Dossier

Vaccin: pour ou contre ?

Quels sont les rouages de l’hésitation vaccinale ?

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Regroupés sous le terme générique d’hésitation vaccinale, le refus ou la réticence à se faire vacciner ou à faire vacciner ses enfants n’ont sans doute jamais suscité autant de débats, de polémiques, de jugements de valeur, d’incompréhension, d’hostilité que durant la pandémie de la Covid-19. Mais, au fait, qui sont les hésitants vaccinaux ? La réponse à cette question est plus complexe qu’il n’y paraît… 

 
Propice à une exacerbation des tensions entre les provaccins et les antivax, la crise de la Covid-19 a constitué un terrain fertile – oserait-on dire un laboratoire grandeur nature ? – pour les psychologues sociaux soucieux de décortiquer les phénomènes psychologiques et sociétaux sous-jacents. C’est dans ce contexte qu’Olivier Klein et Vincent Yzerbyt, professeurs respectivement à l’Université libre de Bruxelles et à l’Université catholique de Louvain, ont publié en 2023 un ouvrage très documenté intitulé Psychologie de la vaccination, aux Éditions de l’Université de Bruxelles (1). Cet essai se fonde, d’une part, sur les conclusions d’études internationales relatives à la dimension psychosociale de la vaccination contre la Covid‑19 mais également contre d’autres agents infectieux, et, d’autre part, sur les données issues de 42 rapports produits dans le cadre du Baromètre de la motivation. Créé en 2020, cet instrument empirique fut alimenté par les travaux d’une équipe de chercheurs de différentes universités belges. Objectif: surveiller les composantes motivationnelles et de santé mentale de la population durant la récente crise sanitaire, en lien notamment avec la décision de se faire vacciner ou non contre le coronavirus, et rendre compte des données collectées au public et aux autorités. «Nous avons pu suivre la population via des enquêtes longitudinales qui ont regroupé un peu plus de 450 000 répondants au total», rapporte Vincent Yzerbyt.

Si l’on se réfère aux remarquables succès de la vaccination en termes de santé publique, il semble a priori paradoxal et irresponsable de nourrir une méfiance tenace, voire inextinguible, à son égard ou, plus encore, de la vouer aux gémonies. Les choses ne sont cependant pas si simples sous la loupe de la psychologie sociale. Si l’attitude et les campagnes des antivax sont scientifiquement infondées et le plus souvent empreintes de désinformation, la condamnation péremptoire et la stigmatisation des hésitants vaccinaux manquent aussi de nuance. Elles font fi d’un ensemble touffu de déterminants psychologiques et sociaux qui s’enchevêtrent et dont certains s’enracinent dans des préoccupations que l’on ne peut balayer d’un revers de main. Car, entre autres, l’histoire des vaccins n’a pas toujours été un long fleuve tranquille. Revenons un instant au vaccin contre la polio. En 1955 est survenu l’«incident de Cutter», du nom d’une des sociétés pharmaceutiques (les Laboratoires Cutter, à Berkeley) sélectionnées par le gouvernement américain pour produire le premier vaccin injectable contre la maladie, le vaccin Salk. Cette firme fut à l’origine de la plus grande catastrophe vaccinale que connurent les États-Unis. Elle diffusa 120 000 doses de vaccin contaminées par le virus vivant (donc non inactivé) de la polio. Conséquences: 40 000 cas de poliomyélite abortive, c’est-à-dire sans gravité (fièvre, maux de gorge, céphalées légères…), mais surtout 113 cas de paralysie et 5 décès. Pareil dérapage laisse des traces dans certains esprits…

La décision de se faire vacciner ou non ne se résume pas à une question de biais cognitifs ou de traits de personnalité. Une multitude d’appartenances à des groupes (sexe, âge, idéologie politique, statut ethnoculturel…) et de liens sociaux contribuent également à façonner les attitudes et décisions des individus face à la vaccination.

