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Secrets de pharaons

Laetitia MESPOUILLE • info@curiokids.net

© merydolla – stock.adobe.com, © Yurii – stock.adobe.com, © siculodoc – stock.adobe.com (p.25), © ScanPyramids, Brooklyn Museum (CC-BY), © The Trustees of the British Museum (CC BY-NC-SA 4.0), Musée du Caire, © stock.adobe.com, d’après Jean-Claude Golvin, Architecte, Archéologue, Illustrateur, © Theresa Mount – stock.adobe.com, © Noel – stock.adobe.com, © stock.adobe.com –    Peter ELLIOTT

Quand tu penses à l’Égypte, tu vois certainement les pyramides, des statues de Dieux à tête d’animal, des pharaons, des peintures de rois et de reines, des hiéroglyphes ou des momies. Autant de traces du passé qui prouvent combien cette civilisation était «géniale»

 

Son histoire débute entre 3100 et 3200 avant Jésus-Christ avec Narmer, le roi Scorpion. Pendant 3 000 ans, l’Égypte se développe et prospère au bord du Nil, au nord-est de l’Afrique. En plus des constructions, dont certaines sont encore visibles aujourd’hui, les Égyptiens sont les inventeurs de nombreux objets du quotidien, encore employés aujourd’hui. Papier, encre, dentifrice, miroir, voici quelques exemples que tu connais bien. Cette culture du monde antique a pu prospérer grâce à l’accumulation de ses connaissances et à leur transmission. Mathématiques, astronomie, médecine, agriculture, architecture, ingénierie et construction sont autant de domaines dans lesquels ils ont excellé… si bien que les scientifiques d’aujourd’hui travaillent encore à percer leurs secrets. Remontons le temps et partons à la découverte de cette civilisation incroyable.

Un peu d’histoire…

L’Égypte ancienne était l’une des plus grandes et des plus puissantes civilisations du monde. Sa naissance, sous la forme d’un Empire, remonte à 3 millénaires avant Jésus-Christ. Elle prendra fin en 31 avant Jésus-Christ avec l’invasion des Romains. C’est grâce au Nil, 2e plus long fleuve du monde, que cette civilisation a pu se développer aussi bien. En effet, les Anciens Égyptiens l’exploitent pour irriguer leurs cultures. Un procédé très malin qui permet de «mouiller» les sols et de les fertiliser. Ainsi enrichis, ils produisent de grandes quantités de nourriture, ce qui est vital dans cette partie désertique de la planète. Ils étaient à ce point experts que les Grecs et les Romains copieront cette technique pour leurs cultures. Mais ce n’est pas tout. En plus d’être source de vie, le Nil leur servait aussi de moyen de transport pour commercer d’une ville à l’autre ou transporter les gros blocs de pierre destinés à la construction d’immenses édifices comme les temples et les pyramides. 

Des génies en innovation

LE DENTIFRICE ET LA BROSSE À DENT

Les Égyptiens étaient très attentifs à leur hygiène personnelle et à leur apparence. Aussi, ils inventaient de nombreux outils et objets que nous utilisons encore 5 000 ans plus tard. Par exemple: le peigne, les ciseaux, le maquillage, le parfum et bien sûr, le dentifrice et la brosse à dent. Tout comme nous le faisons aujourd’hui, les Égyptiens utilisaient le dentifrice pour nettoyer leurs dents, les garder blanches et rafraichir leur haleine. Cependant, leur dentifrice ne ressemblait en rien à celui que tu utilises. Les premières pâtes à dents développées entre -5000 et -3500 av. J.-C. étaient une poudre composée de coquilles d’œufs brûlées, de cendres de sabots de bœuf, de myrrhe et de pierre ponce. Cette poudre formait une pâte au contact de la salive. Sa composition était étudiée pour éliminer la plaque dentaire. Heureusement, sa recette a évolué au fil du temps, notamment grâce aux Grecs et aux Romains, qui ont incorporé des plantes aromatiques comme la menthe poivrée, un ingrédient encore employé de nos jours. Aujourd’hui, tout le monde peut se procurer du dentifrice, mais durant l’Antiquité égyptienne, ce produit d’hygiène bucco-dentaire était réservé à la classe riche, donc aux pharaons et à la noblesse.

