Espace

Quoi de neuf dans l’espace?

Théo PIRARD

SpaceX

Les 1ers étages du lanceur Falcon 9 à l’assemblage près de Los Angeles

L’astronautique, depuis l’an 2000, se développe à l’heure du New Space. L’entreprise privée fourmille de projets novateurs de systèmes spatiaux. Lanceurs partiellement réutilisables, constellations en orbite basse: les hommes d’affaires sont entrés dans la partie et entendent marquer de leur empreinte l’odyssée de l’espace. Des sociétés commerciales vont jusqu’à proposer des missions habitées à bord de l’Iss. Ainsi Axiom Space, en coopération avec SpaceX, vient d’y effectuer une 1e expédition de 4 astronautes. Elle projette d’installer un module privé sur l’actuelle station

Le transport orbital suscite de nombreuses convoitises. N’y a-t-il pas pléthore d’offres dans le monde ?

C’est SpaceX qui s’affirme comme le leader privé pour l’accès à l’espace. Son lanceur Falcon 9 qui fonctionne au kérozène et à l’oxygène liquide est le seul au monde à mettre en œuvre un 1er étage réutilisable. En 2021, il a effectué une trentaine de vols depuis 3 complexes de lancements: 2 au Cap Canaveral (Floride) et 1 sur la base de Vandenberg (Californie). Et la cadence s’accélère: du début de cette année au 1er mai, ce sont déjà 26 missions qui ont été réalisées ! Le score d’un lancement par semaine pourrait bien être atteint en 2022. Falcon 9 sert à une grande variété d’opérations spatiales: déploiement de satellites en grappes, mises en orbite de transfert géostationnaire, ravitaillement de l’Iss, envoi d’équipages dans l’espace…

L’exemple d’Elon Musk fait éclore d’autres initiatives comme celle de Jeff Bezos avec le New Glenn – partiellement réutilisable – de Blue Origin: son premier envol est attendu pour 2023…  Mais y a-t-il un réel marché qui justifie cette prolifération de nouveaux lanceurs aux États-Unis (Electron, Astra) et en Europe (principalement en Allemagne et au Royaume-Uni) ?

Dans quelle mesure les pouvoirs publics laissent-ils la voie libre à l’initiative privée dans l’exploitation du milieu spatial ?

L’entrepreneur américain Greg Wyler a montré l’orbite à suivre. Il est bel et bien comme «Mr Constellation» un pionnier du New Space. Dès 2007, il faisait le pari de miser sur des grappes de satellites pour mettre l’Internet haut débit à la portée de tous autour le globe. Auprès de l’UIT (Union Internationale des Télécommunications), Greg Wyler projette des constellations de plus en plus ambitieuses: O3b Networks avec l’opérateur luxembourgeois SES, puis OneWeb (avec 720 micro-satellites d’Airbus). En 2021, ce dernier, qui a entre-temps quitté OneWeb, annonce la méga-constellation E-Space: soit plus de 300 000 nanosats enregistrés via le Rwanda !

Les milliardaires de l’informatique lui ont d’ores et déjà emboité le pas: Elon Musk avec Starlink (plus de 2 500 satellites lancés à ce jour), Jeff Bezos avec Kuiper (3 200 satellites à l’horizon 2026). Mais aucun pouvoir public d’envergure globale n’encourage à prendre des mesures concrètes pour empêcher des collisions sur orbite. Que faire dans l’immédiat pour empêcher des essaims de débris en tous genres au-dessus de nos têtes, alors que se multiplient les satellisations ? 

Comment se positionne la Chine qui devient la première puissance dans l’espace ?

Pékin, qui développe un ambitieux programme d’activités spatiales, est favorable à l’avènement de compagnies privées pour commercialiser de nouveaux lanceurs et systèmes d’applications. Les instances chinoises, avec la CASC (China Aerospace Science & Technology), misent beaucoup sur l’innovation technologique pour réduire le coût des opérations autour de la Terre. Elles marquent de plus en plus de leur empreinte avec une offre compétitive d’acteurs non gouvernementaux.

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