Le prédicteur le plus robuste

À chaque époque, à chaque vaccin, sa vérité. Mais, les chiffres le prouvent à l’envi, le rapport bénéfices-coûts de la vaccination est résolument positif et dans ce bilan, la colonne des risques est théoriquement appelée à s’amenuiser toujours davantage au fur et à mesure de l’avancée des connaissances scientifiques et en raison des exigences des comités d’éthique et instances responsables de la mise des médicaments sur le marché.

«Pour justifier leur méfiance à l’égard du vaccin contre la Covid-19, beaucoup ont avancé qu’il s’appuyait sur une approche révolutionnaire peu testée, souligne le professeur Yzerbyt. Or, la technique des vaccins à ARN messager, qui a d’ailleurs valu le prix Nobel à 2 professeurs de l’Université de Pennsylvanie, la Hongroise Katalin Kariko et l’Américain Drew Weissman, était déjà à l’essai depuis des années, notamment en cancérologie.» Et d’ajouter: «De toute l’histoire de la médecine, les vaccins contre la Covid-19 sont probablement ceux qui ont été le plus testés – des dizaines de milliers de volontaires – avant leur mise sur le marché.»

Au fil de l’avancement de la campagne de vaccination contre le coronavirus, de nombreux hésitants vaccinaux ont également fait valoir que la proportion de personnes vaccinées qui aboutissaient dans les services d’urgence des hôpitaux ne cessait de croître. Cet argument visant à discréditer la vaccination est spécieux. Il se heurte de plein fouet à la logique statistique. Étant donné que le vaccin n’offre pas une protection à 100%, plus il y a de vaccinés, plus on recense, au sein de l’ensemble des malades, des personnes qui ont reçu le vaccin. Sans fondement, ce genre d’arguments portés par des hésitants ne nous dit encore rien, ou presque, des déterminants psychologiques et sociaux qui poussent à l’hésitation vaccinale,. D’autant que celle-ci (réticence ou refus) peut être générale, donc relative à toute vaccination, ou partielle, axée sur un ou plusieurs vaccins précis. Par exemple, celui de la Covid-19, parce que jugé trop «expérimental» par certains, ou celui de l’hépatite B, principalement en raison d’une rumeur, totalement démentie aujourd’hui, qui lui attribuait la responsabilité de cas de sclérose en plaques.

Fondamentalement, le concept de motivation est central dans l’intention et la décision de se faire vacciner ainsi que, a contrario, dans l’hésitation vaccinale. Les psychologues distinguent classiquement 2 types de motivation: la première, dite volontaire ou autonome, et la seconde, qualifiée de contrôlée. D’après les études, la motivation volontaire, qui répond au besoin d’autonomie, de liberté, repose sur le sentiment qu’on n’est pas en train de nous dicter notre conduite, en l’occurrence quand on nous propose un vaccin. Elle est de loin le prédicteur le plus robuste de l’intention vaccinale, laquelle sera forte si la protection de notre santé et de celle des autres est une valeur essentielle à nos yeux et que nous estimions que la vaccination est en adéquation avec cet objectif. En revanche, l’intention vaccinale est mise à mal notamment lorsqu’une campagne de vaccination conduit à percevoir cette dernière comme contraignante, comme une forme d’intrusion contraire à nos valeurs ou priorités et, en définitive, à notre soif d’autonomie. Se référant à la «théorie de la réactance», Olivier Klein et Vincent Yzerbyt écrivent: «(…) toute tentative cherchant à restreindre la liberté d’action d’une personne provoquera une réponse dont l’objectif premier sera de restaurer son sentiment d’autonomie et, in fine, sa liberté d’action

La motivation contrôlée, elle, reflète le sentiment qu’il est nécessaire d’agir pour éviter la réprobation sociale ou pour être récompensé d’un effort que l’on aurait consenti. Dès lors, la motivation à se faire vacciner peut être sous‑tendue, par exemple, par le désir de ne pas être considéré comme un irresponsable ou un égoïste aux yeux de son entourage ou, si l’on se réfère à la récente pandémie, par celui de bénéficier d’un Covid Safe Ticket qui autorisait à nouveau l’accès à des lieux publics tels que les restaurants. L’impact de la motivation contrôlée sur les intentions vaccinales s’avère néanmoins inférieur à celui de la motivation volontaire – il est tantôt positif, mais aussi tantôt nul.

