Résilience,
le remède à tout ?

Géraldine TRAN – Rédac’chef 

©Nadya So – stock.adobe.com

Les 2 dernières années ont été, pour le monde entier, pour le moins mouvementées. Entre la crise sanitaire de la Covid, qui reste une menace par ces incessants rebonds, la guerre en Ukraine et toute l’horreur qu’elle entraine pour les populations, les soulèvements en Iran (entre parenthèses: #LibérezOlivierVandecasteele), les catastrophes naturelles qui se multiplient… on peut dire que l’actualité mondiale a été anxiogène et a mis nos émotions à rude épreuve. C’est là que le mot «Résilience» fait surface. Saviez-vous d’ailleurs qu’il s’agit initialement d’un terme scientifique qui définit la capacité d’un matériau à résister aux chocs ? Il a ensuite été adopté par d’autres secteurs comme l’informatique (capacité d’un système à continuer à fonctionner, même en cas de panne), l’écologie (capacité d’un écosystème, d’un biotope à se rétablir après une perturbation extérieure) et surtout la psychologie et les sciences sociales pour enfin être admis dans le langage courant, jusqu’à être tatoué sur de nombreuses peaux. Ce mot, plein d’espoir, a été médiatisé lors de la sortie en librairie, en 2002, de l’ouvrage Un merveilleux malheur de Boris Cyrulnik, qui évoquait «ces enfants qui ont su triompher d’épreuves immenses et se faire une vie d’homme, malgré tout. Le malheur n’est jamais pur, pas plus que le bonheur. Un mot permet d’organiser notre manière de comprendre le mystère de ceux qui s’en sont sortis. C’est celui de résilience, qui désigne la capacité à réussir, à vivre, à se développer en dépit de l’adversité». Derrière les 10 petites lettres du mot résilience se cachent des mécanismes salvateurs. On comprend son succès: s’il est un moyen parmi d’autres de défense contre les traumatismes, il est aussi l’une des clés du tant recherché bonheur puisqu’il permettrait de transformer les blessures et les souffrances en énergie reconstructive, voire vitale. Bien sûr, il existe différentes formes; bien sûr, et Boris Cyrulnik le rappelle, «aucun malheur n’est merveilleux»; bien sûr tout le monde n’y arrive pas toujours et bien sûr, ce n’est pas ce mot qui va faire oublier les dégâts ou les pertes irréparables que les individus peuvent subir au cours d’une vie. Mais pourquoi pas s’inspirer de ces enfants qui, malgré «tout», sont parvenus à poursuivre et construire leur vie d’adulte, pourquoi ne pas croire en l’idée, finalement extrêmement juste, qu’après la pluie vient toujours le beau temps ? De l’épreuve peut naître une réflexion (pourquoi dois-je autant souffrir ?), une métamorphose (comment puis-je dépasser cette souffrance ?) et un processus de réparation (quels outils ai-je pour être heureux quand même ?). C’est ce que je souhaite à chacun, à son échelle, pour cette année et le temps qu’il nous reste: garder l’espoir que rien n’est écrit car ce qui l’est ne l’est que pour un temps… 

 

Nous avons l’immense tristesse de vous faire part de la disparition inopinée de Jean-Claude Quintart, notre «Monsieur Actualités» depuis de nombreuses années. Nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
Sa bonne humeur, sa bonhommie, son enthousiasme, sa conscience professionnelle et sa fidélité nous manqueront…

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