WALL'INNOVE TOUR

WALL’INNOVE TOUR : arrêt sur Revatis

Jacqueline REMITS • jacqueline.remits@skynet.be

jannoon028/Freepik + photomontage, © REVATIS

 
Il était une fois…

Spin-off de l’Université de Liège fondée fin 2013, Revatis, se consacre à la médecine régénérative avancée et à la thérapie cellulaire. Installée dans le parc scientifique Novalis à Marche-en-Famenne en province de Luxembourg, elle travaille en étroite collaboration avec la Clinique vétérinaire universitaire et le Centre de l’Oxygène, Recherche et Développement de l’Université de Liège. La société dispose d’une technologie brevetée pour l’obtention de cellules souches. Cette technologie est disponible pour les applications cliniques en médecine vétérinaire et pour la recherche en médecine humaine. «Nous sommes l’une des rares sociétés au monde ayant une technique brevetée pour la production de cellules souches, souligne Didier Serteyn, CEO de Revatis. Il s’agit d’une micro-biopsie musculaire de quelques milligrammes réalisée au niveau du bras ou de la cuisse.» Le prélèvement est envoyé dans le laboratoire de la société, ce qui permet d’obtenir, en quelques semaines, près de 100 millions de cellules souches aux propriétés exceptionnelles utiles pour la médecine régénérative.

Revatis, qui emploie actuellement 6 équivalents temps plein en Belgique, développe également des projets au Texas, au Moyen-Orient et à Hong-Kong. «Toutefois, depuis le début de la crise sanitaire (mars 2020), l’activité s’est recentrée sur l’Europe», précise Didier Serteyn. C’est ainsi qu’en septembre 2020, l’entreprise a procédé à une levée de fonds de 1 million d’euros. Celle-ci a pour objectif de renforcer l’équipe, de mettre en place une production de cellules souches destinées à la R&D et d’intensifier les synergies avec d’autres acteurs en Wallonie et à l’international. Le fonds d’investissement Noshaq Spin-Off, Be Angels, des partenaires privés et les investisseurs historiques ont contribué à cette levée de fonds. «Nous avons une vision claire et raisonnée des potentiels de la technologie en recherche et en clinique et nous développons des partenariats avec les centres de recherche de renom et les compagnies en aval.» La société mène d’autres programmes de R&D pour assurer une innovation continue et augmenter le portefeuille de brevets. Elle recherche des partenaires stratégiques pour développer cette technologie innovante en santé humaine et animale. Elle s’appuie, en outre, sur les publications scientifiques et dispose d’un portefeuille de brevets solides et évolutif. La croissance de la société est soutenue par sa technologie innovante et brevetée.

 

  

 

CARTE D’IDENTITÉ

CRÉATION : 2013

SIÈGE SOCIAL :
Parc scientifique Novalis,
rue de la Science, 8,
6900 Marche-en-Famenne

SECTEUR D’ACTIVITÉS:
Médecine régénérative et thérapie cellulaire

MEMBRES DE L’ÉQUIPE : 6

 

 

  

CONTACT : 084 84 02 30

  

 
…l’envie d’innover

Revatis a développé un procédé innovant pour échantillonner, isoler, différencier et cultiver les cellules souches. En médecine vétérinaire, l’entreprise produit des cellules souches autologues à usage thérapeutique pour le cheval et les animaux de compagnie. «C’est ainsi que 2 études cliniques sont en cours chez le cheval, précise Didier Serteyn. L’une porte sur les tendinites, pathologies fréquentes avec un pronostic très réservé chez le cheval de sport et de course. L’autre se concentre sur l’arthrose, une maladie dégénérative de l’articulation, qui provoque une boiterie chronique et ne peut être guérie à ce jour.» Ce procédé innovant de micro-biopsie musculaire permet de prélever facilement des cellules souches régénératives. Le vétérinaire prélève des cellules souches grâce à un kit de micro-biopsie et envoie le prélèvement chez Revatis qui les traite en laboratoire où les cellules sont isolées, cultivées, contrôlées, conditionnées et stockées dans une bio-banque. «La biopsie se fait au niveau des muscles de l’épaule du cheval, détaille Didier Serteyn. Une petite quantité de quelques milligrammes est suffisante pour obtenir des cellules souches dans un délai de 4 à 6 semaines.» Cette technique, bien moins invasive que ce qui se trouve jusque-là sur le marché, est applicable aux jeunes chevaux pour un traitement ultérieur et aux chevaux de compétition. Les cellules souches sont stockées dans une bio-banque pendant la vie de l’animal. «Elles peuvent aussi être utilisées directement comme traitement et différenciées en cellules souches autologues d’origine musculaire prélevées selon une technique brevetée.»

Kit PRP Joint: Dispositif médical permettant la préparation autologue de plasma riche en plaquettes associé à de l’acide hyaluronique

En médecine humaine, l’entreprise se positionne comme fournisseur de cellules souches personnalisées pour la mise en banque, la recherche, les organes sur puce et la bio-impression 3D. «Nous faisons appel aux volontaires sains comme donneurs de cellules souches pour les nombreux programmes de R&D en cours, souligne le CEO de Revatis. Nous disposons d’une bio-banque accréditée de cellules souches dérivées du muscle.»

Revatis ambitionne d’être un acteur de référence en thérapie cellulaire et médecine régénérative. «En médecine vétérinaire, outre l’obtention des autorisations de mise sur le marché par l’Agence fédérale des médicaments et produits de santé (AFMPS) pour les maladies du système locomoteur, nous projetons le développement d’une plateforme de thérapie cellulaire personnalisée incluant la bio-impression 3D. Ce serait une première mondiale en médecine vétérinaire.»

En médecine humaine, les projets de R&D se déclineront en 3 axes majeurs que Didier Serteyn nous détaille: «L’ingénierie tissulaire et la bio-impression 3D, les interactions cellulaires et mitochondriales pour les maladies dégénératives et les effets paracrines de cellules souches (libération de microvésicules) dans le cadre de maladies auto-immunes et infectieuses.»

En outre, la société a entrepris des démarches pour obtenir les autorisations de l’Agence fédérale des médicaments pour la production de lots cliniques en médecine humaine. Dans ce cadre, Revatis et Orgenesis ont conclu un accord pour la création d’une joint-venture pour la mise en place d’études cliniques en médecine humaine basée sur la technologie de la spin-off de l’ULiège.

 

  

 

QUI EST DIDIER SERTEYN, CEO DE REVATIS ?

Docteur en médecine vétérinaire diplômé de l’Université de Liège en 1982, Didier Serteyn a obtenu son doctorat en 1989. En tant que professeur ordinaire d’anesthésie équine, de chirurgie et de soins intensifs, il a été reconnu récemment comme «Diplomate of the European College of veterinary medicine and rehabilitation». Ses activités de recherche appliquée ont apporté des connaissances essentielles dans des pathologies telles que la myopathie, la fourbure, les coliques, mais aussi les pathologies orthopédiques du développement (ostéochondrose) et dégénératives (arthrose). Ses thèmes de recherche plus fondamentale sont liés au dysfonctionnement mitochondrial, au stress oxydatif, à la génération de radicaux libres, à l’inflammation et à la médecine régénérative. Il est auteur ou coauteur de plus de 200 articles scientifiques publiés dans des revues à comité de lecture et de 4 brevets. Il est le promoteur de 15 programmes de doctorat et fondateur de 2 sociétés, spin-off de l’Université de Liège (Bioptis et Revatis).

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