À lire

Lucie CAUWE · lucie.cauwe@gmail.com

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À lire avec nos enfants

Le vivant

«Animaux sauvages du monde entier», textes et  illustrations de Dieter Braun, traduits de l’allemand par  Nelly Lemaire, Milan, 224 p., 24,90 euros

Certes, on connaît la plupart des 120 animaux présentés dans cet ouvrage proche du livre d’art. Qu’ils vivent au Nord ou au Sud de notre planète. Ils sont ici tellement bien représentés dans ces peintures qu’on a envie de les redécouvrir, de les admirer encore, de mieux les connaître. L’auteur-illustrateur allemand signe un hommage sensible aux animaux sauvages d’Europe, d’Afrique, d’Amérique du Nord et du Sud, d’Asie, d’Australie et d’Antarctique – on les découvre continent par continent. Qu’il les représente dans leur habitat naturel ou sur fond blanc, il crée un lien entre eux et le lecteur. Ses illustrations artistiques sont assorties de textes bien troussés comportant des anecdotes comme des informations scientifiques, mode de vie, habitat, caractéristiques physiques, alimentation, habitudes mais aussi dangers qui les menacent. Une célébration artistique des espèces animales dont plusieurs sont, hélas, menacées de disparition. 

À partir de 8 ans.

Le vivant

«Où sont passés les oiseaux ?», textes de Séraphine Menu, illustrations de Fleur Oury, Albin Michel Jeunesse, 80 p., 20 euros.

Voilà un documentaire d’un  genre particulier: il est à lire,  même s’il est évidemment illustré, et de fort belle manière. On y parle du lien entre les  humains et les oiseaux, de la cigogne au phénix en passant par l’étiquette désagréable collée
à la pie par exemple. Il évoque la fascination que les premiers ont toujours éprouvée pour les seconds. Avec les conséquences qu’elle a pu avoir quand les plumes de certains volatiles étaient à la mode ! On y parle des oiseaux qui ont disparu comme le dodo ou le pigeon migrateur américain. On y parle de ceux qui sont menacés et des raisons, monoculture, disparition des arbres et des haies, insecticides… Mais les auteurs nous donnent aussi de l’espoir. On peut encore sauver les oiseaux, on peut encore repeupler le ciel. Changements d’habitudes, petits gestes qui comptent, actions collectives pour être tous ornithologues. Pour retrouver dans la nature, en vrai, ces oiseaux si bien dessinés en vignettes ou en doubles pages.

À partir de 7 ans.

Le vivant

«Océanarium», textes de Loveday Trinick, traduits de l’anglais par Emmanuel Gros, illustrations de Teagan White, Casterman, 108 p., 25 euros et «Mille et un poissons», textes et illustrations de Joanna Rzezak, Actes Sud Junior, 32 p., 15,90 euros.

Si la Terre porte le nom de planète bleue, c’est parce sa surface est essentiellement recouverte d’eau. Que se passe-t-il sous cette surface ? De plus en plus profondément même (jusqu’à 4 km) ? C’est ce qu’on découvre dans les 9 galeries et une bibliothèque qui scrutent l’océan. Vite, enfilons une tenue de plongée pour admirer le plancton, les méduses, les anémones de mer, les mollusques, les crustacés pour les espèces les moins connues, les poissons, les mammifères, les oiseaux et les reptiles ayant aussi leur place dans ce documentaire très richement illustré. Les enfants plus jeunes s’amuseront avec l’autre album, odyssée multicolore à la découverte des animaux marins à travers les mers et les océans. Une encyclopédie junior bigarrée qui déclenche la curiosité et l’envie d’en savoir davantage.

À partir de 9 et 6 ans.

Le vivant

«Arborama», textes et illustrations de Lisa Voisard, Helvetiq, 208 p., 24,90 euros.

