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Jean-Claude Quintart • jc.quintart@skynet.be

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La Belgique sur le devant de la scène du coronavirus

Lors de la dernière édition (virtuelle) de la BIO International Convention, la plus grande manifestation planétaire de biotechnologie, le monde entier avait le regard fixé sur notre pays, devenu terre de développement, de production et de distribution de nombreux vaccins et autres thérapies anti coronavirus. Une croissance fulgurante mais fruit de compétences et de connaissances accumulées au fil des années par des efforts de recherches et d’investissements tant publics que privés. Lentement, mais surement, le biotech a tissé sa toile en parsemant le pays de clusters à Gand, Charleroi, Louvain, Liège, et de jeunes pousses un peu partout, en multipliant les activités de R&D dans les universités, centres de recherche et hôpitaux. Par cette fertilisation croisée des travaux, la concentration des savoirs et l’agilité des acteurs, la Belgique a acquis une expertise sans pareille, notamment sur des niches technologiques comme l’ARN messager, l’ADN plasmique, la thérapie cellulaire et génique ou encore les anticorps monoclonaux et polyclonaux.

Ces expertises nationales ont permis à notre pays d’être au premier plan dans la lutte contre le coronavirus. Connue pour sa bière Duvel, la ville de Puurs est maintenant reconnue pour sa production de vaccins Pfizer-BioNTech à ARNm. À côté de Pfizer, de nombreuses sociétés belges et unités de production d’entreprises globales telles que eTheRNA, GSK, Janssen Pharmaceutica, Kaneka Eurogentec, Mithra, Plasma Industries, Takeda, Thermo Fischer, Univercells et sa filiale Exothera ont apporté leurs compétences en matière de production de vaccins et traitements contre la pandémie de Covid-19. Comme le souligne Tineke Van hooland, secrétaire générale adjointe de bio.be/essenscia, «Un vent nouveau souffle sur le biotech belge». Et «De nombreuses biotechs belges sont en passe de devenir des success-stories avec le lancement de leurs produits sur le marché», ajoute Frédéric Druck, secrétaire général de bio.be/essenscia. La lutte contre le coronavirus a ainsi conduit nos entreprises de biotechnologie à passer progressivement de l’«invented in Belgium» au «made in Belgium». «Bouger, vous progresserez» n’est donc pas un vain conseil ! Et Tineke Van hooland de conclure en invitant notre biotech «à utiliser l’agilité pour rester en pole position sur la carte internationale».

https://www.essenscia.be

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Pierre Mottet, nouveau boss de l’UWE

Né en 1961, ingénieur commercial de la School of Management de l’UCLouvain, Pierre Mottet est le nouveau président de l’Union Wallonne des Entreprises (UWE), succédant ainsi à Jacques Crahay. The right man in the right place est l’expression qui qualifie au mieux cette nomination. Après avoir fait ses premières armes chez IBM, Pierre Mottet rejoint, en 1987, Ion Beam Applications (IBA), entreprise dont il deviendra CEO puis président du Conseil d’Administration en 2013. Entré aux débuts d’IBA, il transforma la jeune pousse néo-louvaniste, active dans le diagnostic et la thérapie du cancer, en une entreprise globale au chiffre d’affaires annuel de quelque 300 millions d’euros, comptant plus de 1 500 salariés et plusieurs implantations mondiales. 

Touche à tout, Pierre Mottet est administrateur d’Invest.BW et fut président de Telemis (logiciel médical) et de Xylergy (énergie). Il a aussi été impliqué dans les organisations sectorielles ou multisectorielles représentant les entreprises wallonnes, que ce soit comme administrateur ou vice-président de l’UWE, comme président ou vice-président d’Agoria Wallonie ou encore au titre de président du pôle de compétitivité wallon Mecatech. Last but not least, pendant une dizaine d’années, Pierre Mottet fut membre du Comité de direction de la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB). Bref, un passé qui augure favorablement quant à l’avenir de l’UWE et de ses membres. «Nous avons choisi une icône de l’entreprenariat wallon ! Sa réflexion constante sur le devenir de notre Région et de ses entreprises inspirera désormais les entrepreneurs wallons vers une région prospère et durable», note Jacques Crahay, président sortant.

https://www.uwe.be

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HYVE est né

C’est ainsi que le liégeois John Cockerill a annoncé la création du consortium Hyve, avec les centres de recherche flamands imec et VITO ainsi que les sociétés Bekaert, DME et Colruyt Group. Cette initiative, destinée à booster la production rentable et durable d’hydrogène en termes de gigawatts, devrait aider à rencontrer la neutralité climatique exigée par l’Union européenne pour 2050. Un contexte où l’hydrogène vert apparaît comme l’élément clé de la décarbonation, notamment de la chimie, des aciéries, cimenteries, etc. activités qui dépendent de l’hydrogène gris, produit par reformage du gaz naturel, processus générant d’importantes quantités de CO2, alors que l’hydrogène vert est issu tout simplement de l’électrolyse de l’eau au départ d’une énergie renouvelable.

