Aude
BELLEFLAMME
Biologiste
et Coach

Depuis toute petite, je me suis toujours sentie différente des autres enfants de mon âge: toujours «trop sensible», «trop bavarde», «trop curieuse»,… Je n’en comprenais pas la raison à l’époque. J’ai fini par grandir en développant des stratégies de survie tant émotionnelles, personnelles, que professionnelles. C’est en devenant enseignante, puis maman, que j’ai découvert des enfants «atypiques» qui me faisaient beaucoup penser à moi plus jeune. Peu après, j’ai découvert, au travers de recherches, les notions de «haut potentiel» et d’«hypersensibilité». Comme je suivais déjà une formation en coaching pour accompagner les jeunes dans leur scolarité, je me suis donc naturellement tournée vers cette spécialisation. L’accompagnement des personnes HP est devenu alors une évidence, une vocation, même si mon premier coup de cœur reste l’enseignement. 

Mon parcours scolaire est relativement classique. Après mes études secondaires, j’ai entamé des études de médecine à l’UNamur, poussée par l’envie de sauver des vies comme dans la série Urgences. Mais je me suis vite rendu compte que cette voie ne me correspondait pas. Je me suis donc tournée vers les sciences biomédicales. J’ai accompli mes 2 candidatures, puis j’ai bifurqué vers la biologie humaine, toujours à l’UNamur. Issue d’une famille d’enseignants, je me suis tournée vers l’agrégation, où j’ai eu une première révélation: dialoguer, partager, rencontrer… Je me suis sentie vraiment à ma place dans mes classes. Cela fait maintenant 16 ans et j’ai toujours le même plaisir à enseigner. Et il y a 11 ans, j’ai choisi de réinventer mon métier en y intégrant d’autres outils et en laissant plus de place aux pédagogies non-traditionnelles. Je me suis donc tournée vers le coaching scolaire et j’ai réalisé une formation d’un an. Ce fut une deuxième révélation: l’accompagnement individualisé et sur mesure des jeunes. J’ai ensuite poursuivi avec la spécialisation à l’UMons pour les jeunes à haut potentiel. 

J’exerce à temps plein en tant qu’enseignante à Huy, où j’ai la chance d’avoir une plage horaire destinée à l’accompagnement des jeunes HP. J’ai donc des journées «classiques», où je donne des cours de sciences, principalement de la biologie. En plus de cela, un jour par semaine, je bénéficie d’un double temps de midi pour aider les élèves demandeurs dans la «YANA Team» («You Are Not Alone»). Cette équipe permet des moments de rencontre et de partage, où des intervenants extérieurs viennent régulièrement parler de leur passion, de leur projet ou de leur parcours de vie «atypique».

Ainsi, nous parlons sans tabou de sujets comme le harcèlement, les relations amoureuses, les drogues, l’hypersensibilité, etc. Parallèlement, j’ai une plage de consultation dans un cabinet pluridisciplinaire à Havelange. Je réalise alors des accompagnements individuels dans divers domaines tels que la gestion des émotions, l’orientation scolaire ou professionnelle, l’organisation de son temps de travail, mais aussi et surtout, la confiance et l’estime de soi. J’aide des personnes qui ont besoin de se «reconnecter» à elles-mêmes, de s’aimer à nouveau et de retrouver leur équilibre de vie…

La science fait partie de ma vie de tous les jours, je suis une scientifique dans l’âme. Mes premiers souvenirs remontent à mes premiers livres de sciences offerts par ma maman. Ils posaient des questions de ce genre: «Pourquoi les feuilles sont-elles vertes ?». En grandissant, je me suis tournée vers le corps humain parce que cela me fascinait et encore aujourd’hui, je lis et me documente beaucoup sur la physiologie, la neurologie, la microbiologie… Dans mes activités professionnelles, j’essaie en permanence de relier les notions à des cas concrets, des faits quotidiens, pour montrer que la science est partout autour de nous.

C’est d’arriver à mettre de la distance par rapport à certaines révélations recueillies en séance, liées parfois à des traumatismes graves. Je ne suis jamais seule face à un cas compliqué. Reconnaître ses propres limites est primordial et savoir se faire soi-même accompagner afin de supporter le poids de certaines révélations est plus que nécessaire. Quant à mon métier d’enseignante, les difficultés sont multiples: le manque de moyens, les classes surpeuplées, les contraintes administratives toujours plus importantes, l’incohérence des mesures. 
 
 

Je serais danseuse professionnelle. La danse est ma passion depuis mes 6 ans, mais je n’ai pas pu la cultiver comme je l’aurais rêvé.

La téléportation. Je ne suis pas une grande adepte de la voiture, encore moins de l’avion. J’adorerais me téléporter partout dans le monde pour voyager sans véhicule. Enfin un moyen de transport sain pour la planète. Sans parler du gain de temps.

Je le sensibiliserais au harcèlement scolaire et aux dangers des réseaux sociaux. Les écoles, tout comme les parents, sont de plus en plus dépassés. Beaucoup trop de personnes n’ont pas conscience de la portée des menaces sur les réseaux.

Je travaillerais dans le domaine de la microbiologie. Peu importe les micro-organismes à étudier, je suis fascinée par leurs mécanismes de survie.

Un livre. Je suis une inconditionnelle du papier: le toucher, le sentir, le humer… Je suis une serial-lectrice (Rires) et voir les librairies disparaître les unes après les autres me fend le cœur.

Je partirais en Islande ou en Norvège pour voir la nature brute et sauvage, car les grands espaces m’aident à me ressourcer et à relativiser mon humanité. Je trouve généralement la réponse à mes problèmes dans l’immensité de la nature.

J’irais simplement vers une personnalité qui m’a touchée par son esprit décalé, créatif et «éco-responsable»: Glenn Viel. C’est le plus jeune chef français ayant reçu 3 étoiles. J’admire son inventivité et son engagement dans la gastronomie écologique.

Ces 2 concepts ont été mis en évidence scientifiquement et psychologiquement parlant mais c’est assez récent, d’où l’engouement autour de ces sujets dans le monde littéraire. Donner du sens à des ressentis: c’est ça le plus important. Un phénomène de mode ? Tout dépend de l’usage qu’on en fait ! Ces concepts ne sont pas des étiquettes à placer sur des personnes mais des cadres de lecture permettant aux personnes en difficulté de mieux se comprendre. Ce sont des outils de développement personnel et c’est de cette manière que je l’envisage avec mes coachés.