L'Adn de…

Marie
BASTIN
Data Scientist

Propos recueillis par Nadine SAHABO • nadinesah@yahoo.fr

M. BASTIN

Data scientist, c’est une vocation que vous avez depuis toute petite ?

Vers 13 ans, j’ai décidé que je passerais l’examen d’entrée d’ingénieur civil. J’étais attirée par les maths et les sciences et le métier d’ingénieur me semblait vaste et rempli d’opportunités. Je voulais un travail intéressant d’un point de vue technique et qui me permettrait d’être utile, d’évoluer et de continuer à apprendre au fil des années. J’ai commencé à entendre parler du monde des sciences des données pendant mon master en génie biomédical mais j’y ai vraiment pris goût durant mon mémoire. 

Différents parcours académiques et professionnels peuvent mener au métier de data scientist. Par exemple, notre équipe d’analystes est composée d’un ingénieur informaticien, de 2 ingénieurs biomédicaux et d’un profil spécialisé en statistiques et probabilités. Globalement, il faut être à l’aise avec les maths, les statistiques et probabilités, le code informatique, les domaines plus spécialisés comme le machine learning, etc. Pour ma part, je suis diplômée de l’École Polytechnique de Louvain avec un master en génie biomédical. Lorsque j’ai cherché un emploi, je suis rapidement tombée sur DNAlytics, qui propose son expertise en sciences des données (machine learning, IA, …) au domaine biomédical, et plus particulièrement pour soutenir la recherche, la santé publique et les firmes de biomanufacturing. J’ai pensé avoir le bon profil pour intégrer leur équipe et j’ai envoyé une candidature spontanée.

Comment devient-on Data scientist ?

Vous travaillez actuellement comme experte IA dans le secteur des biotech, mais quelle est votre journée-type ?

La plus grosse partie de mes journées est dédiée à l’avancement de mes projets. Concrètement, le début d’un projet commence avec la prise en charge du sujet et des données. Nettoyer, réorganiser, comprendre et visualiser les données représentent souvent la plus grosse partie du travail. Cette étape peut également s’accompagner de lecture d’articles scientifiques pour mieux comprendre le contexte. Une fois que les données sont prêtes, on passe à l’étape des analyses, puis à l’interprétation des résultats et enfin, à la rédaction des rapports. Le traitement et l’analyse des données se fait en écrivant du code informatique, ce qui est donc une grande partie de mon job. Une plus petite partie du temps est également dédiée à de la formation. J’ai en tous cas la chance de travailler sur des projets variés, qui rendent mes journées passionnantes. 

J’ai toujours été attirée par les sciences. Quand j’étais petite, je lisais des encyclopédies scientifiques pour enfants. Puis, mon père est médecin et parle beaucoup de son métier. Je pense que c’est pour cela que j’ai voulu un travail en lien avec le monde scientifique et médical. La science des données consiste à comprendre et appliquer des principes de statistiques, de probabilités, des algorithmes de machine learning, etc. Et le monde biomédical dans lequel j’évolue implique d’avoir des connaissances en biologie et en bioinformatique, pour interpréter correctement les analyses et comprendre les besoins spécifiques de nos clients et leur jargon.

Quels sont vos rapports avec la science ?

Quelle est la plus grande difficulté rencontrée dans l’exercice de votre métier ?

C’est sans doute la communication des résultats des analyses aux clients ainsi que l’explication et la justification technique des méthodes d’analyse. Il faut pouvoir doser correctement le degré de vulgarisation, choisir ses mots avec précision et surtout s’en tenir, avec une rigueur scientifique, aux conclusions des analyses. Humainement parlant, il est vrai que le domaine de l’IA est majoritairement masculin mais cela ne me pose aucune difficulté. Nous sommes 2 femmes chez DNAlytics et je suis la seule dans l’équipe des data scientists, où je me sens parfaitement à l’aise. Les mentalités changent et le domaine des sciences des données et de l’ingénierie accueille aujourd’hui tout aussi volontiers femmes et hommes. Ce sont les compétences qui comptent.

