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Thibault GRANDJEAN • grandjean.thibault@gmail.com

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SynHERA fête ses 25 ans !

Lorsqu’un chercheur fait une découverte intéressante, il n’est guère aisé de faire en sorte que cette dernière soit utile à la société. En effet, le chemin est long depuis le laboratoire jusqu’à notre vie quotidienne: monter une entreprise pour commercialiser son produit, industrialiser les procédés et faire en sorte qu’ils soient rentables, attirer l’attention des investisseurs et trouver des clients… Tout ce processus prend du temps, et ne s’apprend pas aisément.

Pour cela, les chercheurs des universités peuvent compter sur les cellules de valorisation de la recherche, pour les mettre en contact avec les acteurs du monde socio-économique. Mais pour les chercheurs des Hautes Écoles ? On le sait moins, mais les 19 Hautes Écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) emploient près de 500 enseignants-chercheurs qui, en partenariat avec 10 centres de recherches associés, produisent une recherche appliquée de grande qualité et qui profite à l’ensemble de la société. Car depuis 2013, la recherche s’est ajoutée aux missions d’enseignement et de service à la société des enseignants des Hautes Écoles.

L’ASBL SynHERA, fondée en 1999 sous le nom de ADISIF, a donc pour mission de soutenir cette recherche appliquée, en accompagnant les enseignants-chercheurs des Hautes Écoles dans le développement de projets innovants, en collaboration avec les entreprises à vocation économique, mais aussi sociale. Concrètement, SynHERA aide les chercheurs en simplifiant les démarches complexes liées à la recherche de financements et à l’élaboration de projets, tout en leur fournissant un appui technique et juridique, notamment en les aidant à protéger la propriété intellectuelle de leurs travaux.

Depuis 25 ans, ce sont plus de 500 projets de recherche appliquée qui ont été soutenus par SynHERA, en collaboration avec 400 entreprises, en grande majorité des PME. Pourtant, et en dépit du fait que les Hautes Écoles forment une part significative des futurs professionnels de la FWB (39% en 2017, contre 43% pour les universités), la recherche menée dans les Centres de Recherche associés est encore peu connue, et trop peu financée. Or, d’après l’ASBL, la recherche appliquée qui y est menée participe grandement au développement économique de la société, car elle répond aux besoins spécifiques du territoire dans lequel elle est menée.

Afin de soutenir le développement de la recherche dans les Hautes Écoles, SynHERA a dévoilé, à l’occasion de son 25e anniversaire, la mise en place de 2 grands outils. Le premier est un observatoire de la recherche, qui vise à augmenter significativement la visibilité des recherches qui y sont menées. Il constituera un outil précieux de diffusion des connaissances, de soutien aux publications scientifiques, de gestion des équipements scientifiques, mais également de collecte, suivi et analyse des données liées à la recherche.

SynHERA va également se doter d’une plateforme de diffusion des résultats de la recherche, dans le but de valoriser les innovations développées grâce à la collaboration entre les chercheurs des Hautes Écoles et les entreprises. Depuis 2018, SynHERA s’est par ailleurs dotée de Luck, une plateforme qui permet aux chercheurs de déposer en libre accès leurs publications scientifiques.

Selon l’ASBL, l’un des plus grands défis auquel elle doit faire face réside dans l’internationalisation des chercheurs, qui souffrent d’un déficit de visibilité à l’échelle européenne et internationale. Dans les prochaines années, SynHERA va donc s’attacher à soutenir la mobilité des chercheurs. Et parmi ses priorités pour les 5 années à venir, l’ASBL a également mis en particulier l’accent sur les sciences humaines et sociales qui, en dépit de leur rôle crucial dans la cohésion sociale et les services à la collectivité, sont encore trop peu reconnues et financées. Les SHS sont effet un instrument puissant pour la construction d’une société résiliente et inclusive, 2 mots qui résonnent particulièrement, en ce début de 21e siècle.

