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Jean-Claude Quintart • jc.quintart@skynet.be

Louis Reed/Unsplash, COLOP Arts & Crafts, © Telix pharmaceuticals, © Denis closon/vignette, ©ULB, ©MICHEL HOUET LIEGE BELGIUM FOR ULG – UNIVERSITY OF LIEGE, Designed by tirachardz/Freepik

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Univercells: vaccins à grande échelle

Tout va bien pour Univercells, qui enchaine les bonnes nouvelles. Avec un prêt de 20 millions d’euros de la BEI, la société vient d’acquérir, un site industriel pour y produire ses vaccins contre la polio, la rougeole et la rubéole (travaux soutenus par la Fondation Bill et Melinda Gates) et contre la rage (subsidié par la Wallonie). Univercells mettra cette nouvelle infrastructure à profit pour étoffer son portefeuille d’actifs par le développement de vaccins contre l’hépatite A, le papillome humain et la fièvre jaune. Surfant sur les besoins actuels, l’entreprise entend aussi soutenir activement les programmes de recherche lancés contre le COVID‑19, comptant sur ses compétences pour booster le développement et la production de vaccins à coûts abordables, son core business.

En effet, Univercells s’est forgée autour de l’idée d’augmenter la disponibilité et l’accessibilité de médicaments biologiques en réponse aux problèmes de santé mondiale. Avec sa propre technologie basée sur l’intensification des procédés, sa production bénéficie d’une empreinte au sol réduite et de coûts tant en capital qu’en opération fortement écrasés. Un esprit low cost qui l’a menée à lancer NevoLine™, une plateforme destinée à la production, en grandes quantités et à bas prix, de vaccins contre la polio, conçue par le consortium éponyme, fédérant Batavia Biosciences et Merck Millipore. Depuis sa fondation en 2013, la société n’a de cesse de s’attacher au développement de solutions biologique aux prix les plus bas pour favoriser leur diffusion dans les pays en voie de développement et les régions les plus défavorisées en approvisionnements de soins de santé. 

Les 15 000 m² de ce nouveau site de Jumet abriteront des laboratoires à la pointe de l’Art, des salles blanches et des aires de production GMP (Good Manufacturing Practices ou bonnes pratiques de fabrication) pour des fabrications cliniques et commerciales. Le calendrier de mise en activité du site prévoit l’installation de la R&D dans la seconde moitié de 2021 et la production clinique et commerciale à partir de 2022. Dans le cadre de cet investissement, Univercells lance Exothera, un CDMO (Contract Development and Manufacturing Organization) qui s’associera à des innovateurs en thérapie cellulaire et génique pour pousser leur potentiel de fabrication en capitalisant sur les meilleures technologies de fabrication et d’expertise en biotraitement. Exothera soutiendra les développeurs de thérapie cellulaire et génique dans leurs activités de procédés et de production de vecteurs viraux, pour pallier les 2 défis auxquels ils sont confrontés dans la commercialisation de leurs thérapies: le manque structurel de capacité et la rareté de l’expertise en biotraitement. Les nouvelles plateformes de fabrication de la maison-mère seront mises à contribution pour concevoir des processus de vecteurs viraux de qualité supérieure et rentables, pouvant être déployés efficacement sur le site du client, s’il le souhaite. Grâce à cette approche holistique pour fournir rapidement des procédures de bioproduction évolutives, le CDMO aidera les innovateurs en thérapies cellulaire et génique à accélérer le déploiement de celles-ci avec une réduction drastique des délais de commercialisation et des coûts de production. 

