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Thibault GRANDJEAN • grandjean.thibault@gmail.com

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01

Une baisse spectaculaire de la fécondité

Dans le monde entier, les femmes font de moins en moins d’enfants. Cette transition démographique, qui a commencé par les pays occidentaux, s’est peu à peu propagée au reste de la planète. Mais jusqu’à présent, les démographes pensaient que toutes les régions du monde n’avaient pas encore entamé leur transition, comme de nombreux pays africains, où le taux de natalité reste élevé. Ce ne serait plus le cas, selon une nouvelle étude publiée par les démographes de l’ULB Christian Vandermotten et Christian Dessouroux, qui notent même une accélération de cette baisse depuis 2015. Selon les données compilées par les 2 chercheurs, près de 2/3 de la population mondiale (63%) vit dans des zones où l’indice de fécondité (ICF) est passé sous la barre de 2,1 enfants par femme, soit le seuil de renouvellement de la population. Une proportion qui n’était que de 45% au début des années 2000.

«Les plus basses fécondités s’observent dans les zones côtières mégalopolitaines chinoises, la Mandchourie et la Corée du Sud, où l’ICF est passé sous le seuil d’1 enfant par femme, écrivent-ils. Les populations de l’Europe et de l’Asie orientale, déjà à basse fécondité dans les années 2000, ont été rejointes dans cette catégorie par presque tout le continent américain, une grande partie de l’Inde, l’Indonésie et très récemment les Philippines.» En tout, les zones à très faible fécondité, avec un ICF inférieur à 1,7 enfant par femme, englobe désormais 41% de la population mondiale.

Les zones du monde avec une forte fécondité, supérieure à 3,5 enfants par femme, ont connu une baisse spectaculaire de l’ICF, et ne concerne plus que 16,5% de la population. «Bien qu’en début de transition [démographique], ces zones connaissent aussi des baisses de fécondité remarquables, inattendues il y a encore 2 décennies», affirment également les démographes. On retrouve ici encore une grande partie de l’Afrique subsaharienne ou le nord de l’Inde. Pour expliquer cette baisse accélérée, les Pr Vandermotten et Dessouroux citent «l’élévation de l’âge du mariage et l’amélioration, encore insuffisante, de la scolarisation des filles et de leur accès au marché du travail, ainsi que le recours accru, plus ou moins rapide selon les pays, à la contraception, souvent encore déficiente. La baisse de la mortalité infantile réduit aussi le « besoin » de naissances

Que signifient ces chiffres ? Tout d’abord, que la surpopulation des films catastrophes n’aura pas lieu. Après une hausse spectaculaire de la population mondiale tout au long du 20e siècle, celle-ci devrait décélérer avant de se stabiliser. Le 8 milliardième humain est né.e dans le courant du mois de novembre 2022, et l’ONU projette un pic de population vers les années 2080 à 10,4 milliards, pour rester stable jusqu’en 2100. Mais cette projection ne fait pas consensus.

Un groupe de l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués de Vienne estimait en 2018 que les humains devraient être au maximum 9,8 milliards en 2070-2080. Et en 2020, un livre écrit par le démographe Darrell Bricker et intitulé Une Planète vide, a connu un fort retentissement. Il postule en effet que le pic sera atteint bien plus tôt, d’ici une trentaine d’années, et que la population mondiale retrouvera en 2100 à peu près le même niveau qu’aujourd’hui. Pour étayer ses propos, l’auteur avance que l’urbanisation grandissante change considérablement la vie des femmes, avec à la clé plus d’études supérieures, de vie sociale, et donc un recul à la fois de l’âge du premier enfant et du nombre total. Selon lui, le déclin est déjà entamé, et combiné à l’augmentation de l’espérance de vie, il aura comme conséquence une population plus âgée, aux aspirations différentes, avec des répercussions majeures sur la croissance économique et les politiques publiques.

   Populations et sociétés, Janvier 2024. 

