À lire

Lucie CAUWE · lucie.cauwe@gmail.com

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À lire avec nos enfants

À lire

La Terre, textes et illustrations de Hannah Alice,  traduction de l’anglais par Catherine Tron-Mulder, Flammarion Jeunesse/Père Castor, 18 p.  avec transparents, 13,90 euros.

Les pages cartonnées peuvent suggérer un documentaire destiné aux plus jeunes. Ce n’est pas le cas. L’usage du carton est sans doute plutôt en lien avec les 5 transparents qui y sont fixés afin de bien faire comprendre les thèmes traités. Le vaste programme se complète d’une incitation à protéger notre pauvre Terre. Il comporte: espace, atmosphère et météo, milieux de vie, animaux, êtres humains, eau, sol, intérieur de la Terre. Chacune des pages articule son sujet autour de la découpe transparente représentant notre planète, tandis que textes et autres illustrations détaillent les propos. Un ouvrage plus complet qu’il n’y paraît au premier abord.

À partir de 5 ans.

À lire

La forêt racontée aux enfants, textes et  illustrations de Philippe Godard, La Martinière  jeunesse, 72 p., 14,90 euros.

Un format presque carré pour ce documentaire richement illustré présentant la forêt sous un angle contemporain. C’est-à-dire avec toutes les menaces qui pèsent actuellement sur ce milieu historique indispensable à notre survie. En une trentaine de thèmes, traités par doubles pages, l’auteur aborde tout ce qui touche aux arbres et aux forêts. Leurs habitants, humains ou animaux, l’évolution dans le temps jusqu’aux changements actuels, les particularités, les usages aussi bien pratiques qu’artistiques, les métiers, l’utilité en matière de carbone. C’est passionnant de bout en bout, avec une approche pédagogique et engagée, splendidement illustré de photos bien choisies, souvent époustouflantes. Une mine d’informations documentaires et un véritable hommage au poumon vert de la planète. Si les illustrations sont d’abord des tableaux célèbres, une des premières photos de l’ouvrage montre la forêt bruxelloise de Soignes, une hêtraie classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2017, ce qui fait évidemment plaisir.

À partir de 8 ans.

À lire

Singes, textes et illustrations d’Eva Horská,  traduction du tchèque par Eurydice Antolin, La Martinière Jeunesse, 64 p., 14,90 euros.

On nous dit que l’autrice-illustratrice tchèque est passionnée par le monde des singes. En effet ! On en a la magnifique preuve dans le splendide album documentaire qu’elle leur consacre. De formidables images usant à foison de trames diverses, un texte percutant et accrocheur, une approche thématique originale dévoilant bien des choses qu’on ignorait sur les singes. Les généralités nous montrent combien ces mammifères sont proches de nous. Les études des espèces présentées dans un fort réussi Atlas des primates, une centaine quand même, permettent d’apprendre une foule de choses, dont l’importance des menaces qui pèsent sur elles. Portraits en images et en textes accrochent le lecteur tout en lui fournissant mille informations. Un ouvrage aussi original que ludique et réussi.

À partir de 7 ans.

À lire

La nouvelle encyclopédie illustrée, textes d’un  collectif placé sous la direction de Christopher  Lloyd, illustrations de Mark Ruffle et Jack Tite,  traduction de l’anglais non attribuée, Les Arènes  Jeunesse, 424 p., 29,90 euros.

Célébrissime et synonyme de sérieux car remise à jour annuellement, l’encyclopédie Britannica affiche crânement ses 2 siècles et demi d’existence. L’occasion pour elle de créer une version destinée à la jeunesse, orchestrée par une centaine d’experts. Une bibliographie, un glossaire et un index terminent l’épais ouvrage partagé classiquement en 8 chapitres: l’univers, la Terre, la matière, la vie, les humains, les temps anciens, les temps modernes, aujourd’hui et demain. Chaque thème est décliné de manière dynamique en entrées multiples, abondamment illustrées de dessins et de photos. Explications générales, paroles d’experts, résumés, particularités, questions sans réponse, lignes du temps, images largement légendées et exemples pratiques présentent une foule de données dans un esprit moderne. Ainsi, les célèbres émoticônes jaunes côtoient l’énigmatique sourire de la Joconde dans la double page dédiée aux émotions. Cette formidable promenade dans un monde inouï de connaissances peut se lire de la première à la dernière page tant sa présentation est attrayante ou bien selon les intérêts de chacun.

