Internet

Le Web en 2022: ce sera quoi ?

Ahhh ce fameux monde parallèle du Web… Voilà 32 ans maintenant, depuis qu’Internet est accessible au grand public, que nos vies sont en équilibre incertain entre le monde réel et le monde virtuel. Au début des années 1990, nous étions seulement quelques millions d’humains à utiliser cette nouvelle technologie; en janvier 2022, nous sommes 4,95 milliards (pour une population mondiale de 7,87 milliards, selon les prévisions de l’ONU). Il est devenu rare aujourd’hui de ne pas l’utiliser au quotidien. Et depuis quelques années, le Web est plus que jamais au cœur de notre société, autant révélateur d’inégalités qu’accélérateur d’innovations. Il faut dire qu’en termes de nouveautés, le Web ne nous a jamais déçus ! Elles semblent infinies. À quoi devons-nous nous attendre pour cette année ? Découvrons-le ensemble.

Le Web 3.0

Le Web 3.0 est un Internet beaucoup plus intelligent, un «web sémantique», plus efficace, offrant davantage de contrôle sur nos données personnelles et un plus grand respect de la vie privée (voire de l’anonymat). Il est pensé selon 3 axes:

• l’indépendance: les données disponibles sur le Web doivent être consultables et utilisables par tous et sur tous supports numériques;

• l’universalité: les données doivent être libérées de tout système d’exploitation (marque, fabricant de logiciel ou de matériel);

• l’accessibilité des données en conformité avec les directives du W3C (The World Wide Web Consortium – https://www.w3.org).

Qu’est-ce que le «Web sémantique» ? Tim Berners-Lee, directeur du W3C, qu’il a lui-même créé, travaille sur cette notion depuis 1994. Le Web sémantique est présenté comme une extension du Web qui le transformerait en un espace d’échange de documents permettant aux ordinateurs d’accéder à leurs contenus et à effectuer des raisonnements. L’idée est d’aboutir à un Web intelligent, où les informations ne seraient plus stockées mais comprises par les ordinateurs, pour apporter à l’utilisateur ce qu’il cherche vraiment.

Un Web plus libre donc, ce qui nous fait nous poser la question: n’est-ce pas déjà le cas ? Au fur et à mesure de l’évolution du Web, son utilisation grand public s’est resserrée autour d’une poignée d’acteurs. Cinq géants mondiaux se sont imposés dans l’espace numérique: Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. Les fameux GAFAM. Aujourd’hui, nous définissons le Web et sa dynamique au travers des services «restreints» de ces 5 acteurs. Nous l’avons expérimenté en 2021, quand les services de Facebook tombent en panne, c’est l’ensemble du Web qui semble touché…

Nous sommes également en droit de nous poser la question des données et de l’information que ces géants véhiculent. Depuis 2017, il n’est pas rare que la Commission Européenne pointe les nombreuses «fake news» largement diffusées sur Facebook. La désinformation se propage très vite, peut avoir de graves conséquences et provoque l’inquiétude, voire l’irritation, des pouvoirs publics. Plus qu’un avertissement, c’est surtout une mise en garde, afin que Facebook et l’ensemble des GAFAM soient garants de la libre circulation des informations transitant par leurs systèmes et qu’ils modèrent et signalent les informations dites à risque. Un choix cornélien quand on sait que les revenus de ces sociétés sont entièrement liés à la publicité et à l’algorithme se préoccupant plus de la viralité d’une information, plutôt que de sa véracité.

Le monde du travail en mutation

La crise sanitaire actuelle a réellement bousculé le monde professionnel. Le télétravail est devenu la norme, avec ses limites et ses bienfaits. Beaucoup de salariés ont trouvé un meilleur équilibre entre vie privée et professionnelle. D’autres ont changé de lieu de vie, n’étant plus contraints de vivre à proximité de leur lieu de travail. En parallèle, les entreprises ont pris conscience des bénéfices: gains de productivité, diminution des coûts liés à l’immobilier d’entreprise… Autre tendance, la crise a déclenché chez de nombreux salariés une envie de changer de métier, de suivre leur voie en redéfinissant leurs priorités et en entamant un changement de vie.

