueur au 1er janvier 2021 pour une période de 5 ans et avec un budget annuel de 4 millions d’euros, le plan entend inciter les forces vives (industrielles et logistiques) à recourir davantage à la voie fluviale et ferrée, à booster le transport fluvial de containers et à moderniser la flotte wallonne de navigation intérieure. Avec plus de 450 km de voies navigables exploitables pour le transport de marchandises (Escaut, Sambre, Meuse et canaux), et les ports fluviaux de Charleroi, Namur, Liège et La Louvière, le tout au cœur de l’Europe et connecté à Anvers et Rotterdam, notre Région a de quoi répondre aux besoins actuels et de demain. Ceci tout en protégeant l’environnement: une péniche de classe I (Freycinet) de 250 à 400 t par exemple peut charger l’équivalent de 14 camions; 60 pour un bateau de 1 000 à 1 500 t et même 140 pour une péniche de classe Va (Grand Rhenan) pour les connaisseurs.

Concrètement, le Plan 2021-2025 d’aide aux modes de transports alternatifs vise 2 objectifs: économique via des aides financières (primes lors d’achats d’équipements de manutention à la pointe de l’Art); et environnemental en vue de lutter contre les embouteillages, la pollution, les nuisances sonores, les émissions de CO2, les gaz nocifs, l’usure des infrastructures et l’emprise des sols. Pour rappel, le secteur du transport est responsable à lui seul de 30% des émissions européennes de gaz à effet de serre et est, en outre, le seul à accroître encore ses émissions nocives.

Plus en détail, le plan comprend une prime au transport fluvial de conteneurs, une autre aux investissements dans des équipements de transbordement de marchandises et enfin, une 3e prime concerne l’adaptation technique de la flotte wallonne de navigation intérieure. Conçu par la Direction du Transport et de l’Intermodalité des Marchandises (DTIM) et la Direction des PME, et placé sous la houlette du Ministre de l’Économie Willy Borsus, ce plan quinquennal est à la fois fer de lance de la stratégie wallonne de mobilité et levier économique en faveur de l’intermodalité, par lequel le Pouvoir s’adresse directement aux investisseurs. Pour Willy Borsus, «Il est primordial d’inciter les entreprises industrielles et logistiques à charger toujours plus de marchandises sur le rail et la voie d’eau; de développer le transport fluvial de containers et à moderniser la flotte, car la circulation optimale des marchandises est une condition sine qua non de la vitalité des entreprises, voire de la pérennité de très nombreuses activités économiques».

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COUP D’CRAYON

   Vince • vincent_dubois@me.com

Vous en avez assez des réunions à distance ? Vous avez déjà imaginé des stratagèmes pour vous en échapper sans paraître grossier ? Ne croyez pas si bien dire ! Ce qui pourrait passer pour une bonne blague s’est concrétisé dans l’esprit de Sam Lavigne, un enseignant et artiste américain. Qui a inventé Zoom Escaper, un logiciel capable de perturber les visio-conférences par des bruits parasites tellement insupportables que vos collègues vous supplieront de quitter la salle virtuelle de réunion. Au choix, du plus au moins sérieux: pleurs de bébé, interférences simulant des problèmes de connexion, aboiements de chien ou bruit de miction… Bref, l’objectif, comme annoncé par son créateur: que «plus personne ne veuille être en appel Zoom avec vous» ! À utiliser avec parcimonie et précaution tout de même    

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Un Wallon partage le Prix Galien de pharmacologie