    www.synhera.be

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L’ACTU DES LABOS

Communications sous-marines

Selon la formule consacrée, la carpe serait muette. Et pourtant, il ne faudrait pas en déduire que tous les poissons sont incapables de communication acoustique. C’est ce qu’a montré une équipe de l’ULiège qui mène une étude sur les poissons écureuils, une espèce qui vit dans les récifs coralliens des régions tropicales. Dans la première étude, les chercheurs ont étudié la relation que les poissons écureuils entretiennent avec des poissons nettoyeurs, des espèces qui vivent en symbiose avec les premiers en les débarrassant de parasites. Il arrive que ces derniers «trichent» en ingérant le mucus des premiers, ce qui aboutit à un mouvement de rejet. Les chercheurs ont alors montré que cette réaction était accompagnée d’un cri. Et si cette vocalisation n’est guère spécifique, il en est tout autrement dans la deuxième étude, qui étudie la réaction des poissons écureuils en présence d’un prédateur comme la murène. En introduisant une murène dans l’aquarium, les scientifiques ont alors constaté que les poissons écureuils se regroupaient autour de la murène dans un comportement de harcèlement, tout en produisant une série de sons, appelés staccatos. Ces 2 études apportent une contribution significative à la compréhension de la communication acoustique chez les poissons. 

   Banse M. et al. Marine Biology, 2024
   Banse M. et al. Scientific Reports, 2024

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De la peau comme de l’eau

La peau est un organe étonnant. Si elle joue un rôle capital dans le maintien de notre température intérieure, ainsi que dans notre perception du monde qui nous entoure, elle est aussi une barrière qui protège nos organes contre la plupart des agressions extérieures. Elle est donc sujette à un renouvellement constant, alimenté par les cellules souches. Ces dernières vont d’ailleurs jouer un rôle capital lors du phénomène de la cicatrisation, en se multipliant en nombre afin de permettre à la peau de retrouver son étanchéité initiale. Une équipe de l’ULB, qui étudie la façon dont ces cellules sont activées, ont fait une découverte étonnante. Ils ont montré que le tissu cutané subissait une fluidification, passant de l’état solide à l’état liquide, ce qui permet une dispersion des cellules souches et aboutit à une meilleure cicatrisation, avant de revenir à son état initial. Ce changement des propriétés physiques de la peau est dû à l’activation de certains gènes que les chercheurs ont par ailleurs réussi à bloquer, ralentissant ainsi le processus de cicatrisation. Il s’agit d’une découverte importante pour certains patients atteints de plaies chroniques, qui ne cicatrisent pas spontanément. En améliorant la compréhension de la cicatrisation, ces recherches permettront peut-être de stimuler la régénération tissulaire et la cicatrisation des plaies chez ces patients.

   R. Sarate et al. Cell, 2024

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Du vin dès le 4e siècle en Toscane

Depuis 2005, une équipe d’archéologues de l’UCLouvain passe tous ses étés en Toscane, au nord de Sienne et au sud de Florence, autour d’un gigantesque chantier de fouilles de 10 000 m², la villa d’Aiano-Torraccia di Chiusi (voir illustration ci-contre). Ces ruines sont un témoin privilégié d’une longue période, qui vont des premières phases de la romanisation (1er siècle av. J.-C.) à l’Antiquité tardive (4e et 5e siècles ap. J.-C.), et jusqu’au Haut Moyen-Âge (6e et 7e siècles ap. J.-C.). Cette année, les scientifiques ont mis au jour une trentaine de grandes jarres enterrées qui servaient pour la conservation du vin, témoignant d’une production à large échelle. Deux bassins de décantation ont également été découverts dans la cella vinaria. Ces découvertes apportent un éclairage important sur la raison d’être économique de la villa romaine d’Aiano à la fin de l’Antiquité, pleinement tournée vers la viticulture. Le site, considéré comme l’une des villas romaines les plus importantes de l’Antiquité tardive de l’Italie centrale, est loin d’avoir révélé tous ses secrets: seuls 4000 m² ont été mis à jour.