Pour tous, enfants et parents.

À lire

4 m² de nature, textes, photos et conception  graphique de Stéphane et Cathy Hette, illustrations  de Marcello Pettineo, Plume de carotte, 192 p., 24 euros.

Quatre mètres carrés, cela représente quoi ? Les forts en maths diront une surface de 2 m sur 2, les forts en lettres aligneront l’ensemble des pages de cet abécédaire naturaliste, tout juste réédité avec une nouvelle couverture. Quatre mètres carrés, c’est aussi la taille de la plaque blanche qui a servi de cadre aux photos de ce moyen format bien épais, illustré de clichés présentés à l’ancienne. Les auteurs ont en effet souhaité faire un inventaire en images, complété de textes informatifs, drôles ou poétiques, de la faune et de la flore du coin de campagne où ils vivent. Ce lieu au climat océanique européen, en Champagne-Ardenne, réunit un cours d’eau, un arbre, des fleurs, une pierre, de la terre bien entendu. Y vivent une multitude d’insectes, au sol ou dans les airs, ainsi que quelques mammifères. S’y épanouissent aussi tout au long de l’année une abondance de plantes. De l’«ablette», poisson grégaire aimant les eaux calmes, à la «zygène de la filipendule», petit papillon posé sur une tige de délicate scabieuse, on croise plusieurs centaines d’espèces. Un méli-mélo enchanteur, à portée d’yeux dans la réalité, présenté avec originalité et humour tout en étant pédagogique.

Pour tous à partir de 6 ans.

À lire

Un dinosaure par jour, textes de Miranda Smith,  illustrations de Jenni Wren, Juan Calle et d’autres,  traduction de l’anglais par Emmanuel Gros, Casterman, 224 p., 19,90 euros.

Avait-on déjà tout écrit sur les dinosaures ? On pensait que oui. Et bien non. La preuve avec ce grand format illustré de très nombreux dessins et muni d’un signet soyeux qui propose un dinosaure par jour de calendrier. Surprenant et réussi. La couverture affiche clairement: «365 dinos à découvrir au fil de l’année». Sauf que la bonne idée de l’auteure est d’inclure le 29 février qui présente le Kol, théropode à plumes de bon format. Le compte exact est donc 366 dinosaures réunis par catégorie selon les mois de l’année: les plus petits et les dinosaures autruches en janvier, les plus gros dinosaures et les dinosaures à bec en juin, les stégosaures et les premiers oiseaux en septembre… S’il est rigolo de rechercher quel dinosaure ce calendrier associe à une date d’anniversaire par exemple – pour moi, il s’agit de l’Elaphrosaurus -, on se trouve toutefois devant un documentaire sérieux. Chaque dino est dessiné en couleurs dans son milieu naturel. Sa fiche comporte une notice, son époque, sa famille, son alimentation, sa longueur, son poids et son lieu de vie. Cette approche par familles crée bien des étonnements. Ainsi la page sur les dinosaures piscivores, du 25 au 30 avril, réunit des individus allant de 1,5 kg (la taille d’un canard) à 7 t !

Pour tous à partir de 6 ans.

À lire

Mes saisons, textes et illustrations de Bernadette  Gervais, Les Grandes Personnes, 56 p.,  22,50 euros.