Bravo au docteur Andy Chevigné, originaire de Virton, et à sa consœur, Martyna Szpakowska, du Department of Infection and Immunity du Luxembourg Institute of Health (LIH), qui ont raflé le dernier Galien de Pharmacologie grâce à leur contribution exceptionnelle à la pharmacologie moléculaire. Ou plus exactement, leurs travaux continus dans l’avancement de la compréhension de la pertinence, du rôle, de la fonction et de la pharmacologie des récepteurs de chimiokines atypiques (ACKR pour atypical chemokine receptor) et de leurs ligands. «Les ACKR sont des interrupteurs moléculaires qui interagissent avec de petites molécules connues sous le nom de chimiokines, régulant des mécanismes cellulaires tels que la croissance et la survie des cellules et influençant ainsi une variété de processus physiologiques et pathologiques, y compris les réponses immunitaires et l’immunosurveillance», explique le duo de chercheurs. Ajoutant «qu’en raison de leur implication dans plusieurs maladies inflammatoires et auto-immunes, ainsi que dans de nombreux cas de cancers, les ACKR sont récemment apparus comme des cibles médicamenteuses potentielles très prometteuses, bien que leur biologie soit actuellement encore insuffisamment comprise».

Bref, des découvertes qui méritent bien le Galien, la plus haute distinction pour la recherche et le développement pharmaceutique. Deux chercheurs fiers et heureux de voir leurs travaux de recherche se matérialiser en applications concrètes avec des avantages tangibles pour les patients. «L’attribution de Prix à nos scientifiques est la confirmation du succès de nos efforts en ce sens», souligne le professeur Markus Ollert, directeur du Department of Infection and Immunity du LIH. Cette entité associe recherche fondamentale et clinique translationnelle afin d’appréhender les mécanismes complexes liés aux maladies infectieuses et inflammatoires. À ce titre, ce Département est une des chevilles ouvrières du LIH, institut de recherche public grand-ducal de pointe dans les sciences médicales, avec grande expertise en cancérologie, maladies infectieuses et inflammatoires ainsi qu’en stockage et traitement d’échantillons biologiques.

Organisé annuellement par Roularta HealthCare, éditeur du Journal du Médecin/Artsenkrant, le Galien de Pharmacologie récompense par une médaille en or et un chèque de 5 000 euros un scientifique (ou groupe de scientifiques) de moins de 40 ans impliqué en recherche clinique ou pharmacologique fondamentale au sein d’un institut universitaire belge ou luxembourgeois. Il s’agit ici de l’édition BeLux d’un Prix fondé en France par le pharmacien Roland Mehl en l’honneur de Galien, père de la science médicale et de la pharmacologie moderne. Né en 131 à Pergame (Asie mineure) et décédé à Rome en 201, il est l’auteur de plus de 500 ouvrages sur l’anatomie, la physiologie, la pathologie, etc. et de la description de 473 drogues originales et substances d’origines minérale et végétale. Devenu médecin à 17 ans au centre d’entrainement des gladiateurs, sa vision des soins au patient comme premier objectif de la médecine est la clé de voûte de la pharmacie moderne. Ne parle-t-on pas aujourd’hui encore de préparation galénique ?

http://www.prixgalien-galenusprijs.be
http://www.roulartahealthcare.be
http://www.journaldumedecin.com
http://www.artsenkrant.com
http://www.lih.lu

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Oncologie: encore du nouveau

Réservées ou limitées il y a quelque temps encore aux projets de recherche sur le cancer, les biopsies liquides sont aujourd’hui routine quotidienne. Une avancée pour les patients mais un défi majeur pour les centres oncologiques européens. Comme son appellation le laisse supposer, la biopsie liquide est un prélèvement de sang destiné à rechercher des cellules tumorales circulantes (CTC) ou d’ADN circulant dans le sang du patient pour les analyser au niveau moléculaire dans le but de découvrir d’éventuelles mutations. Détachées de la tumeur primaire ou de lésions métastatiques, les CTC sont donc des cellules cancéreuses qui circulent dans le sang et sont à l’origine de métastases dans différents organes du corps.  