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COVID-19

La pandémie que le monde connaît depuis quelques mois a fait de terribles ravages. Mais a aussi donné naissance à de belles innovations, notamment en Wallonie. De nombreuses PME et centres de Recherche se sont creusés les méninges pour contribuer, à leur manière, à améliorer la situation et à pouvoir faire face à une éventuelle seconde vague. Voici quelques exemples. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous rendre sur le site www.innovatech.be

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Décontamination des masques

Fin mars, le Gouvernement wallon annonçait qu’outre une unité de production de masques, il commandait aussi une unité de décontamination des masques chirurgicaux et de protection respiratoire (FFP2/3) usagés. Avec le CHU de Liège, 3 entreprises (Sterigenics, AMB Ecosteryl, LASEA) et 2 centres de recherches (Materia Nova, CentexBel) avaient d’ores et déjà procédé à des essais techniques afin de mettre en place une filière de décontamination des masques. Ils ont mis au point un protocole validé scientifiquement par l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé. Cette technique de décontamination fait partie des méthodes de décontamination «ultraviolet germicidal irradiation (UVGI)». Plusieurs études très récentes montrent clairement la pertinence de mettre en œuvre cette piste. Le but ultime de cette étude sera de valider un système manuel pour les unités hospitalières ou soins intensifs permettant la décontamination d’un ou plusieurs masques dans une unité type tabletop de faible volume.

Créée en 1999, LASEA, dont le siège principal est situé dans le Liège Science Parc (Belgique), est spécialisée en applications laser. Fournissant des machines sur mesure et des produits standards, elle compte parmi ses clients plusieurs sociétés internationalement reconnues dans le secteur pharmaceutique, médical et du luxe (Baxter, GSK, Sanofi…), différents centres de recherche de renom en Europe et aux USA, ainsi que de nombreux hôpitaux. Dotée d’une équipe internationale (82 personnes dont 38 ingénieurs), LASEA fournit des solutions spécifiques, industrielles et innovantes couvrant, au-delà des lasers, des domaines comme l’automation, l’optique, la robotique et la vision.

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Un tampon pour apprendre à se laver les mains

La société COLOP Arts & Crafts, basée à Eupen, a mis au point un tampon grâce auquel se laver les mains et se protéger contre les infections devient un jeu d’enfant. Le déconfinement est en cours désormais… mais les mesures d’hygiène doivent rester d’application.

Cependant, il n’est pas toujours aisé de s’assurer que les enfants en bas-âge y parviennent sans l’aide d’un adulte… COLOP Arts & Crafts leur facilite la tâche avec cette initiative créative et malicieuse qui aidera les parents et enseignants à motiver les enfants: le Protect Kids Stamp

Chaque matin, tamponnez un petit monstre dans la paume et sur le dos des mains de vos enfants et laissez-le sécher 10 secondes. L’objectif, pour eux, sera de l’éliminer en se lavant les mains régulièrement et efficacement ! L’encre a été testée et est dermatologiquement inoffensive. De plus, un antibactérien a été incorporé lors du processus de fabrication, permettant de diminuer drastiquement la croissance des microbes pendant toute la durée de vie du tampon. La R&D du produit a été réalisée en Wallonie, la production se fait en Autriche.

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Une appli pour le monitoring à domicile des patients covid-19

L’application SafeLink, à l’initiative de The Faktory, une alliance de développeurs bénévoles, en partenariat avec les Réseaux Santé Wallon (RSW) et Bruxellois (RSB), a attiré quelque 1 800 médecins généralistes, a annoncé Le Spécialiste.  Elle sert à monitorer à distance l’évolution d’un patient (supposé) Covid-19 à domicile. Élaborée e.a. par les RSW et RSB avec l’aval scientifique du Collège de médecine générale, SafeLink s’appuie sur de l’automesure: le patient confiné est invité par SMS, en général 2 fois par 24 heures, à rentrer des paramètres cliniques dans un questionnaire en ligne. Si son statut se dégrade, son médecin généraliste est alerté. Il peut décider de la suite à donner, par exemple un adressage aux urgences. C’est via le RSW ou RSB que le médecin se connecte à SafeLink. Un rapport spécifique, structuré, accessible au patient et imprimable, apparait désormais également sur les serveurs de ces Réseaux régionaux. Il se met à jour quand de nouveaux paramètres sont encodés et analysés.