   Ined.fr

02

Une cape d’invisibilité pour les nanomédicaments

Lorsque nous ingérons un médicament, ce dernier est composé d’une certaine dose de molécules actives, enrobées de manière spécifique pour qu’elles puissent être absorbées par notre corps. Cependant, ce dernier dispose d’un certain nombre de barrières, et seule une petite partie des molécules arrivent à destination. À cette fin, la recherche en pharmacologie a mis au point des sortes de capsules de taille nanométrique, renfermant chacune une ou plusieurs molécules actives, censées les protéger. Et pour les amener à bon port, ces nanomédicaments, c’est leur nom, sont à leur tour enveloppés dans une bulle formée d’acides gras, les vecteurs. Le tout afin de faciliter leur absorption par nos cellules. Du moins en théorie, car trop souvent ces enveloppes lipidiques sont amenées au foie pour y être dégradées, manquant une nouvelle fois leur cible. Après une recherche longue de 4 ans, une équipe de l’ULiège a réussi à trouver une solution au problème: en greffant sur les acides gras des polymères bien spécifiques, ces vecteurs passent inaperçus, tout en améliorant leur pénétration dans les cellules.

   Berger et al. Adv Healthc Mater. 2024

03

Quelles émotions pour faire face à la crise
climatique ?

Êtes-vous du genre à vous laisser guider par vos émotions ? La colère, la peur, ou la tristesse sont-elles capables de vous amener à changer votre comportement ? La publicité, en tout cas, n’en fait pas mystère: son but est de générer une émotion, comme l’envie, capable de se traduire par un achat. Mais qu’en est-il du climat ? L’urgence climatique nous appelle à modifier nos comportements, et pourtant notre état émotionnel face à l’état de la planète peut nous gêner dans notre détermination à agir. Une étude menée par des chercheurs de l’UCLouvain a cherché à estimer l’impact de l’anxiété, de la tristesse et de la colère sur le comportement écologique de plus d’une centaine de participants. Résultat, seules les personnes que la crise climatique met en colère ont durablement modifié leurs habitudes de consommation et de mobilité en faveur de l’environnement. Un argument en faveur du philosophe et économiste Frédéric Lordon, qui invitait en 2022 les gens à délaisser l’écoanxiété, trop culpabilisante et dépolitisée, pour devenir écofurieux.

   Contreras et al. Journal of Anxiety Disorders, 2024.

04

La naissance des vaisseaux sanguins du cerveau 

Le cerveau est décidément un organe à part. Dans le corps humain, les vaisseaux sanguins sont notamment composés d’une couche de cellules qui permet d’échanger oxygène, nutriments et déchets. Bien qu’ayant des spécificités propres aux besoins de chaque organe, cette couche est donc relativement perméable. Rien de tel dans le cerveau, puisque ce dernier doit, pour fonctionner, être protégé de toute interférence extérieure. Les vaisseaux sont donc tapissés d’une couche très étanche de cellules, qui n’effectue des échanges que de manière sélective. On la nomme la barrière hémato-encéphalique. Jusqu’à présent, on pensait que chez l’embryon, cette barrière se formait indépendamment de la vascularisation du cerveau. Or, une équipe de l’ULB a montré au contraire que la vascularisation du cerveau à venir s’opère directement sous le contrôle des mécanismes génétiques liés à cette barrière, dans une sorte de mécanisme de contrôle-qualité. Une meilleure compréhension de la formation de cette barrière hémato-encéphalique ouvrira sans doute la voie à de nouvelles thérapies ciblées dans de nombreuses maladies neurologiques, tant cette dernière complique l’apport de médicaments au niveau du cerveau.