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Étudier la qualité de l’air intérieur

C’est peu dire que la qualité de l’air de nos maisons ou de nos bureaux est un enjeu de santé publique. À mesure que nous sommes de plus en plus citadins, nous passons près de 80% de notre temps en intérieur. Or, les bâtiments sont de mieux en mieux isolés, et l’air circule moins bien. Résultat, il s’y accumule nombre de polluants, issus de notre mobilier, des peintures, ou encore des parfums synthétiques, mais aussi de pathogènes, et des produits de combustion. Selon l’OMS, la pollution de l’air est responsable de près de 7 millions de morts en 2012, dont 4.3 millions imputés à l’air intérieur. Le projet européen CleanAirBouw, auquel participent notamment l’UNamur et l’UMons, a pour objectifs de développer de nouveaux systèmes efficaces de traitement de l’air intérieur, de développer des dispositifs de surveillance de la qualité de l’air et de contribuer à l’établissement de normes en France et Belgique. Des prototypes de traitements innovants pour les polluants issus de la combustion de la biomasse (bois) seront également mis au point. Prévu pour une durée de 4 ans, le projet est doté d’un budget de près de 4 millions d’euros.

    https://clusters.wallonie.be/ecoconstruction/fr/clean-airbouw

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Un pansement connecté pour le diabète

Le suivi et le traitement des plaies liées au diabète augmente de façon constante chaque année. En effet, cette maladie facilite le développement de lésions infectées et entraîne l’apparition d’ulcères, notamment aux pieds. Et malheureusement, 21% de ces infections sont suivies d’une amputation. Pour lutter contre ce problème de santé publique, le projet européen DIAMOND, auquel participent des chercheurs de l’UMons, a pour objectif de développer des pansements connectés. Ces derniers seront constitués de 2 couches. La première sera équipée de senseurs, permettant un suivi en temps réel des paramètres biologiques qui renseignent sur l’état de la plaie ou d’une éventuelle infection. La deuxième sera quant à elle formée d’un hydrogel, chargé en molécules actives qui pourront être diffusées à la demande, luttant ainsi contre l’infection. Prévu pour durer jusqu’en 2028 et doté d’un budget de plus de 3 millions d’euros, ce projet prévoit de mettre au point des prototypes fonctionnels, facilement transférables à l’industrie.  

    www.ibaia.eu

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En Bref

Nombre de chercheurs le savent, il peut être très difficile de transférer une découverte à l’industrie. Et les politiques en la matière sont établies sur de bonnes pratiques, patiemment acquises au cours des années. Le projet européen KnowledgeAnalytics, auquel participe l’UMons, souhaite utiliser l’IA pour analyser les transferts de savoirs existants, et ainsi proposer des politiques qui soient basées sur les données.

    www.interregeurope.eu/knowledgeanalytics 

 

Deux équipes de recherche de l’ULiège ont constaté que, lorsque les feuilles mortes des herbiers de posidonies, qui peuplent les fonds marins des côtes méditerranéennes, tombent, elles forment un compost qui émet de l’oxygène. Ceci est lié à la présence d’organismes photosynthétiques vivants dans ce compost marin, ce qui le différencie fondamentalement d’un compost d’origine terrestre.

   Champenois W. et al. Estuarine, Coastal and Shelf Science, 2024

 

Alors que quelques variétés seulement de pommes de terre sont cultivées dans nos régions, il en existe plusieurs milliers, qui font toujours l’objet d’une culture importante, notamment dans les Andes en Amérique du Sud. Une chercheuse de l’ULB a édité un catalogue subversif de semences, écrit en quechua et reprenant 103 variétés. Cet outil vise à valoriser l’expertise des communautés andines et à faire reconnaître le travail de soin qui a été réalisé dans la cordillère des Andes pour propager cette diversité végétale.

    flourishingseeds.eu

 