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B-Sens, un touche à tout

Entreprise éclectique, allant de la maintenance prédictive à la surveillance environnementale en passant par le diagnostic médical, B-Sens se profile comme concepteur de capteurs physiques et (bio)chimiques portés par la fibre optique et les semi-conducteurs. Il faut dire que son fondateur Christophe Caucheteur avait, sans jeu de mots, la fibre pour le sujet. Déjà passionné par ce domaine durant ses études, il avait réalisé un mémoire sur le développement de capteurs mécaniques à fibre optiques et une thèse sur les capteurs mécaniques et chimiques basés sur la technologie des réseaux Bragg fibrés. Rien d’étonnant donc si B-Sens s’affiche comme professionnel du développement de capteurs OEM (Original Equipement Manufacturer ou Fabricant d’Équipement d’Origine) basés sur la technologie des réseaux de Bragg. À gros traits, cette technologie s’appuie sur une fibre optique dont le cœur a un indice de réfraction variant sur la longueur. Cette variation transforme la fibre en une espèce de miroir réfléchissant certaines longueurs d’onde et en laissant passer d’autres. Utilisée essentiellement pour mesurer la déformation, la température, la pression, etc. cette technologie a aussi l’avantage de pouvoir être déployée dans de vastes infrastructures.  B-Sens propose notamment la conception et la fabrication de caillebotis en fibre; le développement de capteurs physiques et (bio)physiques; les tests en laboratoire et sur terrain; la réalisation de démonstrateurs clés en main ou la synthèse de revêtement sensible. Dans son quotidien, l’entreprise collabore avec les pôles de compétitivité wallons comme Logistics in Wallonia, Skywin, Mecatech, etc. ainsi qu’avec des grands noms du monde de l’industrie tels que Sonaca, Thales, Alstom, etc. Plus concrètement, elle est aussi l’un des piliers et fer de lance de la Fiber Optic Valley qui comprend, dans la région de Mons, des acteurs comme Multitel, Nexans, Sensorea, etc. 

Parmi les projets phares de l’entreprise, on trouve pour Alstom une solution de surveillance ferroviaire destinée à voir si une section de voie est libre via des capteurs installés sur les rails pour le comptage des essieux. Par la contrainte mécanique exercée sur le rail, il est possible de savoir si le nombre d’essieux comptés à l’entrée est le même qu’à la sortie. Autre produit développé grâce à de la fibre et des semi-conducteurs associés à des revêtements sensibles: un monitoring pour la détection de produits chimiques en environnement aqueux et gazeux. L’entreprise est aussi à la base d’une application Smart Textile qui, par des capteurs intégrés dans la matière, contrôle en temps réel la température, la déformation, l’humidité, etc. Au monde médical, elle offre des capteurs biomédicaux dédiés à la surveillance lors d’opérations chirurgicales et la détection de biomarqueurs pour le diagnostic en temps réel. Enfin, son offre comprend encore un système de détection d’hydrogène (pour tuyaux, réservoir, etc.), de monitoring des vibrations et de surveillance des déformations à l’intérieur de matériaux comme le béton et les composites ! Un panel d’outils bien fourni donc pour cette entreprise montoise qui ne manque pas de créativité.  

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Un australien à Seneffe

Telix a le feu vert de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) pour l’achat des terrains et facilités de production d’EZB à Seneffe et le transfert de la licence d’utilisation de substances radioactives. Depuis ces lieux, Telix commercialisera des solutions d’oncologie pour le traitement du cancer de la prostate, du rein et du cerveau en Europe. Une unité de fabrication de nouveaux produits radio-pharmaceutiques et radio-isotopes y sera également créée.

Depuis Melbourne (Australie), la société développe, produit et vend des solutions radio-pharmaceutiques pour le traitement de plusieurs cancers. Elle est active au Japon et aux États-Unis ainsi qu’en Belgique avec Seneffe et Liège où elle a installé son siège européen.