Sur la même magnifique idée que son superbe Ornithorama (voir Athena n° 349), la Suissesse Lisa Voisard présente par le texte et par l’image «le monde fabuleux des arbres». Les fondamentaux de l’arbre, les portraits de 30 espèces réparties selon leur habitat principal (ville et parc, forêt et campagne, montagne, verger et jardin), complétées de 9 sortes à particularités, des pistes d’observation, le cycle de vie de l’arbre et sa protection et un index. Voilà pour le contenu qui ne dit rien de la splendeur graphique de cette solide brique illustrée. Chaque fois, un portrait groupé des arbres selon leur milieu, puis 4 pages pour chacun: une représentation en pied, des infos historiques, particularités, similitudes ou différences et un guide d’observation illustré sur une page. De quoi en savoir déjà beaucoup sur les arbres de notre environnement. De quoi apprendre à ne plus confondre un platane et un érable, un châtaignier et un marronnier, un frêne et un noyer. De quoi s’émerveiller devant les arbres qui nous protègent, nous sont utiles et peuvent nous enchanter. Informations scientifiques et histoires  étonnantes se marient ici à merveille. 

À partir de 8 ans.

Le vivant

«Phénoménal, la nature spectaculaire», textes de Philippe Nessmann, illustrations d’Alex Astour, Milan, 48 p., 19,90 euros et «Incroyables créatures», textes de Mily Cabrol, illustrations de Léonard Dupond, Saltimbanque Éditions, 64 p., 16,90 euros.

Deux grands formats illustrés de dessins réalisés à l’ordinateur qui nous font voyager, l’un dans les paysages, l’autre parmi les animaux et les plantes. Le premier présente 40 lieux aux 4 coins de la planète accueillant de rares phénomènes naturels: la grotte aux cristaux géants, les colonnes de bulles dans un lac, les poussières d’étoiles… Autant de phénomènes mystérieux qui sont présentés visuellement et expliqués par de brèves notices scientifiques. Une mine pour admirer notre planète et veiller à en prendre soin. Le second réunit en doubles pages colorées les textes explicatifs et la fiche d’identité de 27 animaux et végétaux spectaculaires et surprenants, pas toujours rares mais tellement ingénieux. Cap sur le poisson aux 700 dents, le papillon aux ailes transparentes, le crustacé qui grimpe aux arbres, l’axolotl dont les pattes peuvent repousser, la plante qui ne fleurit que la nuit, celle qui sent la viande pourrie ou celle qui grandit d’un mètre par jour… Fabuleuse nature !

À partir de 8 et 6 ans.

Le vivant

«Le grand défilé des animaux», textes et illustrations de Julie Colombet, Casterman, 48 p., 15,95 euros et «Animomuseum», textes de Nadja Belhadj, illustrations de Julia Spiers, Saltimbanque Éditions, 32 p., 19 euros.

 

Voici ici 2 présentations originales des animaux. Le premier est de conception particulièrement insolite. En format à l’italienne, il présente de double page en double page une incroyable cohorte d’animaux aux yeux ronds cheminant de gauche à droite. Pas de légende, mais sous la phrase ritournelle «Qui l’eût cru ?» un titre explicatif: «Ces oiseaux ne volent pas !» «Certains animaux sont haut perchés…» «… quand d’autres sont courts sur pattes.» «Certains animaux portent un masque.» On parcourt la faune par le biais de traits communs bizarres ou graphiques, titillant la curiosité, jusqu’aux pages finales où les 20 illustrations reviennent en réduction mais complétées de légendes et d’un animal servant d’étalon de taille. Le second ouvrage est un documentaire animé où on déambule comme dans un musée. Ses 11 salles abordent chacune un critère sous lequel sont réunies différentes espèces. Exemples: squelettes, œufs, dents, empreintes, cornes, yeux, écailles, pattes, etc. Chaque double page est une grande image où évoluent des enfants explorateurs et différents animaux, parfois cachés sous des volets à ouvrir, les informations de texte étant disséminées dans les différents ensembles. 