L’intention vaccinale peut être favorisée par la perspective d’une récompense, comme l’obtention d’un Covid Safe Ticket par exemple.

Si elles augmentent en principe la propension à se faire vacciner, les motivations volontaire et contrôlée doivent se jouer d’autres facteurs qui exercent un effet négatif sur l’intention vaccinale. Ils sont essentiellement de 2 ordres: l’absence de motivation (l’amotivation, disent les psychologues) résultant soit de la méfiance, soit de l’effort à consentir. La confiance constitue un élément majeur dans l’intention de se faire vacciner. Les doutes que peuvent nourrir les individus envers l’efficacité d’un vaccin ou sa sécurité en termes d’effets secondaires représentent évidemment un moteur important de l’hésitation vaccinale. La suspicion que certains citoyens se sont forgée à l’égard des intentions et compétences des autorités, des experts et des professionnels de la santé qui promeuvent la vaccination alimente également la réticence, voire le refus de se faire vacciner. Quant à l’amotivation liée à l’effort, «elle renvoie au fait que certaines personnes ne disposent pas de toutes les ressources, qu’elles soient d’ordre psychologique ou physique, pour mener à bien leur souhait de se faire vacciner», indiquent Olivier Klein et Vincent Yzerbyt. Certains d’entre nous, en effet, ont pu se sentir enlisés dans les démarches à accomplir pour prendre rendez-vous dans un centre de vaccination lors de la pandémie de la Covid-19. Pour d’autres, le frein tenait aux horaires d’ouverture des centres; pour d’autres encore, à l’absence de moyens de transport facilement accessibles pour s’y rendre… Des points sur lesquels une action des autorités est possible et souhaitable quand une vaccination de masse s’impose.

UNE GRANDE CONQUÊTE 

En 2019, l’hésitation vaccinale  figurait, selon l’OMS, parmi les  10 principales menaces pour la  santé publique à l’échelle  planétaire. Elle côtoyait dans ce cercle mortifère le changement  climatique, le virus Ebola ou encore  la résistance aux  antimicrobiens. La vaccination est  une des plus grandes conquêtes de  la médecine. Son apport en termes  de santé publique est tout bonnement colossal. 

Pour s’en convaincre, il suffit par  exemple de songer à l’éradication  de la poliomyélite partout dans le  monde sauf au Pakistan et en  Afghanistan où elle reste  endémique – 140 cas en 2020. Autre  illustration: «Selon une évaluation datant de fin 2021,  les vaccins contre la Covid-19  auraient sauvé près de 750 000 vies  rien qu’en Europe et aux-États- Unis», peut-on lire dans l’essai d’Olivier Klein et de Vincent Yzerbyt.

 
Altérations du jugement

Sur le plan individuel, divers biais cognitifs (des mécanismes de pensée à l’origine d’une altération du jugement) sont impliqués dans l’hésitation vaccinale. Ainsi, l’être humain est enclin à généraliser des réalités individuelles. Comme le souligne Vincent Yzerbyt, «quelques cas de personnes vaccinées qui ont malgré tout été malades peuvent complètement éclipser l’effet des statistiques». On parle à ce propos d’un «biais narratif», la narration d’un événement singulier étant parfois à même de mettre à mal la vérité des chiffres. Dès lors, on peut avancer qu’au début de la crise de la Covid-19, certains responsables politiques ont commis l’erreur de présenter les vaccins comme un bouclier absolu. Un autre biais, au nom ésotérique de «post hoc ergo propter hoc» emprunté à la locution latine éponyme, amplifie la tendance que nous avons à conférer à des cas individuels un caractère de généralité. Il repose sur notre tendance à confondre association d’événements et relation de cause à effet. Ainsi, lorsque quelqu’un décède d’un infarctus quelques jours après s’être vu administrer un vaccin, la tentation est grande d’imputer la responsabilité de sa mort à celui-ci. C’est ignorer les statistiques qui montrent que parmi toutes les femmes et tous les hommes qui se font vacciner un jour donné, certains décéderont peu après d’une crise cardiaque, indépendamment du vaccin, au même titre que des non-vaccinés réputés en parfaite santé peu avant d’être terrassés par un arrêt du cœur.