Je dirais que c’est tout simplement de ne pas encore avoir vécu d’échec. Je suis encore un profil junior et pour chaque nouveau projet, j’ai tendance à douter un peu de mes compétences. Mais cette inquiétude diminue au fil du temps et jusqu’à maintenant, je suis fière de dire qu’elle était infondée. Concrètement, j’ai aussi travaillé sur des projets en lien avec la gestion de la crise sanitaire en Belgique et j’ai vraiment eu le sentiment de faire quelque chose d’utile. 

Quelle est votre plus grande réussite professionnelle jusqu’à ce jour ?

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui aurait envie de suivre vos traces ?

Ne pas hésiter à se lancer. Le domaine des sciences des données est vaste et en pleine expansion. Le métier de data scientist est varié, intéressant et offre de belles possibilités de carrière en Belgique comme à l’étranger. Je pense qu’il faut se montrer curieux vis-à-vis des différents langages informatiques principalement utilisés dans l’analyse des données et des nouvelles méthodes d’analyse qui sortent dans les publications scientifiques pour rester à la page.

  

Marie BASTIN

ÂGE 
26 ans

SITUATION FAMILIALE 
en couple

PROFESSION 
Data scientist chez DNAlytics 

FORMATION
Ingénieure en génie biomédical (UCLouvain)

ADRESSE
Chemin du Cyclotron 6, 
1348 Louvain-la-Neuve

TÉL.
010 39 00 96

Je vous offre une seconde vie, quel métier choisiriez-vous ?

Je choisirais un métier en extérieur pour contraster avec mon métier actuel. Étant passionnée d’équitation, j’adorerais par exemple gérer une belle écurie de chevaux de concours. Ce n’est pas très réaliste car cela demande énormément de moyens financiers et un certain niveau en équitation que je suis loin d’avoir aujourd’hui, mais on peut toujours rêver ! (Rire)

J’adorerais pouvoir me téléporter n’importe où dans le monde. D’abord pour pouvoir voir les plus beaux endroits de la terre et ensuite, d’un point de vue très pragmatique, cela me faciliterait grandement la vie quotidienne car mon compagnon vit à 300 km de chez moi.

Je vous offre un super pouvoir, ce serait lequel et qu’en feriez-vous ?

Je vous offre un auditoire, quel cours donneriez-vous ?

J’en profiterais pour encourager les femmes et les jeunes filles à réaliser leurs projets professionnels, quels qu’ils soient. Je dirais aux parents de soutenir leurs filles si elles veulent se lancer dans un métier qui est a priori masculin, que ce soit un métier intellectuel ou manuel.

Vu le contexte sanitaire actuel, je pense que je dédierais ce laboratoire à la recherche sur la Covid.

Je vous offre un laboratoire, vous plancheriez sur quoi en priorité ?

Je vous transforme en un objet du 21e siècle, ce serait lequel et pourquoi ?

Un ordinateur performant avec un accès Internet pour augmenter mes capacités intellectuelles, avoir plus de mémoire et être capable de me mettre en veille quand j’en ai envie.

Je voudrais aller un jour en Martinique. Profiter de la chaleur et du soleil, voir les belles plages et découvrir l’ambiance des îles. Cela me changerait de la Belgique.

Je vous offre un billet d’avion, vous iriez où et qu’y feriez-vous ?

Je vous offre un face à face avec une grande personnalité du monde, qui rencontreriez-vous et pourquoi ?

Je rêverais de pouvoir rencontrer Beyoncé et de chanter et danser avec elle. J’adore sa musique et sa carrière est vraiment exceptionnelle. Elle est pour moi un symbole du «girl power», elle est la preuve vivante qu’une femme peut atteindre une grande réussite professionnelle sans pour autant sacrifier sa vie de famille ou sa féminité.

Je n’ai personnellement jamais entendu ça. C’est peut-être lié au cliché de l’informaticien isolé derrière son ordinateur mais la réalité n’est pas du tout comme ça. C’est vrai que nous travaillons derrière un ordinateur mais nous échangeons beaucoup entre collègues. On a souvent des débats sur des questions techniques, des brainstormings, etc. Au contraire, le relationnel est bien présent.

La question «a priori»: la data science est un secteur qui n’est pas «fun», où le relationnel est inexistant ?

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