Le 7 octobre dernier, la mission Héra, à laquelle participe l’UCLouvain, a décollé de Floride en direction de l’astéroïde Dimorphos, percuté il y a 2 ans lors de la mission Dart. Héra doit évaluer la déviation de l’astéroïde, et ainsi déterminer s’il s’agit d’une méthode fiable pour protéger notre planète.

    https://uclouvain.be/fr/chercher/actualites/en-mission-de-defense-planetaire.html

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L’ACTU DES ENTREPRISES

Des anticorps monoclonaux dans le lait de chèvre

Mis au point dans les années 1980, les anticorps monoclonaux sont des anticorps produits par clonage d’une cellule, et dirigés contre une cible bien précise, comme une cellule cancéreuse, ou des molécules responsables de maladies auto-immunes. Cependant, leur production est à la fois coûteuse et délicate, les rendant inaccessibles pour de nombreux pays. Pour y remédier, la société belge Bio-sourcing a mis au point une nouvelle technique, basée sur la capacité naturelle des chèvres à produire des protéines dans leur lait. Concrètement, les scientifiques modifient génétiquement des gamètes de chèvres avant de procéder à une fécondation in vitro. Ainsi, les chèvres à naître produiront directement et naturellement les anticorps nécessaires dans leur lait, sans que cela n’affecte leur qualité de vie. De plus, les anticorps monoclonaux seront de bien meilleure qualité que les molécules produites en laboratoire, en raison de leur origine naturelle. Bio-sourcing a reçu dernièrement un financement de 10 millions d’euros du Conseil européen de l’Innovation pour réaliser des essais cliniques pour des biosimilaires (des anticorps monoclonaux «génériques») accessibles d’ici 2027.

    www.bio-sourcing.com

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Des lunettes ardentes

Les lunettes connectées seront-elles le futur de nos smartphones ? Google a retiré du marché ses Google Glass en 2023, tandis que Mark Zuckerberg a récemment présenté un nouveau modèle, tout en reconnaissant être loin d’un produit commercialisable. En attendant le futur, Get Your Way, une start-up liégeoise, a fait le pari de lunettes connectées en Bluetooth lite tech. Concrètement, cela signifie que le petit écran à hauteur d’yeux ne présente que des informations concises: quelques lignes de texte, pas plus. Ces lunettes dites de réalité assistée sont avant tout conçues à destination des entreprises, où de nombreux métiers nécessitent d’avoir accès à plusieurs informations tout en gardant les mains libres. Ainsi, la pharmacie du Centre Hospitalier Régional de la Citadelle de Liège mène actuellement un test. Elles permettent aux pharmaciens d’avoir sous les yeux toutes les informations relatives aux médicaments qu’ils manipulent, réduisant ainsi les erreurs. Afin d’utiliser le plein potentiel de ces lunettes, Get Your Way a également développé une application compatible avec de nombreux logiciels d’entreprises.

    www.getyourway.be

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Bruxelles dans le vent

Les rooftops sont à la mode: pour y admirer la vue, prendre un apéro en sortant du travail ou… installer des éoliennes. La start-up Renewind, issue de la Sonaca, s’est associée à la ville de Bruxelles pour installer, 12 mois durant, 10 éoliennes urbaines sur différents toits de la capitale, afin d’en tester le potentiel en captant l’accélération du vent. En effet, lorsque le vent se heurte à la façade des tours, il remonte naturellement vers le haut, et rencontre les courants aériens de plus haute altitude, ce qui provoque une accélération considérable de sa vitesse. Ces éoliennes ont donc l’avantage de fonctionner en permanence, contrairement aux panneaux solaires ou aux éoliennes terrestres traditionnelles. Elles sont également totalement silencieuses, ne provoquent pas de vibration, et ne requièrent qu’une faible maintenance. Elles sont également conçues pour s’intégrer facilement aux systèmes photovoltaïques existants. Si une éolienne produit l’électricité consommée par un ménage environ, une exploitation à large échelle pourrait permettre à la Région de Bruxelles-Capitale de produire jusqu’à 3 MW par an. Un premier prototype a déjà été installé sur le toit du foyer laekenois.

    www.renewind.be

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Attention à la vague !