LE PAPYRUS

Aujourd’hui, tu lis ton magazine Athena imprimé sur du papier, qui fait partie de ton quotidien. Tu le retrouves comme support de tes cours à l’école, à la base des livres et BDs, des billets de banque, des magazines et même des publicités. Ce papier moderne est fabriqué à partir d’une pâte composée de fibres de cellulose extraites du bois. À l’époque de l’Égypte antique, le papier tel que tu le connais n’existait pas. Or, il était aussi important pour eux de garder une trace écrite des transactions commerciales ou d’informations importantes. Graver la pierre est une tâche fastidieuse et c’est un matériau lourd à transporter. Il leur fallait donc une solution efficace, facile à l’emploi et légère. C’est là qu’ils eurent l’idée de créer du papier à partir des tiges du papyrus, un roseau qui pousse sur les bords du Nil. Pour créer le papier, ils éliminaient les extrémités, la couche externe, pour ne garder que le cœur de la plante. Cette partie blanche était coupée en fines lamelles qui étaient ensuite tissées. Ce papier très fin, très couteux à fabriquer et donc très précieux, était majoritairement employé pour les textes religieux.  À ce propos, savais-tu que le mot «papier» venait du mot «papyrus» ? Ça te paraît sûrement évident maintenant !

 
 

   Le truc de ouf !

VOIR À TRAVERS LES MURS DES PYRAMIDES AVEC DES PARTICULES COSMIQUES, C’EST POSSIBLE ?

En 2017, les scientifiques découvrent une cavité immense, longue de 30 m, dans la pyramide de Khéops. Comment ont-ils fait ? Ils ont employé une technique de radiographie capable de détecter les cavités cachées à l’intérieur des matériaux. On appelle cette technique la «radiographie à muons». Quel nom bizarre ! Tout comme les rayons X permettent de voir à l’intérieur de ton corps, la radiographie muonique permet de «voir» à l’intérieur de la matière. Les muons sont des particules élémentaires infiniment petites et capables de traverser les objets. Ces particules se forment dans la haute atmosphère.  Ils naissent de la rencontre des rayons cosmiques envoyés par le Soleil avec les molécules composant notre atmosphère. Chaque minute, ton corps est traversé par des centaines de muons. Quand ils traversent un matériau, ils interagissent avec lui et ralentissent ou changent de direction. Les scientifiques utilisent des détecteurs de muons pour savoir s’il y a une cavité ou si le matériau est plein. Cette technologie est particulièrement intéressante pour étudier les volcans ou les pyramides avec un plus haut degré de précision que les techniques plus courantes. 

Une nouvelle cavité a été détectée dans la Pyramide de Khéops grâce à la radiographie à muons 
(© ScanPyramids)

 
LE CALENDRIER

Le premier calendrier correspondant à une  année de 365 jours a aussi été inventé par les  Égyptiens. Tout a commencé il y a 5 000 ans. À  cette époque, ils employaient 2 calendriers.  Un calendrier lunaire pour leurs rituels et fêtes  religieuses et un calendrier solaire pour tout  ce qui relève de la vie de tous les jours. Basé  sur les saisons, il se révèle très pratique et  précis pour les activités agricoles.

Le calendrier égyptien, bien qu’il comporte  365 jours, diffère un peu du nôtre. En effet,  dans l’Égypte ancienne, une semaine  comporte 10 jours, un mois équivaut à  3 semaines de 10 jours et 4 mois couvrent une  saison. Une année de leur calendrier  correspond ainsi à 3 saisons et 5 jours saints.  Tu l’as compris, ce calendrier compte donc  13 mois alors que le nôtre en comporte 12.  Durant les 5 jours saints de ce 13e mois, les  Égyptiens célébraient les anniversaires des  dieux. Beaucoup d’entre eux étaient donc en  congé pour les festivités. Mais pourquoi des  semaines de 10 jours ? Le calendrier a été  conçu en fonction de la position des étoiles  dans le ciel. On appelle «décan» les étoiles  désignées par les astronomes égyptiens pour  observer leurs levers héliaques successifs à  chaque décade, c’est-à-dire tous les 10 jours. Il  existait 36 décans de 10 jours. Voilà  comment les semaines de 10 jours  apparurent. 

Ce calendrier était très important car toute la  stratégie agricole reposait sur celui-ci. Pour  bien le comprendre, il te faut savoir que le Nil  était en crue (c’est une augmentation  soudaine du niveau d’un cours d’eau) tous les  étés. Cette crue apporte un limon noir qui  fertilise (enrichit) les terres. Grâce à lui, les populations pouvaient cultiver l’ensemble  des denrées alimentaires dont ils avaient  besoin. Grâce au calendrier solaire, ils savaient  à quelle période le Nil était en crue et  donc à quel moment semer et récolter. 

LE MIROIR ?