Ça n’arrive qu’aux autres: la formule est bien connue. La sphère de la vaccination n’échappe pas à ce «biais d’optimisme». Les données du Baromètre de la motivation ont mis en évidence que, durant la récente pandémie, la majorité des individus considéraient que le risque qu’ils encouraient d’être personnellement contaminés par le coronavirus ou de tomber gravement malades était moindre que pour le reste de la population. «Bref, se croyant faussement ″immunisés″ contre les dangers d’une maladie, les gens ne sont plus influencés par les informations disponibles à propos de son incidence ou des dangers qu’elle fait peser sur eux», concluent les 2 auteurs de Psychologie de la vaccination. Se croire «protégé» relève parfois du «santéisme», mouvance qui confine au sentiment d’être prémuni contre les maladies grâce à une saine alimentation, à une parfaite hygiène de vie, au recours à une médecine naturelle, etc. Donc, pas besoin de vaccin ! «Les hésitants vaccinaux qui sont dans cette posture ne se perçoivent pas comme des personnes ascientifiques (2) ou antiscientifiques; elles se revendiquent même parfois de la science, mais d’une science naturelle, légitime, contrastant avec une science dévoyée par des forces occultes – financières et étatiques», fait remarquer le professeur Yzerbyt.

 
Obscurantistes ou moutons

L’individu ne vit pas isolé, il est éminemment enraciné sur le plan social. Sa décision de se faire vacciner ou non ne se résume pas à une question de biais cognitifs ou de traits de personnalité, même si les uns et les autres participent à la construction de ses attitudes et décisions. Une multitude d’appartenances à des groupes (sexe, âge, idéologie politique, statut ethnoculturel…) et de liens sociaux contribuent également à les façonner. C’est dans ce cadre que s’inscrivent 2 grands types de normes sociales qui nous influencent. Les premières, dites descriptives, reflètent le comportement des personnes qui nous entourent. Elles ont valeur de balises, de modèles à suivre au sein de la société. C’est pourquoi, par exemple, les informations relatives à la proportion de personnes motivées à se faire vacciner sont cruciales lors d’une campagne de vaccination. Si ce pourcentage est élevé, il s’assimilera à une sorte de courroie d’entraînement, mais s’il est faible, à un frein à l’intention vaccinale. De même, la tendance de certains médias à insister sur les réticences ou les résistances d’une fraction de la population à se faire vacciner ne facilite pas les campagnes vaccinales. Un élément clé est en outre le comportement du personnel soignant, en particulier des médecins. C’est une vitrine ! Que les professionnels de la santé se fassent vacciner en masse booste l’intention vaccinale.

Quant aux normes sociales prescriptives, ce sont des standards partagés de ce qu’il convient de faire dans une situation donnée. Illustration: un fou rire sera réprouvé socialement s’il se produit lors de funérailles. Quand l’effet d’imitation et d’entraînement des normes descriptives ne fonctionne pas, les normes prescriptives sont susceptibles de prendre parfois le relais. Ainsi que le confirment les données du Baromètre de la motivation, les représentants du monde médical, par leur proximité avec les citoyens et la légitimité que ces derniers leur attribuent communément – bien plus qu’aux autorités politiques – ont une fois encore un rôle déterminant à jouer pour doper l’intention vaccinale, en la préconisant et en en expliquant le bien-fondé.

