WALL'INNOVE TOUR

Arrêt
sur e-Biom

Jacqueline REMITS • jacqueline.remits@skynet.be

jannoon028/Freepik + photomontage, ©e-biom

Il était une fois…

Des scientifiques aux profils complémentaires qui avaient le désir commun d’apporter des solutions concrètes aux enjeux environnementaux: extinction de la biodiversité, développement durable, crise climatique, transition écologique, résilience alimentaire, épidémies… Au total, près d’1 million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction. Pour protéger la nature, il est nécessaire de connaître précisément et rapidement la répartition géographique des espèces concernées. Les scientifiques et les naturalistes effectuent un intense travail d’observation, et parfois de capture, pour décrire et inventorier cette biodiversité. En couplant l’utilisation de technologies innovantes à une expertise scientifique unique, e-biom se positionne comme un nouvel acteur œuvrant activement à la conservation de la biodiversité et la protection de l’environnement. «Elles nous concernent tous, affirme Jonathan Marescaux, cofondateur et CEO de e-biom. Elles représentent des enjeux sociétaux majeurs qui nécessitent, outre des solutions concrètes, des changements profonds. En combinant expertise scientifique et innovation, nous contribuons à protéger le vivant.»

Après 3 années de R&D soutenues par la Région wallonne, e-biom est fondée en 2019 par Jonathan Marescaux et Karine Van Doninck. Spin-off de l’UNamur, elle est spécialisée dans le suivi des espèces par des approches génétiques. Elle œuvre à la préservation de la biodiversité grâce notamment à une innovation scientifique permettant de détecter des traces d’ADN présentes dans l’environnement. «Notre objectif est d’accompagner les acteurs publics et privés dans l’intégration de la prise en compte de la biodiversité dans tout projet.» Longtemps considérées comme l’apanage des laboratoires de recherche, les méthodes génétiques de pointe permettent d’obtenir rapidement des données précises sur la faune et la flore, la présence d’espèces protégées ou de pathogènes. «Ces données sont précieuses pour définir des plans de gestion et de restauration plus efficaces.» Recourant à des méthodes d’analyse de pointe alliant relevés de terrain, biologie moléculaire, expertise en écologie et bio-informatique, e-biom conseille de manière innovante les acteurs publics et privés afin d’intégrer systématiquement l’éco-responsabilité dans tous types de projets. L’entreprise développe également des outils permettant d’objectiver les actions spécifiques menées en faveur de la biodiversité par chacun de ses partenaires.

Dès 2019, la jeune spin-off entame un partenariat avec la Fondation Pairi Daiza. Des prélèvements d’échantillons sont réalisés dans le cadre d’un projet de recherche cofinancé par la Région wallonne et qui s’est terminé fin avril 2021. «Nous avons d’abord eu accès à des enclos pour tester notre méthodologie et y prélever quelques échantillons du sol.  En 2020, nous avons collaboré avec la Fondation pour effectuer des prélèvements en milieu naturel.» En même temps, une collaboration est lancée avec l’UNamur pour un accès aux zones protégées du domaine d’Haugimont. D’autres prélèvements sont effectués dans la forêt de Saint-Michel Freyer, domaine désormais géré par la Fondation Pairi Daiza en province de Luxembourg. «Avoir eu accès à cette énorme zone naturelle pour tester notre protocole nous a permis de comparer les zones forestières des 2 provinces.» La même année, e-biom et l’UNamur sont sélectionnées pour utiliser l’ADN environnemental afin de détecter 2 espèces d’amphibiens, l’alyte accoucheur et le triton crêté, dans 1 000 mares en Wallonie. Le Life Belgian Nature Integrated Project a pour objectif de soutenir les projets Natura 2000 par la mise en œuvre de différentes actions visant le maintien et le rétablissement des habitats et des espèces menacées. En 2020, la crise sanitaire représente une opportunité pour e-biom. Dès le printemps, l’équipe se mobilise. «En combinant nos méthodes de prélèvements et notre expertise génétique, nous avons rapidement pu répondre à la demande de la SPGE (Société Publique de Gestion de l’Eau) visant à détecter les traces du Covid-19 dans les eaux usées des stations d’épuration.» Depuis lors, e-biom collabore avec l’institut fédéral Sciensano afin de suivre l’évolution de la pandémie. «L’ensemble de nos activités repose sur un seul et même principe: offrir un accompagnement technique et scientifique à nos clients qui souhaitent s’engager en faveur de la biodiversité. En effet, nous sommes persuadés que chacun peut agir à son niveau.»
 