On ne sait pas si les Égyptiens sont les premiers à avoir créé le miroir, mais il est certain qu’ils l’employaient car des vestiges vieux de 5 000 ans ont été retrouvés sur plusieurs sites archéologiques. Ceux-ci sont fabriqués à partir d’un métal appelé le bronze. Le bronze est un alliage, autrement dit, un mélange d’au moins 2 métaux. Pour le bronze, il s’agit du cuivre et de l’étain. Leur miroir avait une forme sphérique, pour représenter le dieu du Soleil: Amon Rê. Sa surface était polie jusqu’à obtenir une surface réfléchissante sur laquelle ils pouvaient observer leur reflet. Le manche était composé de bois, de métal ou d’ivoire. Aujourd’hui, nos miroirs sont constitués d’une plaque de verre recouverte d’une fine couche d’aluminium ou d’argent, qui assure une réflexion totale de la lumière. Une couche finale à base de plomb ou de cuivre est appliquée pour rendre nos miroirs opaques (on ne voit pas au travers) et protéger la surface réfléchissante de l’oxydation de l’air. On n’imagine pas toute la technique cachée derrière un objet simple !  
 
 
 

Le selfie du  jour

THOT, DIEU DE LA  SCIENCE

La science, ou du moins, la  connaissance et la compréhension  du monde, est bien ancrée en  Égypte antique, au point qu’il y  avait même un Dieu des sciences et  de la magie. Son nom est Thot.  C’est un dieu mystérieux à qui on  attribue de nombreuses fonctions.  Il est représenté avec une tête  d’ibis, un oiseau possédant un bec long et fin. Selon les croyances égyptiennes, Thot est à la base des cycles de la Lune. Il est donc aussi un Dieu du  temps, en plus d’être le dieu de  l’intelligence et l’inventeur de  l’écriture. Il est dit que c’est lui qui  prenait des notes lors des réunions  entre Dieux.

Avec des  connaissances sans limite, il est le  dieu des sciences et des  mathématiques. Cela fait de lui  l’inventeur des poids et des  mesures, des plans géométriques  ou de la séparation des parcelles agricoles. Il détient aussi  toutes les formules magiques. La  légende raconte que Thot aurait  consigné tous ses secrets dans un  texte caché dans les temples anciens, pour partager son  savoir avec les hommes.  

Sculpture d’une brasseuse de l’Ancien Empire découverte dans la Nécropole de Gizeh
(Musée du Caire)

ACTU science:

FORMULE CHIMIQUE

La bière est un breuvage alcoolisé qui fait la réputation de la Belgique. Partout dans le monde, tu entendras parler des merveilleuses bières belges. Tu seras étonné d’apprendre que les Égyptiens de l’Antiquité fabriquaient déjà de la bière. Ce breuvage faisait partie intégrante de leur régime alimentaire, au même titre que le pain. Chaque famille (essentiellement les femmes) avait sa recette et produisait sa propre bière. Tandis que les brasseries fabriquaient la bière pour la haute société. Cette boisson est fabriquée en faisant chauffer de l’eau et des céréales. Ce mélange est ensuite fermenté grâce à des bactéries pour obtenir le résultat final. Les brasseries en produisaient d’immenses quantités.  La plus vielle brasserie, découverte en 2021 près d’Abydos (dans le Sud du pays), date de 3100 av. J.-C. D’après les chercheurs, elle pouvait produire environ 22 400 litres à la fois !!! La bière était ensuite stockée dans des amphores car tu t’en doutes, il n’y avait pas de bouteilles en verre à l’époque. Considérée comme une source d’énergie dans la vie de l’au-delà, elle était aussi déposée en offrande funéraire et accompagnait les morts dans leur dernier voyage. 

   LE SAVAIS-TU ?

Les pharaons épousaient leur sœur  et cela n’avait rien de choquant  dans l’Égypte ancienne. Mais  pourquoi faisaient-ils cela ? Pour  garder leur «sang pur» comme dans  Harry Potter ? Pas vraiment !  Les rois aimaient montrer qu’ils  étaient différents des hommes et se  proclamer fils de Dieu. Aussi, ils  faisaient tout pour se rapprocher  des dieux en prenant leur  apparence et en adoptant leur mode de vie. Ils reprenaient par  exemple des symboles comme  le sceptre, synonyme de pouvoir, et  une fausse barbe pour ressembler  un peu plus à Osiris. 