Faire la planche, bercé.e par le ressac de l’océan… Vous pensez que ce n’est pas dans une piscine que vous vous livrerez à ce genre d’activité ? C’est sans compter sur la technologie Waveball de la compagnie belge Wow. Avec l’aide du SPW EER, cette dernière a mis au point une balle d’environ 1,50 m de diamètre qui abrite une masse montant et descendant le long d’un axe central. Grâce à ce mouvement, la balle entraîne la masse d’eau autour d’elle, ce qui crée une vague initiale. Puis, grâce à une série de capteurs, la balle synchronise ses mouvements avec ceux de l’eau autour, amplifiant rapidement la houle grâce au principe de résonance. Si cette technologie fait les beaux jours de plusieurs parcs aquatiques à travers le monde, elle est aussi utilisée dans les centres de formations de sauvetage et de survie en mer, où elle permet de recréer des conditions proches de la réalité. La Nasa l’utilise également pour former des astronautes à un amerrissage de leur capsule. Enfin, la Waveball est également utilisée par des aquariums, recréant ainsi une houle bénéfique pour la santé de la faune et de la flore marine. 

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Une antenne dans la vitre

Il était une époque pas si lointaine où les voitures avaient toutes une antenne, indispensable pour capter la radio. Aujourd’hui, toujours présentes, elles prennent de plus en plus la forme de discrets ailerons, voire disparaissent complètement, cachées dans les rétroviseurs. Pourtant, c’est peu dire que nos voitures sont de plus en plus connectées. Pulsaart, une start-up wallonne d’AGC, a mis au point une solution élégante: intégrer directement l’antenne dans le pare-brise ou le toit en verre du véhicule, ce qui la rend plus puissante car distribuée sur une plus grande surface. Et en l’intégrant dans le toit, cela permet aux ondes de ne pas être bloquées par le véhicule et assure donc une meilleure réception. L’antenne capte les signaux 5G et satellites, et assure une meilleure distribution du wifi dans l’habitacle. Elle comprend également les normes UWB (Ultra Wideband), qui permettent de déverrouiller le véhicule sans clé, ainsi que de détecter la présence d’occupants, et V2X (vehicle-to-everything), qui permet au véhicule d’échanger des informations avec les infrastructures et les piétons. La technologie Pulsaart a été présentée au CES de Las Vegas de 2024, et a été en partie financée par le Service Public de Wallonie. 

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En Bref

Les hôpitaux bruxellois UZ Brussel et les Cliniques Universitaires Saint-Luc, ainsi que l’ULB, la VUB et l’UCLouvain viennent de lancer un partenariat centré sur la maladie d’Alzheimer. L’objectif du projet, financé par Innoviris à hauteur de 3,8 millions d’euros sur 3 ans, consiste à développer un écosystème numérique pour l’échange de données de patients et d’expertise entre les différents acteurs.

L’incubateur d’entreprises et centre de formation MolenGeek a ouvert une nouvelle antenne dans le commune Bruxelloise de Laeken dédiée à l’Intelligence Artificielle. Cette nouvelle offre, qui vise à former des jeunes aux technologies de demain, a pour but de familiariser la nouvelle génération à l’usage de l’IA, notamment avec des formations de codage en Python. Le projet a été financé par Google à hauteur de 600 000 euros.

Le centre MIC de Mons, un partenariat entre Microsoft, Proximus et la Région Wallonne, a lancé un nouveau partenariat avec Microsoft afin de développer les compétences des PME wallonnes en IA, et en particulier pour l’utilisation des IA génératives. Le partenariat, baptisé «IAttitude», vise à mettre gratuitement à disposition un catalogue de formation en matière d’IA.

