WALL'INNOVE TOUR

WALL’INNOVE TOUR: Arrêt sur RIEM

Jacqueline Remits • jacqueline.remits@skynet.be

jannoon028/Freepik + photomontage, ©RIEM

  

  

Il était une fois…

L’histoire de Riem commence en 1963 quand Émile Nicoletti, alors représentant de commerce, décide de créer son entreprise. Il choisit pour nom Riem, composé des 2 premières lettres du prénom de sa femme (Rita) et du sien (Émile). Pour logo, il choisit l’oiseau, symbole de propreté et de gaieté (dans la maison). Le fondateur croit en l’avenir des produits en aérosol, qui apparaissent alors timidement sur le marché. Le premier produit, pour le nettoyage des surfaces vitrées, est commercialisé sous ce format. Aujourd’hui, il fait toujours partie de l’assortiment sous le nom de Vitres. En 1972, la première partie du bâtiment est construite à Ligny. Trois ans plus tard, Riem peut alors lancer sa propre production grâce à sa première ligne. Dès la fin des années 1970, elle développe son fameux insecticide Ti-Tox. Sa formule sera revue en 1987 pour offrir une protection contre les insectes volants et rampants. Puis, un détachant avant lavage voit le jour, qui reste, aujourd’hui encore, l’un de ses produits phares. L’entreprise en plein essor installe une seconde ligne de production dès 1980. Aujourd’hui, le bâtiment fait plus de 3 000 m² et est articulé autour de différentes zones: bureaux, laboratoire, production et stockage. «Au sein de notre laboratoire, nos chimistes se chargent de la mise au point des différentes formulations de nos produits, explique Nicolas Manise, Directeur général de Riem. Qualité et efficacité sont évidemment nos maîtres-mots. La production de nos aérosols commence dans notre salle de mélange équipée de 6 cuves de 3 000 l chacune. Les matières premières sont scrupuleusement contrôlées par notre laboratoire afin de garantir une qualité optimale de la production. Nos lignes de production nous permettent d’atteindre une capacité totale de 4 à 5 millions d’unités. Nous assurons également la fabrication de produits pour d’autres marques. C’est ce qu’on appelle la « production à façon« . Avant d’être livrés à nos différents clients, nos produits sont soigneusement stockés dans notre zone de stockage.»

  

  

CARTE D’IDENTITÉ

CRÉATION : 1963

SIÈGE SOCIAL :
226, Chaussée de Charleroi,
5140 Ligny

SECTEUR D’ACTIVITÉS:
Produits ménagers

MEMBRES DE L’ÉQUIPE :
23

  

  

  

CONTACT : 

071 81 34 34

   info@riem.be

   www.riem.be

  

L’année 2018 représente un tournant dans la vie de l’entreprise, la famille Nicoletti passe le relais à 3 jeunes entrepreneurs belges, fondateurs de la société Wings Equity, une holding d’acquisition qui a acheté 100% de Riem. «Riem a toujours développé des produits en aérosols. Ma stratégie, explique Nicolas Manise, consiste à focaliser sur nos catégories phares, dans lesquelles je construis des assortiments. Ainsi, nous avons développé une gamme autour de la marque Ti-Tox avec des stickers anti-mouches, des appareils anti-moustiques, des boîtes à fourmis. Rien qu’avec cette marque, cette année, nous sommes en train de doubler le chiffre d’affaires. Nous développons aussi des gammes de détachants et de produits désinfectants.» La société a pu bénéficier d’aides de la Région wallonne comme le programme Sésam de la Direction de la Promotion de l’Emploi du SPW, des programmes de formation du personnel ainsi que de l’aide de l’Awex afin d’exporter davantage ses produits. Quand la société a été rachetée en 2018, le chiffre d’affaires tournait entre 3 et 4 millions d’euros. «Cette année 2020, on devrait atteindre les 6 millions d’euros. Pour la suite, nous avons décidé d’investir pour produire davantage.» Les produits Riem sont vendus en grandes surfaces, dans les drogueries et sur Internet en Belgique, au Luxembourg et en France, mais l’ambition est d’étendre sa clientèle à l’international.

Mais au delà de l’aspect commercial et déjà à l’époque, la société se montre soucieuse de l’environnement, les gaz CFC sont remplacés au profit du butane et du propane et ce, 8 ans avant que ce soit rendu obligatoire dans l’UE. Les boîtiers aérosols contiennent 60% de matière recyclée. La société travaille en permanence pour améliorer l’efficacité et la durabilité de ses activités et utiliser des composants les plus respectueux de l’environnement. «Par exemple, nous sommes passés l’année passée à des cartons d’emballage 100% recyclés. Nous avons également à cœur d’être un acteur social, notamment en étant partenaire de l’asbl Goods To Give, qui collecte et distribue des produits non-alimentaires aux personnes démunies. Nous avons fait plusieurs dons pendant la crise sanitaire à des hôpitaux, des écoles, des maisons de retraite, etc.».

Ce produit manquait jusqu’alors sur le marché et nous proposons une innovation intéressante. Le format aérosol permet une diffusion homogène sur les mains grâce à la vaporisation de fines gouttelettes 

 
…l’envie d’innover

Dès le début de la crise sanitaire, Riem a rapidement mis au point plusieurs formules de désinfectants en aérosol pour protéger son personnel. «Nous avions l’expertise. À l’usage, on s’est rendu compte que c’était de supers produits, qui ne collaient pas aux mains. Nous les avons déclinés dans différents formats sous différents noms, pour les mains, les surfaces… ainsi qu’un format de poche.» Suite à la demande d’autres organisations, Riem s’est mis à produire à plus grande échelle. L’équipe s’est mobilisée et la production a commencé une semaine seulement après avoir obtenu l’autorisation du Service public fédéral (SPF) Santé publique. «Ce produit manquait jusqu’alors sur le marché et nous proposons une innovation intéressante. Le format aérosol permet une diffusion homogène sur les mains grâce à la vaporisation de fines gouttelettes.» Avec un aérosol de 300 ml, il est possible de se désinfecter 250 fois les 2 mains. La pression de la demande est alors énorme pour la production. «Nous avons déjà vendu plus de 320 000 unités. Ces désinfectants sont devenus une de nos catégories de produits les plus importantes. Nous sommes actuellement en train de réfléchir à construire une gamme qui ne soit pas uniquement composée d’aérosols.» Car ces produits ouvrent pour l’entreprise des perspective de marché encore inexploitées.

  

  

  

QUI EST NICOLAS MANISE, DIRECTEUR GÉNÉRAL ?

Titulaire d’un master en génie mécanique de l’ULB, en management de la Solvay Business School et d’un MBA de l’INSEAD, Nicolas Manise a travaillé durant près de 12 ans chez Bain & Company, un cabinet de conseil en management où il s’est concentré sur les biens de consommation et le commerce de détail. Il a participé à plusieurs opérations de fusions-acquisitions pour de grandes entreprises. Il a été actif sur plusieurs continents (Europe, Moyen-Orient, Afrique et Amériques), mais ambitionne de donner un impact positif à une entreprise belge et de rester plus proche de sa famille après la naissance de son premier enfant. Avec 2 associés, il a fondé la société Wings Equity, une holding d’acquisition qu’il dirige. S’il est à la recherche d’opportunités, d’entreprises à reprendre, c’est dans l’optique de mettre en œuvre des plans de croissance ambitieux. C’est ainsi que Wings Equity a acquis la PME familiale Riem, à laquelle Nicolas est en train de donner des ailes. «J’avais toujours rêvé d’avoir ma propre société. Quand la famille Nicoletti a décidé de vendre, c’était l’occasion».