Encore faut-il que ce dernier soit compétitif, que les tarifs de l’électricité verte baissent, que les électrolyseurs soient plus rentables et enfin, que les économies d’échelle puissent arriver à diminuer les coûts de production. Possible, mais pas gagné. D’où Hyve, dont la mission est de relever le défi en fédérant des acteurs de toute la chaîne de valeur. Ainsi, VITO et imec apportent leurs connaissances en électrolyse; Bekaert fournira les matériaux appropriés; John Cockerill, leader en production d’électrolyseurs alcalins, intégrera les résultats de sa fabrication; DME, spécialisé en dragage et énergie offshore, utilisera les nouveaux électrolyseurs pour convertir l’éolien en hydrogène vert et enfin, Colruyt Group soutiendra les applications de recherche pour le transport durable. 

Avec Hyve, John Cockerill saisit une opportunité nouvelle pour démontrer sa maitrise du sujet et accroître ses relations dans le milieu de l’hydrogène vert. Et Jean-Luc Maurange, CEO du Groupe, de préciser: «Grace à sa position de leader mondial dans la fabrication d’électrolyseurs de grande capacité et à son expertise dans le domaine de l’hydrogène, John Cockerill veillera à mettre son savoir-faire au service de l’amélioration des performances pour faire de ce projet un succès novateur et emblématique pour décarboner l’industrie».

https://www.johncockerill.com
https://www.imec-int.com
https://www.vito.be
https://www.bekaert.com
https://www.deme-group.com
https://www.colruytgroup.be

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Tous polyglottes mais…

C’est en construisant la tour de Babel que les hommes se sont mis, paraît-il, à parler des langues différentes au point de ne plus se comprendre. Quelques milliers d’années plus tard, la technologie promet que nous nous comprendrons bientôt tous, quelle que soit notre langue ! En effet, dans un futur proche, lunettes et oreillettes intelligentes pourront traduire les mots d’une autre personne et même aller jusqu’à donner l’impression qu’elle nous parle dans notre langue. Un joli pas en avant mais qui, de l’avis de certains, ne serait pas sans danger. Des cassandres ? Oui et non. Leur argument est qu’au-delà de son rôle d’intermédiaire en temps réel de nos conversations, la technologie n’influencerait pas nos façons de communiquer. Prise au sérieux, cette remarque a conduit à la création de Language in the Human-Machine Era (LITHME), un réseau de recherche réunissant 52 pays et dont la vocation est de voir comment ces technologies sont susceptibles de modifier notre communication quotidienne et in fine, le langage lui-même. En Belgique, le programme est porté par Fanny Meunier, chercheuse à l’Institut Langage et Communication de l’UCLouvain et vice-présidente du groupe de travail sur l’apprentissage et l’enseignement des langues. 

Assuré d’un financement par la Coopération Européenne en Science et Technologie, ce projet entend déterminer l’impact de ces changements sur notre communication et notamment sur la manière dont les personnes s’identifieront à des langues spécifiques, dont nous apprendrons et enseignerons les langues, traduirons les textes ou rédigerons et interpréterons les lois. Bientôt, les nouvelles technologies seront intégrées à nos sens, les informations apparaîtront devant nos yeux, nos mots seront amplifiés, traduits et sous-titrés au fur et à mesure que nous parlerons et nous nous adresserons à des robots conversationnels, à des personnages en réalité virtuelle. Selon Fanny Meunier, «Si ces technologies nous apporteront de nombreux soutiens, elles nous forceront aussi à nous poser des questions auxquelles nous ne pourrons répondre par oui ou non». Pour la chercheuse, «la question ne sera pas: doit-on continuer à enseigner les langues étrangères, mais que doit-on enseigner aux humains pour qu’ils puissent non seulement vérifier le rendu des traductions mais aussi quels aspects humains ne peuvent pas être appris aux technologies et doivent être privilégiés dans l’apprentissage des langues à l’avenir».  Tout un programme ! 

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L’aéronautique belge a le vent en poupe

Selon le jargon du métier, on a coupé le métal. En clair, BeLightning a démarré ses travaux de production de 400 empennages horizontaux et de composants connexes pour le Lockheed Martin F-35. Ce contrat fait suite à l’achat par la Composante Air de la Défense nationale de 34 F-35 qui seront basés à Kleine-Brogel (Flandre) et Florennes (Wallonie), avec premières livraisons attendues en 2023. Réalisé en coordination avec Lockheed Martin, fabricant du F-35, et le britannique BAE Systems, propriétaire du contrat de fabrication des empennages horizontaux, le deal passé avec la joint-venture BeLightning porte sur un montant d’environ 400 millions de dollars et la création de 200 emplois à temps pleins. Pour rappel, la co-entreprise BeLightning fédère 3 ténors de notre secteur aérospatial: Asco Industries, Sabca et Sonaca Group.

La production des empennages horizontaux sera menée de concert par les différentes infrastructures  de BeLightning, à savoir: l’assemblage final chez Sonaca à Charleroi; la fabrication des composites chez Sabca à Lummen et les éléments métalliques chez Asco à Zaventem. Actuellement, de nouveaux outils à la pointe de l’art sont en cours d’installation sur les 3 sites. Selon le calendrier, la livraison des premières pièces, dédiées notamment aux F-35 belges et ensuite à la production complète, est prévue pour 2025, avec l’ambition d’avancer au maximum cette date.

Dans la foulée des bonnes nouvelles aéronautiques, nous pouvons annoncer que l’entreprise mouscronnoise Feronyl a empoché un contrat pluriannuel avec Lockheed Martin portant sur la recherche et développement de matériaux avancés pour surfaces à haute température. 

www.lockheedmartin.com
www.asco.be
www.sabca.be
www.sonaca.com
www.feronyl.com

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Cyberprotégé !