Le champ d’application des biopsies liquides est important. Via une simple prise de sang, il est possible de détecter des anomalies génétiques attachées à certains cancers, de pister l’évolution d’une maladie, de jauger l’efficacité d’un traitement ou d’orienter le choix d’une thérapie. Autres atouts: c’est une technique peu invasive et moins risquée que les biopsies solides (prélèvements dans la tumeur), simple à mettre en place et efficace lors de lésions ou tumeurs difficilement accessibles par une biopsie classique. Néanmoins, cette technique soulève de nombreuses questions pratiques évoquées dans un article paru dans Nature Review Clinical Oncology (https://www.nature.com/articles/s41571-020-00457-x) et signé notamment par le docteur Michail Ignatiadis, oncologue et expert en biopsies liquides à l’Institut Jules Bordet. Celui-ci aborde les nombreuses questions pratiques telles que les ressources humaines nécessaires, l’intégration des biopsies liquides dans le trajet des soins du patient, le mode de collaboration avec les laboratoires d’analyse, le matériel utile, la gestion des données collectées ou encore, la formation du personnel. Bref, de quoi aller de l’avant dans l’intérêt des patients. «Bien intégrée aux États-Unis, l’Europe doit aujourd’hui rattraper un certain retard face à l’intégration des biopsies liquides dans la routine clinique», explique Michail Ignatiadis. Qui précise que «Les biopsies liquides sont un nouvel outil de personnalisation de la prise en charge qui bénéficiera tant aux médecins qu’aux patients, car il s’agit d’un pas important pour la lutte contre le cancer mais cela demande une vue d’ensemble claire sur les éléments à mettre en place pour que cela puisse se faire de manière intelligente et cohérente» 

http://www.bordet.be

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LE CHIFFRE

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D’après NordPass, entreprise gestionnaire de mots de passe, 73% des mots de passe les plus populaires peuvent être craqués en moins d’une seconde. Ainsi, parmi les mots de passe les plus utilisés, il faut moins d’1 seconde à un pirate pour craquer le mot 123456, moins de 10 pour craquer senha et moins de 3 heures pour découvrir image1. Effarant et effrayant ! «Et malgré cela, des millions de personnes prennent encore des mots de passe génériques et faibles, alors qu’un mot fort est une garantie de sécurité en ligne», explique Chad Hammond, expert en sécurité chez NordPass. Qui précise que «Le plus commun est l’attaque force brute, méthode automatisée, commune et efficace pour briser les mots de passe des gens».

Sur le terrain, lorsqu’un mot de passe est forcé brutalement, cela signifie que les pirates vérifient si votre mot est parmi les plus populaires. Ils s’intéressent aussi à toutes les informations connues que vous auriez pu utiliser pour construire votre mot de passe: nom, adresse, groupe musical préféré, votre équipe sportive, votre animal de compagnie, etc. Ils emploieront également un programme modifiant ces informations en ajoutant davantage de données comme des chiffres ou des symboles spéciaux. Ils traduiront encore des mots en Leetspeak (où le mot de passe devient p22W0Rd) ou analyseront des tables arc-en-ciel, vastes ensembles de tables remplies de valeur de hachage pré-appariées à d’éventuels mots de passe en texte brut. Ils pourront même aller jusqu’à vérifier si vos autres comptes ont été violés et si vous avez réutilisé le même mot de passe pour un autre compte. D’où l’importance d’utiliser des mots de passe uniques pour tous les comptes, alors que malheureusement 63% des personnes réutilisent leurs mots de passe. «Casser un simple mot de passe de 7 caractères sans symboles spéciaux ou lettres majuscules ne prend pas plus de 0,29 seconde. Ajouter au moins 2 caractères et il faudra environs 5 ans pour déchiffrer ce mot. Notez encore que le temps de déchiffrement d’un mot de passe dépend aussi de l’ordinateur utilisé par le pirate», conclut Chad Hammond. En nous invitant à vérifier via http://www.nordpass.com/secure-password en combien de temps un mot de passe peut être craqué.

https://www.nordpass.com 

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