   G. Schevenels et al. Nature, 2024

05

Une meilleure compréhension de la membrane cellulaire

Chaque cellule de notre corps est composée d’une membrane qui la protège de l’extérieur, sous la forme d’une double couche de lipides. Malheureusement, une telle définition ne reflète guère l’immense complexité de cet assemblage. En effet, les lipides qui composent la membrane sont des molécules complexes, les phospholipides, et il en existe plusieurs centaines de variétés. Et pour compliquer un peu plus le tout, les membranes contiennent, en proportions variables, des molécules de cholestérol. De plus, cette membrane étant extrêmement fine et fragile, il est difficile de l’étudier. Une équipe de l’UNamur a donc eu l’idée d’en simuler une numériquement, afin d’observer son comportement. Ils ont fait appel à LUMI, le supercalculateur finlandais, et financé pour partie par la Belgique, pour simuler numériquement le comportement d’une membrane composée de près de 42 phospholipides différents, soit plus de 3 millions d’atomes. Cette étude a permis d’étudier le comportement de la membrane en présence d’un colorant utilisé lors de techniques d’imagerie au microscope, ce qui ouvre la porte à une meilleure compréhension de la cible de certains médicaments.

   Bouquiaux et al. J. Chem. Inf. Model, 2024

06

Un géant endormi si proche de nous

Alors que l’objectif de la mission Gaia de l’Agence Spatiale Européenne est de cartographier avec précision les milliards d’étoiles de la voie lactée, les données transmises par le télescope ont permis à une équipe internationale, dont font partie des chercheurs de l’ULB, de l’ULiège, ainsi que de l’UAntwerpen et de la KULeuven, de faire une découverte d’une autre nature: un trou noir dormant, d’une masse équivalente à 33 fois notre soleil, dans la constellation Aquila, à 1 926 années lumières de la Terre. C’est la première fois qu’un trou noir aussi massif est détecté dans notre galaxie. Lorsqu’une grande étoile arrive à la fin de sa vie, elle explose sous la forme d’une supernova. Les restes de l’explosion forment alors soit une étoile à neutron, soit un trou noir, c’est-à-dire de la matière si dense qu’elle attire tout ce qui passe à sa portée, y compris la lumière. Mais lorsqu’il n’y a aucun compagnon suffisamment proche, ce trou noir ne génère aucune lumière: il est dit dormant. Une découverte qui étonne les scientifiques, car la théorie ne permet pas d’expliquer une taille aussi exceptionnelle.

   P. Panuzzo, et al. Astronomy & Astrophysics, 2024

Les 3 trous noirs découverts par Gaia (BH3 étant le plus massif).

07

En Bref

L’Antarctique est un continent riche en météorites: on estime leur nombre à 300 000, et 2 500 sont découvertes et collectées chaque année. Un rythme insuffisant, alors que la fonte de la calotte glaciaire antarctique fait disparaître 5 000 météorites extraterrestres par an. Et avec, autant d’occasions manquées de nouvelles compréhensions à propos de notre système solaire.

   Tollenaar et al. Nature Climate Change, 2024

 

Des chercheurs de l’UCLouvain ont mis au point une nouvelle technique de stockage de l’hydrogène. Alors qu’actuellement, ce gaz doit être conservé à très forte pression, ou à l’état liquide à -253 °C, les chercheurs ont mis au point un matériau poreux dans lequel le dihydrogène peut être stocké de façon extrêmement dense à pression ambiante.

   Hyunchul Oh et al. Nature Chemistry, 2024

 

Une étude internationale menée par l’University of Colorado Boulder (États-Unis) et à laquelle ont participé des scientifiques de l’ULiège a permis de démontrer que la reconnexion magnétique, un processus par lequel la topologie du champ magnétique d’une planète est réarrangée et une partie de l’énergie convertie, provoque les aurores martiennes. Et cela, alors que la planète est dépourvue d’un champ magnétique global.

   Johnston et al. Geophys. Res.Lett. 50, 2023

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À Bruxelles, le 112 se modernise

Une image vaut 1 000 mots, disait Confucius. Les pompiers de Bruxelles l’ont bien compris. Désormais, lorsque vous appelez le numéro d’urgence 112 à Bruxelles, il est possible que les pompiers vous demandent d’avoir accès à l’appareil photo de votre téléphone. Si vous marquez votre accord, l’opérateur vous enverra un lien qui reliera en temps réel votre appareil photo à la centrale, sans couper la communication. Cette technologie est une aide précieuse pour les pompiers: ils peuvent ainsi, en amont, décider des secours adéquats en fonction de la situation, qu’il s’agisse d’un incendie ou d’un accident. Ils peuvent également mieux préparer les secours en route à ce qu’ils vont trouver. Ils pourront dès lors mieux évaluer la situation avant d’arriver sur place, et ainsi anticiper leur action afin de gagner du temps. En outre, cette fonctionnalité permet également de partager la géolocalisation du téléphone. Combiné aux images, cela facilitera l’accès au lieu pour les pompiers. 

