L'Adn de…

Eva DA SILVA
Ergothérapeute

Propos recueillis par Géraldine TRAN • geraldine.tran@spw.wallonie.be

E. DA SiLVA

Ergothérapeute, c’est une vocation que vous avez depuis toute petite ?

Non, je n’avais jamais entendu parler de ce métier pendant mes études secondaires. Je voulais être kinésithérapeute. Je savais déjà depuis toute petite que je voulais m’orienter vers un métier médical ou paramédical. J’ai toujours voulu travailler dans l’accompagnement thérapeutique. À la fin de mes études secondaires, j’ai vu une émission sur l’ergothérapie et je me suis dit que c’était un métier qui pouvait en regrouper plusieurs. Je me suis orientée vers cette voie professionnelle un peu en me disant «on verra si ce métier m’intéresse vraiment». Je pensais que le fait de choisir cette orientation me permettrait d’avoir plus d’opportunités professionnelles en ayant le choix de travailler dans différents secteurs d’activités.

Il faut faire un bachelier en ergothérapie. Il existe plusieurs écoles en Belgique qui proposent ce bachelier. Pour ma part, j’ai choisi la Haute École Léonard de Vinci à Bruxelles. Il y a des stages à effectuer chaque année, ce qui permet de prendre contact avec le métier sur le terrain. 

Comment devient-on ergothérapeute ?

Vous travaillez actuellement en tant qu’ergothérapeute et chargée de projets Handicap à la Febrap (Fédération des Entreprises de Travail Adapté), mais quelle est votre journée-type ?

Je n’ai pas vraiment de journée type. Mon rôle principal en tant qu’ergothérapeute est de favoriser l’insertion socio-professionnelle des travailleurs en situation de handicap dans les différentes entreprises de travail adapté bruxelloises. La finalité est qu’ils puissent être autonomes au travail, garder leur emploi et être épanouis socialement. J’aide donc les travailleurs en situation de handicap ayant des difficultés à leur poste de travail en leur proposant un accompagnement qui réponde à leurs besoins. L’accompagnement est différent d’un travailleur à l’autre. Certaines personnes ont juste besoin d’une adaptation matérielle de leur poste de travail, d’autres nécessitent un accompagnement au niveau de l’apprentissage des gestes de travail. D’autres personnes ont plus besoin d’un soutien moral et d’une aide pour la gestion de leurs émotions. En plus de l’accompagnement, je forme également les encadrants aux différents types de handicap et à l’adaptation des postes de travail. Je développe également différents projets (création de brochures, de formations pour les personnes en situation de handicap, jeux adaptés…).

J’ai toujours été attirée par la science pour pouvoir comprendre comment fonctionne l’organisme humain. Je me suis intéressée très jeune à l’anatomie pour analyser le fonctionnement des muscles, des nerfs etc…

Quels sont vos  rapports avec la  science ? 

Quelle est la plus  grande difficulté  rencontrée dans  l’exercice de votre  métier ?

C’est sans doute le fait de souvent devoir expliquer ce qu’est l’ergothérapie, dans quels secteurs un ergothérapeute peut travailler, quels sont nos rôles. Il faut souvent poser ses limites sur ce qu’on peut faire, et qui rentre donc dans l’exercice de notre métier, et sur ce qu’on ne peut pas faire.

Ma plus grande réussite professionnelle est d’avoir créé et de donner, avec ma collègue, une formation à différents encadrants sur ce qu’est le handicap, quels en sont les différents types, comment communiquer avec une personne en situation de handicap, comment adapter au mieux son poste de travail. Je ne pensais pas, durant mes études, qu’un jour je formerais aussi des personnes sur un sujet. 

Quelle est votre plus  grande réussite  professionnelle  jusqu’à ce jour ?

Quels conseils  donneriez-vous à un  jeune qui aurait envie  de suivre vos traces ?

Qu’il faut partir à la découverte de soi-même. C’est en se connaissant que nous arrivons à développer de nouvelles compétences pour évoluer professionnellement. Si nous nous limitons à ce que nous pensons savoir faire, nous ne pouvons pas évoluer. Il est aussi important de s’écouter et de trouver un lieu de travail en adéquation avec nos valeurs personnelles.
 
 

CARTE D’IDENTITÉ

Eva DA SILVA

ÂGE : 29 ans

SITUATION FAMILIALE :
En couple

PROFESSION : Ergothérapeute et Chargée de projets Handicap

FORMATION : Bachelier en ergothérapie à la Haute École  Léonard de Vinci (campus Woluwé de l’UCLouvain)

MAIL : eva.dasilva37270@hotmail.fr

Je vous offre une  seconde vie, quel  métier choisiriez-vous ?

Sans hésiter: kinésiologue. Je m’intéresse beaucoup aux thérapies non-médicamenteuses et à tout ce qu’elles peuvent apporter au niveau du bien-être émotionnel, psychologique et physique.

De ne pas avoir besoin de dormir. Ainsi, j’aurais le temps de faire encore plus de choses que j’aime sur une journée. 24h, c’est beaucoup trop peu ! 

Je vous offre un  super pouvoir, ce  serait lequel et qu’en  feriez-vous ? 

Je vous offre un  auditoire, quel cours  donneriez-vous ?

Pourquoi pas, plus tard dans ma carrière professionnelle. J’aime transmettre mes connaissances et la réalité de notre métier. Je suis d’ailleurs déjà formatrice pour les encadrants qui accompagnent des travailleurs en situation de handicap. Je les forme notamment aux différents types de handicap et à l’adaptation des postes de travail. On ne s’en rend pas toujours compte, mais c’est important d’optimaliser les conditions de vie et de travail des personnes en situation de handicap.

J’engagerais des chercheurs pour développer des recherches scientifiques sur l’autisme. Nous en entendons de plus en plus parler mais cette pathologie reste un handicap du neurodéveloppement engendrant des difficultés différentes chez une personne à l’autre et qui demande des adaptations spécifiques.

Je vous offre un  laboratoire, vous  plancheriez sur quoi  en priorité ?

Je vous transforme  en un objet du  21e siècle, ce serait  lequel et pourquoi ?

Un GSM. On ne peut plus s’en passer…

Le tour du monde. Nous avons tellement de choses à voir et à découvrir.

Je vous offre un billet  d’avion, vous iriez où  et qu’y feriez-vous ?

Je vous offre un face  à face avec une  grande personnalité  du monde, qui  rencontreriez-vous et  pourquoi ?

Aucune idée. Je n’ai pas vraiment d’idole. 

Ce n’est pas totalement faux. L’ergothérapie est un métier à différentes casquettes en fonction du secteur et du lieu dans lequel on travaille. Nous pouvons aussi bien accompagner l’enfant, l’adolescent, l’adulte que la personne âgée. Nous sommes au centre de l’accompagnement et nos rôles se regroupent avec ceux d’autres professions paramédicales. Nous n’avons pas de spécialité à proprement parler. Chaque ergothérapeute a un ou plusieurs secteurs qui lui correspondent.

La question «a  priori»:  Ergothérapeute, c’est  un peu un infirmier,  un psy, un kiné, un  psychomotricien, un  métier fourre-tout  réellement légitime ?

En savoir plus :

https://www.vinci.be/fr/formations/ergotherapie

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