Dans leur manière de vivre aussi, ils s’inspiraient des dieux. En se penchant sur la mythologie égyptienne, on découvre que Chou épouse sa sœur Tefnout. De même, Osiris épouse sa sœur Isis, et Seth épouse sa sœur Nephthys. Les rois faisaient du coup la même chose. De plus, à l’époque on ignorait que la reproduction entre frères et sœurs apportait des dégénérescences, autrement dit, des malformations physiques et des déficits mentaux. Ainsi, le Pharaon Thoutmosis II épousa sa demi-sœur, la célèbre Hatchepsout. Le bien connu Toutânkhamon épousa aussi sa demi-sœur Ankhsenamon. Cette tradition s’est perpétuée jusqu’à Cléopâtre, un siècle avant Jésus-Christ, qui épousa d’abord son frère Ptolémée XIII puis son autre frère Ptolémée XIV qu’elle fit assassiner pour régner seule.

 
Les chats étaient-ils vraiment des animaux sacrés en Égypte ?

Les chats, ces petits félins domestiqués que nous aimons tant, occupent une place importante dans la société égyptienne. Avec les chiens, les chats sont les animaux de compagnie les plus répandus car ils étaient considérés comme des porte-bonheurs. Ils étaient à ce point adorés qu’à leur mort, leur maître se rasait le crâne et les sourcils en signe de deuil, qui se poursuivait jusqu’à la repousse des sourcils. Cependant, ils n’étaient pas pour autant sacrés comme on aurait tendance à le croire.

À la basse époque, c’est-à-dire de -660 à -330 av. J.-C, l’Égypte était gouvernée par des rois étrangers et rarement par des pharaons. À cette époque, les animaux, dont le chat, se sont vu attribuer un statut particulier et sont devenus sacrés mais pas dans tout l’Empire, uniquement dans certaines villes. Les chats étaient ainsi vénérés dans les villes de Boubastis (l’actuelle Tell Basta) et de Memphis. Ces 2 villes vénéraient la même déesse: Bastet, la déesse à tête de chat de la famille et de la fécondité. Dans ces villes, il était donc interdit de les tuer ou de les maltraiter. Seuls les prêtres pouvaient les momifier pour s’attirer les faveurs de la déesse. Ailleurs dans le pays, les chats n’étaient pas sacrés. De même, sous le règne des pharaons égyptiens, le chat n’a jamais été considéré comme un animal sacré.

Les pyramides, des défis d’architecture

Les pyramides, certainement les symboles les  plus célèbres d’Égypte, sont des monuments  vieux de plusieurs millénaires. Ce qui est  incroyable, c’est de pouvoir encore les observer aujourd’hui. Et cela, nous le  devons à l’ingéniosité des architectes et  «ingénieurs» égyptiens.

Les pyramides du site de Gizeh, non loin de la  capitale Le Caire, sont les plus connues et les  plus grandes. Elles figurent parmi les  7 Merveilles du Monde. Les recherches  archéologiques et scientifiques ont pu mettre  au jour de nombreux secrets jusqu’alors bien  gardés par les architectes de l’Antiquité. La  grande Pyramide de Gizeh, appelée aussi la  Pyramide de Khéops, a été construite  2 500 ans avant la naissance du Christ.  Pendant plus de 3 500 ans, elle fut le plus grand monument jamais construit par les  hommes. Jusqu’à la construction de la  Cathédrale de Lincoln en Angleterre, en 1311.

Contrairement aux idées reçues, les ouvriers  n’étaient pas des esclaves. Des «graffitis»  retrouvés à l’intérieur de la Grande Pyramide  indiquent plutôt qu’ils travaillaient sous les  ordres d’un «patron», comme à l’époque du  Moyen-Âge. Ils étaient d’ailleurs payés pour  leur travail. Pour construire ces immenses  pyramides, il fallait des milliers d’ouvriers.  Grâce aux fouilles menées aux abords des  pyramides, des villes entières d’ouvriers  regroupant des «casernes» pour les loger, ont  été découvertes. 

Construire les pyramides était un travail très difficile et dangereux. Les pierres taillées pesaient en moyenne 2,5 tonnes chacune, le poids d’un éléphant. Tu te rends compte ?! À cette époque, il n’y avait pas de grues ou d’autres équipements de manutention. Comment les transportaient-ils alors ? Là aussi, des documents et peintures murales délivrent des indices. Les ouvriers concevaient des traineaux qu’ils faisaient glisser sur du sable mouillé. Mais cela reste un travail particulièrement lourd. Il fallait énormément de force.