Dans ce nouveau grand format, l’auteure célèbre la Nature au fil des saisons, rendant grâce de façon personnelle à la faune et à la flore. Une véritable balade que cet imagier des saisons très richement illustré. Les dessins d’une beauté totale et d’une précision inouïe sont au pochoir comme toujours chez elle. Ils se complètent de très jolies photographies en noir et blanc, assemblées au fil de ses promenades dans la nature. L’imagier est composé sur le mode narratif. Et artistique. Le contraste entre les photographies en noir et blanc et dessins en couleurs fonctionne très bien. Un imagier est-il un documentaire ? Bernadette Gervais pense que non, car elle ne fait que nommer les choses. Mais à voir son travail, moi, je dis oui. Non seulement, la façon dont elle assemble les concepts est une invitation à regarder autour de nous et à se documenter, mais surtout, chacune de ses illustrations est légendée, parfois par des mots compliqués. Ces mots qui rebutent plus souvent les adultes que les enfants. Elle donne ainsi les noms des arbres dont elle présente les bourgeons, elle nomme les 7 insectes rouges qu’elle a réunis, elle dessine avec une foule de détails les insectes jaunes et noirs pour que le lecteur fasse bien la différence entre abeille, guêpe, syrphe, bourdon et frelon. Une formidable incitation à mettre le nez dehors et à ouvrir ses yeux et ses oreilles.

Pour tous.

À lire

Ces trésors qui t’attendent dehors, textes de  Craig Caudill, illustrations de Carrie Shryock,  traduction de l’anglais par Laetitia Agostino, Glénat  Jeunesse, 64 p., 15,90 euros.

À découvrir les multiples expéditions dans la nature que propose cet ouvrage, on comprend l’avertissement liminaire des 2 auteurs américains, enjoignant les jeunes lecteurs à se faire accompagner d’adultes lors de leurs explorations. Il est en effet question ici de découvrir la nature en décryptant les signes qu’elle nous envoie. Pour cela, il faut exercer ses sens, regarder, écouter, respirer, sentir, toucher. De formidables découvertes sont au rendez-vous. Chaque double page illustrée d’un paysage propose un trésor à découvrir, assorti d’une foule d’autres observations à faire à la même occasion. Par exemple, «observer un arc-en-ciel et déchiffrer son message secret» permet évidemment de comprendre le phénomène mais aussi de repérer les points cardinaux, de prévoir la météo et de deviner l’heure, tout en égrenant quelques informations sur la pluie ou la perception des couleurs. Tout aussi décoiffants, «Trouve ton chemin grâce à une flaque d’eau», «Imagine une carte dans les feuilles de lierre» ou «Apprends à aimer les nuits de pleine lune». En fin d’ouvrage figurent un glossaire et la liste des paysages arpentés au fil des pages.

Pour tous à partir de 5 ans.

À lire

Jouets de nature – Histoires et secrets de  fabrications, textes et illustrations de Christine  Armengaud, prises de vue de Yannick Fourié,  Plume de carotte, 192 p., 34,50 euros.

Marre du plastique ? Optons en cette fin d’année pour les jouets naturels comme ceux présentés dans cette réédition enrichie et modernisée d’un ouvrage datant de 2009 et vendu à plus de 35 000 exemplaires. Cinq chapitres articulent ce beau livre aux photos aussi magnifiques que leurs objets, «Jouets éphémères», «Jouets secs», «Tressages», «Musiques vertes» et «Jouets des 4 éléments». Entre une dizaine et une vingtaine de réalisations sont proposées chaque fois. En face de la photo en pleine page de droite, apparaissent à gauche la photo de l’élément de départ, la liste des plantes à utiliser, l’histoire du jouet présenté et les étapes de sa fabrication. Inouï de retrouver ces jouets naturels confectionnés à tour de bras hier et tombés dans l’oubli aujourd’hui. Sifflets, bateaux, couronnes, poupées ne demandaient que quelques minutes à être assemblés. Pourquoi ne pas recommencer ? Les textes fourmillent d’informations scientifiques tout en invitant à s’occuper les doigts. Parure en vigne vierge, casse-tête en cerise, toupies en glands, oiseaux en branches, canards tressés, hochets, chevaux en tiges de saule, instruments de musique n’attendent que vous. Il y en a plusieurs centaines et pour tous les goûts. Un index des plantes utilisées clôture cet épatant grand format entre le beau livre, le livre pratique et le documentaire.

Pour tous.

À lire

L’arbre de l’année – Les arbres les plus  extraordinaires d’Europe, textes de Lucas Reira,  illustrations d’Olivia Holden, traduction et adaptation  du catalan par Anne Cohen Beucher, hélium, 48 p., 16,90 euros.