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INTERVIEW 

Gérer le diabète grâce à l’IA

Pour les patients diabétiques, calculer la dose d’insuline nécessaire à leur corps en fonction de leur alimentation peut vite devenir une charge mentale importante. La start-up wallonne DiabHealth a mis au point une application à base d’intelligence artificielle (IA), capable de déterminer sur une simple photo la quantité de glucides dans un repas. Entretien avec Nicolas Descamps, cofondateur de DiabHealth.

À quels besoins répond votre application ?

DiabHealth vise à assister les personnes diabétiques qui doivent assurer un suivi précis de la quantité de glucides qu’ils ingèrent à chaque repas, afin d’adapter en conséquence la dose d’insuline dont ils ont besoin. Près de 1 500 patients utilisent aujourd’hui notre application.

Comment fonctionne DiabHealth ?

L’application utilise une IA de reconnaissance d’images. En détectant les différents aliments présents sur la photo, l’application va ainsi pouvoir calculer la quantité de glucides présente dans le repas, et ainsi proposer la dose d’insuline nécessaire. De plus, notre application est capable de récolter d’autres données susceptibles d’affecter la glycémie du patient, comme sa localisation et donc la météo, ou ses données sportives.

Quels sont les futurs développements de l’application ?

Tout l’historique des données, que ce soient les photos des repas, les quantités de glucides ingérées ou l’activité physique des patients, est conservé dans la base de données. Grâce à un algorithme auto-apprenant, ces informations seront analysées de manière intelligente pour identifier des schémas précis entre l’alimentation et les niveaux de glycémie. Cela permettra d’ offrir des recommandations personnalisées, parfaitement adaptées aux besoins de chaque patient. Ils recevront des conseils sur mesure pour mieux gérer leur diabète afin de le garder sous contrôle tout en améliorant leur qualité de vie au quotidien.

   En savoir plus :

    diabhealth.be

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DATA

3-30-300

Voyez-vous 3 arbres depuis votre domicile ? Votre quartier est-il recouvert à 30% d’arbres ? Vivez-vous à moins de 300 mètres d’un espace vert d’au moins un hectare ? Selon un rapport de l’ONG Greenpeace, aucun bâtiment n’est conforme à cette règle empirique, établie par la Pr Cecil Konijnendijk, dans pas moins de 101 communes belges, ce qui représente tout de même 1,2 millions de personnes. Et moins d’un dixième des bâtiments s’y retrouve dans 72% des communes. Ces chiffres cachent une disparité très inégale du verdissement des villes. Or, ce verdissement est très important, à la fois pour la biodiversité, mais également pour la résistance au changement climatique, ainsi que pour notre santé. En plus de participer à la dépollution de l’air et à le rafraîchir, plusieurs études ont montré que voir des arbres depuis chez soi améliorait significativement la santé mentale des habitants, et diminuait la consommation d’antidépresseurs.

    www.greenpeace.org

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COUP D’CRAYON

   Olivier Saive

Le mois d’octobre ne serait pas complet sans la liste des Ig Nobels. Ces prix parodiques récompensent chaque année des études scientifiques loufoques. Cette année, le prix de la paix est allé au Pr Skinner, célèbre psychologue du 20e siècle, pour avoir tenté de déterminer si l’on pouvait utiliser un pigeon dans un missile pour améliorer son guidage. Autre étude qui serait aujourd’hui totalement inacceptable, des chercheurs étudiant l’éjection du lait du pis d’une vache ont tenté d’effrayer ces dernières en plaçant sur leur dos un chat, puis en faisant exploser un sac en papier à proximité du félidé. Mais preuve que les études récompensées doivent «faire rire avant de faire réfléchir», le prix de botanique a été décerné à des chercheurs ayant étudié les propriétés de Boquila trifoliolata, une plante connue pour sa capacité à imiter la forme des feuilles de celles qui la supporte. Or, dans ce cas, la plante a imité les feuilles d’une plante… en plastique ! Une étude qui pose de passionnantes questions sur un éventuel sens de la vision des plantes.

    https://improbable.com/ig/winners/

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