Respectivement à partir de 4 et 6 ans.

Le vivant

«Dans la tête des animaux», textes de Fleur Daugey, illustrations de Jeanne Detallante, La Martinière Jeunesse, 64 p., 16,90 euros et «Même pas bêtes ! La reproduction» , textes de Farah Kesri et Michel Cymes, illustrations de Anne Defréville, Glénat Jeunesse, 72 p., 15 euros.

Depuis toujours, on compare l’espèce humaine et les animaux. Qui est le plus fort, le plus malin, le plus intelligent ? Une recherche qui trouve un aboutissement dans ces deux albums. Le premier, en grand format et sur beau papier, remarquablement illustré, compare les intelligences. Et apporte de nombreux exemples contredisant l’idée que l’homme est plus intelligent que l’animal. Pas de règlement de compte mais une foule d’observations témoignant de la capacité d’adaptation de l’animal à son milieu. Par exemple, le cassenoix qui a une carte géographique dans sa tête, les abeilles qui dansent pour se parler, les animaux médecins… L’ouvrage regorge d’informations peu communes et passionnantes. L’autre titre compare le comportement humain et animal à propos de la reproduction. Un mot pris au sens large: séduction, reproduction, développement, naissance. Si le propos est anthropocentré, il présente une foule incroyable de renseignements sur un sujet bien cerné.

À partir de 8 ans.

Le vivant

«Le jardin du microbiote», textes et illustrations de Katie Brosnan, traduits de l’anglais par Sylvie Lucas, Milan, 48 p., 12,90 euros et «La grande fabrique à crottes», textes de Nadja Belhadj, illustrations de Philippe de Kemmeter, Saltimbanque Éditions, 48 p., 13,90 euros.

Microbiote, voilà bien un mot qui s’est fait sa place dans le vocabulaire courant ces dernières années. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Réponse dans le premier album qui traque avec humour et compétence les microbes de toutes sortes qui se trouvent dans l’organisme humain. De quoi ne plus confondre archées, bactéries, champignons, virus, protistes et autres animaux microscopiques. Très claires, les illustrations permettent de bien comprendre ce qui se passe en nous, jusqu’au «jardin du microbiote», alias le gros intestin, lieu de toutes les découvertes actuelles. De facture plus classique, le second album s’intéresse à un sujet qui plaît aux enfants, les crottes. À toutes les crottes, celles des animaux, celles du nez, de l’œil, et bien sûr les vraies, dont la fabrique humaine est détaillée avec simplicité et humour. Quant aux cacas des animaux, ils ont de multiples fonctions qui sont détaillées ici. Pince-nez parfois nécessaire et réflexes de dégoût à prévoir.

Respectivement
à partir de 8 et 6 ans.

Le vivant

«Tout ce que vous pensez savoir sur les dinosaures est faux !», textes de Nick Crumpton, traduits de l’anglais par Bérengère Viennot, illustrations de Gavin Scott, Gallimard Jeunesse, 68 p., 14,90 euros.

Un titre qui va régaler tous ceux qui se passionnent pour les dinosaures et ils sont nombreux ! Un titre provoc’ qui démonte pas mal d’assertions fausses qui circulent. Tous les dinosaures ne sont pas morts. Ils n’étaient pas tous énormes, ni verts avec des écailles, ni bêtes, ni méchants… Les différents thèmes sont abordés dans des doubles pages illustrées de façon intelligente et l’approche transversale réserve pas mal de surprises aux amateurs de dinosaures. Évidemment, il vaut mieux s’y connaître un petit peu pour ne pas se perdre entre Nedoceratops, Mussaurus, Archaeoraptor et autres espèces aux noms imprononçables. De génération en génération, depuis plus de trente ans maintenant, les enfants continuent de s’intéresser avec passion aux dinosaures. Et ceci est une vérité, sans explication peut-être, mais une vérité.

À partir de 7 ans.