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L’entrée en service du Digital Market ACT

Si vous vous êtes connecté à votre compte Facebook ces dernières semaines, vous avez sans doute été accueilli par un message vous demandant si vous vouliez continuer à associer les services de la marque, comme Instagram ou Messenger, ou si vous souhaitiez créer des comptes distincts. Google a procédé de la même manière avec Gmail, Youtube, Maps ou encore Shopping. Derrière ces curieuses demandes se trouve le DMA, pour Digital Market Act, une puissante réglementation européenne entrée en vigueur le 7 mars dernier qui permet aux internautes un plus grand contrôle sur leurs produits numériques. Concrètement, l’Union européenne vise les grands acteurs du numérique (Google, Facebook, Amazon, Apple, Microsoft, mais aussi Booking) qui comptent plus de 45 millions d’utilisateurs par mois en les obligeant à ouvrir leurs services à la concurrence. Cela signifie par exemple que les utilisateurs d’iPhone pourront désormais télécharger des applications venant d’autres magasins que l’AppStore, ou que Amazon ou Google ne pourront plus renvoyer systématiquement les internautes vers leurs produits. À terme, le DMA prévoit également l’interopérabilité des différents systèmes de messagerie comme Messenger ou Whatsapp. Les contrevenants risquent des amendes allant à 10% de leur chiffre d’affaires, et 20% en cas de récidive.

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La réalité virtuelle au service des patients 

Pour beaucoup d’entre nous, le décor monotone d’une chambre d’hôpital ou de maison de repos peut sembler, à la longue, déprimant. Dès lors, rien de tel qu’une balade au milieu de la nature pour se sentir mieux. Mais comment amener des paysages apaisants jusqu’à des patients ou des résidents ? Grâce à Sam ! Ce Système Autonome Multisensoriel, créé par la start-up belge InMersiv Technologies, se présente sous la forme d’un carré de 3,6 m de côté, dans lequel le patient s’installe. Un monde ouvert et réaliste se déploie alors immédiatement sur les murs, et dans lequel il est possible de se déplacer à l’aide d’un joystick. La plateforme est équipée d’un son directionnel, et d’un système de flux d’air pour renforcer la sensation d’immersion. La forêt n’est pas votre truc, et vous préférez la plage ? Le dispositif s’adapte aux besoins de l’utilisateur. Une expérience pilote a déjà permis de tester Sam au sein d’une maison de repos, et une expérience est en cours au sein de l’unité de neurologie de l’hôpital Erasme, à Bruxelles. Ces expérimentations permettront de déterminer si la réalité virtuelle favorise une diminution de la consommation de médicaments, notamment les psychotropes, chez les patients qui y ont recours.

   www.inmersiv.com

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Une 500e greffe de foie pédiatrique

En janvier 2022, les cliniques universitaires Saint-Luc réalisaient leur 500e greffe hépatique pédiatrique par donneur vivant. Un an plus tard, l’enfant greffé se porte très bien. La technique consiste à prélever 20% du foie d’un adulte, un volume qui s’inscrit bien dans la cavité abdominale de l’enfant. Le foie étant le seul organe du corps humain qui se régénère de lui-même, celui du donneur se reconstitue en quelques mois. La première transplantation a eu lieu il y a exactement 30 ans et le taux de survie après un an s’élève aujourd’hui à plus de 94%.

   www.saintluc.be

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Une nouvelle biopsie pour le glioblastome

