Espace

Quoi de neuf dans l’espace ?

Théo PIRARD • space.info.theo@gmail.com

SpaceX

Il y a 60 ans, le premier Terrien allait dans l’espace.  Le 12 avril 1961, le pilote Youri Gagarine de l’URSS effectuait un tour de notre planète en une centaine de minutes. Il a donné naissance à une lignée de cosmonautes, astronautes, taïkonautes à avoir effectué au moins un vol cosmique: en tout, ce sont 568 personnes (dont 65 femmes) qui ont connu l’impesanteur en orbite….

À bord du vaisseau Crew Dragon 2, un équipage international pour l’Iss:
de g. à dr., Thomas Pesquet, Megan McArthur, Shane Kimbrough, Akihiko Hoshide

 
Ce nombre va croître rapidement dans les mois à venir sous l’impulsion du tourisme spatial dans des vaisseaux privés et avec la présence de Chinois à bord d’une station de longue durée. On peut s’attendre à de plus en plus de monde au-dessus de nos têtes. Les États-Unis, durant 9 années (de juillet 2011 à mai 2020), n’avaient pas la capacité de faire voler des hommes et des femmes autour de la Terre jusque dans l’Iss (International Space Station). Ils devaient dépendre du système russe Soyouz, dont la conception remonte à l’époque de Gagarine sous le régime soviétique. 

 

L’entreprise SpaceX d’Elon Musk est en train de changer la donne américaine pour les vols habités. Quel est son impact pour l’astronautique des années à venir ?

La société privée de transport spatial, qui fêtera ses 20 ans en mai 2022, marque d’ores et déjà les activités de propulsion, de lancement, de desserte de l’Iss, ainsi que de télécommunications avec sa constellation Starlink. Elle met en œuvre, avec beaucoup de succès, des systèmes réutilisables avec les lanceurs Falcon 9 (1er étage), les vaisseaux Dragon et Crew Dragon. SpaceX, qui emploie quelque 9 500 personnes, est bel et bien devenue la référence pour les vols habités dans l’espace.

Cette année, des équipages de 4 astronautes vont avoir recours aux 4 Crew Dragon privés qui offrent tout le confort: 3 pour aller travailler dans la station durant des expéditions de longue durée, un quatuor privé pour le vol Inspiration4 à la mi-septembre (plus de 3 jours jusqu’à 540 km d’altitude). En 2022, le rythme des missions commerciales va s’accélérer pour la Nasa et pour la compagnie Axiom Space, qui prépare sa propre station… Pour 2023, SpaceX annonce l’audacieux projet DearMoon, avec sa fusée géante Starship qui est en développement à Boca Chica (Texas): Elon Musk et le milliardaire japonais Yusaku Maezawa veulent faire survoler la Lune à une dizaine d’artistes du monde entier… De quoi stimuler leur inspiration pour le monde entier (voir rubrique Espace). 

 

Quid d’autres engins privés pour des missions orbitales ? 

Il y a le vaisseau Cst-100 Starliner de Boeing, qui devait concurrencer le Crew Dragon. Mais sa mise au point a accumulé les retards. Un nouvel essai en vol est prévu cet été. Sa première mission avec équipage vers l’Iss est envisagée pour la fin de l’année.

 

Qu’en est-il des bonds touristiques à la lisière de l’espace, qui sont annoncés depuis plusieurs années ?  

On assiste à un épique duel entre 2 hommes fortunés, Sir Richard Branson et Jeff Bezos, pour le marché des vols suborbitaux. Le premier avec Virgin Galactic propose l’avion-fusée SpaceShip qui, largué à 14 km d’altitude, se propulsera avec un moteur hybride pour atteindre 80 à 100 km d’altitude. Le second projet prend forme chez Blue Origin avec New Shepard, qui consiste en une fusée (avec propulseur cryogénique) et une capsule réutilisables volant à plus de 100 km. L’entreprise de Jeff Bezos annonce un premier lancement avec des passagers pour le 20 juillet prochain (date anniversaire de l’arrivée de 2 astronautes sur la Lune avec la mission Apollo-11).

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