CARTE D’IDENTITÉ

CRÉATION : 2019

SIÈGE SOCIAL :
Rue Godefroid, 5/7 5000 Namur
Rue Camille Hubert, 11
5032 Les Isnes
(dès le 01/12/2023)

SECTEUR D’ACTIVITÉS:
Biodiversité

MEMBRES DE L’ÉQUIPE : 11

CONTACT : 0471 31 02 17

   contact@e-biom.com

   www.e-biom.com

 
…l’envie d’innover

En matière d’innovation, e-biom propose un nouveau service: l’utilisation de l’ADN environnemental afin de décrire les organismes vivants dans l’environnement. «L’ADN environnemental repose sur le principe que chaque organisme vivant relâche de l’ADN dans son habitat: urines, fèces, décomposition de matières organiques… Il est possible, sur base d’un simple échantillon d’eau ou de terre, de récupérer cet ADN afin de déterminer rapidement et précisément la biodiversité présente dans un écosystème.»

La protection de la biodiversité demeure une thématique stratégique innovante. e-biom cherche l’équilibre entre la haute valeur ajoutée de l’expertise scientifique et la réalité du terrain. «Nous adaptons notre offre à la maturité de nos clients», indique Véronique Pire, COO d’e-biom. En 2023, la société a commercialisé plusieurs kits ADN environnemental (kit miel, sol, plante, etc.) et a repensé son business plan. «Combiner le développement économique et l’innovation scientifique nous permet d’accélérer la démarche B2B et d’intégrer des locaux propres dès la fin de l’année.»

Le laboratoire d’analyses d’e-biom est couplé à un bureau d’expertise scientifique dédié à la conservation de la biodiversité, l’écologie et la protection de l’environnement. Les scientifiques collaborent étroitement avec des collectivités, des paysagistes, des architectes et des entreprises afin de prendre en compte les enjeux liés à la biodiversité dans le développement du territoire. «Nous commençons par réaliser des inventaires biologiques et un diagnostic initial, ce qui nous permet d’avoir une bonne vision du ‘potentiel biodiversité’ d’un projet ou d’un terrain, détaille Jonathan Marescaux. Nous pouvons ensuite proposer des aménagements en faveur de la faune et de la flore ou des recommandations visant à renforcer le maillage écologique. L’objectif étant de mettre en place des indicateurs et des certifications permettant d’objectiver que les actions mises en œuvre renforcent la biodiversité.»

Si elle est jeune, l’entreprise namuroise s’est déjà fait remarquer à l’exportation, notamment en France et au Luxembourg. «Pour des partenaires français, nous réalisons des analyses de miel provenant de sites de production pour montrer l’impact positif des aménagements. Nous analysons également des carottes sédimentaires afin d’étudier l’évolution de la biodiversité à travers le temps.» e-biom ne représente pas seulement un business, mais un projet de vie à part entière pour son fondateur.
 
 

QUI EST JONATHAN MARESCAUX,  COFONDATEUR ET  CEO ? 

Mouscronnois d’origine, Jonathan Marescaux, 36 ans, a passé la moitié de sa vie dans sa ville natale et l’autre moitié dans la capitale wallonne. Il complète son master en biologie des organismes et écologie par une spécialisation en conservation de la biodiversité et une thèse de doctorat en biologie sur des espèces invasives. «Depuis tout petit, la biodiversité est une passion. J’ai toujours su que je voulais travailler dans ce domaine.» Après sa thèse il travaille durant quelques mois comme consultant en écologie pour une multinationale. «Je me suis rendu compte que tous les outils scientifiques que j’avais utilisés pendant mon travail à l’université pouvait aussi servir au monde de l’entreprise. J’ai voulu créer un bureau d’études couplé avec un laboratoire pour proposer ces méthodes à la base utilisées par la recherche afin de les mettre à disposition des entreprises et des pouvoirs publics. C’est ainsi qu’est née l’idée de la spin-off.» Pour se détendre, le jeune CEO aime beaucoup se balader dans la nature et s’occuper de son jardin «avec des aménagements en faveur de la biodiversité».

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