Les tumeurs malignes du cerveau sont heureusement des cancers rares, représentant entre 2 à 3 cas pour 100 000 personnes. Cependant, cela ne doit pas occulter le fait qu’il s’agit d’un cancer particulièrement agressif, avec des chances de survie limitées. Pour cette raison, l’UNamur et l’UCLouvain, réunis en consortium avec les sociétés Belgian Volition et QUALIblood, lancent le projet baptisé NucleoGlio. Ce projet a pour but d’explorer un nouveau mode de biopsie améliorant à la fois le diagnostic et le traitement. Cette nouvelle méthode se base sur l’ADN circulant: dans le sang comme dans le liquide qui nourrit le cerveau, des traces d’ADN issu de cellules cancéreuses mortes existent en très petites quantités. Des analyses épigénétiques de ces fragments pourraient donc permettre de détecter cette maladie de façon plus précoce, notamment en cas de récidive. Tout l’enjeu de cette nouvelle technique réside donc dans la détection de ces petits fragments, détection rendue possible par les nouvelles techniques de séquençage ADN, toujours plus sensibles.

   www.biowin.org

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Les Innovative Starters 2024

Chaque année, Innoviris, l’administration publique qui finance et soutient la recherche et l’innovation en Région de Bruxelles-Capitale, décerne les Innovative Starters Award, accompagné d’un subside de 500 000 euros, à 3 start‑ups qui se distinguent par leur innovation et leur ambition. Cette année, les récompenses sont allées aux start-up Lileo, Sentometrics, et Wanit. Lileo développe un tire-lait portable alimenté par une batterie qui se connecte au téléphone de la mère via bluetooth. Ce tire-lait innovant vise à améliorer et à rendre plus efficace le processus souvent inconfortable du pompage du lait par les mères qui allaitent. Sentometrics, spin-off de la Vrije Universiteit Brussel, a quant à elle conçu une IA capable de relever les informations relatives à la responsabilité sociale et environnementale des entreprises. Wanit, enfin, a développé un préchauffeur d’eau sanitaire utilisant l’énergie issue de panneaux photovoltaïques, offrant une solution novatrice pour la rénovation énergétique des bâtiments existants.

   www.innoviris.be

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L’image du mois

Cette image est un véritable atlas en 3D de 57 000 cellules cérébrales, et 150 millions de synapses, le tout dans seulement 1 mm3 de cortex cérébral ! Ce minuscule bout de cerveau a dû être retiré du cerveau d’une patiente pour traiter son épilepsie, avant d’être intégralement numérisé.
(Source: Alexander Shapson-Coe et al. Science, 2024)

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En Bref

L’Institut Belge des Services Postaux et des Télécommunications (IBPT) a publié en mars dernier les cartes de couverture du royaume en 5G. Jusqu’à 87% des ménages bénéficient d’une couverture en extérieur et 68% en intérieur. Cependant, ces chiffres varient en fonction des opérateurs, et des territoires, la Flandre étant mieux dotée que la Wallonie. D’après l’Institut, le déploiement de la 5G permet de compenser la baisse de la qualité de connexion en 4G, liée à la saturation des réseaux.

   http://www.bipt-data.be/fr/projects/atlas/mobile

 

Les membres de l’UE se sont mis d’accord sur une législation facilitant notamment l’accès du personnel de santé au dossier médical d’un patient se trouvant dans un autre État de l’UE que son pays de résidence. Il imposera, entre autres, une harmonisation des formats des dossiers médicaux numériques comme les ordonnances, les comptes-rendus d’imagerie médicale ou encore les résultats de laboratoire.

 

Myocène, une start-up liégeoise, a mis au point un dispositif capable d’évaluer la fatigabilité musculaire des athlètes sur le terrain, en détectant par électrostimulation la perte de force. Un tel suivi permet d’améliorer les performances par un entraînement adapté et de réduire le risque de syndrome de surentraînement et de blessure. La start-up, qui travaille déjà avec l’OGC Nice, vise désormais les grands clubs de football américain et attend le feu vert de la Food & Drug Administration.

     www.myocene.com

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INTERVIEW 

Se laver en ville

Pauline Droulez, diplômée d’architecture à l’UCLouvain, a reçu le Hera Awards for Future Generations dans la catégorie Sustainable Health pour son mémoire intitulé «Se Laver en Ville». La jeune architecte apporte avec ce travail une réflexion importante sur l’accès à l’eau et à l’hygiène en agglomération.

