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Jean-Claude Quintart • jc.quintart@skynet.be

BELGAIMAGE, Garik Barseghyan/Pixabay, ©UCLouvain, Free-Photos/Pixabay, ds_30/Pixabay

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Jouer la défense

Empruntée au football, cette expression peut désormais s’appliquer à la lutte contre la Covid‑19 en visant l’un de ses effets secondaires les plus létaux, appelé tempête inflammatoire. Ce phénomène se caractérise par une chute drastique des globules blancs (lymphocytes) et par conséquent, des défenses immunitaires. On comprend de suite que ce déficit est en lien direct avec le haut taux de mortalité de la Covid-19. Cette situation ne pouvait laisser l’UCLouvain indifférente. Pour répondre à ce problème, ses chercheurs, en collaboration avec ceux des Cliniques universitaires Saint-Luc, ont envisagé 2 pistes: bloquer ces réactions inflammatoires avec le risque de fragiliser le patient et de l’exposer à d’autres infections ou stimuler ses défenses immunitaires.

D’un commun accord, les équipes ont décidé de stimuler les lymphocytes via l’immunothérapie, en injectant de l’Interleukine 7 (IL-7), une protéine naturellement présente dans le corps. À cette fin, 25 patients atteints du Coronavirus ont participé à une étude clinique. Pendant 1 mois, 12 malades se sont vus administrer de l’Interleukine 7 tandis que les 13 autres faisaient partie du groupe de contrôle. Via cette étape, les chercheurs tenaient à vérifier que l’administration de cette protéine aux patients était sans danger; s’assurer que ce traitement n’engendrait pas d’inflammation complémentaire et et que l’IL-7 augmentait bien le taux de lymphocytes comme attendu, stimulant ainsi les défenses immunitaires.

Qui cherche trouve dit-on et c’est ainsi que les chercheurs ont été récompensés avec des résultats qui prouvent bien que l’immunothérapie est inoffensive pour les patients, que ce traitement ne génère aucune autre inflammation et qu’il permet de doubler le taux de lymphocytes. Des résultats remarquables et qui vont dans le sens de travaux américains confirmant l’efficacité des lymphocytes stimulés capables de reprendre leur fonction immunitaire. L’impact de l’immunothérapie sur la guérison des patients touchés par la Covid-19 et sur la diminution de la sévérité de la pathologie sera vérifié par une étude clinique en Angleterre, pays qui, comptant le plus grand nombre de personnes infectées en Europe, offre ainsi un échantillon élargi. 

http://www.uclouvain.be
http://www.saintluc.be

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Heureux les matheux !

La nouvelle est passée inaperçue. Il est vrai que la spécialité inspire peu et pourtant, elle est d’importance. En effet, quelques jours avant les vacances, le Gouvernement de Wallonie, sur l’initiative de son Ministre de l’Économie et de la Recherche, a dégagé 10 millions d’euros pour l’achat d’un supercalculateur de type TIER-1 (d’une puissance effective minimale de 2,3 Pflops et d’une volumétrie de stockage minimum de 5 petibytes) et l’adaptation du bâtiment devant recevoir le supercalculateur. Celui-ci s’implantera dans l’écosystème A6K-E6K de Cenaero à Charleroi, leader en calcul à haute performance, technologie de simulation, jumeaux numériques et Intelligence Artificielle. Prévu pour être opérationnel jusqu’en 2025, ce nouvel outil remplacera le supercalculateur Zenobe, en activité depuis 2013 et arrivant en fin de carrière. Avec lui, la Wallonie boostera ses travaux scientifiques de pointe et se liera au top des supercalculateurs mondiaux grâce à un soutien financier au travers du consortium européen EuroHPC, une initiative conjointe destinée à déployer, en Europe, une infrastructure de supercalculateurs à la pointe de l’art ainsi qu’un écosystème actif en super-informatique.