WALL'INNOVE TOUR

Arrêt sur TheraVet

Jacqueline REMITS • jacqueline.remits@skynet.be

jannoon028/Freepik + photomontage, THERAVET/ ©Jules Toulet-13

Il était une fois…

Une entreprise créée pour soigner des animaux de compagnie. TheraVet a été fondée en 2017 par Enrico Bastianelli, un médecin devenu multi entrepreneur en biotechnologie humaine, puis vétérinaire. Elle est spécialisée dans le développement de traitements innovants et ciblés à destination des chiens, chats et chevaux, souffrant de maladies des articulations et des os, comme l’arthrose, les lésions ligamentaires et tendineuses, ainsi qu’en cas de chirurgie osseuse chez ces animaux. Elle possède une expertise dans le développement de produits vétérinaires, de la formulation à la production, en passant par l’évaluation préclinique, clinique et réglementaire. TheraVet commence à développer ses activités aux États-Unis, à travers une filiale créée en 2019 et basée alors au Texas. Aujourd’hui, le siège est en Caroline du Sud. «Les États-Unis constituent un marché très important pour l’entreprise, par sa taille, le nombre d’animaux de compagnie et les dépenses pour ceux-ci», souligne Enrico Bastianelli. Après une levée de fonds pour lancer ses premiers produits et afin d’accélérer le développement de ses gammes, la société lève environ 7 millions d’euros en 2021. La même année, elle est introduite en bourse. En 2022, un accord de distribution exclusif aux États-Unis est signé pour la gamme Biocera-Vet avec une société nord-américaine qui conçoit, développe et commercialise des produits orthopédiques et des dispositifs médicaux vétérinaires. «Le lancement commercial de cette ligne aux États-Unis était l’un de nos principaux objectifs.» La même année, la société optimise sa stratégie commerciale en France avec un nouvel accord de distribution. Début 2023, l’entreprise signe un accord de distribution exclusif avec Vetpharma, société leader dans la commercialisation de produits et services vétérinaires. Une avancée certaine pour la distribution de cette même gamme, désormais disponible sur les 5 continents, soit dans 24 pays comptant un total de plus de 150 millions de chiens. «Des pays où la prise de conscience augmente, et tout particulièrement dans les pays scandinaves, l’Australie, le Japon, l’Afrique du Sud et le Brésil.»
 
 

CARTE D’IDENTITÉ

CRÉATION : 2017

SIÈGE SOCIAL :
av. Jean Mermoz, 32 bte 1,
6041 Gosselies

SECTEUR D’ACTIVITÉS:
Biotechnologie vétérinaire

MEMBRES DE L’ÉQUIPE : 12

CONTACT : 071 96 00 43

   info@thera.vet

   www.thera.vet

 
…l’envie d’innover

TheraVet se concentre sur le développement de traitements innovants pour les indications orthopédiques et ostéo-articulaires. La société travaille principalement avec 2 centres de recherche en Wallonie, le CER à Marche-en-Famenne en province de Luxembourg et le Certech à Seneffe, dans la province du Hainaut. Biocera-Vet est une gamme complète de produits de comblement osseux phosphocalciques auto-durcissants injectables, fabriquée à base de phosphate de calcium, aux propriétés d’ostéo-intégration, d’ostéo-induction et de remodelage osseux renforcées. «Ces substituts osseux innovants, faciles à utiliser, sont indiqués dans les chirurgies osseuses nécessitant une greffe, ainsi que dans la prise en charge palliative de l’ostéosarcome canin, précise Enrico Bastianelli. Basée sur des résultats cliniques très prometteurs, cette gamme de produits permet une évolution vers une chirurgie orthopédique plus simple et plus efficace.» Elle se décline en plusieurs lignes: un ciment prêt à l’emploi à base de phosphate de calcium hautement injectable et auto-durcissant, un greffon osseux naturellement ostéo-conducteur, un substitut osseux à base de phosphate de calcium biocompatible et abordable et un substitut osseux prêt à l’emploi à base de phosphate de calcium hautement injectable pour cimentoplastie. Ainsi dotée, TheraVet compte bien pénétrer avec force le marché des allogreffes osseuses qui représente 23% du marché des substituts osseux aux États-Unis et 13% en Europe et au Royaume-Uni. Début 2023, la société a annoncé le début de l’évaluation de Biocera-Vet dans le traitement du kyste osseux chez le cheval par une approche mini invasive, grâce à sa collaboration avec un médecin néerlandais spécialisé en chirurgie équine de réputation européenne. «On parle de 200 000 chevaux infectés chaque année dans le monde. Un marché important. Nous visons l’Europe et les États-Unis, mais aussi l’Asie où nous ne sommes pas encore présents», complète le CEO. La société poursuit l’évaluation de cette gamme dans un nouveau programme clinique.