Comment avez-vous été amenée à travailler sur ces questions ?

J’ai beaucoup réfléchi à l’architecte que je voulais être, et j’avais besoin de travailler sur un sujet humain, qui parle des vulnérabilités. Mon expérience personnelle m’a amenée à me pencher sur la condition des personnes sans-abri: la question de l’hygiène, sans doute parce qu’elle touche à l’intime, est très peu abordée. Je voulais montrer qu’en pensant l’espace public à partir de ces personnes, cela serait bénéfique pour tout le monde. Car nous sommes tous amenés, à un moment donné, à être hors de chez nous: en touriste, en transit…

Vous avez donc monté un projet d’architecture en ce sens ?

Absolument. Je souhaitais proposer un réseau de salles de bain public, reproductible dans n’importe quelle ville. Il s’agit d’un module expérimental démontable, fonctionnant à l’eau de pluie et équipé d’un système de filtration car en réalité, personne n’a besoin d’eau potable pour se laver: un simple système de filtration suffit. Et autour d’un noyau hygiène, composé d’une douche et de toilettes, viennent se greffer des besoins connexes: comment attacher son vélo, comment ranger ses affaires, où se procurer du savon…

Allez-vous continuer à travailler sur ce projet ?

J’aimerais beaucoup ! Mon rêve est de faire émerger un projet de douches publiques, qui comprennent aussi une cafétéria, une laverie… Jusqu’à une époque récente, les bains publics ont toujours été un haut lieu de sociabilité en ville: on y parlait affaires, on y retrouvait ses amis, etc. J’ai vraiment à cœur de relancer ces questions dans l’espace public, à l’heure où 1 ménage sur 5 est en état de précarité hydrique.

 

   En savoir plus :

   https://hera.futuregenerations.be/fr/content/hera-awards-2024

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DATA

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Une étude menée en Écosse a montré qu’aucun cas de cancer de col de l’utérus n’avait été détecté parmi une population de jeunes femmes ayant été vaccinées contre le papillomavirus humain (HPV), démontrant l’éclatante efficacité de ce vaccin. Le cancer du col de l’utérus est le cancer le plus fréquent chez les Écossaises âgées de 25 à 35 ans, et le programme de vaccination a commencé au Royaume-Uni en 2008, auprès des jeunes femmes âgées de 12 à 13 ans. En Belgique, en 2021, seules 69,3% des filles ont reçu les 2 doses de ce vaccin, un chiffre qui tombe à 66,1% si les garçons sont inclus. Il est en effet important de rappeler qu’à la fois les filles et les garçons peuvent être vaccinés contre ce virus: non seulement ces derniers peuvent être des vecteurs de transmission du virus, mais le HPV est également à l’origine de certains cancers de la sphère ORL chez les garçons, comme le cancer de la gorge, ainsi que le cancer du pénis.

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COUP D’CRAYON

   Olivier  SAIVE

Comment réduire le stress des vaches dû aux piqûres d’insectes ? Au Japon, il s’agit d’une question importante. De nombreux éleveurs bovins laissent leurs vaches paître dans des champs ou des rizières abandonnés, où les insectes prolifèrent. Outre les maladies qu’elles transmettent, les piqûres angoissent les bovidés et perturbent leur système reproductif. Inspirés par une étude menée en 2019 par une équipe de scientifiques du centre de recherche sur l’agriculture d’Aichi, des éleveurs de la préfecture de Yamagata ont tenté de «déguiser» leurs vaches en zèbres, en décolorant des bandes sur leur pelage. Et ça marche ! Zébrer les vaches a permis de réduire de 70% le nombre de mouvements de la tête et de la queue, destinés à éloigner les insectes. L’expérience ne dit pas si cette technique fonctionne également sur les humains… À tester cet été ?

   La preuve en image :

   https://youtu.be/spdVFxoVRSg?feature=shared

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