L'Adn de…

Jean DE
LA KETHULLE
Automaticien

Propos recueillis par Nadine SAHABO • nadinesah@yahoo.fr

J. de la Kethulle

Automaticien, c’est une vocation que vous avez depuis tout petit ? 

Je dirais que oui car j’ai toujours fait des expériences avec de l’électricité. J’aimais bien démonter les petites voitures électriques, faire fonctionner les moteurs électriques, analyser la variation des fréquences, etc. Mais à ce moment-là, je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire comme métier. Je savais juste que je ferai quelque chose de manuel. En effet puisque j’ai fait des études d’électromécanicien, principalement en électricité. Je n’aurais jamais cru que je serais automaticien mais je ne me suis jamais vu faire autre chose qu’un métier technique. Aller sur chantier, réparer les machines, c’était cela mon rêve. En tant qu’automaticien, je suis un technicien assez polyvalent et c’est un métier qui se forge au fur à mesure de l’expérience et de la formation continue. 

Ce métier, c’est de la visualisation mentale de ce que les choses vont devenir après avoir câblé, programmé… Ce sont des études qui comprennent beaucoup de logique, de mathématiques, de physique. Niveau diplôme, il faut une spécialisation en automatisation. Dans mon cas, j’ai suivi mes études d’humanité générales au collège Paters Jozefieten (Melle). Puis, j’ai pris une orientation technique au Vrij Technisch Instituut (VIT) à Aalst. J’en suis sorti avec un diplôme A2 d’électromécanicien. Aujourd’hui, des formations spécifiques d’ingénieurs automaticiens existent. Pour ma part, je n’ai pas été jusque-là mais j’aurais dû car au quotidien, c’est un besoin que je ressens très fort. Je suis souvent amené à sous-traiter avec d’autres personnes pour différents projets, notamment pour tout ce qui concerne le protocole de communication entre les machines, les ordinateurs… C’est tout un système spécifique qu’il faut réaliser et intégrer au sein de l’entreprise. La technologie avance tellement vite.

Comment devient-on automaticien ?

Vous travaillez actuellement comme  automaticien  indépendant, mais  quelle est votre journée-type ?

Il n’y en a pas vraiment dans notre métier. Mes journées sont un peu aléatoires. En tant qu’indépendant, une partie de mon temps consiste à prospecter les clients, une autre est consacrée à l’étude des projets qui me sont demandés, puis l’établissement des devis et enfin vient la réalisation effective des projets sur les sites. Cela peut aussi être de la maintenance des machineries ou l’intégration des nouveaux systèmes.

Mes premiers souvenirs «scientifiques» datent de mon enfance, quand je jouais avec mes petites voitures, les batteries ou les piles pour voir l’effet de l’électricité sur mon corps. Dans mon métier, il y a également un rapport avec les sciences, par exemple dans les calculs des corps de vitesse sur les tapis de transports, les échauffements dus au champ magnétique, etc. La science, en somme, est partout.

Quels sont vos rapports avec la  science ? 

Quelle est la plus  grande difficulté rencontrée dans  l’exercice de votre  métier ?

Pour moi, c’est la formation continue. Automaticien est un métier qui exige d’être à jour pour tout ce qui concerne l’automatisation industrielle. Cela évolue tout le temps et nous sommes obligés, pour ne pas être dépassés, de nous former continuellement. Or, il faut aussi travailler pour pouvoir vivre. Mais comment trouver du temps pour concilier la formation continue et le travail sur terrain ? Et un automaticien qui n’évolue pas avec son temps et les nouvelles technologies est voué à disparaitre.

C’est d’avoir réussi à créer ma propre entreprise (Rires). Après des années comme directeur technique dans une usine à Bruxelles, avec un salaire garanti, la voiture de fonction et bien d’autres avantages, il a fallu faire une croix sur ce petit confort. Cela fait maintenant 2 ans que je suis indépendant et je suis fier d’avoir eu le courage de dépasser mes craintes et de prendre cette décision. Aujourd’hui, je fais enfin ce que j’aime faire, c’est-à-dire gérer mes chantiers du début à la fin, faire du repérage, du chiffrage, la réalisation… Au final, ma plus grande fierté, c’est de voir mes clients satisfaits. 