Les inventions

«Histoire des inventions», textes et illustrations de Peter Goes, traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandron, Milan, 80 p., 19,90 euros et «Albert Einstein», textes de Carl Wilkinson, traduits de l’anglais par Emmanuel Gros, illustrations de James Weston Lewis, adaptés par David Panzo, Little Urban, 64 p., 25 euros.

Deux grands formats remarquablement illustrés. D’abord une fabuleuse encyclopédie visuelle due à un Belge qui présente les inventions de tous temps en une immense fresque chronologique allant du paléolithique à nos jours. Chaque période de temps présente un dessin sur double page dont le décor accueille les inventions scientifiques et technologiques de l’époque. La gradation chromatique des fonds des pages accueille une sorte d’immense langue pétillante d’inventions qui serpente de page en page. Une promenade incroyablement jubilatoire pour les curieux, sans l’index qui plairait aux lecteurs pressés. Ensuite une biographie d’Albert Einstein, qui a révolutionné le monde de la physique par le pouvoir de ses idées, en 24 chapitres et un glossaire. Grâce à lui, on ne voit plus ni le temps ni l’espace de la même manière. Fort bien pensé, cet ouvrage permet d’aborder jeune des notions aussi compliquées que la théorie de la relativité, les trous noirs ou la quatrième dimension sans oublier évidemment la fameuse équation
E = mc².

À partir de 8 ans.

Le climat

«L’incroyable histoire du climat», textes de Catherine Barr et Steve Williams, traduits de l’anglais par Magali Laroudie, illustrations de Amy Husband et Mike Love, Nathan, 40 p., 12,90 euros et «Agir pour la planète», textes de Jean-Michel Billioud, illustrations de Wouzit, Casterman, 64 p., 15,95 euros.

 

Approches originales pour ces deux albums. Le premier se décline en doubles pages agréablement illustrées de dessins où s’expriment en phylactères les protagonistes. C’est une démarche efficace, évidemment un peu expéditive de la problématique ô combien large et compliquée mais suffisante pour les plus jeunes, d’autant qu’elle s’achève par une série de propositions à mettre en place dès aujourd’hui. Le second se découpe en huit chapitres thématiques consacrés aux actions de sauvetage de la planète possibles. Introduits par une double page documentaire au sens classique, ils se poursuivent en BD plaçant Jeanne, militante écolo, et Tom, victime de la surconsommation, dans diverses situations quotidiennes qu’ils résolvent en discutant entre eux, entre tâtonnements, informations et solutions.

Respectivement
à partir de 6 et 8 ans.

Le climat

«123 choses urgentes à connaître sur le climat», textes de Mathilda Masters, traduits du néerlandais par Noëlle Michel, illustrations de Louize Perdieus, La Martinière Jeunesse, 144 p., 14,90 euros et «10 idées reçues sur le climat et comment les mettre K.O. pour agir maintenant», textes de Myriam Dahman et Charlotte-Fleur Cristofari, illustrations de Maurèen Poignonec, Glénat Jeunesse, 120 p., 14,90 euros.

Deux documentaires organisés de manière encyclopédique. Le premier, dû à 2 Belges (auteurs aussi de 123 choses urgentes à savoir avant 13 ans, voir Athena n° 349), est composé de 123 notices bien expliquées par le texte et des illustrations délicates, regroupées en 6 chapitres. De quoi apprendre énormément de choses, de l’origine de l’oxygène au retour des loups en passant par l’utilité des calmars en laboratoire. On aurait juste aimé un index pour pouvoir naviguer aussi autrement dans ce passionnant traité. Le second s’attaque frontalement à toutes ces idées que l’on balance sur le climat pour s’autoriser à ne rien faire, genre «2 degrés de plus, ça change rien» ou «C’est la faute des autres» ou «La technologie nous sauvera»… Non, non et non, 10 fois non dans ce plaisant traité de vulgarisation scientifique, assorti de nombreuses solutions.

Respectivement
à partir de 9 et 12 ans.

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