Matou, minou, minet…

Les chats ont pris leur temps avant de devenir nos amis. Pour savoir pourquoi, des scientifiques de Louvain-la-Neuve ont étudié l’ADN de plus de 200 chats du passé, depuis l’époque de l’Égypte ancienne jusqu’à nos jours en passant par l’Antiquité, soit une période de 9 000 ans. Ils ont notamment découvert que nos chats domestiques descendent de 2 groupes de chats sauvages différents.

Il y a très longtemps, les ancêtres de nos chats actuels vivaient sur un large territoire allant de l’Asie à l’Europe. Vers 8 000 ans avant Jésus-Christ, ils ont commencé à se rapprocher des villages. En effet, les activités agricoles attiraient toutes sortes de rongeurs comme les souris et les rats. Un vrai cauchemar pour les paysans car ils mangeaient les récoltes destinées aux villageois. Excellents chasseurs, les félins ont repéré ces garde-manger à portée de pattes ! C’est ainsi que les chats et les humains se sont rencontrés. Avec le temps, les humains ont réalisé les avantages de les avoir près d’eux: il y a moins de rongeurs, moins de maladies et les récoltes de céréales sont protégées. Certaines études expliquent que les chats ont même suivi les humains le long des anciennes routes commerciales pour les aider à éloigner les rongeurs de leurs cargaisons. Plus tard, vers 1 500 avant notre ère, des chats venus d’Égypte se sont répandus dans d’autres parties du monde, dont l’Europe. Ces chats égyptiens avaient l’avantage d’être très sociables, ce qui les rendait encore plus attirants. Aujourd’hui, nos chats domestiques sont issus de ces 2 lignées.

Longtemps, les gens ont cru que c’était l’homme qui avait domestiqué les chats. Aujourd’hui, cette étude scientifique démontre aussi que nos petits compagnons à 4 pattes ont choisi de se rapprocher de l’homme, au point de se laisser caresser. Comment le savent-ils ? C’est un peu compliqué mais pour faire simple, l’ADN du chat domestique est pratiquement identique à celui du chat sauvage. S’il avait été domestiqué par l’homme, son ADN aurait subi plus de modifications. 

Même s’il adore les croquettes, le chat est un animal carnivore. Autrement dit, il se nourrit de viande. Avec le lion, le tigre, le léopard ou encore le lynx, il appartient à la famille des félidés. Leur tête est ronde, leur mâchoire puissante et dotée d’une trentaine de dents. Particularité intéressante, ils possèdent tous de superbes griffes rétractiles, capables de rentrer et sortir sur demande, ce que les chiens ne peuvent pas faire. Les félidés se divisent en 3 sous-familles: les panthères (les grands félins), les petits félins et les félins à dents de sabre qui, eux, ont disparu. Les espèces appartenant à la famille des grands félins sont ceux qui peuvent rugir. On y trouve bien sûr le lion, mais aussi le tigre, le jaguar et les panthères. Quant aux chats, ils appartiennent à la famille des petits félins, comme le guépard et le lynx, même si ces 2 derniers sont beaucoup plus grands. Leur point commun: ils ronronnent.

Sous ses pattes, le chat possède 3 coussinets. Des petites boursoufflures sans poil qui lui permettent de ne pas glisser et de rester très discret. Enfin, si tu observes bien ton chat, tu verras qu’il se déplace sur les «doigts». On dit qu’il est digitigrade. Tandis que nous, humains, nous marchons sur la plante des pieds. C’est pourquoi nous sommes des plantigrades.
 
 

Comme tu l’as lu dans «Le truc de ouf», les chats se débrouillent très bien dans le noir. Une prouesse que nous sommes incapables d’accomplir, nous humains. Pour comprendre cette différence, explorons les yeux. Sur la rétine se trouve ce qu’on appelle des photorécepteurs, des cellules en forme de cônes ou de bâtonnets capables de capter la lumière. Le chat en possède beaucoup plus que nous. Grâce à eux, il peut exploiter à fond le peu de lumière présente dans l’obscurité pour «voir» son environnement – on dit qu’ils sont nyctalopes. Mais pourquoi les chats ont-ils développé ces superpouvoirs de vision nocturne et pas les humains ? La raison est simple: ils chassent de nuit car leurs proies sont actives la nuit. C’est la «magie» de l’évolution. Cependant, sache que si les chats se débrouillent mieux que nous la nuit, la journée, leur vision est plus faible que la nôtre. C’est un peu comme s’ils mettaient des lunettes floues le jour. Les experts expliquent que leur acuité visuelle est 7 fois plus petite que la nôtre. Enfin, ils ne voient pas si bien les couleurs que nous car ils ont bien moins de récepteurs. Heureusement pour eux, leur ouïe et leur odorat très puissants viennent à la rescousse. 

1) Le ronronnement

Que se passe-t-il quand tu caresses ton chat ? Il ronronne ! Autrement dit, il émet un son de gorge qui témoigne de son bien-être. Il faut savoir que les cordes vocales des chats sont courtes. Or, le son reçu est assez grave. En physique, on parle de basses fréquences. Leur ronronnement a une fréquence comprise entre 25 et 30 Hz. De nombreuses théories ont été avancées pour expliquer l’origine de ce son. L’une d’elle disait que le ronronnement était lié à une activité musculaire au niveau de la gorge (du larynx) du chat. Et que ces mouvements étaient coordonnés par le cerveau. Mais une nouvelle étude scientifique démonte complètement cette idée. Les expériences menées montrent que les chats domestiques ont comme des «tampons» dans la gorge. Des tissus gras qui permettent de faire vibrer leurs cordes vocales lentement, à des basses fréquences. Et la partie étonnante, c’est que leur cerveau n’a même pas besoin de dire à leur gorge de ronronner ! Pour le prouver, les scientifiques ont retiré la gorge de 8 chats décédés (ne t’inquiète pas, ils étaient malades et les propriétaires étaient d’accord) et ont découvert que leurs cordes vocales pouvaient faire ce son toutes seules, sans l’aide de muscles, ni du cerveau. Il faut juste que de l’air passe dedans… Et chez les chats, l’air qui circule dans leur gorge vient de leur respiration. Ceci explique cela.

2) Le bondissement

Tu as sans doute déjà observé ton chat qui se préparait à bondir tout en remuant son popotin. Pourquoi fait-il ce truc bizarre ? Eh bien, un chercheur, John Hutchinson, s’est aussi posé la question ! Est-ce une danse secrète de chat avant d’attaquer ? En vérité, les scientifiques n’ont pas encore fait d’expériences officielles sur ce sujet. Mais le professeur Hutchinson a quelques idées de réponse. Il pense que ce petit «twerk» les aide à avoir plus de grip sur le sol et ainsi se lancer plus rapidement sur leur proie. Pour ce vétérinaire de Londres, c’est comme un échauffement, comme s’ils faisaient des étirements avant un grand saut en somme. Mais peut-être que dans l’excitation de la chasse, les chats trouvent ça tout bêtement amusant ! Sauf que dans le règne animal, ce comportement a aussi été observé chez le lion, le tigre et le jaguar. C’est qu’il y a donc bien une raison à cette attitude. Hutchinson aimerait faire une expérience avec des chats pour voir comment ça se passe quand ils bougent leur derrière et quand ils ne le font pas. À suivre donc !