Quelle est votre plus grande réussite  professionnelle  jusqu’à ce jour ?

Quels conseils donneriez-vous à un  jeune qui aurait envie  de suivre vos traces ?

Je lui dirais de ne rien lâcher ! Surtout au niveau des études. Les techniciens comme moi ont toujours une attitude particulière vis à vis des études. Il faut aller jusqu’au bout de ses rêves, faire ce que l’on a envie, mais pour cela il faut s’en donner les moyens. Il faut donc se former, encore et toujours car sans formation, on n’avance pas aussi bien qu’on le voudrait.

 

Jean de la Kethulle

ÂGE: 36 ans

SITUATION FAMILIALE : Marié, 3 enfants

PROFESSION : Automaticien indépendant

FORMATION : Électromécanicien, spécialisation en automatisation industrielle

MAIL : jean@dlkts.be

Je vous offre une seconde vie, quel  métier choisiriez-vous ?

Ce serait le même ! (Rires). J’adore ce que je fais. J’aime aller au contact des gens, trouver une solution à leur problème. Pour moi, c’est le plus beau métier du monde.

Le pouvoir de me former très vite. Acquérir toutes les connaissances au niveau automatisation me permettrait non seulement de gagner du temps, mais je serais encore plus efficace dans la réalisation de mes projets.

Je vous offre un super pouvoir, ce  serait lequel et qu’en  feriez-vous ? 

Je vous offre un auditoire, quel cours  donneriez-vous ?

Je dirais à mon public d’avoir bien du courage et de bien s’accrocher car la vie ne va pas aller en s’améliorant. Battez-vous pour ce que vous avez envie de faire. Aujourd’hui, la notion de mérite tend à disparaître, surtout chez les jeunes. Si donc, j’avais un auditoire, ce serait pour rappeler que rien ne nous est dû. Il faut se battre pour avoir ce que l’on mérite.

Étant un amateur de bière, je regarderais comment mettre des bulles dans la bière. (Rires). Sinon, je pourrais faire des expériences électriques, mais je ne vois pas lesquelles… Je reste sur la bière. J’essaierais de fabriquer une bonne bière.

Je vous offre un laboratoire, vous  plancheriez sur quoi  en priorité ?

Je vous transforme en un objet du  21e siècle, ce serait  lequel et pourquoi ?

Aucune idée… En une clé de treize. Pour les électromécaniciens, c’est une clé très importante dont on se sert tout le temps. Celui qui n’en possède pas est bien ennuyé.

J’irais en Bretagne. C’est là où je vivrai à ma retraite. Son côté sauvage, authentique, le bon air de la mer… C’est une région où il fait bon vivre et les gens du coin sont très accueillants.

Je vous offre un billet d’avion, vous iriez où  et qu’y feriez-vous ?

Je vous offre un face à face avec une  grande personnalité  du monde, qui  rencontreriez-vous et pourquoi ?

Comme nous sommes surtaxés, je me verrais bien en face du premier ministre belge pour lui dire qu’il serait temps de faire quelque chose. Dans un autre registre, je choisirais un DJ flamand que j’aime beaucoup, Armin Van Buren. Je lui demanderais, après avoir pris un verre avec lui, de me faire visiter son studio. 

Faux ! Déjà dans certains programmes, il n’y a pas une once de mathématiques. Certes, il faut de bonnes notions en informatique et en maths, mais cela ne se limite pas à ça. Il faut connaitre l’automatisation et toutes des notions techniques, etc.

La question «a priori»: Le métier  d’automaticien n’est  pas exigeant, avec  quelques bases en  informatique et une  bonne connaissance  des maths, tout le  monde peut y avoir accès ?

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