En quoi le Web participe-t-il à cette révolution du monde professionnel ? Grâce aux outils numériques qui nous permettent de travailler à distance !

• Microsoft Teams, GoToMeeting, Google Meet, Zoom, Join me, Webex, Whereby…: toutes ces applications de vidéoconférence nous connectent à nos collègues, nos clients, nos prospects,…

• Asana, Google Drive, Slack, Trello… permettent de travailler en équipe, de gérer et de suivre des projets à plusieurs.

Certaines entreprises ont fait le pari de développer leur propre application/outil de gestion et d’organisation correspondant à leurs besoins. Le tout relié à Internet afin d’établir la connexion.

Les cryptomonnaies

En 2021, l’ensemble des transactions effectuées en cryptomonnaies s’est élevé à 15,8 trillions de dollars. Les cryptomonnaies ou monnaies numériques ont le vent en poupe. En 2021, le téléchargement de l’application d’échanges de cryptomonnaies Coinbase a dépassé celui de TikTok et Youtube sur l’App Store d’Apple.

Certains considèrent que cette technologie pourrait changer le monde, imaginant le bitcoin comme un bouclier contre l’inflation, permettant de créer de nouvelles économies et offrant une liberté financière aux personnes qui n’ont pas accès aux services bancaires. Beaucoup de grandes entreprises cherchent aujourd’hui à intégrer les cryptomonnaies dans leur développement.

Mais toute médaille a un revers: aujourd’hui l’empreinte écologique des cryptomonnaies est massive ainsi que leur popularité auprès des cybercriminels. Les transactions illégales auraient représenté 14 milliards de dollars en 2021, avec des vols ou des arnaques. Ce secteur manque cruellement de régulation, le FMI (Fonds Monétaire International) a d’ailleurs appelé à une régulation mondiale.

Plusieurs secteurs en particulier sont liés à l’utilisation des cryptomonnaies: celui des jeux vidéo, de l’Intelligence Artificielle et de l’art numérique.

Le Métavers

Nous l’avons déjà abordé dans notre dernier article sur le géant Facebook. Notamment, depuis que la maison mère de Facebook s’est renommée «Meta», afin de focaliser ses développements autour du concept.

Le métavers est le monde virtuel. Un univers complet seulement accessible en ligne, en dehors du monde physique et de la vie réelle. C’est clairement l’évolution majeure des années à venir, même si aujourd’hui, il est encore très complexe de définir le concept, tant il est étendu. Une évolution des technologies reste encore à venir: celle des casques de réalité virtuelle et augmentée, des mondes virtuels en devenir, des prochaines avancées de l’intelligence artificielle… Dont l’une est le neuromining ou l’intelligence artificielle comportementale. Grâce à l’IA, nous comprenons, analysons et reproduisons la voix et la vision humaines. Grâce au neuromining, nous ajoutons à tout ceci l’analyse et la compréhension des comportements humains, dans le but de reproduire nos comportements dans le monde virtuel et offrir ainsi un service d’immersion totale. Nous ne surferons plus sur Internet, nous en ferons partie intégrante. Ce qui prémédite un terrain de jeux infini de créativité publicitaire pour les marques et les influenceurs…

Les NFT

Les NFT, abréviation du terme anglais Non Fungible Token, sont des jetons numériques uniques. Comme le bitcoin qui est la version numérique de la monnaie, les NFT sont la conversion numérique d’œuvres d’arts et de collections virtuelles. À la différence cependant des cryptomonnaies classiques, qui sont des actifs fongibles (qui peuvent être substitués ou échangés contre un autre actif identique et de valeur équivalente), les NFT sont des certificats d’authenticité qui utilisent aussi la technologie blockchain (permettant de stocker et d’échanger de la valeur sur Internet sans intermédiaire centralisé) pour prouver la propriété et la rareté des actifs numériques. Les possibilités des NFT sont infinies. Aujourd’hui, c’est le secteur du jeu vidéo (85 milliards de dollars) qui semble être le plus prometteur pour les NFT, mais également tous les domaines du métavers.

