Espace

Quoi de neuf dans l’espace ?

Fleur Olagnier • fleur.olagnier@gmail.com

Sebastiaan ter Burg (CC BY 2.0)

L’Agence spatiale européenne (Esa) a dévoilé en novembre sa nouvelle promotion d’astronautes, pas moins de 13 ans après la précédente sélection. Deux femmes et 3 hommes, dont un Belge, ont été choisis après un an et demi d’épreuves intellectuelles et physiques intenses. Plus de 22 000 candidats ont postulé, contre un peu moins de 8 500 en 2009. C’est seulement la cinquième fois que l’Esa recrute des astronautes depuis 1978

Le Wallon Raphaël Liégeois succède à Dirk Frimout et Frank De Winne

Pourquoi les astronautes ne sont-ils sélectionnés que tous les 10 ans ?

Jusqu’à ce jour, l’Agence spatiale européenne n’a recruté des astronautes qu’à 5 reprises: en 1978, 1992, 2002, 2009 et 2022. Lors de la précédente campagne de sélection, 8 413 personnes avaient candidaté, contre pas moins de 22 589 en 2021. L’engouement est donc énorme, notamment en raison de la rareté du processus. Pourquoi si peu ? Deux facteurs font que l’Esa déclenche un recrutement: l’âge moyen du corps d’astronautes européens qui avance nécessairement, et les opportunités de vols négociées avec les agences spatiales. En effet, pour l’Esa, sélectionner des astronautes est un problème de rendement. L’organisation ne peut en effet pas se permettre, comme son homologue américaine la Nasa, de faire voyager hommes et femmes en orbite par ses propres moyens. Ainsi, l’Europe ne peut envoyer ses astronautes dans l’espace que grâce à des collaborations avec les agences spatiales américaine, russe et chinoise. Une campagne de sélection étant particulièrement onéreuse, inutile donc pour l’Esa de recruter et de former des candidats auxquels elle ne sera pas en mesure d’offrir un ticket pour l’espace…

Qui sont les nouvelles recrues 2022 ?

Le Belge Raphaël Liégeois a fait des études d’ingénierie biomédicale à l’Université de Liège, Centrale Paris et à l’Université Paris-Sud Orsay. Il enseigne aujourd’hui les neurosciences à l’Université de Genève et à l’Institut polytechnique de Lausanne. À 34 ans, Raphaël Liégeois est pilote de ballon à air chaud et de planeur, et amateur de poésie. Avec son épouse, il a d’ailleurs parcouru la planète pendant plusieurs mois, de Singapour à la Belgique, pour rencontrer des poètes d’Asie et d’Europe ! L’astronaute belge a été sélectionné aux côtés de la Française Sophie Adenot, première femme pilote d’essai d’hélicoptères qui dénombre plus de 3 000 h de vol à son compteur. Deuxième femme sélectionnée, Rosemary Coogan est originaire d’Irlande du Nord. Elle est officier de réserve dans la Marine britannique et docteure en astronomie. L’Espagnol Pablo Alvarez Fernandez, le Suisse Marco Sieber et le Britannique John McFall, amputé d’une jambe et premier «parastronaute» de l’histoire, viennent compléter cette promotion. Enfin, pour la première fois, l’Esa a créé un «corps de réserve» qui regroupe 11 astronautes, 5 femmes et 6 hommes, pouvant prétendre à de nouvelles occasions de vols pas encore planifiés et moins longs.  

Quelles sont les missions qui les attendent ?

Tout comme les 7 astronautes européens déjà en activité, parmi lesquels le Français Thomas Pesquet, les nouvelles recrues vont dans les mois qui viennent se rendre dans la station spatiale internationale pour y mener des expériences scientifiques et des opérations de maintenance. Biologie, physique, médecine, neurosciences, botanique… Les 5 astronautes fraîchement nommés vont travailler sur différents domaines en situation d’apesanteur. Mais la destination que tous convoitent, c’est la Lune. En effet, dans le cadre du programme d’exploration lunaire Artemis, dont le premier volet a eu lieu fin 2022, certains astronautes européens auront la chance de voler en orbite autour de la Lune, possiblement en 2024, et peut-être de fouler le sol lunaire dès 2025. 

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