C’est en 2011 qu’a été lancé à Bruxelles le Concours de l’arbre européen de l’année, inspiré de ce qui se faisait déjà en République tchèque, et nous n’en savions rien. Il s’agit tout simplement de voter chaque année pour une série d’arbres remarquables proposés sur le site multilingue Tree of the year (https://www.treeoftheyear.org). À noter que les votes pour 2024 seront ouverts en février. Si le lauréat 2023 est le Chêne Fabrykant, en Pologne, avec 45 718 votes, on trouve un arbre belge à la 15e place, le Poirier de Klerken, en Flandre occidentale. Cette belle initiative a donné lieu à un album réunissant plusieurs arbres sélectionnés dans le cadre du concours européen. Chacun est présenté dans une illustration-paysage sur double page mentionnant ses particularités et son histoire ainsi qu’une mini-carte d’identité. On découvre ainsi un arbre gardien d’un village inondé, un ginkgo amoureux, un peuplier solitaire, l’arbre d’une sorcière… De quoi aiguiser les appétits de découvertes des jeunes lecteurs. Un mini-bémol, si l’auteur mentionne l’année quand l’arbre de la page a eu le premier prix, il ne le fait pas pour ses autres choix. Dommage même s’il est évidemment possible de trouver les informations sur le site du concours.

À partir de 6 ans.

À lire

Ponts du monde, textes et illustrations de Marc  Majewski, traduit de l’anglais par Nadja Belhadj, Saltimbanque éditions, 48 p., 15,90 euros.

En route pour un tour du monde en 21 étapes, une par pont qui apparaît dans une très belle illustration sur double page, remarquablement composée, mentionnant sa particularité. Des notices en fin d’ouvrage en disent davantage au sujet de chacun. Le point commun de ces édifices est qu’ils nous racontent tous une histoire et qu’ils unissent des mondes naturels et artificiels sans oublier qu’ils permettent aux humains de se réunir. Pas de mention du romantique Pont des soupirs vénitien, la notion étant portée par le Bow Bridge new-yorkais. Parmi les 20 autres ponts choisis, le très haut viaduc de Millau (France), le très long pont (54,71 km) reliant Hong Kong, Zhuhai et Macao, le mini El Marco (3,2 m) entre l’Espagne et le Portugal, le coloré Golden Gate (USA), le suspendu Charles Kuonen en Suisse et le submergé pont de Moïse aux Pays-Bas, sans oublier l’historique Edmund Petbus Bridge (USA), le millénaire Pont du Gard (France) ou l’inspirant Pont japonais à Giverny. Une superbe promenade poético-documentaire.

À partir de 6 ans.

À lire

Où te caches-tu ?, textes de Raphaël Martin,  illustrations de Marine Giacomi, La Martinière  Jeunesse, 48 p., 21 euros.

Un grand format pour découvrir, comprendre et protéger les animaux qui vivent incognito aux côtés des humains. Que ce soit sous terre comme le blaireau, sous un caillou comme la lithobie, derrière l’écorce des arbres comme la sittelle torchepot, orthographiée ici avec un seul t. Tout en haut du ciel comme le colibri cubain ou dans les profondeurs des abysses comme la baudroie épineuse. Qu’ils se camouflent comme le phasme ou voyagent discrètement comme les graines que transportent les animaux. Qu’ils se nourrissent la nuit comme la fouine ou fassent des orgies le jour comme la coccinelle qui peut ingurgiter jusqu’à 100 pucerons par jour. Sans compter ceux qui se cachent dans les grottes ou même dans les maisons, dont les célèbres punaises de lit. Ou encore dans le corps humain. Ou encore… La Nature recèle de nombreux mystères, habitudes secrètes, cachettes, qui sont ici dévoilés par le texte et l’image et au travers des 20 volets à soulever – attention en les refermant à ne pas les plier. On apprend ainsi que la sittelle torchepot est le seul oiseau européen capable de se promener sur un tronc d’arbre la tête en bas.

À partir de 6 ans.

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