Dans le pipeline de TheraVet se trouve également Visco-Vet, une gamme polyvalente d’antalgiques avec des anti-inflammatoires. Ce gel injectable intra-articulaire est réalisé à base d’acide hyaluronique, de plasma spécifique d’espèce et d’un composant pharmaceutique actif. La biotech wallonne a franchi avec succès les premières étapes réglementaires pour ce produit avec le Centre de médecine vétérinaire de la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis. «Nous en sommes aux essais cliniques. Actuellement, les traitements de l’arthrose chez le chien, soit se limitent à la gestion de la douleur sans traiter la maladie elle-même, soit relèvent de la chirurgie. Le but de cette étude est de confirmer que notre gamme offre une solution sure et efficace pour les chiens souffrant d’arthrose.» Avec à la clé, un important marché outre-Atlantique.

Aujourd’hui, la stratégie de TheraVet consiste à renforcer son portefeuille de produits. «C’est notre priorité. D’abord, en renforçant le caractère innovant et unique de nos produits. Et ce, en ciblant certaines indications particulières pour lesquelles on estime être quasiment les seuls à pouvoir offrir ce type de traitement. C’est le cas de l’approche mini-invasive pour les chevaux qui ne peut se faire que si l’on dispose d’un substitut osseux hautement injectable. Sur le marché, nous sommes quasiment les seuls à pouvoir offrir ce type de ciment. C’est aussi valable pour l’ostéosarcome, le cancer du chien le plus fréquent et très grave. Nous venons avec une procédure unique, la cimentoplastie, qui permet un soulagement de la douleur et de la boiterie chez l’animal, une amélioration de la qualité de vie et, combinée à la chimiothérapie, avec des résultats encourageants.»

La société a lancé dernièrement un réseau de centres de référence dédiés à l’ostéosarcome, ce qui permet aux propriétaires de chiens de pouvoir entrer en contact avec des centres capables d’offrir ce type de traitement. «Cette plateforme s’étend déjà dans plusieurs pays d’Europe et aux États-Unis.» Par ailleurs, elle a récemment lancé un substitut osseux à libération locale et prolongée d’antibiotiques. «Ce nouveau ciment à mélanger à des antibiotiques est le premier de sa classe à répondre réellement aux besoins des vétérinaires», ajoute le CEO.
 
 

QUI EST ENRICO BASTIANELLI, FONDATEUR  ET CEO ?

Médecin anatomo-pathologiste de  formation, Enrico Bastianelli quitte  la médecine après sa spécialisation  pour entrer dans  l’industrie, plus particulièrement le secteur pharma, durant quelques  années. Il entame alors  son parcours d’entrepreneur au  sein d’une société basée à Paris, où  il restera 4 ans, avant de rentrer en  Belgique et de fonder Bone  Therapeutics, une société de  thérapie cellulaire osseuse  spécialisée dans la réparation et la prévention des fractures, qu’il  dirige et quitte après 10 ans. Il lance alors TheraVet. Pourquoi  s’écarte-t-il de la médecine  humaine ? «C’est un domaine qui  me semblait, en tout cas au  moment où j’ai quitté Bone Therapeutics, être fort en  demande de traitements. J’ai fait  presque toute ma carrière dans le  domaine ostéo-articulaire sur  différents types de produits, que ce  soit des médicaments ou des  dispositifs médicaux. Du fait d’être  en contact avec ce domaine  thérapeutique a émergé en moi  l’idée que la médecine vétérinaire,  les animaux de compagnie en  particulier, éventuellement les chevaux aussi, étaient en besoin  de traitements innovants.  Avec les compétences que j’avais  acquises durant toutes ces années  avec mon équipe, je pouvais en offrir pour améliorer la qualité  de vie, la prise en charge d’animaux  de compagnie. C’est  ainsi qu’ils sont sortis de cette  réflexion.»

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