Toutefois, la confiance dont jouissent les prestataires de soins n’est pas illimitée. Par exemple, les personnes qui font montre d’une appartenance au courant des médecines alternatives seront beaucoup moins facilement convaincues par le discours majoritaire allopathique et provaccination. Cette situation nous amène à sillonner la piste de la théorie de l’identité sociale, aux termes de laquelle nous nous percevons, selon le contexte, tantôt comme des individus distincts des autres, tantôt comme des membres d’une collectivité, d’un «endogroupe» au sein duquel une identité partagée nous confère un sentiment de puissance et guide notre conduite. L’endogroupe se distingue des autres groupes, les «exogroupes», qui peuvent cristalliser une certaine hostilité à leur égard, voire une hostilité marquée. Ainsi, les antivax pourront être perçus par les provaccins comme des obscurantistes réactionnaires et les défenseurs de la vaccination, par le courant contraire, comme des «moutons» qui suivent aveuglément les concepts erronés de la «mauvaise science».

SERINGUES
ET COMPLOTISME

Un phénomène inattendu pèse d’un poids non négligeable dans la réticence à se faire vacciner: la peur des seringues, qui, chez 3 à 10% de la population, atteindrait le stade de la phobie et aurait partiellement des causes génétiques. En 2021, il est ressorti d’une étude américaine que plus de la moitié des individus d’un échantillon d’adultes non encore vaccinés relataient une peur des injections. 

Selon les psychologues, il y a des raisons de penser que des gens embrassent des théories complotistes pour y trouver une justification à leur opposition à la vaccination, alors que sa cause ne serait parfois que l’effroi inspiré par l’idée de l’intrusion d’une seringue dans leur corps. En pareille occurrence, les arguments conspirationnistes ne seraient pas un des catalyseurs de leur hésitation vaccinale, mais une bouée de sauvetage.

 
Opposition aux élites

Les identités sont mouvantes en fonction des contextes socioculturels et économiques, de sorte que chez des personnes défavorisées – «À Bruxelles, 37% de la population n’a pas de médecin généraliste», rappelle le professeur Yzerbyt -, l’antivaccinisme peut être le fruit d’un rejet du monde de la santé ou du sentiment d’une connivence entre celui-ci, les autorités et le «Big Pharma». Il peut en outre émaner de l’affiliation à un endogroupe dont la posture est une opposition aux élites ou au «système» à l’image de celle du mouvement des gilets jaunes dans un autre domaine. Les tenants de groupes religieux fondamentalistes clouent eux aussi la vaccination au pilori car, à leurs yeux, elle contrarierait la providence divine. Le trait s’exacerbe quand il s’agit de vaccins prévenant des maladies sexuellement transmissibles, tel le vaccin HPV, alors que, d’après ces groupes, il conviendrait de punir le «péché de chair».

Faisant feu de tout bois, dont le biais post hoc ergo propter hoc qui nous pousse à conférer un caractère général à des cas particuliers, les rumeurs gravitant autour des vaccins sont un autre fléau pour la couverture vaccinale. Si leur diffusion est intense, principalement via les réseaux sociaux, elles deviennent des croyances largement partagées. Comme celle qui circula en 1994 au sujet du vaccin contre le tétanos, prétendument vecteur de stérilité. «Les rumeurs sont spécialement susceptibles d’émerger lorsque des vaccins nouveaux sont utilisés et, en particulier, lorsqu’ils recourent à des technologies inédites, comme l’ARN messager», peut-on lire dans Psychologie de la vaccination. À l’instar des rumeurs, les théories du complot découlent des représentations sociales. Notamment de l’idée que les élites sont corrompues ou que les dirigeants veulent contrôler le peuple. D’où, par exemple, la croyance que le vaccin contre la Covid-19 avait pour but de nous implanter des puces électroniques afin de nous surveiller.

Enfin, une des leçons des données du Baromètre de la motivation à l’adresse des autorités est que toute tergiversation et toute communication non en phase avec l’état réel de la situation, c’est-à-dire son niveau de risque, est délétère pour le bien-être mental, l’état de motivation de la population et l’intention vaccinale. Ce fut notamment le cas lorsque, contre toute logique, les salons de coiffure furent rouverts durant la pandémie récente, suscitant l’incompréhension du public.

(1) Olivier Klein, Vincent Yzerbyt, Psychologie de la vaccination, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2023.

(2) Qui ne répondent pas à la logique de la science.

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