Si les Pyramides sont encore debout aujourd’hui, c’est grâce à différents éléments. Tout d’abord, les pierres étaient en granite. Ce type de pierre absorbe moins l’eau, prévenant ainsi l’érosion (usure) au cours du temps. En plus, elles étaient parfaitement taillées pour réduire les joints au maximum et étaient collées avec un mortier incroyablement efficace (et plus durable que le nôtre) développé à partir d’ingrédients locaux. Les Égyptiens de l’Antiquité étaient donc des pionniers en matière de construction et sacrément doués en science des matériaux.

   BIG DATA

6 650

C’est la longueur du Nil en kilomètres

70

C’est le nombre de jours requis pour momifier un être humain

2,3 millions

C’est le nombre de blocs de pierre composant la Grande Pyramide de Gizeh

500 000 t

 C’est la quantité de mortier employée pour la Grande Pyramide

265 kg

C’est la quantité nécessaire de natron, qui désigne un carbonate naturel de sodium, requise pour assécher le corps d’un être humain dans un procédé de momification.

 
POURQUOI ET COMMENT MOMIFIAIT-ON LES MORTS ?

Les Égyptiens croyaient à la vie après la mort. Aussi, ils voulaient préserver leur corps pour l’au-delà. Or, tu sais que les corps des êtres vivants se décomposent après leur décès. Pour éviter cela, les Égyptiens procédaient à la momification: une technique mise au point pour protéger la dépouille de la décomposition. Et on peut dire qu’ils sont maîtres en la matière. La preuve, c’est que tu peux encore observer des momies vieilles de 4 000 ans dans certains musées. Mais comment ça marche la momification ?

Il ne suffit pas d’être un prêtre pour momifier un corps. Il convient de connaitre l’anatomie humaine également. Cela se passe en plusieurs étapes successives:

 
1)
Le corps était entièrement lavé. Pour cela, les Égyptiens utilisaient l’eau du Nil.

2) Ils extrayaient le cerveau avec un crochet passé dans les narines. À l’époque, le cerveau n’était pas reconnu comme un organe important. Ils retiraient ensuite les autres organes internes à l’exception du cœur. On appelle cette étape l’«éviscération». Chaque organe était ensuite conservé dans un vase appelé «canope».

3) La dépouille une fois «vide» était remplie de lin, un tissu absorbant, et recouverte de sel durant 50 jours. Ce sel, appelé «natron», servait aussi à absorber l’humidité. Durant cette étape, le corps s’asséchait totalement et restait ainsi reconnaissable.

4) Le corps était couvert de parfum et autres huiles parfumées à base de myrrhe, d’encens, de cannelle et autres épices afin de repousser les insectes et masquer les odeurs.

5) Il était emballé dans des bandelettes de lin. Un travail minutieux réalisé par les prêtres.

6) Les prêtres introduisaient le défunt momifié dans un cercueil somptueux avant d’être placé dans un sarcophage. Il ne faut pas le confondre avec le cercueil: c’est une cuve destinée à recueillir un cadavre ou un cercueil. Il est le plus souvent sculpté dans la pierre et placé au-dessus du sol ou parfois enterré.

Comme tu peux le découvrir, la momification est un procédé long de 70 jours et très couteux. Seules les personnalités riches telles que les rois ou les nobles pouvaient se permettre un tel rituel funéraire.

LE P’TIT DICO

IRRIGUER : Arroser les champs en creusant des rigoles profondes dans lesquelles l’eau de la rivière pénètre pour humidifier les terres.

La MYRRHE est une sorte de pâte produite par l’arbre à myrrhe, apprécié des Égyptiens qui exploitaient ses essences pour fabriquer du parfum.

MUONS : ce sont des particules élémentaires qui se forment suite à la rencontre de rayons cosmiques et des particules de l’atmosphère. Ils sont 200 fois plus lourds que les électrons. 

LEVER HÉLIAQUE :  au fil des jours, le Soleil change de position, permettant aux étoiles qu’il cachait d’être à nouveau visibles. Le lever héliaque d’une étoile est le premier jour où celle-ci redevient visible à l’est dans les lueurs de l’aube, juste avant le lever du Soleil.

ALLIAGE :  produit métallurgique résultant de l’incorporation à un métal d’un ou de plusieurs éléments chimiques (métalliques ou non).

MANUTENTION : action de manipuler, déplacer des marchandises, des colis ou des documents vers un autre lieu.

PIONNIER : personne qui est la première à se lancer dans une entreprise, une expédition.

DÉPOUILLE : c’est le corps humain après sa mort ou la peau d’un animal mort.

 
Ton p’tit LABO

Une expérience à faire avec Curiokids:

«Décoder les messages avec un filtre rouge»

 
 

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