Que pourrait apporter les NFT à l’art ? Les œuvres d’art traditionnelles sont uniques, d’où leur grande valeur, mais elles peuvent cependant être reproduites, volées, abimées,… Les NFT permettent aux œuvres d’arts numériques – on parle ici d’œuvres dématérialisées, c’est à dire sous forme de fichiers informatiques – d’avoir un certificat digital unique, impossible à falsifier, grâce à la blockchain.

Le 11 mars 2021, Beeple, l’artiste numérique Mike Winkelmann, vendait une œuvre d’art sous forme de NFT à 69 millions de dollars lors d’une vente aux enchères chez Christie’s. Aucune transaction physique n’a eu lieu, l’œuvre numérique est un fichier GIF. Le 19 février 2021, un GIF animé de l’artiste Nyan Cat a été vendu plus d’un demi-million de dollars aux enchères.

N’importe quel fichier numérique peut être concerné par les NFT, pas seulement les œuvres d’art. Cela pourrait être des billets pour des événements, des vidéos de temps forts dans le milieu du sport ou du cinéma et même des tweets: le fondateur de Twitter, Jack Dorsey, a vendu son 1er tweet de cette façon pour 2,5 millions de dollars. Chaque NFT a un identifiant unique, infalsifiable.

Le e-commerce

Difficile de s’en passer aujourd’hui. Heureusement, le e-commerce prône désormais le «consommer mieux», le local et cherche à valoriser les initiatives écologiques. On assiste également au boom du re-commerce, le nom du commerce en ligne de seconde main qui tend à se démocratiser.

L’expérience client authentique va progressivement prendre sa place sur la plupart des sites de commerce en ligne, comme c’est déjà le cas pour Amazon, La Redoute ou Zalando. Les visuels authentiques priment également. Les produits sont dorénavant largement commentées par les consommateurs eux-mêmes qui ajoutent photos, vidéos, avis et prise en main des produits.

Les services clients quant à eux innovent grâce notamment à l’utilisation massive des systèmes de visioconférence, il n’est plus rare aujourd’hui qu’un service à la clientèle propose un rendez-vous en visio, en chatbot vocal ou envoie un message vocal, ce qui rend le contact beaucoup plus personnalisé.

Dans les prochaines années, nous allons également voir émerger les paiements instantanés en 1 clic, notamment en ce qui concerne la publicité télévisuelle. Ces applications existent déjà et cette technologie est même désormais intégrée à certaines «SMART TV» mais n’est pas encore répandue. Il s’agira, lorsqu’on regarde une pub, de pouvoir scanner le produit via une application sur son smartphone. Cette innovation pourrait être poussée plus loin, dans des séries ou des films, en donnant la possibilité de pouvoir acheter un produit qui passe à l’écran: vêtement, accessoire… en dehors des publicités traditionnelles que nous connaissons.

La conquête de l’Espace

Quel lien avec le Web ? Deux géants s’affrontent sur le sujet: Amazon avec son projet Kuiper, et Tesla avec Starlink. Leur objectif: lancer des milliers de satellites en orbite terrestre basse situés à 550 km de la Terre, afin d’apporter un Internet haut débit aux 4 coins de la planète, là où la 5G et la fibre optique n’arriveront jamais. Ce grand déploiement suscite déjà de vives inquiétudes. Amazon compte placer 3 200 satellites avant 2026. Tesla en a déjà placé 1 300 sur les 4 400 prévus. Il semblerait que ce type de projets comporte des risques de collision avec les vaisseaux spatiaux, ainsi qu’une multiplication des déchets spatiaux liés, susceptibles également de perturber le travail des astronomes. À suivre donc…

Le Web fait partie intégrante de notre vie et ses innovations semblent infinies. Parfois même, elles nous dépassent. Chacun est en droit de se demander quelle est, aujourd’hui, la proportion de vie réelle et de vie connectée qui composent notre vie. Faites l’exercice et n’hésitez pas à nous faire part de vos réflexions au fil du Web en nous envoyant un mail à contact@easi-ie.com

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